La soirée lui paraissait s'éterniser. C'était un peu vrai, surtout avec Logan en guise d'interlocuteur. La rousse n'avait guère envie de discuter davantage avec lui mais il paraissait insister pour remettre les choses au clair. Salomé eut un soupir alors qu'elle était toujours au sol, le poêlon en avait fini de grésiller, sans aucune fumée pour s'élever comme tout à l'heure. Il était temps.
La demoiselle haussa les épaules. Pauvre idiot. Il connaissait mal Salomé, voire pas du tout, pour insinuer pareilles choses. Une guerre stupide ? Le garçon risquait d'être surpris par la suite des événements.
— Mais... Qui a dit que la guerre avait commencé entre nous deux... ?
Le pire était à venir.
Django vint se rouler près de Salomé, comme heureux de cette réponse. Sa dresseuse n'avait pas besoin de se lancer dans des tirades ennuyeuses et soporifiques à la manière de Logan pour répondre. Il lui suffisait d'ajuster au mieux ses mots pour viser et toucher sa cible.
Elle ignorait si Django était réellement aussi mauvais qu'elle et elle s'en fichait. Elle savait le chromatique capable du pire pour protéger au mieux son amant et elle lui donnait presque raison. Presque. Mais en ce qui concernait Logan, le type Feu avait toute sa bénédiction, il était libre de faire ce que bon lui importait, même si cela lui faisait mal de le reconnaître et de l'accepter. Il lui fallait se souvenir que le Héricendre autrefois timide était devenu autre depuis sa rencontre avec Phoën, pire encore depuis son évolution qui paraissait avoir déclenché quelque chose de nouveau en lui. Elle ne le reconnaissait plus et ne pouvait que fermer les yeux face à ces changements soudains.
La demoiselle était sur le point de se relever pour retourner à la table mais c'était sans compter sur une branche de gui qui venait d'apparaître pile entre elle et le géant. Même si Melty qui hurlait à qui voulait l'entendre qu'il était question de tradition alors que cette dernière avait embrassé un élève quelques instants plus tôt, sur le front certes, tout ceci n'était pas au goût de Salomé. Le Feurisson se redressa, paraissant sentir la tension plus que palpable entre les deux êtres humains, et se contenta de brûler la fameuse branche qui suscitait tant d'attention.
— La tradition est morte.
Vive la tradition... ?
Mais le souci était réglé. Pour une fois que Django brûlait quelque chose de manière utile, c'était fort agréable. La rousse le remercia d'une vive caresse sur la tête avant de se redresser, s'étirant car des fourmis lui grignotaient les pieds à force d'être restée trop longtemps prostrée de cette manière au sol, désormais prête à suivre le mouvement de Bellamy. La Médecin ne saurait jamais comment cette branche avait pu poindre le bout de son nez entre son pire ennemi et elle-même mais une chose était sûre, ce n'était pas maintenant qu'elle se retrouverait à embrasser à nouveau Logan. Et cela la rassurait, un seul baiser au goût de vomi lui avait suffi, elle n'était pas encore prête pour une seconde visite détaillée des amygdales de Logan. Ni maintenant, ni jamais.
— Profite bien de la soirée, moi j'ai déjà trop mangé.
Cette phrase s'adressait à Haru avant tout, parce qu'entre un Logan qu'elle refusait de voir et une Ana qui paraissait concentrée dans des magouilles inconnues à Salomé, inutile de s'attarder davantage.
Il n'y avait donc personne pour relever le niveau de cette soirée ?
La rousse s'éloigna, suivie de près par ses Pokemon, non sans avoir remarqué une brève hésitation de la part de Phoën avant de finalement faire son choix, préférant suivre Django et Salomé plutôt que de s'attarder davantage avec son dresseur légitime. Brave bête.
***
Cela sentait le brûlé.
Salomé se dirigea au fond de la chambre dans laquelle elle dormait pour les vacances, ne pouvant que constater que les dégâts. Sa main glissa le long de ce qui était autrefois une écharpe, le rouge de la laine avait cédé sa place au noir des cendres.
Le coupable bondit sur le lit, sans se soucier du regard de braise de la rouquine qui tentait de le transpercer de part en part.
— Django...
Elle n'avait pas le courage de hurler après cette soirée où charcuterie et fromage avaient fait office de figurants.HRP :Fin du rp pour Salomé.
Logan, pas ici ! Il y a trop de témoin. Tu ne peux pas le faire. Tu ne peux pas essayer de réparer les dégâts causés et montrer la vérité aux personnes présentes. Tout simplement -parce que ça bousillerait la timeline et que tu serais pas actuellement en train de te lamenter et d’essayer de comprendre pourquoi Ana t’as fait ça- parce que ça risquerait de se retourner contre toi, tout simplement. La version de Salomé est devenue la « « « « « vérité » » » » » et tu t’es auto décrédibilisé devant toute l’école. Qui voudrait te croire, toi le garçon violent capable de frapper tes amis, toi le garçon violent prêt à tuer ton ennemi, toi le garçon violent capable de frapper tes Pokémons, et qui te croirais toi le garçon jaloux et possessif. Personne ne te croirait, même pas moi si je ne savais pas la vérité. Est-ce que toi-même tu te crois ?
Quoique puisse dire ou faire Salomé, je ferais tout pour avoir de nouveau ma vie d’étudiant lambda. La vie où j’étais heureux, où les personnes et les Pokémons n’avaient pas peur de moi, où les ragots ne me concernaient pas, où seule ma taille faisait tourner les têtes. Cette époque est bien loin maintenant. Et qui sait ce que le futur va me réserver ? Quand j’étais petit, mes parents me disaient que si je souffrait, quelqu’un d’autre souffrait à ma place. Une sorte d’alter ego dans une dimension parallèle. Il avait déjà prit assez de dégâts comme ça.
Melty scande le bisou entre nous deux. Hein ? J’ai raté un épisode ? C’est quoi cette mauvaise blague. Il est hors de question que j’embrasse cette chose devant Ana sans une bonne raison et la tradition c’est pas une bonne raison. Je l’ai jamais embrassé, j’ai juste voulu partager son toxic pour lui montrer à quel point ça fait mal. Allait pas considéré ça comme un baisé. Les seuls filles que j’ai embrassées sont Ana et Lucille. C’est tout. Et encore, Lucile je m’étais un peu forcé, mais pas un mot à Lucile.
Heureusement, Django brûle la branche à mon grand soulagement, pas de branche pas de bisou. Et pour une fois je suis bien d’accord avec Salomé. La tradition est morte. Après ce que m’a dit Ana dans les toilettes, je suis bien décidé à aller de l’avant et plus tenter le suicide -deso Salomé-.
Je la regarde partir avec Django. Phoën les suit avant de se retourner vers moi, la tête penché vers le bas. J’ai fait le con une fois, pas deux.
-T’en fait pas Phoën, je comprends.
Et il rejoignit son amant. Je ne sais pas trop ce qu’ils se sont dit eux aussi mais ils ont des problèmes. Comme quoi les couples Pokémons ont le droit aussi à ce genre de problème.
C’est pas tout ça, mais, il est où mon Ipok ?
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