unordinary |
UNORDINARY FEAT. NICO Des rayons hivernaux transpercent mes volets de leurs chatoyantes ardeurs, tandis que le soleil flirte avec la lune nocturne qui peine à disparaître. Il est tôt, 7:34 précisemment. Pour une fois, le soleil est au rendez-vous. Nous venons de passer un mois insupportable où nous n'avons cessé de côtoyer la pluie et la grisaille. C'était une pluie fine, qui prennait des airs d'ouragan lorsque une forte bourrasque venait s'y frotter. Je n'avais encore jamais vu une aurore depuis mon arrivée à l'académie. Mes paupières papillonnes à la recontre de la lumière matinale. J'ai malencontreseusement oublié de fermer mes volets avant d'aller me coucher hier soir. Remarque, c'est un mal pour un bien car comme ça je vais avoir l'occasion de me faire une petite balade pour me réveiller. Certain m'ont parlé d'un lac derrière le dortoir des Noctalis, du moins je crois. Je vais surement pouvoir m'y poser et imaginer une nouvelle fois des centaines de pièces de théâtre que je pourrais créer à l'avenir. Natsua est roulée en boule, bien en chaud dans sa fourrure de feu. Je ne vais pas la déranger pour une simple petite balade, mieux vaut la laisser se reposer. Je me frotte délicatement les yeux afin d'effacer toute trace de fatigue, et me lève de mon lit laissant se déplier ma robe de nuit rouge. Je me hâte dans la salle de bain et me prépare comme à mon habitude, puis m'habille d'un ensemble chaud en laine et en coton. Je mangerai surement plus tard, je n'ai pas faim pour l'instant. Prête, je sors de ma chambre après avoir prévenu Natsua que j'allais me balader, et me dirige vers ce fameux lac. Après avoir contourner une cnetaine de couloirs, taverser une forêt et me battre avec des branches mortes, j'arrive finalement devant un grand lac d'un bleu marin, entouré d'une herbe fraichement rafraichie d'une rosée matinale. L'air est doux, frais, cela me rappelle les senteurs poétiques et fleuries de Romant-Sous-Bois. Cet endroit est merveilleux. Je mepose au bord du lac, assise sur un rocher dont la surface était lisse. Je ferme les yeux, écoute les bruits de l'eau, de la forêt et du ciel. J'entends le moindre bruissement et perçois n'importe quelle imperfection se glissant sur ce tableau. Tout est calme, limpide, clair. Je vogue loin des eaux troubles, sur un océan d'une transparence envoûtante. On est bien ici. ∞ Aux portes de l'académie, je me dis qu'il va falloir que j'y retourne plus souvent à ce lac. Ne connaissant pas encore très bien l'endroit, il m'arrive de me perdre dans lss couloirs, comme maintenant. De plus, celui-ci est sombre, loin de toute clarté. Mais bon, que peut-il m'arriver dans cette école. Je m'aventure dans ce long couloir, et m'apperçoit queje ne suis apparemment pas seule dans ce long corridor. En m'approchant de ce jeune garçon qui semblait mal en point, je l'entends marmonner des choses, me disant que je suis revenu finir le travail. Puis, il ricane et m'invite même à le frapper. Ce garcçon a vraiment l'air mal en point. Enfin, il se retourne, une mine cadavérique, et se rend finalement compte que je ne suis pas la personne à qui il croyait qu'il avait à faire. - Et bien non, on dirait bien que je ne suis pas ... lui répondis-je en souriant aimablement. Je m'assois à coté de lui, amusé de le voir rougir. - Dis-moi, pourquoi ne serais-tu pas assez pitoyable pour moi ? |
unordinary |
UNORDINARY FEAT. NICO Voir ce garçon dans un tel état de mal-être me rappelle une pièce que j'avais jouée au Charmeur. À l'époque, j'endossais le rôle d'une ado perturbée qui se torturait sans cesse l'esprit avec des questions inutiles. Elle était stressée, à moitié dépressive suite à la perte de sa meilleire amie il y a des années de cela. Il y avait une scène où j'étais seule sur scène, et je devais pleurer toutes les larmes de mon corps devant une photo de cette fille avec sa meilleure amie. C'était surement l'une des plus difficiles scènes de ma vie. Il fallait que tout sois le plus vrai possible, il fallait que le public pleure lui aussi, que lui aussi il ait pitié de cette fille. Alors,, une fois sur scène, tenant entre les mains une photo d'une fille que je ne connaissais même pas, je me suis imaginée être à la place du public. D'un public qui voyait une jeune fille pleurée la mort de son amie, d'un public qui ne pouvait que la regarder. Je l'ai vue, cette petite aux larmes étincellantes. Je me suis mis à pleurer, sans arriver à m'arrêter. Tout avait l'air soudain si vrai, j'avais l'impression d'avoir vraiment perdue cette jeune fille sur la photo. Pour sortir de cet état, il m'a suffit de lever les yeux et de regarder le public. Une femme du premier rang pleurait, j'avais réussi. En voyant ce garçon pleurer de tout son corps, je ne peux que m'imaginer ce qu'il a du endurer. Tout ce qu'il a, et n'a pas pu encaissé pour en arriver là. Il réplique à ce que je lui ai dis comme si il répliquait à une attaque. En observant ses yeux rouges éclatés par les larmes et son visage palît par le désespoir, je perçois une haîne ravageuse et un cœur qui crie Aide moi ! - Eh bien, je pense que je te connais quand même un peu, ou du moins suffisamment pour m'inquiétez de ton état. Je sais que, selon tes dires, tu es un garçon trop faible, trop différent pour plaire aux autres. Je sais aussi que tu as très envie que je parte, que je te laisse tranquille. Le problème c'est que ce n'est pas une fille qui te laissera là, assit dans ce couloir à vider ta haîne à travers tes larmes, qui t'as trouvé. C'est une fille qui ne cherchera pas à te prendre en pitié, mais qui par contre, va t'aider à écouter ton cœur. Ton cœur je l'entends, je l'entends crier Aide moi !. Et ce n'est pas à moi qui le crie, mais bien à toi. Or toi, tu ne l'entends pas, tu n'entends que ce qui te plonge encore un peu plus bas. Tu sais pourquoi il te le crie ? Non, je ne pense pas, car tu dois déjà te dire que je suis une folle qui se croit omnisciente et que tu ne m'écoutes qu'à moitié. Mais bon, je vais quand même répondre à cette question. Il te le crie, car c'est toi qui le serre de plus en plus fort, de ta propre poigne. Ce rejet, de l'amour et de la gentillesse, comme ce que je t'ai tendu en te parlant, c'est cela dont ton cœur en a marre. C'est de cet amour et de cette gentillesse dont il a besoin. J'ai vu dans ton regard rouge sang que tu ne voulais et ne voudrais rien, car pour toi tout ce que l'on te donne c'est de la pitié. Alors que non, moi je veux te donner tout ce dont tu auras besoin pour relever ta tête, et sécher ces larmes qui te rongent le visage. Je conclus mon monologue par un sourire des plus simple que je lui adresse. D'où je sors tout cela me diriez-vous ? Eh bien vous seriez étonnés de savoir tout ce que l'on apprend sur les sentiments des gens lorsque l'on doit rentrer dans la peau d'un personnage. Je tourne ensuite la tête vers le mur grisé d'en face, attendant une réponse de ce garçon. C'est fou, c'est triste même, d'être déjà détruit à cet âge là. D'autant rejeter la vie, de lui donner un coup de pied en lui criant Va-t-en ! Jamais je n'aurai pensé rencontrer une âme aussi perdue que la sienne. |
unordinary |
|
|