Fear of The Dark
Alix Wynne ft. Sven Seinfeld
Ça fait quoi... Un petit mois que je suis revenue sur l'Île ? Elle m'avait manqué, honnêtement. Je me revoyais mal revenir à Hoenn et y passer un temps indéterminé, jusqu'à ce que je puisse y trouver un métier, etc... Je me trouve quand même assez contradictoire ; d'un côté, Hoenn est mon bébé, ma région, celle que je ne pourrais pas vraiment quitter, et qui dans mon cœur, représente une sorte de quintessence entre les éléments qui peuvent cohabiter sans se soucier pour autant d'un quelconque dérèglement climatique, car les rares fois où c'est arrivé, franchement, ça allait, c'était pas non plus la fin du monde, car une force était toujours là pour peser contre l'autre, mais aussi, c'est celle où ma vie s'est construite, et je ne peux assimiler ce stade de création, de début, à celui qui suit, soit le développement, si je puis dire ainsi. C'est d'ailleurs peut-être pour ça que je me suis sentie bien plus à l'aise une fois que j'étais arrivée à la Pokemon Community, et même si c'est derrière moi, c'était il n'y a pas si longtemps que ça, en fin de compte... Mais c'était bien plaisant. Et me revoilà non loin de cette académie qui m'a formé à des choses qui sont contre mes volontés, mais bon, de toute façon, ceux qui pensent comme moi sont malheureusement bien trop minoritaires... C'en est triste, mais je vais devoir m'y faire, après tout, je ne suis pas vraiment dans le même monde qu'eux. Je suis dans le mien, où les humains sont tous des Leveinard en manque d'affection...
Bon ! Me voici à la fin de cette journée, l'horloge du boulot a sonné 17h30, j'ai fait mon premier huit du mois, je sais très bien que la semaine prochaine je serai de nuit et de matinée. Cette semaine, je serai surtout de journée, si j'ai bien compris. C'est pas ce que je préfère, mais bon, comme je vais devoir vivre avec, j'évite de faire abstraction. Puis au moins j'ai un taf, et même si beaucoup me crieraient à la gueule que je pourrais rêver de mieux et mériter mieux, franchement, moi, pour l'instant... ça me va. Je m'allume un doux bâton de nicotine rempli de bienfaits moralisant et de méfaits pulmonaires, en regardant avec passion, sous la fin de journée, l'école s'animer au loin. Faudrait qu j'y refasse un tour à l'occasion. Toussant un peu et serrant la main à mes collègues de travail, qui pour la plupart ne me connaissent pas vraiment, je reste admirative en contemplant ces lieux merveilleux qui m'ont permis aujourd'hui d'être un peu mieux vu en société. Et désormais, je suis repartie pour une vie différente de celle d'avant. Je baille un grand coup en repensant aux pièces que j'aurais à finir demain, puis je jette ma clope par-dessus bord, descendant les trois étages de l'entrepôt avant d'enfiler ma veste, gardant tant qu'à faire mon bleu de travail, et ma caisse à outils à la main. Je pars d'ici et me rend chez moi, mon chez moi à moi, rien qu'à moi. Et à d'autres locataires, aussi, mais excluons le fait que mon appart' est dans un immeuble de prolo' mal payés, ou mal baisés, s'il vous plaît...
J'aime bien attirer les regards. Que ce soit par ma coupe vraiment décadente, ou le fait que je sois fringuée comme une ouvrière et qu'il est étonnant de voir une femme bosser dans ce genre de secteur, bref, toutes les excuses sont bonnes à me regarder de travers. Et ça, moi, ça me plait ! Ça me plaît même énormément ! Beaucoup disent que je suis une exclue marginalisée de la société. Moi je dis juste que je suis conne, et quant on me demande pourquoi je me comporte ou me fringue ainsi, la seule réponse qui me vient à l'esprit c'est que c'est parce que ''c'est drôle''. Je ne sais pas si ça leur suffit, aux gens, mais en tout cas, ils s'en contenteront. Mon appartement n'est pas trop loin de mon lieu de travail, pas besoin de tram, de vélo ou quoi, juste un peu de marche me suffit. Je regarde ainsi l'immeuble visible quelques mètres plus loin. L'appel d'une bière est vraiment très tentante, mais c'est le début du mois, et j'ai encore quelques petits trucs à payer. Ça attendra la semaine prochaine, même si vraiment, un tour au Carapuce en Corset m'aurait réellement tenté. Je prend le rue adjacente à celle où j'étais précédemment, je monte les petites marches, puis me voilà devant l'immeuble. Je m'apprête à sortir les clés avant de voir que la porte d'entrée est cassée... Hmph. Décidément, c'est bien les moyens qui manquent chez les propriétaires de ces lieux, qui doivent couler sur trop peu d'argent pour faire un peu de rénovation... J'vous jure... Un jour c'est moi qui m'occuperait de rafistoler ces lieux, juste parce que je m'ennuierai, et c'est eux qui auront gagnés car ils n'auront pas dépensés une thune dans tout ça... Enfin bref, je ne m'attarde pas plus que ça et je range mes clés en poussant la porte avec un peu de force quand même, et je monte les escaliers sans attendre une quelconque indication, étant ben trop pressée de rentrer à la maison. Putain, j'ai trop d'étages à monter... Mais bon, c'était le moins cher des appartements de l'immeuble, et quitte à vivre dans un truc pas cher, autant l'assumer un minimum.
Je prend ma jolie petite clé verte qui me permet d'ouvrir la porte du paradis, et je rentre ainsi dans mon salon, qui fait aussi office de chambre, de cuisine, et bientôt même de salle de bain. Le couvreur n'est toujours pas passé pour ce problème de fuite dans le plafond. Faudrait qu'il rapplique à un moment ou un autre, je ne suis pas vraiment enjouée à l'idée de me taper un problème d’inondation dans l'immeuble, donc bon. J'en profite pour chercher mes trois petits bouts de chou qui dorment entassés l'un sur l'autre sur un coin de mon matelas au sol. Sur Alek a l'air d’émerger un peu. Je pose délicatement ma caisse à outils sur la cuisinière, à côté de la plaque à induction, et je m'en vais rejoindre le filou électrique qui mérite un petit bisous sur le front. Je ne dis guère de paroles en trop, de peur de réveiller ses deux amis, et mes deux enfants (car oui, c'est un peu comme ça que je les considère), puis le jeune Luxio me suit, l'air de die qu'il a un peu faim. Je lui souris, le caresse, mais ne répond pas à son attente dans l'immédiat. Je met un petit temps avant de chercher un bol propre dans ma vaisselle, sauf que le sort fatal va s'avérer être comme une sorte d'obligation divine : je vais devoir nettoyer la vaisselle crade qui traine dans mon lavabo depuis deux semaines. Soupirant un grand coup de désespoir, je commence à m'atteler à la tâche, avant de ne nettoyer finalement que trois bols un peu sales, les rendant plus que clean, mettant ainsi la portion de chaque, dans un bol différent. Étant un Absol, je sais d'avance que Vincent est celui qui mangera le plus, et Spinda, le moins. Et si un jour il devient un Luxray, alors dans ce cas, ça deviendra Alek le plus affamé des trois. Mais pour le moment, je me contente de leur délivrer leur nourriture, en espérant qu'ils apprécient. Tymo et Vincent dorment encore, ainsi, la seule gamelle que je pose au sol est celle du lionceau électrique, les deux autres gamelles seront sur la table basse que le petit ourson a l'habitude de squatter.
Je sors la première boite de conserve de raviolis que je trouve dans mon frigo qui me paraît étrangement tiède – j'ai d'ailleurs appris il y a peu que j'étais la seule à mettre des conserves au frigo – puis je sors une poêle encore propre (miracle!) avant de me rendre compte que la plaque à induction ne marche pas. Je dois avouer être un peu surprise, avant de l'éteindre, et de la remettre en marche, toujours rien. Je soupire un grand coup, et m'en vais voir du côté du tableau électrique. Bon, au moins, j'ai l'opportunité de voir qu'un disjoncteur différentiel est baissé, et celui des gros appareils ménagers sensibles, même si sur le mien, il n'y a que le frigo, la plaque de cuisson et et la machine à laver... Me voilà à le réenclencher pour pouvoir manger.
- PAM -
… Et ta grand-mère la charognarde. Outre d'avoir réveillé en sursaut mes deux autres pokémons, je n'ai plus lumière ni rien. Voyant le disjoncteur général baissé, je le réenclenche, sauf que... Rien. Putain, mais c'est qui le con qui a fait en sorte de tout faire disjoncter ? Bon... c'est pas avec mon installation électrique de Racaillou du dimanche que je risque de faire sauter l'intégralité du courant d'un immeuble. Par précaution, je reste équipée de mon bleu de travail, et y équipe dans poche banane, un tournevis plat, un cruciforme, les deux de taille moyenne, ainsi qu'une pince à dénuder, parce qu'on sait jamais. Je prend aussi un testeur, qui visiblement me servira plus ici qu'à l'usine, puis je m'en vais juste vérifier un truc. En ouvrant la porte d'entrée, je remarque que les lumière du couloir ne marchent plus. Je pensant d'abord à une coupure générale du quartier, avant de me rendre vite compte par la fenêtre, que mes voisins jouent quand même à la console avec des belles lumières éclairées. Et honnêtement, je doute fort qu'ils aient un groupe électrogène. Soupirant une nouvelle fois, je descend du côté du premier étage, où se trouve le local électrique, demandant au préalable à Alek de m'accompagner. Ce dernier souriant suite à cette idée, j'en profite ainsi pour voir que la porte du local est fermé avec un embout carré. Sachant pertinemment que ma caisse n'en contient pas, je me démerde pour l'ouvrir avec deux tournevis, pénétrant ainsi dans l'antre de l'installation électrique complète du logement. Bon, là encore, je sens que ça va pas être de la tarte.
Je garde la porte ouverte derrière moi, parce que si elle se referme, bah, je vais encore en chier, avec mes tournevis, et je vérifie rapidement tout ce que je dois vérifier. Je teste rapidement les mesures d'intensités, et les notes avec un crayon et un mouchoir, tentant d'y comprendre un minimum à tout ça. Je reste pensive un instant, tentant de voir avec le peu de lumière que je peux me procurer avec mon iPok, la répartition des appartements. Bon, va falloir que je les teste un par un pour savoir lequel en est la cause du problème. Parce que y'en a un qui a vraiment abusé sur la surtension, pour que ça fasse péter toute l'électricité et le courant de l'immeuble, sérieusement... Alek me regarde dubitatif, et tente de comprendre ce que je fais, un peu en vain. Je lui souris, ne désirant à l'instant, que toujours rester muette pour mieux me concentrer.