CHILD OF THE MOON FT; NOBODY Un départ non prévu. Un départ précipité. Calliope était triste, terriblement peinée de quitter l'établissement de la sorte sans même avoir le temps de prévenir convenablement ses amis. Mais elle partait aussi avec une promesse : celle de son amie Ida qui lui avait juré de ne rien dévoiler. Maintenant, seule cette fille savait véritablement les risques qu'elle encourait avec sa maladie. Bien que tenant à plusieurs personnes, la rouquine n'avait jamais osé dire totalement ce qu'il en était, se contentant juste de dévoiler cette photosensibilité. Non, elle avait jamais évoqué avec eux les autres atteintes, beaucoup plus graves mais tout à fait envisageables. Pour plusieurs raisons, et une qui lui tenait particulièrement à cœur : celle de ne pas les inquiéter de trop. Sauf que pour cela, et elle le savait bien, Callie n'aurait jamais du faire en sorte qu'on s'attache de trop à elle. Elle pouvait disparaitre bien trop rapidement. Le visage meurtri par cette peine accablante, elle montait dans l véhicule que l'infirmière scolaire avait commandé. Son transport jusqu'à Volucité était assuré. Elle devrait par la suite prendre le ferry pour finalement arriver à l'hôpital, là où des spécialistes l'attendaient de pied ferme. Ses parents avaient du faire le déplacement spécialement pour la retrouver... D'ailleurs, c'est bien eux qui la contactait dans la voiture. Pendant de longues minutes, la rouquine discutait. Ca lui faisait du bien comme à eux... Et puis, surtout, ça lui permettait de ne pas trop penser. Car les pensées allaient bientôt êtres ses ennemies mortelles. Des paroles rassurantes mais peu efficaces. Ce n'était que des mots, insignifiants. Personne n'était à sa place. Personne ne pouvait s'y mettre. En raccrochant, la peur gagnait un cran. Et si elle mourrait ? Tout était possible. Dire qu'elle n'avait pas dit au revoir... Ni à ses amis et surtout, ni à Leo. Comme prévu, les pensées douloureuses se mélangeaient. Elle avait beau en chasser, d'autres revenaient à la charge. Beaucoup plus violentes et difficiles. En silence, à l'arrière du taxi, Calliope souffrait. Les larmes coulant le long de sa joue, elle ne les essuyait pas. Son regard mouillé mais aussi en colère se posait partout. Elle voyait Hana, qui tentait de la consoler, en vain. Dire qu'elle venait tout juste de trouver le bonheur. De toucher des doigts, ou plutôt des lèvres, celui qu'elle convoitait. depuis un moment déjà Lui qui s'était enfin ouvert à elle il y a quelques jours. Et tout s'effondrait, comme un château de carte. La vie était bien trop fragile. Une rose de glace qui se brise au simple toucher... Gesticulant dans tous les sens, la demoiselle ne trouvait pas de position confortable pour se calmer. Le chauffeur la guettait dans son rétro, commençant à se dire que c'était une véritable psychotique. Mais la rouquine exprimait juste le tiraillement qu'elle ressentait dans sa poitrine cette souffrance atroce qui finissait par avoir raison d'elle. C'est donc dans sa cabine, sur le ferry, que la fatigue la gagnait. De cette façon, Calliope ne se rendait pas compte du trajet que le bateau devait effectuer pour arriver à Volucité. Hana, vaillante, avait installé sa dresseuse de façon confortable et lui avait rafraichit le visage avec un gant de toilette humide. Finalement, grâce à Munna, très certainement, Callie ne rêvait pas. Choix judicieux de la part d'Hana de faire appel au Pokemon rose... Finalement, c'est un homme de cabine qui se permettait de réveiller l'élève de l'académie de Lansat. Celle-ci avait du mal à émerger et, pendant une fraction de seconde, ne comprenait pas pourquoi elle se réveillait dans un endroit pareil. Lorsqu'elle quittait le navire, il faisait déjà nuit et la préfète des bleues retrouvaient ses proches. Sa mère se jetait dans ses bras à l'instant même où elle avait posé le pied sur la terre ferme et son père les serrait toutes les deux dans ses grands bras. Les Pryde était une famille proche et très soudée. Il n'y avait pas besoin de discours pour expliquer ce que l'on ressentait, les gestes suffisaient. Hana saluait la petite famille en trainant derrière elle la valise et avançait en direction du VSL qui allait conduire sa dresseuse directement à l'hôpital. Encore une dizaine de minute et le trajet serait enfin terminé. Les parents de Calliope accompagnaient bien évidemment leur fille. Sa mère restait tout le temps avec elle tandis que le père se chargeait des démarche administrative à l'hôpital -il avait l'habitude. _ Tu as pu prévenir tes amis ma chérie ? demandait la mère de Callie alors que celle-ci était installée sur le lit, le regard perdu sur la fenêtre se trouvant sur sa droite. Laissant le silence quelques secondes peser, elle daignait à cligner des yeux à et à dévier son regard sur sa génitrice. _ Non... Voilà justement ce dont elle ne voulait pas parler. Sa maman était douce et attentionnée, certes, mais parfois, elle ne faisait pas attention à ce qui pouvait la blesser. En même temps, ce n'était pas non plus fait exprès, Callie le savait très bien. De toute façon, en voyant la réponse de sa fille, la dame n'insistait pas et baissait le regard pour se concentrer sur ses jeux de main. La mère de la demoiselle était nerveuse et elle attendait le retour de son mari. Un retour qui la soulageait et qui lui permettait de sortir de la chambre pour discuter un peu avec lui et le médecin avant de tout commencer. Calliope soupirait, seule dans sa chambre. Enfin, presque. Hana était toujours là. Discrète et en retrait, elle ne se faisait pas trop remarquer. Et sa simple présence suffisait à calmer Callie. _ Tu veux bien me donner mon iPok s'il te plait ... ? La petite plante s'avançait donc vers son sac et en sortait le fameux appareil pour ensuite le tendre à sa dresseuse. Callie l'activait. Elle n'avait pas de message. En même temps, personne encore ne s'était rendue compte de son absence. Par contre, c'est Idalienor qui devait attendre de ses nouvelles. Après tout, son trajet jusqu'ici avait duré quelques heures. Et puis, la Pyroli n'était pas la seule personne dont Callie pensait. Il y en avait d'autres. Enfin, un particulièrement : Mister Blackhart. Et ça, c'était bien parce qu'il avait enfin franchi le pas à la Saint-Valentin, sinon, elle ne se serait jamais permise de douter devant sonné cran allumé Bon, déjà le message pour Ida, c'était plus facile. Espérons qu'il ne soit pas trop tard... Callie - 19/02/16 ; 00h10
Et un message de fait. Il ne manquait plus que le second. Si du moins, elle se décidait. Hésitante, la rouquine sentait ses doigts se paralyser, comme s'ils se refusaient à faire quelque chose. Encore un soupire. Et le cœur qui s'emballe. Calliope pesait le pour et le contre. Et les conséquences si jamais elle n'avertissait pas le blond. Elle ne voulait pas de mauvais retour, de briser tout juste ce qu'ils venaient de commencer. Alors, elle s'activait avant même que ses parents ne reviennent pour qu'ils évitent de lui poser des questions trop indiscrètes. "Bonjour Leo. Ne me cherche pas. Je suis partie à Volucité pour... " C'était vraiment nul ça. On pourrait croire autre chose. Calliope effaçait tout d'une traite et posait d'un coup l'iPok sur ses genoux. Réfléchis deux minutes jolie rousse, ne te prend pas la tête. Parle avec ton coeur. Voilà ce que la petite voix dans sa tête était en train de lui dire. Forcément, elle savait aussi qu'elle allait attirer la curiosité du lion. Que des messages fuseraient et que ses parents se questionneraient. Elle n'aura qu'à dire qu'elle donnait justement des nouvelles à des camarades, car elle n'allait pas laissé le blond sans réponse après ça. Bon, c'est décidé. Callie - 19/02/16 ; 00h17
Et pas le temps d'en ajouter plus. Ses parents entraient dans la pièce et elle sursautait, ce qui la faisait appuyer rapidement sur la touche "envoyer". Elle relevait les yeux vers ses géniteurs et leur souriait, tout comme eux. Comme si chacun voulait se rassurer... Comme si chacun pouvait se rassurer… Sourire, c’est si simple. Dans n’importe quelle situation, il peut se glisser. Au moins, pas besoin de faire de bourde en usant de mot. Et pourtant, ce sourire voulait dire tellement de chose. Il effaçait la peur, la pitié, la crainte aussi… Il n’était qu’un masque et c’est justement ce que Calliope ressentait. Ce sourire, faux. Ampli d’inquiétudes que l’on ne voulait pas partager. La nuit allait être longue, très longue. La fatigue gagnait quand même petit à petit la famille. Il n’y avait pas de réponse de Leonidas encore et la rouquine avait conclu qu’il dormait. Ida avait déjà répondu mais la demoiselle ne donnait pas de suite à son message. Elle en oubliait donc l’iPok posé sur son ventre et elle discutait encore un peu avant que ses parents ne la quittent. Il était temps pour eux de partir se reposer. Demain serait une bien plus longue journée, de question, d’interrogation… Ils avaient loué une chambre d’hôtel jute à côté et ils seraient là, dès la première heure. Un dernier baiser et ils fermaient la porte de la chambre d’hôpital derrière eux laissant leur fille seule, ou plutôt avec ses pensées. Callie soupirait, comme si elle laissait s’échapper le trop d’émotion en elle. Ses yeux piquaient de fatigue mais elle ne trouvait pas les bras de Morphée pour s’y loger. Hana était toujours présente, veillant au grain. Mystik aussi ne voulait plus quitter sa dresseuse et avait décidé de rester contre elle pour la nuit. Au moins, Tarsal avait quelque chose d’apaisant. Les yeux se fermant doucement, la demoiselle sursautait lorsqu’elle sentait son iPok vibrer. Un petit sourire se nichait au coin des lèvres de la rouquine, heureuse de voir qu’il s’agissait de Leonidas. Mais ce sourire s’effaçait bien vite à la lecture du message. Déçue ? Un peu… Enfin, elle ne savait pas. Bien entendu, elle était contente de recevoir une réponse mais le contenu la laissait perplexe. LEONIDAS - 19 février 2016 ; 01h34
Calliope trouvait ce message sec, sans émotions. Est-ce qu’au moins, il s’inquiétait pour elle ? Question stupide. Callie secouait la tête pour la chasser rapidement de son esprit. Comment pouvait-elle penser cela ? Après ce qu’il s’était passé à la Saint-Valentin… Oui, d’ailleurs, ce fameux 14 février. Là où Leo l’avait véritablement embrassé. Enfin, véritablement est un bien grand mot. N’était-ce pas plutôt pour répondre au caprice de Dahlia et d’avoir enfin la paix ? C’était dur à croire pour la préfète car elle avait ressenti cette passion, cette envie… Et pourtant, le blond n’avait pas donné suite. Ils s’étaient quittés comme deux adolescents maladroits, gênés par la situation et ils ne s’étaient pas revus depuis. Le cours des choses avaient repris son rythme habituel et les cours avaient fait en sorte que les deux préfets ne puissent pas se revoir. En réalité, aucun des deux n’avaient osé s’envoyer un message pour se voir en fin de journée. Tout ça pour dire que la pauvre Calliope était totalement perdue et qu’elle ne savait pas ce qu’il en était de sa relation avec le beau blond… La fatigue la gagnait et elle perdait pied. Enfin, Morphée l'avait attrapée. |
CHILD OF THE MOON FT; NOBODY _ Calliope … Un lourd silence s’abattait dans la salle juste après la prononciation de son prénom. La concernée ne daignait pas répondre, se contentant d’observer par la fenêtre tout en étant assise sur le lit. C’était comme si elle était ailleurs, comme si elle guettait quelque chose et qu’elle ne voulait pas être dérangée. Il n’y avait aucun mouvement de sa part. On distinguait juste sa respiration qui soulevait ses épaules tremblantes. _ Regardes moi. Insistait le professeur, seule autre personne présente dans la pièce. Regardes-moi ! répétait le vieil homme en criant légèrement. La rouquine, dont les bras étaient posés sur les barreaux du lit, serrait les poings et mordillait fortement sa lèvre inférieure. Les larmes commençaient à l’empêcher de respirer correctement. Mais elle se retenait, elle tentait de garder la tête froide. Alors, quand elle se retournait et que son regard croisait celui de son interlocuteur, on pouvait voir que seuls ses yeux étaient humides, retenant prisonnières les gouttes. _ Les tests sont revenus avec des résultats négatifs. _ Je sais… soufflait la demoiselle, la voix presque éteinte. Disons plus qu’elle s’en doutait. _ Ton… Ton système nerveux montre des signes de détérioration. Hésitait son professeur. Et ça semble commencer par la respiration. Tu vas devoir refaire une autre IRM. Le silence s’abattait de nouveau. Calliope baissait la tête, incapable de soutenir le regard désolé de son professeur. _ Combien de temps croyez-vous que je vais vivre ? _ Calliope … _ J-Je… Je ne m’attends pas à une décennie supplémentaire. Enchainait Callie en se redressant. J’ai toujours su ce que je devais faire. Mais… Depuis que je suis tombée amoureuse de lui, je suis devenue faible. E-Et j’ai peur. Avouait-elle, les larmes coulant enfin sur ses joues empourprées. C’est la première fois de toute mon existence que je ne me sens pas prête à mourir. Plus je l’aime, plus je m’affaiblis. ... Je veux vivre. La dernière phrase était un appel au secours. La rouquine était très clairement en train de se condamner alors que personne ne l’avait fait réellement. Derrière la porte mal fermée se tenait le couple Pryde. Les parents de la jeune fille se serraient l’un contre l’autre pour se soutenir et sa mère était la première à craquer. Et pourtant, aucun des deux n’entraient dans la chambre, jugeant préférable de laisser l’homme avec sa patiente. Abaissée, elle cramponnait d’une main sa poitrine devenue douloureuse. Que pouvaient-ils faire ? Ce jour-là, c’était la première fois que Calliope faisait vraiment face à son destin. |
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