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Alban Abernaty
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Âge : 17 ans
Niveau : 70
Jetons : 20638
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Alban Abernaty
est un Pokeathlète Coach



Je vais bien, ne t'en fais pas
Alban Abernaty & Calliope Pryde

Assis à la terrasse d’un café, Alban leva ses yeux vert et marron vers le ciel éblouissant. Comme depuis deux semaines, le temps sur Touga était exceptionnel. Aucun nuage ne venait perturber la voûte céleste. Aucune brise fraîche ne venait souffler sur le sable brûlant du désert. Les températures avoisinaient sans cesse les quarante degrés, et les rayons puissants du soleil venaient calciner la peau. En short et en chemise à manche courte, Alban se sentait griller sur place, malgré le grand parasol qui le protégeait de la majorité des rayons. Distraitement, le châtain remonta ses lunettes de soleil qui avaient glissé sur le bout de son nez et se ventila avec son menu plastifié. Cela faisait à peine deux minutes qu’il était arrivé, et il rêvait déjà d’air conditionné et de Mostisma ventilateur. Quoique, pouvoir bénéficier de l’attaque Blizzard d’un Motisma réfrigérateur ne serait pas du luxe… du moment que ça lui permettrait de se rafraîchir un minimum. M’enfin. Consultant l’heure sur son iPok, Alban se décida à lever la main pour appeler poliment le serveur et lui commander un assortiment de boissons fraîches diverses. Limonade. Carafe d’eau. Thé glacés et autres breuvages riches en glaçons. La commande ne tarda pas à arriver, véritable salut et brise de fraîcheur dans ce monde aride. Dispersant les verres sur la table, Alban en donna un à chacun de ses Pokémon qui étaient en train de fondre sur place. Il distribua pailles, s’assura que personne ne se chamaillait une boisson en particulier, puis touilla sa limonade avant de prendre une grande gorgée. Préparant le dernier verre, Alban redressa la tête en même temps que son Noctali… avant d’agiter la main en direction d’une rouquine cachée sous une jolie ombrelle.

- Eh Doc ! Je suis là !

Un sourire s’afficha sur ses lèvres, tandis qu’il laissait la Givrali s’installer sur le banc. Délibérément, il avait choisi pour la Préfète, la place qui bénéficiait le plus de l’air conditionné de la boutique, et qui était la plus protégée du soleil. Les deux jeunes n’avaient malheureusement pas pu se donner rendez-vous en intérieur, les températures dans les chalets commerciaux atteignant facilement celles d’un four lancé en pleine pyrolyse. Tendant donc un verre à Calliope, Alban lui sourit avec gentillesse.

- Tiens, je t’ai commandé ça. Ça te rafraîchira. Comment vas-tu ?

Il avait l’air en apparence joyeux, mais au fond, il s’inquiétait. Sous cette chaleur, Calliope ne devait pas vraiment « aller bien ». Tout du moins, le châtain espérait qu’elle pourrait au moins lui répondre favorablement. Après tout, n’était-ce pas elle qui lui avait proposé de se voir ici ? Quoique… Elle était parfois tellement soucieuse de ne pas déranger, qu’elle pouvait se griller au soleil pour respecter une promesse de sortie. Et puis il ne fallait pas se leurrer. A Touga… le soleil était réellement partout.

Le menton appuyé sur ses paumes, Alban observa la Médecin en silence. Etrangement, cette scène lui rappelait une, plus lointaine, qui s’était déroulée avant qu’ils ne partent en vacances…

***

Dimanche 28 Février

L’entraînement matinal s’était achevé de façon assez abrupte. Assis sur un rondin de bois, Alban regarda tour à tour ses Pokémon, calepin en main. Comme d’ordinaire, Auster, Mistral et Zéphyr se tenaient convenablement. Aura, Zénith et Hélios étaient quant à eux plus turbulents, même s’ils faisaient des efforts pour se montrer - à peu près - intéressés par ce qui se passait autour d’eux. Ce matin néanmoins, alors qu’il devait faire le bilan de la séance à ses Pokémon, Alban ne se sentait pas d’humeur. Nerveux, agité, il ne cessait de bouger ses doigts et de regarder compulsivement l’heure sur son iPok. Tant et si bien qu’Auster finit par grogner et par lui donner un coup de museau sur la cheville.

Echangeant un regard avec son Noctali, Alban haussa un sourcil. Auster savait cependant se montrer têtu, et il finit par gratter le sol d’une de ses pattes et à donner un mouvement de tête vers l’arrière pour que son - stupide - dresseur comprenne enfin le message qu’il essayait de lui faire passer. Son regard était d’ailleurs plutôt clair : « si c’est pour être aussi inutile, va te changer et préparer toi pour sortir ». Maîtrisé par son Pokémon. Sérieux, n’avait-il plus aucun honneur ? Son humiliation était-elle sans limites ? Soupirant, Alban se passa une main dans les cheveux. Force était de constater qu’il était effectivement préoccupé par quelque chose. Et qu’il avait justement rendez-vous avec ce quelque chose d’ici une trentaine de minutes, au Village Portuaire de Lansat. Bon. Il n’allait pas mourir s’il écourtait une fois dans l’année, sa séance d’entraînement, n’est-ce pas ? Sûrement.

Remballant donc ses affaires, Alban siffla ses Pokémon et les abandonna le temps de prendre une douche. Esquivant ensuite Chell, le châtain prit la route de l’arrêt de bus le plus proche. En cette fin d’Hiver, les températures commençaient progressivement à descendre mais il n’était pas agréable de marcher plus de quarante-cinq minutes sous le froid et les possibles grêles de Février. Se laissant donc conduire par le chauffeur, le jeune Coach en profita pour regarder le paysage qui défilait à vitesse vertigineuse par la fenêtre du véhicule.

Il avait beau ne pas le montrer vraiment, Alban était inquiet. Inquiet car Calliope, après des journées entières d’absence au Campus, revenait enfin de son séjour à l’hôpital. Et autant dire qu’au vu de leurs derniers échanges, l’état de sa Doc ne semblait pas au plus beau fixe… Le Voltali s’asséna cependant une baffe mentale, se forçant à se reprendre. Calliope ne voudrait certainement pas de sa pitié et de son air compatissant. Il fallait qu’il se montre fort pour la rassurer et la soutenir du mieux qu’il le pouvait. Même si actuellement, il ne savait pas ce qu’elle pouvait avoir. Même si actuellement, son inquiétude pour son amie le rongeait. Même si actuellement, il avait juste envie de faire un bond dans le temps pour pouvoir la voir, et pouvoir se rassurer en se disant qu’elle allait « bien ». Car si on l’avait faite sortir de l’hôpital, cela devait certainement signifier que son état était stable, n’est-ce pas ?

Le car ralentit avant de s’immobiliser complètement. L’esprit en panique, Alban descendit les quelques marches et se dirigea vers un café. Poussant la porte de bois, il alla ensuite s’installer à une table, attendant que sa Doc le rejoigne. Il fallait qu’il se calme. Il ne fallait absolument pas qu’elle le voit dans cet état-là. Car au final…

Il n’avait pas envie de lui montrer qu’il mourrait d’inquiétude pour elle.

Les portes finirent cependant par pivoter sur leurs gonds, et une silhouette à la longue chevelure rousse apparut dans son champ de vision. Levant la main, Alban se para d’un sourire de circonstance. Pour elle, il fallait qu’il se montre fort. Alors, puisant dans ses ressources les plus profondes pour donner de la voix, il appela :

- Eh Doc ! Je suis là !



Je vais bien, ne t'en fais pas [PV Calliope] [Terminé] 15024690286225SignMaxAlban
Calliope Pryde
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Calliope Pryde
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JE VAIS BIEN, NE T'EN FAIT PAS
FT; ALBAN

Une énième journée sous la chaleur infernale de l’île Touga. Calliope n’en pouvait plus. Cela devenait de plus en plus contraignant et elle avait finalement opté pour des sorties nocturnes. Le soleil était partout, impossible d’en esquiver ne serait-ce qu’une partie. La moindre parcelle d’ombre ne suffisait presque pas et Callie ne cessait de remercier intérieurement Audrey pour la confection de son ombrelle qui la protégeait énormément. Sauf qu’avec un accessoire pareil, la rouquine attirait la plupart des regards. Au début, ça avait été assez difficile et finalement, les personnes qu’elle avait pour habitude de croiser s’y étaient fait, lui permettant de déambuler dans la rue sans toujours baisser les yeux vers le sol, morte de honte. Et puis, cette ombrelle lui donnait un petit air particulier, attisant la curiosité de certains garçons envieux de découvrir les mystères de cette belle rousse. Et à chaque fois, Calliope les renvoyait poliment.

A l’ordre du jour, une rencontre avec son ami le plus cher : Alban. Depuis les sources thermales, la jeune préfète n’avait pu le rencontrer et elle avait pour désir, depuis un moment déjà, de le revoir en tête à tête. En effet, lors de cet événement –on oublie le cadeau explosif d’Happy, s’il-vous-plait, merci- Callie avait promis au garçon qu’elle le reverrait ultérieurement pour lui offrir son véritable présent. Un instant important pour la rouquine car elle préparait cela pour que tout se passe dans les meilleures conditions. Chaque chose avait été pensé, dans le but de rendre sa surprise parfaite. Mais c’était à double tranchant… Car raviver de tels souvenirs pouvait braquer l’ancien champion de course aérienne et le renfermer dans ses retranchements. Hors de question, jugeait la demoiselle. Alban avait été rééduqué, Stahl entrainé… Et l’eau avait coulé sous le pont. La page se devait être de tourner.

Mais il n’y avait pas que cette raison. Depuis un petit moment déjà –le mois de février si vous voulez des précisions- Calliope avait mis le doigt sur quelque chose. Sans réellement le vouloir, elle avait appris les penchants amoureux de son amie Max vis à vis d’Alban. Décidée à ne pas rester les bras croisés, la rouquine s’était mise en tête de s’en mêler un peu, histoire de faire avancer convenablement les choses. Et s'ils pensaient tous les deux qu’elle n’avait pas fait attention aux regards coulants qu’ils se lançaient sans cesse, ils se mettaient le doigt dans l’œil ! Bien que difficile à l’accepter au début, Callie avait enfin de compte admis les choses. En effet, au moment où elle l’avait appris, elle avait eu un pincement au cœur –assez significatif d’ailleurs- traduisant une bien drôle jalousie. Vouloir l’exclusivité du garçon ? Sûrement. Mais c’était stupide, puisqu’elle-même n’avait d’yeux que pour le beau blond du dortoir des Phyllali. Ce comportement jaloux était en réalité un comportement purement maternel, la mère désirant protéger son fils. Idiot, n’est-ce pas ? Pas tellement, puisque Alban était un être cher à son cœur.

Au loin, la rouquine arrivait à distinguer la terrasse du bar où Alban devait déjà l’attendre. Sur place, elle constatait que ce dernier était en pleine distribution de boissons fraiches, une bien belle initiative vu la chaleur qu’il faisait actuellement. Sortant tout juste de sa douche, Calliope se sentait plutôt fraiche et s’asseyait avec un sourire la place que son interlocuteur lui désignait. Un petit courant d’air la faisait se sentir à l’aise aussitôt tandis qu’il lui tendait déjà un verre de thé glacé.

_ Ca va plutôt bien, même si cette chaleur est assommante… J’évite aussi de sortir trop le jour en fait, mais mes colocataires se demandent ce que je fiche. Et avoir un rythme décalé, ce n’était pas évident non plus, surtout pour profiter des activités.

Calliope en avait déjà assez des questions incessantes de Janet et de Josh. Elle s’était donc résignée à sortir presque normalement. D’ailleurs, voyant l’intérêt que son ami portait à son accessoire, la demoiselle se permettait de le lui montrer en lui expliquant le fonctionnement. Un bouclier idéal pour limiter le contact direct du soleil sur la peau fragile de la préfète. Et c’était vraiment pratique car au moins, elle pouvait se balader en petite tenue.

_ Et toi, ça va ? Vous avez fait quelque chose avec les Voltali ? J’ai organisé une bataille d’eau il y a quelques jours et s’était vraiment sympa.

Doucement, elle replaçait sa tignasse tressée sur le côté, une coiffure qu’elle avait pour habitude de faire l’été. Elle s’amusait ensuite à enfuir ses doigts dedans pour tortiller les quelques mèches qui s’étaient échappées. Progressivement, elle se remémorait sa première rencontre avec Alban et percutait que cela faisait déjà un an qu’ils se connaissaient. Le temps passait incroyablement vite !

_ J’ai une surprise pour toi. Pour ton anniversaire mais aussi un peu pour le notre. Tiens.

La demoiselle lui tendait un petit paquet blanc, au ruban orange et fin, très soigné. A l'intérieur, rien de bien particulier, si ce n'est qu'une plume cristallisé, d'une couleur orange vive à la base et partant dans un dégradé bien plus clair, penchant vers le blanc, à l'extrémité. Cette dernière était accompagné d'un message. Le tout était de guetter sa réaction. A savoir si elle allait pouvoir poursuivre ou non.

Prêt pour ton prochain envol ?



x.x.x.x.x


Elle était revenue de la veille et le retour avait été bien plus fatiguant qu’elle ne se l’était imaginée. Pourtant, ses camarades faisaient tout pour éviter de la surcharger en lui bondissant dessus pour savoir ce qu’il s’était passé exactement. Et à chaque fois, Calliope sortait la même excuse : elle était partie rendre visite à ses parents pour un souci d’ordre personnel. Ils n’avaient pas besoin d’en avoir plus, et même celles qui creusaient un peu trop ne parvenaient pas à tirer de plus amples informations. Au final, certaines filles s’étaient mêlées de tout cela en chassant les autres, permettant à la rouquine de souffler un peu.  

Avant son retour, Callie avait adressé un message à ses amis les plus proches. Dedans, il y avait Alban qu’elle comptait bien revoir rapidement. Elle savait qu’elle devrait mettre des mots sur ce qu’il s’était passé. Mais avec lui, c’était différent. La rouquine se sentait en effet plus libre et pouvait lui exprimer ses réelles difficultés et craintes sans problème. Et en plus de cela, il était d’une écoute attentive et trouvait toujours les belles paroles pour réconforter la jeune préfète. Un soutien primordiale lors de période difficile, comme celle qu’elle venait de vivre.

Le froid était encore présent en ce mois de Février et la Givrali s’était habillée en conséquence. Rapidement, elle regagnait le point de rendez-vous qu’il s’était fixé, dans le centre-ville de Lansat. Et comme d’habitude, elle trouvait le garçon déjà attablé, prêt à accueillir chaleureusement son docteur.  Il était si bon de le revoir, à tel point qu’elle ne pouvait s’empêcher de contourner une chaise et de l’attraper dans ses bras. Le câlin des retrouvailles était inévitable, faisant un bien fou à la jeune fille qui restait quelques secondes dans cette position, presque apaisée de retrouver tous ses repères. Alban en était un. C’était pour cela qu’elle avait tenu à une rencontre rapide. Et puis, elle avait aussi besoin de vider un peu son sac même si elle aurait préféré éviter, dans le sens où elle ne voulait pas trop embêter le garçon.

Sauf qu’en le revoyant, elle repensait aussi aux évènements avant son hospitalisation, soit la veille de la saint valentin et sa discussion avec une certaine Maxine Arago. Jugeant que ce n’était pas le moment, la rouquine se réservait ce sujet de discussion pour plus tard, sachant pertinemment que l’ordre du jour était tout autre. Avant tout, il faillait rassurer. Et c’est ce qu’elle faisait en abordant un grand sourire, les joues légèrement empourprées.

_ Je suis bien contente de te voir Alban ! Déjà, je tenais encore à m’excuser de n’avoir rien dit. Tu sais, je n’aime pas inquiéter et puis… Si ça avait été plus grave… Enfin, je veux dire que c’est l’une des raisons pour laquelle j’évite de m’attacher de trop aux personnes. Car des liens se nouent et ensuite, la douleur est plus difficile à supporter. On sait tous qu’un jour… Je… Enfin, voilà…

Et voilà, il fallait que la discussion vire directement au mélodrame. Décidément…  En même temps, que dire d’autre ? Parfaitement naturelle, Callie s’exprimait à cœur ouvert. Sauf qu’elle n’arrivait pas à vraiment mettre de mot sur les aspects les plus noires de sa maladie. Alors, elle esquivait. Mais elle s’enfonçait encore et encore dans ses propos. Un jour, oui. Elle s’éteindrait. C’était l’évolution de cette maladie. Et elle avait atteint l’âge où l’espérance de vie était plus que limitée. Ses jours étaient comptés, elle en avait conscience. Cependant, il y avait toujours cette lueur d’espoir. Car après tout, sa maladie était une variante et les médecins peu sûrs de leur diagnostic. Son professeur l’avait prévenu que cela pouvait bien arriver vers la fin de son adolescence, ou pas. Sauf que Calliope avait tendance à ne retenir que le négatif.

_ Je ne veux pas faire souffrir les autres si je disparais.

Egoïste, n'est-ce pas ? Surtout venant d'une fille qui se bat pour gagner le cœur d'un garçon. En même temps, elle est tellement sociable qu'elle ne peut justement pas s'empêcher de nouer des liens. Pas très logique tout cela... Elle est perturbée, la pauvre Calliope.



Dernière édition par Calliope Pryde le Mar 2 Aoû - 14:42, édité 1 fois


Alban Abernaty
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Alban Abernaty
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Je vais bien, ne t'en fais pas
Alban Abernaty & Calliope Pryde

A peine Calliope était-elle arrivée qu’elle s’était déjà dirigée vers lui pour le prendre dans ses bras. Fermant les yeux tandis que les doigts de la Givrali se refermaient contre le tissu de sa chemise, Alban se laissa bercer par ce contact doux-amer. La chaleur de la peau de la jeune fille contre sa joue était apaisante et troublante. L’odeur de sa crinière rousse qui venait lui chatouiller les narines lui fit tourner la tête un instant. Doucement, il leva également les bras pour les verrouiller autour de son amie et pour l’attirer tendrement vers lui. Son cœur se mit à tambouriner plus fort dans sa poitrine, et son souffle se fit légèrement plus rapide. Profitant pleinement de cette étreinte inattendue qu’il avait pourtant tant désirée, Alban passa ses doigts dans la chevelure de la belle dans un geste affectif.

Cela faisait quelques mois déjà qu’il avait eu son importante discussion avec Calliope. Cela faisait quelques mois qu’il avait décidé de passer à autre chose, et d’être pour elle l’ami qu’il aurait toujours dû être. Pas l’amoureux transis qui souffre en silence de ne pas voir ses sentiments partagés. Pas ce garçon aigri et jaloux qu’il était devenu, alors que la Médecin avait toujours été claire avec lui. Pour autant, il ne put s’empêcher de ressentir un petit picotement au cœur lors que leurs corps se lièrent durant un trop court moment. Un instant, ce fut comme si son cœur lui murmurait qu’il y avait encore un espoir. Qu’il y avait plus que de la simple amitié dans cette étreinte. Et pourtant, il étouffa rapidement cet espoir.

Il ne voulait plus d’une situation comme celle de Noël. Il tenait bien trop à Calliope pour risquer de la perdre de nouveau. Et, même s’il ne le savait pas encore pour le moment, son cœur était progressivement en train de guérir grâce à une certaine personne. Relâchant donc doucement son emprise sur la rousse, Alban lui adressa un sourire amical sans aucune ambiguïté. Il n’aurait jamais dû y en avoir entre eux, de toute façon. Et le châtain ne voulait jamais plus qu’il y en ait. Ses yeux transmettaient cependant toute leur inquiétude à Calliope. Malgré ses sourires chaleureux, il ne pouvait se montrer totalement joyeux en sa présence. Car elle était partie. Car sa maladie l’avait rattrapée. Et car il n’était pas sûr de pouvoir le supporter, si elle lui annonçait qu’elle avait un problème plus grand encore que celui auquel il pensait. Ajustant donc sa position sur sa chaise, il l’invita à s’assoir en face de lui.

Calliope était une personne extrêmement précieuse pour lui. S’il était un de ses points d’ancrage, elle était sa bouée de sauvetage. Elle lui avait tendu la main au moment où il en avait eu le plus besoin. Elle l’avait aidé à sortir de sa léthargie et à lutter contre son handicap. Elle avait été la première personne qui ne l’avait pas regardé comme un infirme lorsqu’ils s’étaient rencontrés… Qui lui avait fait confiance… Qui s’était inquiété pour lui pour autre chose que sa jambe boiteuse. Il tenait à elle, tout simplement. Depuis le début. Et, sentiments amoureux ou pas, Alban savait qu’il aurait toujours la même affection à son égard. La même tendresse. Le même attachement.

Sans se préoccuper de commander ou non, Alban écouta sa Doc parler. Son enthousiasme à l’idée de le revoir lui faisait plaisir. Quelque part, il y avait toujours une partie de lui qui était attachée à Calliope. Flatté dans son égo, le châtain ne fit cependant aucun commentaire et se contenta de hocher la tête de gauche à droite quand elle s’excusa de nouveau de ne pas l’avoir tenu au courant de son départ. Il le lui avait déjà reproché. Il lui avait déjà dit ce qu’il en pensait. Nul besoin de lui dire de nouveau, n’est-ce pas ? Patient et attentif, il se crispa néanmoins légèrement lorsqu’elle lui expliqua que c’était pour cette raison qu’elle évitait de trop s’attacher aux personnes. Parce qu’elle avait peur d’avoir mal et de faire mal. Parce qu’elle savait qu’elle, plus que tout autre, ne serait pas éternelle.

Serrant le poing sous la table, Alban baissa la tête. Il savait bien qu’elle ne pensait pas à mal, mais ses répliques claquaient comme un vent violent. Car si elle évitait de s’attacher aux personnes, que devait-il en conclure de leur relation ? Il savait qu’elle tenait à lui et qu’il était important pour elle. Elle le lui avait dit et le lui avait fait comprendre. Pourtant, le doute persistait. Comme un malaise qu’il tenta d’étouffer rageusement. Il n’avait plus besoin d’être « cette » personne spéciale pour Calliope. Il avait compris que ce n’était ni ce qu’elle voulait, ni ce qu’il souhaitait imposer. Malgré tout, il voulait tout de même être « quelqu’un » pour elle. Un ami. Une personne importante. N’importe quoi du moment qu’elle voulait le regarder. Ne serait-ce qu’un peu…

Ses yeux verts se dirigèrent machinalement vers la table où ses Pokémon s’étaient installés pour leur laisser un peu d’intimité. Sur la table en bois, il voyait les ailes blanches zébrées d’or de Zéphyr. Pour une fois que la mouette chromatique n’était pas sur son épaule, il se sentait étrangement seul. Il aurait voulu avoir le soutien de son starter, mais à cette distance, cela lui était impossible. Il allait donc devoir se débrouiller sans aucune aide extérieure afin de trouver les mots justes. Ne pas se perdre dans ses pensées négatives. Surtout pas… Il fallait qu’il se persuade que malgré ce qu’elle lui avait dit, il était « important » pour elle. Après tout, sinon, pourquoi serait-elle venue le voir ?

Ses doigts se détendirent progressivement, et il reprit doucement son calme. Son souffle se régula sur un rythme bien moins effréné, et il parvint à soutenir le regard orangé de la Préfète Givrali.

- Calliope.

C’était si rare qu’il l’appelle par son prénom, que c’en était notable. Ce n’était pas qu’il souhaitait la mettre mal à l’aise ou mettre une distance de cette façon. C’était juste qu’il souhaitait être sérieux et entier avec elle. Sans surnom. Sans marques d’affection. Sans artifices.

- Je ne vais pas te dire que je comprends ce que tu ressens puisque je ne l’ai pas vécu. Toutefois, je pense que tu fais fausse route là-dessus. On va tous s’en aller un jour ou l’autre, tu sais ? Est-ce pour cette raison que nous devons moins profiter de ce qui nous entoure ? La durée est certes différente, mais les personnes âgées cessent-elles toutes de vivre parce qu’elles savent qu’elles vont partir ? Sont-elles malheureuses d’avoir des petits enfants parce qu’elles ont peur de les rendre tristes en partant ? Je sais que tu vas trouver ça présomptueux de ma part de dire ça, surtout après ce que j’ai vécu et n’ai pas vécu à cause de ma convalescence. Néanmoins… Il te faut profiter pleinement, surtout si tu penses que tu auras moins de temps que les autres gens. Il te faut vivre à cent pour cent chaque instant de ta vie. Rire de chaque parcelle. Personne ne te reprochera d’avoir essayé d’être celle que tu es aujourd’hui. Personne ne te reprochera de t’être attachée à d’autres personnes. Si tu commences à penser que la vie ne vaut pas d’être vécue pleinement parce qu’elle sera trop courte… alors pourquoi continuer de se battre pour vivre maintenant ?

Il plongea ses yeux dans ceux de Calliope et tendit sa main pour la poser doucement sur la sienne. Il avait l’impression de se montrer dur. Mais se montrer dur de façon juste. Il fallait que sa Doc réalise qu’elle ne pouvait pas se laisser abattre comme ça. Et qu’il fallait qu’elle lutte pour profiter de chaque instant.

- Tu sais… quand j’étais alité, après mon accident. Je me sentais tellement mal, tellement inutile, tellement diminué, que j’ai souvent pensé que ma vie était un échec et que je ne me relèverai plus jamais. Comme on dit, pour être vivant, il ne suffit pas d’être en vie. Je pense que tout ça, je l’ai compris quand j’ai réussi à remonter la pente. Je me suis rendu compte de ma bêtise et de ma faiblesse, lors de l’année qui a précédé mon arrivée à l’académie. Quand on a laissé filer un morceau de son existence, on ne peut qu’apprécier la vie plus encore. Je sais que je ne m’y prends pas forcément bien, et que je ne suis pas particulièrement clair mais… profite. Juste, profite. Une vie où tu te tortures n’est pas une vie. Et tu as encore du temps devant toi. Alors amuse toi, croque-la pleinement. Et ne t’en fais pas. Car tous les gens qui t’aiment seront heureux de savoir que tu les as aimés pleinement, au lieu de t’éloigner d’eux pour ne pas les blesser. C’est ce que je ressens… Je ne veux pas que tu t’éloignes de moi par peur. Je ne veux pas que tu prennes la fuite. Je veux que tu m’autorises à rester avec toi. Car chaque instant compte.

Un sourire se dessina légèrement sur ses lèvres. Avec douceur, il se releva et, sur la pointe des pieds, s’approcha de Calliope. Puis, tout aussi délicatement, il déposa un baiser sur son front. Crois-moi. Fais-moi confiance. Ecoute-moi. C’était tout ce qu’il voulait lui faire passer comme message, par ce simple contact. Car parfois… des gestes valaient mieux que des longs discours.



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Calliope Pryde
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JE VAIS BIEN, NE T'EN FAIT PAS
FT; ALBAN

Calliope s'était laissée totalement emporter par ses sentiments, n'ayant pas pris le temps au préalable de peser chacun de ses mots. Ils pouvaient paraitre abruptes, tragiques ou encore stupides... Sauf qu'elle ne s'en rendait pas compte, du moins, pas immédiatement. Ses pensées la trahissaient et elle se mélangeait, incapable de faire la part des choses et de ne retranscrire que le positif comme elle le faisait à chaque fois. Alban était un très bon ami. Suffisamment pour pouvoir délier totalement sa langue et parler sans retenu. Une habitude qui s'était installée mais qui, parfois, mériterait d'être éteinte. Avec le Voltali, elle se permettait certaines choses qu'elle ne faisait pas avec d'autres. Car oui, Callie faisait toujours en sorte de porter un masque, celui de toujours aller bien, de positiver. Une bonne humeur appréciée par ses camarades. Sauf que derrière tout ça, la rouquine aussi, pouvait se sentir mal. Alban était, pour ainsi dire, l'une des seule personne avec laquelle elle pouvait se comporter de cette façon. La seconde était Idalienor.

Si au début elle avait toujours fait le nécessaire pour fuir les autres, Calliope s'était rendue compte rapidement qu'il était idiot de réagir de la sorte. Au contraire, se faire des amis, apprécier la vie chaque jour, sans trop penser au lendemain... Voilà la philosophie qui l'animait depuis des années déjà, qui lui avait permis de sortir des ténèbres. Sauf que parfois, elle rechutait. Comme maintenant. Impuissante et meurtrie. Car elle connaissait les risques et les enjeux. Car elle savait qu'elle pouvait disparaitre du jour au lendemain, laissant derrière elle que des vagues souvenirs douloureux. Elle ne voulait pas voir les autres souffrir. Ni de son vivant, ni à sa mort. Elle voulait laisser une emprunte joyeuse. Qui fasse sourire les autres dès que l'on pensait à elle et non pas pleurer en s'indignant que le monde était injuste.

Les yeux abaissés et noyés de ses larmes, la rouquine entendait son prénom percuter son cœur. Il était bien rare d'entendre Alban le prononcer entièrement, ce qui eut pour effet de calmer ses premiers pleurs. Craintive de ce qu'il allait lui dire, la jeune fille osait tout de même lever son regard  pour planter ses iris dans les siennes. Cette formule lui paraissait tellement lointaine, comme s'il se détachait un petit peu d'elle. Mais cet air soudainement sérieux la rassurait. Il allait lui faire la moral. Elle en était certaine et c'est pour cela qu'elle l'écoutait. Car elle savait d'avance que ses mots seraient justes. Ils l'avaient toujours été.

Et la préfète ne s'était pas trompée. Il tenait le même discours qu'elle auparavant. Celle d'une jeune fille, qui, malgré sa pathologie, arrivait à profiter pleinement de la vie. De faire abstraction de cette dernière et de ne vivre que les moments présents à font. Et pourtant, elle savait très bien que la maladie ne jouait pas en sa faveur. Ce qui ne l'empêchait pas de sourire, tous les jours. Sauf à ce moment. Car elle avait reçu un coup. Un violent coup. Qui l'avait fait redescendre sur terre et qui lui faisait ouvrir les yeux sur sa condition d'adolescente malade. Alban avait raison sur toute la ligne. Cependant, l'hospitalisation n'avait rien arrangé. Et malgré la présence de ses parents, la rouquine avait pu ressasser ses pensées les plus noires lorsqu'elle se retrouvait seule, dans le lit de sa chambre.

La main chaude du garçon allait trouver la sienne. Calliope souriait doucement, retournant juste la main pour que la paume de cette dernière soit à découvert. Elle appréciait ce contact. Il pianotait à l'intérieur. Le discours rebondissait sur le vécu de son ami, pour que ses paroles aient du poids. Pour qu'elle puisse réaliser à quel point elle se trompait. Il lui rappelait sa condition, probablement similaire en certains points. Alors, la préfète baissait les yeux tout en extirpant toute l'air de ses poumons. Il avait raison. Et tandis qu'il se relevait pour lui embrasser le front, elle serrait doucement la main pour capturer la sienne.

_ Ne deviendriez-vous pas mon thérapeute, Mister Abernaty ? arrivait à plaisanter Callie, lorsque son interlocuteur se rasseyait, libérant par la même occasion sa main qu'elle avait faite prisonnière.

Lorsqu'elle s'autorisait une nouvelle fois à fixer son regard émeraude, elle souriait. Et ce sourire voulait en dire long : Tu as réussi, Alban. Il avait pu l'exempter de ses préoccupations grâce à ces nombreux apophtegmes qui lui  touchaient au plus profond de son être.

_ Merci... soufflait-elle dans un murmure sincère, laissant le silence prendre procession de leur espace intime pendant un court instant. Merci de pouvoir me faire remonter la pente.  C'est vrai que je n'ai pas pour habitude de tenir ce genre de discours. J'en avais besoin, surtout après tout ça. Merci d'être là, pour moi. concluait-elle, ravie.

Et la rouquine s'arrêtait là, jugeant que c'était suffisant. Elle mettait de côté ses pensées négatives, ne pouvant pas totalement les gommer. Mais après tout cela, elle se sentait un peu mal à l'aise. Se repositionnant sur sa chaise, elle  tachait de trouver une position plus confortable. Son regard en fuite trahissait sa gène. Alors, consciente de tout cela, elle se replaçait convenablement, bien droite et se raclait doucement la gorge. Alban voulait sûrement en savoir davantage. Callie rassemblait une dernière fois son courage, faisant en sort de ne pas craquer une seconde fois.

_ J'ai eu un moment de faiblesse. Assez conséquent pour que l'infirmière m'envoie directement à l'hôpital où on me prenait déjà en charge. Proche de mes parents, mais aussi et surtout de mon professeur, des tas de questions se sont posées. J'ai eu pas mal d'examens et ils ont conclu d'un commun accord que la maladie progressait. Pas suffisamment pour trop s'inquiéter, selon eux. Donc entendons par là qu'ils voulaient juste me surveiller et me laisser la possibilité de rentrer. Je dois faire plus attention. Quand je m'expose par exemple. Et les efforts physique sont à bannir totalement. Je les évitais déjà, bien entendu... Mais là, je ne dois même plus porter. Je vais devoir faire encore plus attention à moi. Mes parents ne voulaient pas que je revienne à l'académie, mais j'ai refusé.



Alban Abernaty
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Je vais bien, ne t'en fais pas
Alban Abernaty & Calliope Pryde

Il avait mal au cœur de la voir sangloter ainsi. Les sourcils froncés d’inquiétude, Alban s’approcha de la petite rousse pour prendre sa main dans la sienne. Dans ce simple geste, il espérait transmettre un peu de sa personne à Calliope. Pour qu’elle comprenne. Pour qu’elle sache. Qu’il serait toujours là pour elle, quoi qu’il arrive. Plus comme l’amoureux transi qui souffre en silence. Mais comme le véritable ami qu’il était devenu, à présent. Dans un geste tendre et affectueux, il se pencha pour déposer un bref baiser sur son front. Il n’était pas médecin. Encore moins psychologue. Mais sa mère avait par le passé souvent fait ça, quand il lui arrivait de se blesser, étant petit. Comment appelait-elle ça, déjà ? Un bisou magique ? Aha… Dit comme ça, ça paraissait tellement puéril et tellement ridicule… Mais d’un côté, ce genre de baisers n’avaient-ils pas un genre de pouvoir particulier ? Souriant d’un air attendri, Alban regarda Calliope redresser le menton. Dans ses yeux encore larmoyants, il voyait un bref éclat de détermination. Comme si ces quelques mots avaient permis de la guérir, un petit peu.

Il ne put empêcher un léger rire lorsqu’elle lui demanda s’il était en train de devenir son thérapeute. Un thérapeute qui soigne à base de bisou magique ? Allons bon, restons sérieux un moment. Vivement amusé par les propos que son amie tenait, le châtain décida de jouer le jeu. Avec un air professionnel volontairement pompeux, il inclina légèrement la tête et fit une courbette exagérée.

- Je me présente à vous. Je suis Doc. Et vous, quel est votre nom déjà ? Doc aussi ? Allons bon. Cessez de vous moquer de moi… je dirai même plus-

Il s’interrompit pour éclater de rire, avant de reprendre progressivement son sérieux lorsqu’elle le regarda en souriant. Ils restèrent quelques secondes, silencieux tous les deux. Simplement à se contempler. A essayer de se dire sans un mot ce qu’ils ne pouvaient pas exprimer autrement. Au fond de lui, Alban sentit qu’il avait réussi à remettre Calliope dans le droit chemin. Pas à la sauver totalement ; ça, ce n’était pas vraiment à lui de le faire… Mais au moins à lui tendre la main. Pour être son soutien, au moins pour ces quelques heures. Pour être sa bouée de secours, jusqu’à ce que la personne qui était la plus importante pour elle prenne le relai. Blackhart avait intérêt à se montrer à la hauteur.

Le silence fut rapidement brisé par Calliope. Un remerciement murmuré, du bout des lèvres. Comme si elle avait peur que les mots perdent de leur importance si elle osait les dire trop fort. Puis, comme une vague qui revient sur le rivage, elle le remercia avec plus d’intensité. Il ne put que sourire ; que faire d’autre, après tout ? Elle était là. En face de lui. Pas forcément dans la meilleure des formes, certes ; mais elle était là. C’était tout ce qui comptait, à l’instant présent. Si elle voulait qu’il soit là pour l’écouter, il serait là. Si elle voulait qu’il la secoue pour qu’elle cesse de se morfondre, il revêtirait le mauvais rôle autant de fois qu’il le faudrait. Elle n’avait qu’à demander, et il répondrait présent. Elle lui était bien trop importante pour qu’il joue les abonnés absents. Elle était bien trop elle pour qu’il l’abandonne.

Doucement, il leva sa main pour aller cueillir les dernières larmes sur les joues de la rouquine. Effacés, les vestiges de son instant de faiblesse. Elle pouvait redevenir celle qu’il avait toujours connue ; cette Calliope forte et joyeuse, qui ne se laissait jamais abattre et qui restait droite et fière face à tous les aléas de la vie. Un peu ce qu’il avait toujours voulu être.

- Je serai toujours là pour toi, Doc. Sache-le, lui dit-il doucement.

Ce n’était pas une promesse en l’air. C’était une réalité. Quoi qu’il arrive, il serait là pour elle.

Patient, il écouta ensuite le reste du récit de la rousse. Tentant de camoufler son inquiétude derrière un visage neutre, il pianota nerveusement des doigts sur sa jambe. Il ne fallait pas qu’elle remarque à quel point il était anxieux par rapport à tout ça. Il ne voulait pas se montrer faible ; pas devant elle. Et pas à ce moment-là. Ce n’était pas de ça dont elle avait besoin. Il n’empêche qu’il était incroyablement inquiet. Pour que ses parents refusent qu’elle revienne à Lansat, son cas devait vraiment être grave. Il connaissait mal sa maladie. Il connaissait mal la médecine. Alors, il avait l’impression que ce qu’il imaginait n’était que le quart de la réalité. D’un côté, il comprenait ce qu’elle ressentait. Mais c’était une véritable bombe à retardement, qu’elle portait sur elle. Lui, savait pertinemment que sa blessure n’évoluerait pas. Il n’était pas certain de guérir un jour, mais il n’avait jamais eu la vie qui ne tenait qu’à un fil. C’était différent pour Calliope. Dans le fond, il ne savait pas comment elle faisait pour ne pas exploser. A sa place… il aurait sans doute tenu moins de beaux discours, et aurait déprimé tout comme elle.

- Je suis content que tu sois revenu malgré tout, alors. Il n’est pas bon de t’isoler, dans ce genre de situations. Ici, nous serons tous là pour toi. Pour t’aider à aller mieux, petit à petit. Alors fais-nous confiance…

Il lui tendit la main et entremêla ses doigts avec les siens. Puis, plongeant ses yeux verts brillants dans les siens, il murmura.

- Fais-moi confiance…

***

Retour au présent. La rudesse de l’Hiver sur Lansat avait fait place aux chaleurs caniculaires de Touga. Assis en face de Calliope, Alban pris une grande gorgée de son thé glacé. Le breuvage lui fit du bien, lui permettant de saisir le sens des paroles de sa chère amie. Alors comme ça, elle allait bien, hein ? Visiblement mieux qu’il y avait quelques mois, en tout cas. Même si cette chaleur était inquiétante, pour elle. Heureusement qu’elle avait son ombrelle. M’enfin. Alban haussa légèrement un sourcil lorsqu’elle embraya sur le sujet de ses colocataires. Il n’avait pas eu énormément de nouvelles de Calliope depuis le début des vacances - merci le réseau pourri de Touga -, et ne savait donc pas avec qui elle s’était retrouvée. Même s’il supposait que Blackhart faisait partie du panier…

- Avec qui es-tu en colocation ? Au pire tu peux les envoyer paître, non ? Je veux dire… Tu fais ce que tu veux. Si tu es du genre casanière, c’est ton problème, pas le leurs…

Un peu dur ? Probablement, oui. C’était déjà agaçant d’être malade. Si en plus des gens te le rappelaient sans cesse avec leurs questions indiscrètes… Il soupira. Peut-être était-il simplement un peu jaloux, en réalité. Pas qu’il avait à se plaindre de ses colocataires - même s’il n’était pas dans les meilleurs termes avec Maxine …-. Mais tout de même. Se parant cependant d’un sourire lorsqu’elle lui montra son ombrelle, il siffla avec admiration.

- C’est super cool ! Tu as trouvé ça où ? On ne dirait pas le genre d’objets qui se vend par ici…

Il prit une nouvelle gorgée de thé et laissa l’ombrelle tranquille. Toujours aussi enthousiaste lorsqu’elle lui parlait, sa Doc lui demanda comment il allait. Et s’ils avaient fait quelque chose avec les Voltali, également…

- Je vais bien, oui. Hmmm non, on a encore rien fait. Peut-être en fin d’été ? Je ne sais pas encore, Orren est resté très mystérieux là-dessus. Il doit être pas mal occupé avec Ruby, en plus. Je pense qu’il n’a pas trop le temps de s’occuper de nos activités, et il a bien raison de se reposer un peu. Ça doit être dur d’être Préfet… non ? Félicitations pour la bataille d’eau en tout cas. Sous cette chaleur, c’est forcément une bonne idée. Pas de catastrophe à déplorer, cette fois ?

Il lui fit un clin d’œil, avant de se rappeler du fiasco des sources chaudes. Erm. Oui. Il était vrai qu’il y avait eu CETTE scène. Mieux valait ne pas trop y faire allusion, en fait… Toussotant pour camoufler sa gêne, Alban redressa la tête lorsque Callie lui tendit un petit paquet blanc. Un cadeau ? Il se souvenait pourtant très bien du cadeau explosif de Happy lors de sa fête d’anniversaire. Hm. Il espérait que ce serait autre chose d’un peu moins… décoiffant, on va dire.

Attrapant le petit paquet avec d’immenses précautions, le châtain adressa un sourire taquin à la Givrali.

- Il n’explose pas celui-ci, hein ? Rassure-moi. En tout cas, merci beaucoup… ça me fait vraiment plaisir.

Il lui sourit avec gentillesse. Un an déjà qu’ils se connaissaient, effectivement. Quel idiot. Il n’avait pas vraiment pensé à lui offrir quelque chose, lui. Si cela ne tenait qu’à lui, il aurait d’ailleurs ouvert le paquet un peu plus tard. Mais la Médecin semblait vouloir qu’il le fasse maintenant. Hrm. Il n’aimait pas vraiment les séances de déballage.

Ne pouvant cependant refuser quoi que ce soit à sa Doc, Alban ouvrit soigneusement le petit paquet blanc. Il fit glisser le ruban orangé, et découvrit une magnifique plume cristallisée. Finement ouvragée et délicate, cette dernière brillait légèrement, reflétant la lumière du soleil comme des millions de petits vitraux. Vraiment sympathique, comme cadeau.

- Wow, c’est magnifique. J’aime vraiment beaucoup, c’est vraiment super j-

Il s’interrompit lorsque le petit mot accroché pivota sous l’effet du vent. A présent faces à lui, les mots dansèrent devant ses yeux un instant.

Ce fut le blanc total. Son cerveau cessa de fonctionner quelques secondes, tandis que ses rouages analysaient avec difficulté l’information.

- J…

Il sentit que sa gorge venait de se serrer. Sans qu’il ne sache réellement pourquoi. Après tout, Calliope avait raison, non ? Son genou allait beaucoup mieux. Dans les faits, il aurait déjà dû remonter sur un Pokémon Vol depuis déjà quelques mois. Alors pourquoi ?

Tout simplement parce qu’il avait peur. Tout simplement parce qu’il ne se sentait pas prêt. Malgré tous les beaux discours qu’il avait tenu quelques mois plutôt auprès de Calliope, il n’était pas encore prêt à croquer la vie à pleines dents. Il se coupait volontairement les ailes par peur. Peur de tomber de nouveau. Peur de se blesser encore une fois. Mais pire que tout…

Peur d’être redevenu un novice en courses aériennes.

C’était stupide ; il le savait. Mais rien à y faire. Il ne se sentait pas encore prêt à déployer ses ailes. Le visage légèrement pâle, il posa la plume pour ne pas risquer de l’abîmer. Il avait l’impression de s’être refermé sur lui comme une huître. Ce n’était pas de la faute de Calliope, pourtant. Elle était pleine de bonnes intentions, il le savait. Mais ce n’était pas encore le moment.

- Ecoute, Doc… Je…

Il devait lui dire. Il devait lui faire comprendre qu’il n’était pas encore prêt. Il devait lui dire qu’il  le ferait plus tard. N’importe quoi pour la rassurer. Mais il n’y arrivait pas… Au fond, il avait toujours cette peur panique d’être devenu mauvais. Lui. L’ancien champion de courses aériennes. Son pire ennemi était définitivement son égo.

- Je ne veux plus voler.

Mensonges, que tout cela. Mais c’était bien plus facile que d’avouer tout le reste, n’est-ce pas ? Un lâche Alban. C’était tout ce que tu étais, après tout.

Calliope Pryde
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JE VAIS BIEN, NE T'EN FAIT PAS
FT; ALBAN

Les aveux étaient tombés et étrangement, Calliope se sentait bien. Car elle avait pu les partager avec quelqu'un qui lui était proche, avec une personne qui l'écoutait, qui la comprenait et qui faisait tout pour la soutenir. Une partie de ce poids commençait à s'envoler. Calliope était presque libérée. Avec un demi sourire, elle cherchait dans le regard de son ami une quelconque réaction à décrypter. Mais tout le long de son explication, il était resté droit et complètement stoïque. Une caractéristique qui lui était propre et qui, parfois, faisait envier Callie. En effet, contrairement au garçon, elle était un livre ouvert et on pouvait avec aisance déchiffrer ses sentiments. Ne parvenant pas à le faire avec son interlocuteur, la demoiselle se résignait et patienterait pour obtenir réponse à ce qu'elle venait d'expliquer.

Aussi surprenant soit-il, Alban ne cherchait pas à s'abattre en compagnie de la rouquine. Il ne cherchait pas non plus à obtenir plus de détails. Il se contentait juste de conclure ce chapitre de la plus belle façon qui soit. Sa main dans la sienne, Callie pouvait y ressentir un douce chaleur se propager dans son être jusqu'à son cœur. Ce Voltali était un ami parfait, elle avait de la chance. Ses pupilles dans les siennes, Calliope se perdait un instant. Elle buvait ses propos comme s'il était en train de l'ensorceler. Il disait vrai, elle le croyait. Et elle le remerciait de tout cœur pour cela.

_ Je te ferais toujours confiance. avouait-elle dans un sourire plus convainquant, sa main se resserrant davantage sur la sienne.

~~~~~~~~

Calliope arrivait à faire abstraction de la chaleur en prenant le temps de boire de temps à autre quelques gorgées du thé glacé pendant qu'elle était en train de discuter avec Alban. Elle était vraiment heureuse de le revoir et elle se rendait compte que se voir devenait de plus en plus difficile. Chacun était préoccupé par ses petites affaires mais tout de même ! Elle allait devoir y faire quelque chose. Alban était un grand ami, il était hors de question de s'éloigner un peu trop de ce dernier.

_ Humph... Je suis avec Leo. Bien entendu, il comprends parfaitement lui car il est aussi au courant. Mais je me suis retrouvée avec Janet Collins et son stu-... euh, son copain. Josh. Josh Ahis ? Euh non... Aeris. Oui, voilà. Josh Aéris.

Le châtain n'avait pas tord. Rien n'empêchait la demoiselle de les envoyer sur les roses. Néanmoins, ce n'était pas du tout son tempérament. Alors, elle préférait prendre sur elle, comme d'habitude. A ses yeux, c'était beaucoup plus simple et surtout moins impoli. Haussant les épaules, elle mettait un terme sur cette discussion et enchainait avec une autre, celle concernant la fameuse ombrelle.

_ C'est la mécanicienne des Pyroli, un peu loufoque mais vraiment gentille. Audrey ! Je lui dois beaucoup à présent.

Puis la rouquine enchainait sur autre chose. Ca allait vite. Mais ils avaient tellement à se dire... Elle écoutait donc son interlocuteur discuter d'Orren et de ce que leur dortoir comptait faire mais que c'était un peu difficile en ce moment, sûrement à cause de la vie amoureuse de son préfet. Callie souriait doucement et affirmait aussi que ce rôle n'était pas évident. Après tout, la bataille d'eau était une idée qu'elle avait eu comme ça et qu'elle avait fait sans réellement de préparation. Et tout c'était bien terminé, oui. Donc pas de boulette, rien. Pour une fois ! A noter dans les anales de Pokemon Community !

C'est à ce moment que Calliope trouvait judicieux d'offrir -enfin- le cadeau d'anniversaire d'Alban. Il était temps ! Le paquet tendu dans sa direction, elle lui offrait par la même occasion un joli sourire. Néanmoins, le garçon se saisissait de son présent avec vigilance. Bien qu'au début, elle se demandait pourquoi, Alban la remmenait bien vite à la réalité. Levant les yeux vers le ciel, le souvenir des sources et de la catastrophe d'Happy refaisait surface.

*Bien sûr* s'accablait-elle en se frappant le front avec la paume de sa main.

_ Rien de tout ça... Il est bel et bien de moi, sauf si Happy s'est amusé à le changer... Ahaha, non. Je plaisante. Le ruban est orange, tout va bien. rassurait Callie en voyant la tête de son ami se crisper pour finalement se détendre.

Mais la demoiselle n'en restait pas là. Elle fixait avec attention le cadeau ainsi que les prunelles de son ami, semblant attendre quelque chose. Ses mains se joignaient l'une à l'autre et ses doigts commençait à s'emmêler et se démêler nerveusement. Une seconde d'hésitation, Alban tirait enfin sur le ruban orangé. En même temps, le cœur de Callie s'emballait sous l'excitation, comme si c'était elle en train d'ouvrir le paquet. En réalité, elle voulait se délecter des réactions du garçon. Alors, elle continuer à le fixer pour ne louper aucune miette.

_ C'est un ... ! commençait-elle à expliquer de façon enthousiaste alors qu'il lui semblait en train de terminer sa phrase. En réalité, il s'était interrompu et la rouquine l'avait suivi.

Un porte bonheur. C'est ce qu'elle s'apprêtait à dire. Sauf que l'attitude du garçon se transformait instantanément. Et là, elle pouvait voir son visage se refermer, ses épaules se contracter. Tout sourire avait disparu. Mince... Ca ne lui plaisait pas. Il était pas encore prêt. C'est qu'elle pensait. Sauf qu'il répondait tout autre chose.

_ C-comment peux-tu dire ça... ? Alors que je t'ai aidé, que j'ai tout fait pour ... ce... Ce maudit genou. Et nos séances de rééducation ? Pour du vent ?! s'emportait la jeune fille en ne le quittant pas des yeux. (Elle a les yeux révolveeeer #paf)

Il aurait véritablement dû choisir un autre réponse. Comme : "je ne peux pas voler pour l'instant". Là, il se condamnait définitivement et ne laissait plus aucun espoir à une nouvelle tentative. C'en était devenu amer pour la demoiselle qui prenait cette réponse comme une attaque. Elle qui avait toujours été là pour le soutenir. Pour le réparer. Avec un objectif commun... Du moins, jusqu'à maintenant, il lui avait semblé être commun. Sa surprise tombait vraisemblablement à l'eau. Et elle avait un peu de mal à l'accepter. Juste parce qu'il avait dit qu'il ne pouvait plus. Sinon, elle pouvait comprendre facilement. Elle se levait brusquement de la table, manquant de faire tomber son verre.

_ Je n'accepte pas cette réponse Alban Abernaty. Pas du tout ! Ne... Ne me dit pas que.. tu ne peux plus. Ne me dit pas que je me battais avec toi pour une illusion. Tant d'effort ont été fourni...

Il n'y avait pas qu'elle. Stahl aussi, son Pokemon vol. C'était avec ce dernier qu'elle s'était entrainée, faisant appel à une connaisseuse pour l'entrainer. Lui aussi avait mis la main à la patte. Certes, il n'avait pas été contraint à le faire et semblait plutôt ravi de ce genre d'exercice car c'est ce qu'il aimait. Mais par respect pour lui, cette réponse était simplement injuste. Le poing de Callie se serrait sur la table et elle détournait le regard, incapable de soutenir celui du garçon davantage. Puis elle soupirait.

_ Je peux comprendre que tu n'es pas prêt. commençait-elle en contournant la table. Mais ça... poursuivait-elle en se plaçant juste à côté de lui et en le fixant une dernière fois droit dans les yeux. Ca, non. concluait-elle en tournant talon pour l'abandonner. Elle ne pensait même pas à ouvrir son ombrelle. Ses mains tremblantes, à cause de l'énervement, n'y arrivaient même pas. Elle jetait alors l'appareil au sol en soupirant et poursuivait sans se retourner. Aucune larme ne venait tâcher ses joues.



Dernière édition par Calliope Pryde le Ven 6 Jan - 18:51, édité 1 fois


Alban Abernaty
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Je vais bien, ne t'en fais pas
Alban Abernaty & Calliope Pryde

Il avait peut-être réagi d’une façon un peu féroce en suggérant à Calliope d’envoyer paître ses colocataires, mais peu importe. Il était juste agacé que les gens se permettent de parler avec la plus maladroite des indiscrétions. Et d’insister, en plus, ce qui était probablement pire, de son point de vue. Sirotant rageusement une longue gorgée de thé glacé, Alban ne fit aucun commentaire quand le nom de Leo fut prononcé. Il s’attendait à peu près à toutes ces informations concernant le blond ; ni plus, ni moins. Il haussa à peine un sourcil lorsque Janet Collins arriva dans la conversation ; il avait entendu parler de la Givrali, effectivement, mais n’en savait pas beaucoup plus à son sujet. Quant au dernier colocataire… Crispant la mâchoire lorsqu’il entendit parler de « Josh Aéris », le châtain se redressa brusquement. Alors comme ça, sa Doc se retrouvait dans la même hutte que ce crétin à Q.I de Kokiyas ? Pas étonnant qu’elle se sente aussi mal à l’aise et blasée par sa présence. Après tout ce que le Phyllali leur avait balancé comme conneries, à Opale et lui, en début d’été, cela ne l’étonnait pas vraiment. On pouvait même dire qu’il comprenait un peu mieux les choses…

- Ah tiens, je vois très bien qui c’est. Et tu peux le traiter de stupide ; je pense exactement la même chose. J’aurais même été un peu moins tendre sur les mots, si tu vois ce que je veux dire. C’est un rustre, c’est clair et net. C’est… en partie à cause de lui que je me suis brouillé avec Maxine. Longue histoire. M’enfin bon, j’espère qu’il t’embêtera moins par la suite. N’hésite pas à l’envoyer balader, ce sera un service que tu rendras à l’humanité.

Il croisa les bras et mâchouilla sa paille après son acide tirade. Lui ? Rancunier envers quelqu’un ? Ouais, ça pouvait arriver. Mais dans des cas comme ça, il n’avait aucun scrupule à se montrer mesquin. Au fond néanmoins, il se sentait toujours un peu coupable de ce qui s’était passé avec Maxine. Comme il l’avait dit, c’était de la faute de Josh Aéris, certes. Mais en partie uniquement. Et l’autre partie, disons que… elle l’enquiquinait vraiment plus.

Changeant de sujet pour ne pas déverser encore plus son venin - badum tsss - sur le Phyllali, Alban s’intéressa à l’ombrelle de Calliope. Un sourire remplaça son expression un peu rude de plus tôt, et il se pencha pour regarder mieux l’ouvrage. Wow. C’était étonnant que la Pyroli soit capable de faire quelque chose d’aussi délicat… qui n’explosait pas ou ne lançait pas des missiles. Quoique… Etait-on sûr que cette ombrelle soit réellement inoffensive ?

- Je connais bien Audrey, oui. C’est… pas le genre de chose qu’elle construit, d’habitude, mais c’est super sympathique. Juste heu… tu es sûre qu’il ne fait pas des trucs… bizarres ?

Comme par exemple tirer des balles ? Voilà qui ne l’étonnerait pas du tout.

Prenant l’expression du gars un peu gêné qui a une idée derrière la tête mais ne peut pas la dire, Alban toussota pour essayer de changer une nouvelle fois de sujet. Il espérait que Calliope n’avait pas remarqué à quel point il se faisait violence pour ne pas lui dire de se débarrasser de ce truc qui était probablement dangereux. Ou à défaut, qu’elle serait trop polie pour lui demander pourquoi il faisait la tête d’un mec qui viendrait de s’asseoir sur un concombre.

Mais laissons ces images peu ragoutantes de côté. Ils basculèrent brièvement sur le sujet des animations de dortoir, jusqu’à ce que la rousse sorte un petit paquet de son sac. Un cadeau d’anniversaire. Pour Alban. Quelque part, le châtain avait l’impression de ne pas vraiment le mériter. Il avait toujours été plutôt gêné de recevoir des cadeaux, d’ailleurs. Il n’osait pas l’avouer pour éviter de passer pour un garçon niais, mais le simple fait que ses amis aient accepté de venir avec lui aux sources thermales était déjà bien suffisant en soi. Il n’avait pas vraiment eu besoin de tout ce qu’on avait pu lui offrir après ; même si tous les présents l’avaient touché, c’était indéniable. Quelque peu surpris d’avoir ce cadeau à retardement - pas comme la bombe, par pitié ? -, Alban attrapa le paquet en remerciant chaleureusement son amie. Puis, devant l’insistance de cette dernière, il le déballa devant elle.

L’objet était magnifique. Et très symbolique, de son avis. Vraiment touché par cette plume orangée, le châtain fit néanmoins un blocage lorsqu’il vit le message qui y était accroché. Il resta là, comme un parfait abruti, à essayer de réguler sa respiration. Brusquement, on aurait dit que le soleil de Touga lui jouait des tours. Tantôt bien plus brûlant que d’ordinaire, tantôt froid comme la glace. Non… Non… Il ne pouvait décidemment pas répondre à la requête de sa Doc. Pas maintenant. Il n’était pas encore prêt pour cela. Son genou n’était pas encore prêt pour cela. Et lui… encore moins.

Et puis, comme ce jour où il était tombé dans l’océan en s’enfonçant de plus en plus dans les profondeurs, Alban avait perdu pied. Il s’était enlisé dans un discours qu’il ne pensait pas. Ses mots sortaient, à peine retenus par ses lèvres ; encore moins retenus par sa pensée. C’était stupide, tout ce qu’il disait. Insultant envers Calliope, même. Il le savait. Mais il n’arrivait pas à s’arrêter de parler. Après tout, ne gâchait-il pas toujours tout ?

La réaction de Calliope fut immédiate et claqua dans son cœur comme si elle venait de lui asséner une gifle. Son aide. Son maudit genou. Tout ça pour du vent. Se recroquevillant intérieurement sur lui-même, Alban ne parvint même pas à encaisser le déluge qui s’abattait sur lui. Il n’avait pas envie d’entendre ces mots-là. Et pire que tout ; il n’avait pas envie de mériter ces mots-là. Mais ils étaient justes, évidemment. Ils étaient vrais. Ils étaient criants de vérité. Et lui, dans tout ça ? Il était toujours ce même lâche que d’ordinaire. Ce même abruti.

Son visage vira au blanc. Autour d’eux, des têtes se retournaient pour essayer de voir ce qui se passait. Et d’entendre ; ce qui était probablement bien pire. Alban sentit que son monde se fissurait. L’amitié de Calliope avait toujours été précieuse, pour lui. Il n’avait pas envie de la perdre. Et surtout pas comme ça. Encore estomaqué par ce qui venait de se passer néanmoins, le Voltali ne put réagir que bien trop tard lorsque la Médecin se leva et l’abandonna. Dans sa rage, elle avait même  jeté son ombrelle par terre. Merde, merde… S’il lui arrivait quelque chose à cause de ça, Alban ne se le pardonnerait jamais.

Se levant en trébuchant à moitié sur son siège, Alban courut vers l’ombrelle pour rattraper Calliope. Un serveur lui barra néanmoins le passage et le retint par les épaules pour ne pas qu’il puisse s’enfuir.

- Ne pensez même pas à partir sans payer !
- Qu-… Quoi ?! Mais attendez, j’ai pas le temps, il faut que je la rattrape. Je reviendrai après et-
- Non non non ! Vous payez maintenant ou j’appelle les Agents !

Alban poussa un juron et attrapa à la hâte son porte-monnaie. Puis, fourrant rageusement une poignée de jetons dans la main tendue du serveur, il attrapa le reste des affaires et courut après Calliope. Le serveur et lui savaient très bien qu’il avait donné bien plus qu’il n’aurait dû, raison pour laquelle on le laissa partir. La jeune fille avait néanmoins pris de l’avance, et Alban esquiva plusieurs touristes avant de pouvoir la rattraper.

Là, il passa ses deux bras autour de la Givrali pour ne pas qu’elle lui échappe. Enfouissant son visage dans le creux de la nuque de son amie, Alban était certain que comme ça, elle ressentait les tremblements qui lui parcouraient le corps entier.

- Atten… Doc… Ne… pars… pas… haleta-t-il.

Elle ne bougea pas et ne le gifla pas non plus, ce qui semblait être un bon signe. Enfin « bon signe ». Tout était relatif, après tout…

- Je suis désolé… je… c’est pas ce que je voulais dire… Tu sais que je suis un crétin et… t’as pas fait ça que pour du vent. Ça m’a vraiment aidé. Même sans prendre en compte les courses aériennes… tout… tout le reste. Le fait de pouvoir marcher de nouveau normalement… de ne plus être regardé comme un handicapé dans la rue et…

Il déglutit. Son esprit s’embrouillait et il ne savait même plus ce qu’il était en train de dire. Tout était juste… si flou…

- J’ai menti. Je… j’arrête pas de me mentir depuis que je sais que mon genou va mieux. J’ai juste… je sais pas… Je suis effrayé par la perspective de remonter sur le dos d’un Pokémon volant. J’ai… j’ai peur de tomber. J’ai peur d’avoir encore un accident. J’ai peur d’avoir mal et de gâcher ma vie, encore une fois, après avoir mis tant d’espoir et d’énergie là-dedans… J’ai peur aussi… d’être mauvais. De ne plus être celui que j’étais avant mon accident. C’est… con, je sais. Mais je ne sais pas si mon égo supporterait d’être devenu un…

Il grimaça, comme si ces mots étaient bien trop difficiles à prononcer.

- Un novice. Je… Je ne veux pas arrêter d’être Alban Abernaty, le champion de course aérienne, l’étoile montante, le génie… tout ça. Je peux juste pas… le supporter.

Il renifla et battit des paupières pour essayer de voir net de nouveau. Bordel. Pourquoi fallait-il toujours qu’il soit aussi faible ?

Calliope Pryde
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Calliope Pryde
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JE VAIS BIEN, NE T'EN FAIT PAS
FT; ALBAN

C'était une déception immense. Calliope tentait vainement de se convaincre que la réponse de son ami était normale, mais non.. Elle n'y parvenait pas. Ou plutôt, elle ne l'acceptait pas. Elle qui s'était toujours montrée empathique, voilà qu'elle faillait à sa tâche. Celle qui lui tenait le plus à cœur, celle qui faisait d'elle ce qu'elle était. Et la rouquine s'en voulait pour ça. Elle culpabilisait de ne pas pouvoir être capable de comprendre Alban. La colère grimpant plus vite qu'elle aurait pu le croire, la préfète avait préféré quitter son interlocuteur brusquement pour éviter que ça ne dégénère. De toute façon, elle était à présent incapable de soutenir son regard plus longtemps. C'en était venu à la dégoûter. Ce sentiment amer qui restait bloqué au travers de la gorge, elle avait du mal à le faire passer. Si bien qu'elle ne pouvait plus réfléchir aux choses essentielles : le soleil. Callie avait jeté négligemment son ombrelle sans penser aux conséquences de cet acte plutôt suicidaire. Ce n'est que quelques secondes plus tard, qu'elle le réalisait, alors que les larmes commençaient déjà à inonder ses yeux.

Alors que la demoiselle s'apprêtait à prendre son élan pour courir vers l'abri le plus proche, quelqu'un venait de la rendre prisonnière, la stoppant d'un coup. Des bras se refermaient autour d'elle, la serrant doucement. Une sensation étrange... C'était comme si Alban venait de se connecter à elle, faisait soudainement ressentir toute cette peine qui le submergeait. Le cœur de la rouquine se serrait brutalement pour ensuite s'effondrer. Paralysée, elle écoutait le garçon la supplier de rester alors qu'il tremblait de tout son être. Un appel déchirant qui finissait par faire couler la première larme à la jeune fille. Néanmoins, elle se ressaisissait et écoutait en silence, la tête légèrement baissée. Elle sentait la chaleur frapper sa peau blanche, brûlant l'épiderme petit à petit. Cependant, elle ne ressentait rien. La jeune demoiselle écoutait les excuses et les explications sincères de son cher ami. Les larmes perlaient dans sa nuque, offrant des frissons incontrôlables. (Sérieux Alban, arrête de morver sur elle. C'est... Urgh.)

_ Alban, soufflait-elle doucement, sa voix à peine audible.

Callie s'en s'en voulait maintenant. Mais au moins, elle comprenait enfin. Alban lui révélait les vraies raisons de son refus. Sa peur, ses craintes mais aussi et certainement la plus difficile de toutes : celle de recommencer à zéro alors qu'il avait pu toucher les étoiles du bout de ses doigts. Ça avait été dur, mais il avait avoué. Le silence s'abattit alors. Elle n'entendait plus que les pleurs du garçon dans son dos. Les touristes regardaient les adolescents d'un drôle d'air, passant juste à côté. D'autres s'étaient même arrêtés, pour observer la scène. C'était pesant... Malgré tout, la demoiselle les ignorait.

_ Je...

Enfin, la rouquine arrivait à se mouvoir légèrement. Elle se retournait, posait ses mains sur les épaules de son ami et le forçait à relever la tête. Puis, elle attrapait son poignet, et le tirait doucement pour le serrer contre elle. Une étreinte chaleureuse, dans le but de l'apaiser. Il était plus grand qu'elle et allait nicher son visage dans son épaule. (Te mouche pas dans les cheveux s'il te plait) Dans cette position, il laissait la possibilité à Calliope de s'exprimer doucement à son oreille. Il n'y avait personne, juste eux.

_ Merci. Et... ... Courage.

Que dire d'autre ? Désolée ? Ça oui, elle l'était. Mais il n'était pas nécessaire de le préciser. Ce geste suffisait amplement pour le comprendre. Callie serrait un peu plus fort puis elle reprenait en expliquant qu'il était temps pour elle de se mettre à l'abri au risque de subir encore plus de dommages corporels causés par le soleil. Se dégageant doucement, elle ne quittait néanmoins pas le garçon et l’entraînait à sa suite dans l’objectif de pouvoir reprendre la discussion plus sereinement.


[Fin du RP pour Calliope]



Alban Abernaty
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Alban Abernaty
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Je vais bien, ne t'en fais pas
Alban Abernaty & Calliope Pryde

Il était là juste derrière elle, le cœur écorché à vif et l’âme en fracture ouverte. Ses bras étaient fermement verrouillés autour du corps de la jeune rousse. L’ombrelle, calée quelque part au niveau de son sac à bandoulières, semblait le toiser, le regard lourd de reproches. Ses larmes ruisselaient sur ses joues, allant finir leur course le long de la nuque de Calliope. Petite cascade d’eau de mer. Victime de ses doutes et de ses incertitudes. Il ne savait pas où il en était. Il s’était livré avec tellement de désespoir à son amie. C’était comme… lui révéler ses plus profondes faiblesses. Toutes ces choses qui le hantaient, encore aujourd’hui. Toutes ces choses qu’il n’avait jamais vraiment voulu admettre, et qui cognaient pourtant quotidiennement contre les voiles de ses souvenirs. Il ne voulait pas redevenir un anonyme. Il ne voulait pas redevenir un novice. C’était tellement dur de mettre de côté son ego, pour recommencer à zéro. Comme un oiseau à qui on coupait les ailes, il s’était retrouvé fauché en plein vol. Il avait guéri… Physiquement uniquement. Il faisait encore et toujours les mêmes blocages psychologiques. Il avait encore et toujours les mêmes craintes, les mêmes insécurités. Il n’était pas encore prêt. Quoi qu’on puisse en dire, Alban n’était pas encore prêt.

Une nouvelle larme roula et vint rafraîchir la peau brûlée de Calliope. Son désespoir était tellement en train de le parasiter qu’il n’avait même pas pensé au fait que le soleil était un danger pour la Givrali. Il était juste là à attendre. Un signe. N’importe quoi qui lui permettrait de savoir que Calliope le soutenait. Que malgré sa faiblesse, malgré son idiotie… elle resterait là pour lui. Sans s’enfuir. Sans le haïr. Sans rien lui reprocher. Juste en lui laissant le temps. Il était nul, il le savait. Il n’avait pas besoin qu’on le lui dise pour le comprendre. Mais il voulait grandir un peu plus, progressivement. Au fond, c’était ce qu’il souhaitait. Serait-elle là pour lui ? Non pas comme l’être aimée qu’elle avait été, à un moment dans sa vie. Mais comme l’amie qu’elle était, tout simplement. Juste un signe. Un rien. Il ne voulait pas la perdre. Pas risquer de la perdre. Pas encore une fois…

Alors, sans prévenir, la jeune fille se retourna et le força à redresser la tête. Puis, doucement, elle le fit venir à elle pour le prendre dans ses bras. Son visage vint se poser contre sa joue. Sa tête se logea dans le creux de son épaule. Ses lèvres, près de son oreille, semblaient lui murmurer que tout irait bien. Tout… irait bien.

Il eut un sanglot un peu plus violent que les autres et de nouvelles larmes vinrent rafraîchir le sol desséché. Elle ne le détestait pas. Elle était toujours là. Toujours là pour lui. Même s’ils ne partageaient pas de sentiments amoureux. Et même si leur amitié était difficile à définir. Au moins… Elle était là. Et pour Alban, c’était tout ce qui comptait.

Il ferma les yeux et renifla légèrement. Ses mains remontèrent pour aller se poser contre le dos de la Médecin. Ce n’était rien d’ambiguë. Rien d’étrange. Ils étaient simplement deux amis. Qui se soutenaient lors des coups durs. Qui pouvaient parfois réagir de façon excessive envers l’autre. Qui n’étaient pas toujours véritablement honnêtes. Mais ils étaient amis. Peut-être même plus qu’amis, d’ailleurs. Mais peu importait. Alban souhaitait simplement qu’elle soit là, comme elle l’avait toujours été.

Ses doigts se resserrèrent doucement autour de la plume cristallisée qu’elle lui avait offerte pour son anniversaire. Son nouveau porte bonheur. Il eut un léger sourire. C’était une promesse qu’il lui faisait, alors. Pour la remercier de toute l’aide qu’elle lui avait apporté, il ferait de son mieux pour reprendre les courses aériennes. Et pour redevenir le Champion qu’il avait été.

- Merci à toi, Doc… murmura-t-il.

Il n’avait pas besoin de ses excuses. Il n’avait pas besoin qu’ils s’expliquent à propos de tout ce qui venait de se passer. Se savoir soutenu était la seule chose qui lui importait. Savoir qu’elle était là était tout ce qui comptait. Alors, hochant la tête lorsqu’elle lui proposa de se mettre à l’abri, il sortit l’ombrelle et l’escorta jusqu’au premier point d’ombre. Toujours plus ou moins dans les bras l’un de l’autre. Toujours comme… non pas des amants. Non pas des âmes sœurs. Mais deux personnes qui sont importantes l’une pour l’autre. Deux personnes qui resteront toujours amies, quoi qu’il arrive. Car ils avaient déjà traversé des passes difficiles. Car ils avaient déjà tout surmonté, ensemble. Juste là. L’un pour l’autre.

Se posant contre le tronc d’un grand palmier, Alban contempla encore une fois le magnifique cadeau que lui avait offert Calliope. Puis, le rangeant délicatement dans son sac, il sortit une bouteille d’eau et la tendit à la rouquine. Etrangement… Cette scène était similaire à celle qu’ils avaient vécue sur Cobaba, un an plus tôt. Cette même année où ils étaient devenus amis. Décidemment… Il y avait des choses qui ne changeraient jamais. Et au final… Ce n’était pas le jeune Voltali qui allait s’en plaindre.

HRP : RP Terminé pour Alban
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