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~ L'union fait la force

Quatrième jour. L'index profondément enfoncé dans mon nez, faisant fi des plus règles les plus élémentaires de la bienséance, j'étais affalé de tout mon long sur mon lit. A moitié nu, je profitais du peu d'intimité dont je pouvais profiter au sein de cette hutte qui, il fallait bien l'avouer, était très loin d'être au top du confort. Et pourtant, je n'étais pas issu d'une famille particulièrement riche et je n'avais pas pour habitude de me plaindre de ce que j'avais, mais là, il était difficile de faire pire. Certainement située dans l'une des pires zones de l'île, ces petites habitations avaient été laissées dans un état déplorable. De plus, elles n'étaient pas spécialement spacieuses mais nous devions parfois les partager avec quelques pokémon venant du désert et qui étaient à la recherche d'un abri pour la nuit. Ce séjour qui s'annonçait pourtant sous les meilleurs auspices avec l'acquisition d'un très beau Lokhlass, créature que je trouvais magnifique sous plusieurs aspects, et le décor de carte postale de Touga, allait finalement s'annoncer plus difficile que prévu. Mais ne vous y méprenez pas, je n'étais pas abattu pour autant, mon enthousiasme et ma soif d'aventure demeuraient intacts pour le moment, même s'il fallait reconnaître que j'appréhendais un peu la cohabitation avec mes camarades de chambre. D'ailleurs, en parlant de ça, je n'avais toujours pas eu l'occasion de faire la connaissance de ces derniers, mais peut-être que c'était mieux ainsi après tout, pour peu que je tombe sur quelqu'un me ressemblant un tantinet au niveau du caractère, ça pourrait partir en sucette dès le début.

Ouais, j'étais contraint de l'admettre, j'étais une véritable plaie. Il ne faisait absolument aucun doute que si mes pauvres coloc' savaient à quel point je pouvais être invivable quand je m'y mettais, ils auraient demandé immédiatement d'être transféré dans une autre hutte. Malheureusement pour eux, nos emplois du temps respectifs semblaient différer, ce qui faisait que nous n'avions - pour l'instant du moins - pas encore eu le temps de nous croiser assez longuement que pour entamer ne serait-ce que le commencement d'une discussion qui nous aurait permis de savoir à qui on avait à faire. Bah, tant pis pour eux après tout, ce n'était pas mon problème si la répartition des huttes était définitive, ils n'avaient qu'à s'en prendre à leur bonne étoile de les avoir abandonner sur ce coup. Dans tous les cas, il y avait au moins une jeune fille qui partageait mon habitation, et je ne disais pas ça parce que j'étais tombé bien malgré moi sur quelques sous-vêtements féminins alors que j'essayais tant bien que mal de chasser un Sabelette qui commençait à s'incruster un peu trop, mais bien parce que j'avais cru distinguer les traits de son visage la nuit passée après m'être moi même réveillé en ronflant un peu trop fort. Je l'avais observée quelques instants, histoire de voir si elle avait les yeux ouverts afin d'entamer une petite négociation pour changer de lit ( mon matelas était en effet affreusement inconfortable si j'y restais trop longtemps allongé et cela me prenait un temps fou pour m'endormir ), mais apparemment elle dormait à poings fermés. Respect.

Quoi qu'il en soit, l'instauration de la mixité dans les huttes m'avait laissé pantois. Etait-ce un encouragement à peine voilé de la part de la direction de l'académie à ce que les élèves vivent leurs premières amourettes d'été ? Très peu pour moi, j'avais mieux à faire. Mais il est vrai que c'était pas mal pensé, une telle proximité devrait en rapprocher plus d'un dans les jours qui allaient suivre.

Bref, avec tout ça je n'avais pas encore accompli ma petite action productive de la journée. Oui, pour l'instant, je n'avais pas totalement réussi à m'habituer à cette chaleur assommante, le bilan de ma progression n'était pas très brillant. Mais bon, nous n'en étions qu'au quatrième jour et je pouvais d'ores et déjà me consoler en me disant que j'avais réussi à établir un petit lien entre moi et le Lokhlass reçu lors de mon arrivée ici. Mouais, ce n'était pas suffisant. C'est pour cette raison que je me trouvais actuellement dans cette position assez ridicule mais diablement confortable - dans un lit qui ne l'était pourtant pas - à presser frénétiquement l'écran tactile de mon iPok, outil à la pointe de la technologie qui s'avérait très utile dans la vie d'un étudiant - à la recherche de quelque chose pour m'occuper. C'est là que je tombai totalement par hasard sur cette annonce postée par un certain Lucas concernant la vente d'un Onix, pokémon que j'avais déjà eu l'occasion de côtoyer grâce à mon frère qui en possédait un. Il ne me fallut pas très longtemps avant de me décider à répondre à l'annonce, le rendez-vous était pris.

Ni une ni deux, j'enfilai rapidement une tenue légère et confortable avant de me diriger en toute hâte vers le Village de l'Oasis et plus précisément les allées marchandes. Lorsque je tombai enfin sur une personne ressemblant plus ou moins à celui qui avait posté l'annonce, je m'empressai de prendre la parole. Yo. »  Mon ton n'était pas spécialement amical ni enjoué. J'étais pressé d'en finir, mais d'un autre côté je ne savais pas très bien comment ça se passait ici, j'étais nouveau, il ne fallait pas l'oublier.   Alors, on échange ? »  


Lucas Emerillon
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t167-lucas-emerillon-noctali
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Icon : L'union fait la force  0BFLMM9
Taille de l'équipe : 25/35
Région d'origine : Johto
Âge : 24 ans
Niveau : 61
Jetons : 1927
Points d'Expériences : 1907
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Johto
24 ans
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Lucas Emerillon
est un Adulte Meneur d'Étage
C'était à peine deux jours après la perte de ton père. Malgré un semblant de sourire revenu après ce qui s'était passé avec Mikato, tu restais quelque peu inconsolable. Affalé sur ton lit, tu regardais toujours ce ciel bleu azur qui se dessinait à travers ta fenêtre en bois, ouverte à la verticale. Tu te demandais encore s'il te regardait en cet instant. Avait-il honte de toi ? Te voir là, posé sur ton lit, à se lamenter dans son coin alors que tu pouvais largement profiter de vacances méritées mais surtout fort appréciables. Tu aurais voulu, tant voulu profiter de ce bonheur, mais la douleur de sa perte était bien trop dur à supporter. Tu avais peur qu'au cours de ton amusement, tu ne finisses par lâcher et perde toute trace de joie, laissant place à une cascade de larmes. Et tu ne voulais pas. Tu ne voulais pas faire subir cela aux autres. Ils n'étaient pas concernés, ils étaient joyeux, eux. Aucune raison de leur retirer leur bonheur. Alors, pris entre deux étaux, tu avais choisi de ne rien faire, et de laisser le temps faire son œuvre. De réfléchir à ta propre condition, et à te remettre en question. Tu te sentais fort, et capable de supporter un tel choc. De te remettre, même un peu. De retrouver une certaine joie, un certain bonheur. De pouvoir sourire de nouveau sans forcer, de s'amuser de nouveau sans souffrir. D'être vivant, tout simplement. Mais il fallait du temps pour retrouver une certaine forme de sociabilité. Un mois peut-être. Deux ? Assez pour te pourrir une partie des vacances. Mais cela ne t'avait pas empêché, tout de même, d'accomplir divers choses durant ce laps de temps. Il fallait continuer à vivre même en partie après tout. Et entre les quelques promenades prévus dans le coin, et surtout le voyage à Sinnoh pour les devoirs de vacances, tu n'allais pas chômer ; quand bien même tu ne savais même pas encore ce qui t'attendait durant ce voyage. Mais en quatrième jour de vacances, c'était bien autre chose qui t'attendait. Une chose tellement différente. En ce jour, tu disais adieu à l'un de tes compagnons. Et si ce n'était pas un adieu, ce n'était qu'un au revoir. Car en ce jour, Onyx allait quitter l'équipe. Ce cher Onix. Cela faisait plusieurs mois qu'il faisait parti du groupe, mais il ne s'était jamais vraiment intégré à ce dernier. Il fallait dire que les circonstances de sa capture n'étaient pas pour t'avantager. Mais ce n'était rien comparé à ce qu'il était : un grand timide. Un très grand timide. Et malgré toute ta volonté à le sortir de sa solitude, il restait en retrait, souvent seul, ou accueillant Queen sur son corps pendant qu'il sommeillait tranquillement dans la chambre. Il s'était autrement toujours effacé, toujours mis à l'écart, bien trop timide. Mais tu sentais en lui un grand cœur, une grande âme prête à se dévoiler à celui qui le mériterait. Tu ignorais totalement comment trouver cette personne, ne pouvant faire bouger l'Onix des endroits où il se trouvait, et tu avais peur de ne jamais trouver. Tu avais même commencé à te dire que tu allais devoir composer avec. Qu'avec le temps, tu finirais par l'intégrer au groupe. Mais il y a deux jours, lorsque tu avais manqué de perdre complètement la raison, lorsque tu n'étais qu'à un chouïa de chuter dans le vide émotionnel et de mettre fin à tes jours, tous tes Pokémon, même les petits derniers, pour te stopper dans ta course, prendre sur eux pour t'éviter à devoir tout endosser. Tous … Sauf lui. Il était resté dans sa Pokéball, seul, à se morfondre, sans rien dire. Et même si tu ne t'en étais aperçu qu'après les événements, tu compris presque immédiatement ce qu'il en est : Onix, s'il ne t'aimait pas, ne te portait tout simplement pas dans ton cœur. Pire encore, il te rejetait, ne trouvant pas en toi ce qu'il cherchait visiblement. Il ne semblait même pas concerné même une seconde face à ce qui t'était arrivé, et il restait silencieusement cloîtré dans sa Pokéball, laissant le temps passé. La décision avait été radical : mise en vente au pôle d'échange. C'était mieux pour toi comme pour lui. D'un côté, il s'éloignait de toi et découvrait un nouveau maître, de l'autre, il te soulagerait d'un poids qu'il t'avait donné dès lors que tu avais essayé de le sortir de sa timidité. Quelque part, tu étais content que cela se passe, qu'il ait trouvé rapidement dresseur. Mais de manière générale, tu ressentais de la tristesse. De la tristesse de le voir partir, de ne pas avoir pu le sortir de sa condition, de ne pas t'en être fait un ami, du moins un camarade. Et la mélancolie ambiante n'aidait en rien. Mais en ce jour, tu étais motivé. Quand l'heure du rendez-vous, fixé quelques heures plus tôt, arriva, tu sautas immédiatement de ton lit, et attrapa ton sac. Piou, installé en face épaule au sol, réagit au quart de tour et se releva, te suivant de près. Ensemble, vous quittâtes rapidement la hutte, non sans saluer furtivement ceux qui s'y trouvaient encore, et t'engagea dans les petites ruelles de l'oasis. Il fallait atteindre l'allée marchande, et ce n'était pas une mince affaire, avec la masse populaire qui grouillait parmi les petites baraques. Tu finis cependant par atteindre ta destination, et reconnut très facilement l'acheteur potentiel, une belle touffe en guise de cheveux très atypique en ces lieux. Tu t'approchas et, te forçant, tu souris dans sa direction.

Yo. fut son premier mot.
Bonjour ! répondis-tu avec un semblant d'enthousiasme.
Alors, on échange ? demanda-t-il subitement.

Tu fus pris de court un instant, mais te remis bien vite. Ce devait un nouveau, qui n'avait encore jamais vécu les échanges. Bien sûr, il agissait parfaitement, mais pour ta part, il y avait toujours une certaine cérémonie de départ, mêlé de larmes et de sourires, de salutations et d'adieux. Mais là, c'était comme si vous alliez l'expédiez. Tu te sentais prêt à stopper ton interlocuteur dans son élan, mais te dit qu'Onyx ne te saluerait jamais. Il était trop timide pour cela. D'autant que même si ça n'avait pas été des adieux, tu lui avais bien fait comprendre qu'il allait se retrouver très bientôt dans les mains d'un autre dresseur. Il n'avait pas bronché un instant, mais tu avais senti dans ses yeux cette étincelle, cette joie imprononçable. Il avait hâte de rencontrer quelqu'un, et tu n'allais pas le contrarier. Autant expédier cet échange donc.

Oui, effectivement. Faisons ça vite, j'ai d'autres occupations dans la journée. tu mentais bien sûr, mais le garçon n'avait aucune raison de savoir de choses sur ta vie. Tu sortis au passage la Pokéball du type roche et sol. Voici. Je vous préviens, il est plutôt timide. Du moins, il l'était avec moi. J'espère qu'il vous appréciera plus qu'il ne m'apprécie. dis-tu.

Tu tendis alors la boule bicolore et t'en déchargea très vite, que l'autre main équilibra avec quelques jetons préparés par le garçon pour payer cette vente. La petite compensation habituelle après tout, deux-cent cinquante pokédollars, c'était très bien. Remerciant l'acheteur avec un sourire maquillé et un mouvement de main, tu pris congé de ce dernier, t'en retournant vers ta hutte. Il était maintenant temps de retourner penser et se morfondre. Pas de temps à perdre. Sur le chemin du retour, tu te mis subitement à déjà penser à ce que devenait Onyx. Allait-il se plaire avec ce nouveau maître ? Allait-il le détester tout autant et continuer d'appliquer sa stratégie de solitaire ? Tu n'en savais rien, mais en tout cas, une chose était sûr : il n'aurait plus à te supporter. Et toi non plus.

HRP :




Lucas
« Le brasier qui brûle en moi est éternel. »

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