Le temps passait trop vite, c’était incroyable ! Cela faisait à peine cinq jours que j’étais ici, sur l’île Willia. Je m’étais retrouvée dans ce lieu comme les autres élèves de l’académie : un voyage scolaire de fin d’année. Cela faisait le bonheur de certains tandis que d’autres rêvaient juste de repartir chez eux afin de passer les fêtes avec leurs proches. Personnellement, cela ne me dérangeait pas car je me voyais très mal retrouver ma famille… Surtout ma mère. Quitter la maison avait été un réel soulagement, ce n’était certainement pas pour y revenir ! Ce voyage tombait donc à pic ! Et j’avais décidé d’en profiter pleinement, sans aucun remords. De toute manière, je n’en avais jamais concernant ces personnes. Ma petite sœur, peut-être, car c’était la seule qui m’avait retenue… Je divaguais de trop, je chassais donc cette image de mon esprit avant de me reconcentrer sur ce que cette journée nous réservais. Noël passé et les cadeaux donnés, voilà que l’école nous accordait un présent supplémentaire. L’occasion pour tous d’agrandir son équipe et de se faire un nouvel ami. L’évènement se faisait attendre avec envie. Seul le froid aurait pu en refroidir quelques-uns mais la capture était tellement quelque chose d’extra que l’on passait outre ce genre de détail !

Ce vendredi matin, dans le chalet qui m’était accordé, je me préparais sans un mot en même temps que mes camarades. La vie en communauté était parfois difficile mais cela ne changeait pas vraiment de d’habitude, dans les dortoirs. Je m’habillais chaudement, le froid frappait plus d’un qui tombait tous comme des mouches, malades. Mon habituellement manteau rouge et mon écharpe blanche autour du cou, je quittais l’endroit sans même attendre les autres. Le froid déchirait ma peau… Je soufflais, un petit nuage s’échappant doucement de ma bouche. Je n’avais même pas le courage de regarder mon thermomètre. Meian était resté dans sa Pokeball. Il n’appréciait pas trop le froid… Enfin, de ce que j’en avais compris. De toute manière, je voulais impérativement le protéger. Peut-être un peu trop car il sortait tout seul de sa ball. Je le regardais silencieusement et son regard me disait tout. Très bien… J’avais tendance encore à le surprotéger… ! Il m’accompagnait donc jusqu’à destination, attisant une fois de plus le regard de certain envieux. Je me demandais quelle créature nous pouvions rencontrer sur cette île. Peut-être y aurait-il des Pokemon de type glace vu le climat ! Se serait très intéressant… Surtout que je n’en avais pas encore : je pourrais donc l’étudier lui aussi.

La neige tombait délicatement, créant un superbe manteau neigeux agréable à regarder. Juste en face de nous, une majestueuse montagne, certainement la plus grande de l’île. C’est ici que nous allions commencer nos recherches ! Tout le monde attendait ce top départ avec impatience. Je m’amusais dans la neige, pas à pas, le pied s’enfonçant dans celle-ci. Elle était si blanche ! Je prenais une direction peu commode : en effet, je ne suivais en aucun cas les traces de pas. Je partais en direction d’un chemin qu’un élève n’avait pas encore emprunté. La chance me sourirait donc peut-être davantage, qui sait ? Après, je prenais aussi un gros risque… Malgré tout, je gardais à l’esprit de ne pas trop m’éloigner et garder en référence cette montagne et son sommet. Noctali sautillait de temps à autres… J’avais l’impression de le retrouver plus enfantin, comme il l’avait été lorsqu’il était un petit Evoli. Je continuais alors ma route, souriante.

Je ne savais pas si je m’étais trop éloignée ou non. Les pas dans la neige me fatiguaient de plus en plus… Meian était toujours devant, reniflant de temps à autre un buisson. Nous étions forts loin du village et la probabilité de rencontrer un Pokemon augmentait. Le froid était mordant, il frappait avec force mon visage emmitouflé dans mon écharpe. Je savais qu’un Pokemon appréciant cette température serait présent en ces lieux… Les créatures de type glace devaient aimer ce climat. J’espérais vraiment en croiser une afin de l’étudier plus tard. Je n’en avais encore jamais vu ! Je serais alors fermement mon manteau, frissonnant. Je ne savais pas si je pourrais encore supporter longtemps ces conditions que je classais d’extrême. J’humidifiais légèrement mes lèvres sèches et poursuivais ma route. Meian se retrounait de temps à autre pour voir si je le suivais.

Soudain, le bruissement derrière un buisson empli de neige attirait notre attention. Meian s’était stoppé dans sa courses, totalement attentif. J’aurais pu croire qu’il était en pleine période de chasse. Les oreilles aux aguets, la patte avant et ne faisant plus aucun mouvement, il attendait patiemment. Je me chauffais alors mes mains en les frottant l’une contre l’autre. Et au final, une petite créature bleue sortait de sa cachette, les mains le long de ses bras. Il semblait lui aussi avoir froid. Je me précipitais alors à sa rencontre, m’agenouillant en face en lui. Pris de peur, il se retournait d’un coup mais quelque chose l’empêchait de progresser rapidement. Meian se plaçait devant lui pour pas qu’il n’aille plus loin. Je tendais alors ma main vers lui pour attirer son attention.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Apparemment, tu n’as pas l’air habitué à ce climat… »

Je tentais de comprendre les raisons de sa présence ici. Peut-être s’était-il perdu… Ou alors qu’il connaissait très bien l’endroit sauf qu’il avait été pris par surprise par ce froid incroyable. La seconde option semblait plus probable, sinon, comment serait-il arriver ici ? Bien qu’il puisse appartenir à un dresseur, chose que je doutais vu la crainte qu’il avait envers moi. J’ouvrais alors doucement mon manteau et l’invitais à s’y glisser pour qu’il puisse se réchauffer.

« Je ne te veux aucun mal… »

Allait-il ou non s’approcher ? Ou du moins oser ? Je ne savais pas… Je restais juste là, immobile et prête à l’accueillir. Meian restait à l’écart, ayant crainte de trop effrayer ce malheureux. Au premier mouvement de la créature je souriais pour l’inviter à progresser. Et, au final, il se jetait dans mes bras en poussant des petits cris. Je pensais qu’il se plaignait d’une chose ou d’une autre sauf que des larmes coulaient le long de ses joues. Je ne comprenais pas vraiment la raison et me contentais juste de le serrer fortement dans mes bras. C’était la seule solution que j’avais trouvé pour lui apporter un peu de réconfort. Je me relevais donc sans trop de difficulté bien que la neige soit bien épaisse. Meian me rejoignait rapidement et reniflait cet inconnu qui frissonnait légèrement. Je fermais mon manteau pour qu’il soit bien à l’abri, l’ayant au préalable bien enroulé dans mon écharpe. J’espérais qu’il se réchauffe ainsi. Le but prioritaire était de rejoindre un endroit plus chaud, comme le chalet. Sauf que je devrais attendre au point de rendez-vous le retour des autres comme c’était prévu. Je soupirais doucement, me rendant compte qu’il n’était pas encore l’heure de partir.

Non loin du lieu de rencontre, je m’étais écartée pour pouvoir avoir plus de facilité à discuter avec ce petit Pokemon bleu. Toujours emmitouflé, je lui caressais la tête avec tendresse. Il ne bronchait absolument pas, semblant au contraire apprécier ce geste. Il ne tremblait plus, se réchauffant contre moi. Je m’asseyais alors contre un coin de mur, à l’abri du vent et donc du froid. Meian me rejoignait en restant près de moi. Je sortais finalement mon Ipok pour prendre diverses informations sur cette créature que je ne connaissais pas. J’apprenais donc qu’il s’agissait d’un Riolu, certainement encore au stade de bébé au vu de son comportement tout à l’heure.

« Je prendrais soin de toi… Si tu l’acceptes. »

Je me voulais la plus rassurante possible… Je n’aimais pas voir les créatures souffrir et je ferais tout pour prendre soin de lui, qu’importe la manière. Ainsi, je me proposais. Mais aussi pour l’accompagner, jusqu’au bout. L’idée semblait plutôt lui plaire bien qu’il se montrait un peu retissant. De toute manière je ne le forçais pas, il faisait ce qu’il désirait. D’ailleurs, je lui faisais bien comprendre. Et au final, c’est lui qui entrait de son plein gré dans la Pokeball que je tenais au creux de ma main…