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Bellamy Wallace
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https://pokemoncommunity.forumactif.org/t5666-bellamy-darwin-wallace-mentali#60016
Icon : Drowning in feelings [Solo] Cf18c511
Taille de l'équipe : 8
Région d'origine : Kalos.
Âge : 18 ans
Niveau : 41
Jetons : 324
Points d'Expériences : 1084
Drowning in feelings [Solo] Cf18c511
8
Kalos.
18 ans
41
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pokemon
Drowning in feelings [Solo] Cf18c511
8
Kalos.
18 ans
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Bellamy Wallace
est un Scientifique Archéologue

Drowning in feelings


PARTIE 1 : ENTRE DEUX MONDES

Le silence.

Il n'y avait rien d'autre que le silence.
Un silence qui malgré les reflets du soleil d'été sur le lac restait froid et glacé.

Au loin : quelques échos de voix ; des gamins un peu plus jeunes qui jouaient en toute insouciance sur les bords du lac corail. Elle était comme eux autrefois, il n'y pas si longtemps. C'était un fait. Elle le savait. Pourtant... Ça lui semblait tellement faux. Tellement lointain et surtout : elle ne se souvenait pas.

Comprenez bien : Le souvenir était là. Oui, sans aucun doute possible... Mais elle ne pouvait ni le voir, ni le toucher. C'était comme si le souvenir avait perdu toutes ses couleurs, comme si les sensations -cette flamme qui était sensé le rendre reél - étaient de l'autre coté du ravin.

Un ravin dans lequel elle était tombée depuis longtemps.

Ça avait commencé avec Soan et... Et puis.. Il y avait eu Louis. Il avait fallu faire son deuil de ce futur dont elle ne voulait pas... Elle pensait avoir réussi, s'en être débarrassé pour de bon. A nouveau elle avait sourit et rit à gorge déployée. À nouveau : elle vivait.

Mais il semble que la solitude ne s'éteint jamais.
Elle avait eu tord.

Bellamy ne se sentait pas soignée ; sa maladie n'avait pas disparue comme elle était apparue - cette fois ci.

C'était là. Au fond. Lancinant. Se cachant entre deux dessins à la pastel : le monstre. L'obscurité. La gangrène. Elle ne savait pas vraiment comment l'appeler.  

Devait t'elle seulement lui donner un nom ?

Une rafale de vent vint frapper le bois de la petite embarcation qui se mit à tanguer. Impassible : Bellamy ne bougea pas ; restant allongée, fixant le ciel de ses yeux rougis. Son visage était bouffé par les larmes, il lui semblait avoir pris des coups de soleil dévastateurs, mais il n'en était rien. Sa respiration restait étrangement calme, bien que gêné par l'afflux de morve qui s'échappaient de son nez.

Calme. Son corps l'était, oui. Ce corps trop faible, trop sensible.... L'émotion ne le traversait pas pour une fois. C'était comme si... Il ne comprenait pas. Trop complexe pour lui.

Et elle : le comprenait t'elle seulement ?

Cette sensation si étrange, si impalpable. Ça l'effrayait autant que ça la fascinait ; une fascination morbide qu'elle n'osait vraiment expérimenter que lorsqu'elle prenait une barque et qu'elle s'isolait au milieu du lac.

Là, le masque tombait.

La véritable Bellamy, ce qui en fessait son essence, sortait enfin le visage de l'eau bien trop claire des sourires. Elle n'était que souffrance. Souffrance et peur. Un cocktail aussi poisseux et noir que la marée noire qui avait envahi le port.

Depuis le départ de Lolita, cette... Chose, qui l'habitait avait pris de plus en d'ampleur. Elle se servait de la peine pour avancer, pour prendre du terrain et il semblait que le peu que lui cédait la rose ne suffisait plus. Bellamy perdait le contrôle, elle le savait, elle le sentait.

Et l'inquiétude qui grandissait en elle, ne venait qu'alimenter la noirceur, lui donner plus de force, la rendait concrète. Bellamy avait cessé de s'inquiéter : elle paniquait totalement.  

Et cette panique -lancinante, immobile- durait... Des heures et des heures.

A tel point que lorsqu'elle fut sorti de sa léthargie par un choc inhabituel contre sa barque, la rose sentit toute une nuée de Fermite se balader sous sa peau. Elle ouvrit ses yeux déjà ouverts et se redressa doucement, se penchant vers l'avant.

-J'ai percuté un truc ?   demanda t'elle d'une voix cassée.

A  nouveau : un choc accompagné d'un bruit sourd ; et la rose dut s'agripper à la barque pour ne pas tomber.  Elle tourna sur elle-même alors qu'un troisième choc vint la déséquilibrer. Sa lente léthargie fut bien vite chassée par un instinct déjà bien ancré en elle : quelque-chose était en train de l'attaquer.

Sans réfléchir la rose se saisit des rames et se mit à pégayer de toutes ses forces ; alors que sa voix se brisaient sur l'écho tandis qu'elle appelaient à l'aide.

Pas de réponse ; au loin : les silhouettes des gamins ne semblaient pas l'entendre. Un énième choc. Et puis... La rose sentit soudainement son bras gauche attiré par l'eau. Dans un réflexe idiot : elle lâcha la palme qui disparut dans les profondeurs du lac.

-Non. chuchota la rose Non, non, non,non. répéta t'elle en haussant le ton.

Mécaniquement, son corps si insensible à La Sensation se remit en marche et s'agita en tout sens. Qu'importe ce qui la poursuivait, elle devait y échapper. Ramer. Plus vite... Plus fort. Et... CRAC.

Elle sentit un immense poids au bout de son unique rame restante, tirant de toutes ses forces, prenant appui avec ses pieds sur le rebord de la barque. Elle tira, tira encore. Les bras en feux, elle sentit l'autre qui lâcha finalement et emportée par son élan, tomba sur les fesses. Et le regard paniqué de la rose se figea sur sa rame... Ou ce qu'il en restait. Une immense trace de mâchoire ornait la rame qui n'était maintenant plus qu'un bout de bois.

-Est-ce que...

Mais la rose n'eut pas le temps de finir de penser, que déjà un autre choc.

Plus brusque, lui.
Plus fatal :
elle tomba à l'eau.

Le froid mordit sa chair, alors que dans la chute : elle percuta la barque. Son corps ressemblait maintenant à un pantin complètement désarticulé qui s'emmêlait dans les fils du marionnettiste. Et il ne fallut que quelques-minutes de lutte pour que l'eau gagne, cette bataille inégale.

...

On ne sait pas vraiment ce qu'est la noyade sans l'avoir déjà vécue. On peut le deviner, l'imaginer... Mais le savoir : c'est différent. La noyade c'est plus physique qu'on l'imagine. Il n'y pas vraiment de place pour les émotions, pour la peur, la panique ou la tristesse. Tout devient animal...Le corps se débat, se bat. Échoue aussi. Au final, l'âme céde tellement au corps qu'on a très peu de pensée.

Une seule pensée en fait.

Pourquoi ?

***

Il n'y avait rien d'autre que le sifflement continu des néons et les cris des Hoothoots sauvages. La lumière blanchâtre de la lune illuminait la pièce donnant aux dessins d'enfant une teinte toute particulière.

Puis il y eut une grande inspiration et un petit corps se déplia, échappant à l'emprise de ses couettes. C'était une enfant d'a peine quelques années au visage énorme de ceux qu'on ne voit que dans les dessins animés, deux petite couettes roses pendaient derrière sa tête alors que ses yeux bleux étaient embués de larmes. Sa voix douce et innocente, résonna dans la chambre :

-J'ai encore fait un cauchemar, Pillow.

Un mouvement se fit sentir au niveau de ses pieds alors q'un petit Obalie s'extirpa lui aussi des couettes.

-Oba ?
-Je me rappelle pas.

La petite fille se saisit de l'Obalie et le pressa contre sa poitrine, embrassant ses deux petites oreilles toute mignonne.

-J'ai soif. déclara la petite fille en quittant son lit.

Elle se saisit d'un peignoir qui traînait sur le sol et le mit par dessus sa robe d'hôpital. La rose se déplaça jusqu'à la salle de bains où un verre d'eau l'attendait déjà. Alors qu'elle tournait le robinet, Un coup contre sa porte se fit entendre. La petite fille sursauta et en fit tomber son verre d'eau qui éclata en une dizaine de morceaux. Elle plissa le regard et sortit de la salle de bain en fessant bien attention à ne pas couper ses deux petits pieds fins. Se mettant face à la porte, elle demanda :

-Qui c'est ?

Pas de réponse. La rose s'approche doucement de la porte. Elle ne l'a pas imaginé. Alors pourquoi Pillow n'a pas réagi ? Sa main se saisit de la poignée. Non, personne ne frapperait en plein milieu de la nuit. Se ravissant, la petite rose courut jusqu'à son lit et s'emmitoufla dans ses couettes.

-Il n'y a personne. Il n'y a personne Se chuchote t'elle à elle-même.

Quelques-minutes plus tard, le silence de la nuit envahit de nouveau la pièce. Ce n'était qu'un cauchemar et...

-Il faut que tu te rappelles !

La voix lui était bien parvenu, elle sursauta et voulut se saisir de Pillow mais... Disparu. Pillow n'était plus là. Paniquant, la petite fille fouilla frénétiquement entre ses couettes, ses innombrables peluches et oreillers : personne.

-Il faut que tu te rappelles ! répéta la voix.

C'était une voix d'enfant. De petit garçon mais quelque-chose dedans l'effrayait. Peut-être était-ce le ton bien trop sérieux ? Un peu effrayée, la petite fille descendit du lit et se mit face à la porte.

- T'es qui ?

Silence.

-Il faut que tu te rappelles !

La rose froncea les sourcils : ce n'était pas la réponse qu'elle attendait.

- C'est toi qui a pris Pillow ?  

Silence.

-Il faut que tu te rappelles !

Cette fois-ci s'en était trop.

- De quoi ?   Elle s'approcha rapidement de la porte et posa sa main sur la poignée Il faut que je me rappelle de quoi ?  

Elle ouvrit la porte. Et il eut un flash et un cri de femme qu'elle n'avait jamais entendu. Face à elle : un cadavre d'enfant recouvert d'algues et le regard vide.

-Il faut que tu te rappelles...

Le cadavre tombe a genoux puis s'écrasa contre le sol. Bellamy, redevenue adolescente, le regarde sans rien pouvoir faire. Autour d'elle, sa chambre pourrit à vue d'oeil et une couche d'algues recouvre petit à petit tout ce qui l'entoure, y compris le cadavre du petit garçon.

-L... Louis ?

Son coeur se brise. C'était... Son fils. Et il venait de mourrir devant ses yeux. La rose se jeta au sol et se mit à arracher frénétiquement toutes les algues qui recouvrait le corps de sa luciole.

-Je me rapelle Louis ! Je me rapelle de toi ! Je ne t'ai jamais oublié ! Reviens Louis, reviens Luciole...

Mais son acharnement à arracher les plantes aquatiques de son fils semblaient vains tant ses mouvements étaient lents et tant les algues apparaissaient rapidement. Bientôt, il ne restait que des algues et Bellamy qui se débattait comme une diablesse entre elles.

Tout devenait sombre, étouffant, irrespirable, poisseux, dégoutant, impalpable...

Et à nouveau, elle se noya.

***

L'hôpital était grouillant aujourd'hui. Les infirmiers et leurs Grodoudous couraient en tout sens, les bras débordants de médicaments, en hurlant des mots compliqués. Au coin d'une pièce, les images floues d'un accident impliquant le train méga vitesse et une horde d'Onyx expliquaient sans doute toute l'agitation de l'hôpital.

Mais ça, Bellamy ne le remarquait pas.

Elle était bien trop préoccupée par sa situation que par les images catastrophiques de la télé. Elle se tenait debout, au centre du couloir, regardant piteusement ses mains.

Fuu.

Encore. Là. Ça venait de se passer : quelqu'un était passé en elle, sans la voir, sans la noter. Il l'avait juste traversé comme si elle n'était rien de plus qu'un amas d'oxygène, comme si elle n'existaient plus.

-Louis ? Cria t'elle. Je suis morte c'est ç.. ?

La rose se tut. Incapable de terminer sa phrase alors que ses mots se brisaient sur du vide. Aucune réponse, seulement cette agitation constante qui est celle des catastrophes.

C'est alors qu'elle l'aperçut courir vers elle : Evan. Un air paniqué sur le visage encore jeune, portant dans ses bras un petit corps à la chevelure rose et détachée.

Evan. Son géant, si il existait une seule personne qui pouvait la sortir de ce marasme c'était bien lui. Elle courut vers lui, dépliant ses bras pour accueillir son étreinte.

Fuu.

Il ne l'avait pas vu. Elle n'existait plus.

Et elle aurait voulu le poursuivre, lui crier qu'elle était là, pleurer et tomber à ses pieds, priant pour une attention, une seule, une dernière. Elle aurait voulu se battre pour la vie, pour résister, pour survivre. Mais elle se trouver là, immobile, étrangement résignée. Étrangement vidée.

Elle souffla sans trop savoir quoi faire d'autre.

Finalement elle sentit une main se posait sur son épaule, et ce fut comme si son esprit se réveillait. A nouveau : une sensation. Quand elle vit volte face, elle tomba nez à nez sur un jeune homme un peu plus âgé qu'elle. Il portait un bandana au poignet, ainsi qu'une dizaine de petits bracelets différents. Ses traits : aussi masculins que fins, le fessait ressemblaient à un de ses acteurs d'hollywood mais la crasse qui recouvrait ses vêtements et sa peau le transformait en un de ses aventuriers casses cous.

Il était beau.

Si beau et si vieux, pourtant Bellamy n'eut aucun mal à le reconnaître. Elle le reconnaîtrait entre milles.

-Louis ? Tu es vieux... dit elle les larmes aux yeux.

Le garçon ne répondit pas de suite, il serra très fort la rose entre ses bras avant de la regarder dans les yeux. Il avait les yeux de Soan, mais en plus doux et plus assurés.

-Oui... Et je supposes que je suis un archéologue, comme toi, cette fois-ci.

Cette fois ci ? La petite rose chercha sur le beau visage de son fils, une réponse à la question que ses yeux hurlaient : il y avait eu d'autre fois ? Qu'est-ce que cela voulait dire au juste ? Mais le garçon, ne répondit pas. Il se contenta de serrer fortement l'étudiante contre lui, caressant ses cheveux au passage.

Elle inspira. S'imprégnant de son odeur, de ses gestes et de sa chaleur. Jamais elle n'avait senti pareil réconfort, jamais elle ne s'était senti autant à sa place et si ça h'avait tenu qu'à elle, ça aurait duré milles ans de plus. Mais rapidement, les bras de sa luciole se déplièrent la libérant de son amour réconfortant. L'air d'urgence qui agitait maintenant le visage du garçon, intrigua la rose :

-Est-ce que je suis morte ?

Elle avait l'étrange impression que sa luciole ne pouvait répondre qu'à cette question. Et uniquement à celle là, comme si certains mystères ne lui étaient pas accessibles. Son fils... Beaucoup plus âgé que dans les souvenirs de son futur. Son fils dont elle ne comprenait pas la présence en ses lieux. Ce dernier caressa un moment la joue de la petite rose avec une douceur surnaturelle.

-Non ! Regardes autour de toi voyons !

Suivant son conseil, la rose s'extirpa encore un peu des bras de son fil et puis enfin, elle fit attention au monde extérieur. A cette agitation qui lui si familière et pourtant si étrangère. Curieuse, elle se mit à examiner les visages des infirmiers, elle en reconnaissait certains mais... Pas tout à fait, en un sens ? Enfin, elle s'attarda un instant sur les images grisonnantes que projetaient la vielle télévision dans le coin de la pièce : l'accident du train méga vitesse.

Elle avait déjà entendu parler de cette histoire. Pourquoi cet événement résonnaient en elle si fortement ? Elle n'en avait pourtant aucun souvenir, comme si elle ne l'avait jamais vécu mais que cet accident était infiniment lié à son existence. Alors son regard dévia sur le grand tableau des opérations et se posa sur la date du jour : 3 avril.

-Est-ce que... ?

Ça lui paraissait tellement logique mais tellement impossible en même temps. Il n'y avait pas moyen, c'était impossible. Serrant encore un peu la main de son Louis, elle se mit à courir vers le bloc opératoire sur les traces de son grand frère. Quand elle arriva ce dernier s'était assis sur une chaise en tremblant alors que la petite silhouette rose était allongé sur un brancard et la vérité la frappa : son frère était tellement jeune, à peine majeur. Et cette silhouette au ventre arrondi sur le brancard qui lui ressemblait tellement.  

-C'est ma mère ? demanda Bellamy en connaissant déjà la réponse Je ne suis pas encore né, c'est ça ? Tu es là pour ça ? Je n'existe pas... Exactement comme...

La rose faillit tomber à la renverse alors que son précieux Louis, la rattrapait entre ses bras. Elle ne comprenait pas, rien de tout ça n'avait de sens. Elle ne pouvait pas être encore né, c'était impossible. Inimaginable. Pourtant... La voix en écho d'un docteur parlant à Evan lui saisit les oreilles.

-Le stress de l'accident avec les onyx, a accéléré le travail. Vu la faiblesse psychologique de votre mère, nous préconisons une césarienne en urgence  

Oui. Elle connaissait cette histoire, Evan lui en avait parlé l'été dernier : elle était une prématurée. Associée à la maladie, ça n'en rendait le miracle de sa vie qu'encore plus grand mais ça avait aussis participé au plus drame de sa vie, alors même qu'elle n'était pas née. Cet accident de train, avait tué sa mère.

-Je...
-Chut.. l'interrompit Louis Nous n'avons plus beaucoup de temps. Ils m'ont permis de te voir seulement quelques-minutes... Maman, je dois te dire quelque-chose.

La rose retient un haut le coeur alors qu'il lui semblait que le monde autour d'elle se mettait à tourner sur lui-même à une vitesse folle. Trop vite. Elle tomba à la renverse submergée par les émotions. D'abord, elle se demandait qui étaient ces fameux ils ? Mais quelque-chose l'empêchait vraiment de se poser la question. Un mot. Louis venait de le prononcer "Maman". C'était le mot de sa vie, un mot si simple mais tellement important.

Et le coeur de la rose se stoppa brutalement. Là. Elle l'avait senti s'arrêter, battait t'il seulement encore depuis qu'elle savait avoir perdu Louis ?  

-Maman ? Est-ce que ça va ?

La rose regarda son fils, mais elle ne le voyait déjà pas. Un énorme flou recouvrait son oeil, alors que le monde tournait, tournait, et tournait encore. Au loin, les bruits des outils des chirurgiens claquaient. Elle était en train de naître, ce qu'il signifiait qu'elle n'était plus à sa place ici... Qu'importe où cela pouvait t'il être... Elle allait se séparer de Louis. Encore.

Le garçon souleva le corps sans mouvement de sa mère. Il lui donna quelques-claques sans résultat.

-Je pensais avoir plus de temps... Maman, tu dois m'écouter, d'accord ? C'est très important. Écoutes moi.

La rose n'était pas sure de pouvoir encore tenir longtemps. Elle la sentait : son autre elle qui naissait. Et alors que l'air emplissait les poumons du bébé, le coeur de l'adolescente se figeait. Même le visage de son fils ne suffisait pas à la maintenir dans ce monde. Qu'est-ce qu'elle ppivait haïr ce "ils" à ce moment.

-Elle est la clé, maman. Ne fais pas confiance à l'autre.

Le flou s'épaississait jusqu'à ne devenir que du noir. Seuls son toucher et son ouïe était encore intacts, elle entendait encore les mots lointains de sa luciole et sentait le chaud contact de leur peau. Elle aurait voulu, le serrer dans les bras et s'escuser de ne pas lui avoir donné la vie. Elle aurait voulu comprendre, mais elle ne pouvait plus agir : complètement passive.

-Elle sait. Tu dois la retrouver, maman. Tu dois l'attendre....

Il lui semblait que son fils n'était plus qu'une voix, une voix qui s'éloignait de plus en plus et qui commençait à se noyer dans une étrange complainte qui naissait nul sait où. Bientôt, la complainte devient vacarme et les pleurs de bébé, était la seule chose qui lui indiquait qu'elle était encore en vie. Et alors que ces derniers disparaissaient à leur tour au profil du néant.

Quelques mots imprécis seulement s'échappèrent et vinrent jusqu'à ses oreilles.  

-Choisis.... Lolita.... Rappelle... Toi...

***

Bip... Bip... Bip...

Le son de l'électrocardiogramme était juste assourdissant et se répétait en écho tout le long du couloir, rebondissant contre les murs et traversant le clair obscur de la pièce. Le couloir était long. Infini et complètement vide. Il n'y avait que ses murs blancs dénudés, nulle fenêtre, nulle poussière. Juste ce vide et une lumière spectrale qui faisait naître des démons là où il n'en avait aucun.

Oh et il avait Belllamy aussi.

Elle ne savait pas vraiment depuis combien de temps elle courait. Ce qu'elle commençait à comprendre c'est que ça ne savait à rien. Elle avait beau s'époumoner, crier, frapper les murs (avec ses mains, avec son crâne) rien n'y faisait. Rien ne changeait.

Le couloir restait le couloir.
Elle ne s'essoufflait pas.
Elle ne saignait pas.

Et le temps était.... Juste inexistant. Elle ne savait pas depuis combien de temps elle était là. Une seconde, dix ans ? Ca lui semblait la même chose. Elle avait beau faire tout ce qu'il lui passait par la tête : rien ne changeait.  

C'était étrange de ne pas se souvenir du présent, de ne pas savoir comment on en était arrivé là : adolescente, en tenue d'hôpital, seule, assise contre un mur éternel et...

Ting, ting.  

Une pièce d'or tomba face à elle et tournoya sur elle-même quelques-secondes. Doucement, la rose leva la tête et ses yeux s'écarquillèrent.

-Pile ou face ? demanda la femme qui avait jeté la pièce.

La femme portait une longue robe blanche et un chapeau fleuri. Ses longs cheveux roses semblés portés par une brise, alors qu'il n'y avait aucune once de vent et son regard grisé était encore plus clairs que les deux pupilles de glace de Bellamy.
Et elle lui ressemblait : Pareilles.

-Tu es... Ma mère ? Edena ?

Un rire franc s'échappa de la bouche de la femme, elle tendit son bras et aida la plus jeune à se relever.

-Qui d'autre ? demanda l'adulte en se saisissant de la pièce et en la tendant à Bellamy.

L'étudiante regarda la pièce sans comprendre, ses yeux se redirigérent rapidement vers Edena dont le sourire malicieux ne quittait pas le visage.

-J'ai tellement de questions à te poser... La rose se saisit la tête comme si elle ne savait pas par où commencer Mon père ? Qui est t'il ?

Le sourire D'Edena s'élargit alors qu'elle tendit le bras encore plus fort.

-Ils ne m'autoriseront pas à te répondre tant que tu n'auras pas choisi, petite fille. Pile ou face ?

Une ombre furtive passa dans les yeux de l'adulte mais déjà son regard redevenait malicieux. Elle insista et tendit avec encore plus de conviction la pièce. Septique, Bellamy s'en saisit et regarda autour d'elle un instant. Elle se mordit la lèvre.

-C'est le couloir de mon enfance... Celui qu'on ne peut traverser que pour deux raison. Pile ou face. La mort ou la guérison. Hein ? observa t'elle en tournant sur elle-même.

Les poings de la rose se serrèrent alors que des larmes de souvenirs recouvraient ses joues. C'était sans doute le pire souvenir de son enfance (avec celui de l'invasion de lugulabres). Ici, ses amis partaient : certains guéris, d'autres, la plupart.... Bien... Partaient pour de bon.

-Je détestais cette pièce ! Ce n'est pas juste que je finisses ici !

Le bruit de poing de la fille contre le mur résonna dans tout le couloir. Elle n'avait aucune douleur pourtant. Et si il en avait une, il n'y aucun doute que la douceur des gestes d'Edena entourant maintenant les paumes de la plus jeune des siennes, aurait tout soigné. Doucement avec une douceur qui émut l'étudiante aux larmes, elle ouvrit le poing de Bellamy sur la tranche pile de la pièce.

-Tu es ma fille : tu mérites mieux qu'une chance sur deux. Ils ne le savent pas encore mais...

La main gauche d'Edena vint retourner la pièce. Le verso de l'objet doré était identique au recto : face pile.  

-J'ai triché. Tu as la choix, Bellamy.

Le reflet doré de la pièce illumina les yeux glacés de la plus jeune. Elle ne comprenait pas tous, mais elle le sentait : l'amour qui la recouvrait. L'amour de cette mère qu'elle n'avait jamais connu. A nouveau la main de l'adulte vint se poser sur celle de l'étudiante, recouvrant la pièce.

-Tu as le choix... Mais... S'il-te-plaît : restes.

La rose sentit un poignard agiter son ventre. Elle leva le regard vers le visage de sa mère, le sourire malicieux était toujours là mais des torrents de larmes s'échappaient de ses yeux presque blancs.

-Tu me donnes le choix... Mais tu me demandes de mourrir ? demanda l'adolescente sans aucune colère, ni peine dans la voix.

Cette fois ci : il n'y avait plus de sourire. Juste un visage abimé, habité par des milliers de spasmes et rongé par les larmes. L'adulte attrapa la plus jeune par les épaules, et la serra, et la secoua. Cette fois ci : Bellamy avait mal.

-Tu dois rester Bellamy. Tu seras mieux ici, avec moi ! Ici il n'y ni souffrance, ni peine, ni abandon. Si tu restes, je te raconterais tout.

La rose regardait cette mère qu'elle n'avait pas connue et qui semblait avoir désespérément besoin de compagnie. Elle aurait voulu rester avec elle, pour toujours. Mais...

-Il y a Evan, mes pokémons, mes amis. Je... Je ne veux pas leur infliger ça. Je...
-Leur infliger quoi ? Stupide petite fille. Ils ne t'aiment pas, aucun d'eux. Et ils vont finir par partir eux aussi. Je peux le sentir, tu sais ?

Edena déposa sa main contre la poitrine de la plus jeune. Il semblait à Bellamy qu'elle lui arrachait le coeur.

-Tu as peur.... Tu es triste.... À bout. Ça te dévore, hein ?

La rose se saisit le crâne et se mit à tirer frénétiquement sur ses mèches roses. Si elle souffrait ? Sans aucun doute. Mais jamais elle n'avait pensé à.... En tout cas pas ces derniers temps, l'idée l'avait effleuré, elle se cachait quelque-part là sans jamais éclore mais Bellamy avait trop peur de la mort pour l'embrasser.

-Si tu viens avec moi, tu ne souffriras plus, tu sais ? Là où je vis, il n'y plus tout ça Bellamy. La souffrance est un mot oublié.

L'adulte avait appuyé ses mains sur l'épaule de la rose de sorte à la rasseoir, le regard glacé de l'étudiante se hissa vers le ciel et détailla quelques-instants le visage de la femme. Edena, sa mère.... Pourtant rien chez elle ne lui semblait familier. Et c'est sans doute ça qui lui faisait si mal, elle avait terriblement envie de rester, apprendre à la connaître mais...

-Louis est-là ? Il faut que je lui demande à propos de Lolita ?

La visage de l'adulte sembla blémir un instant qui sembla infime à l'archéologue amateur, rapidement sa main vint caresser la joue de Bellamy avec une douceur si fine, qu'elle semblait irréelle.

-Crois-moi je sais ce que ça fait d'être séparé de son enfant mais.... Louis n'est jamais né, il n'existe pas. Et Lolita... Elle est partie, t'a abandonné, est-ce que tu lui ferait encore confiance si elle était là ?

A ce moment là, les méninges de la plus jeune se mirent en branle. Oui, bien sûr. Elle n'était au même endroit, la premiére fois : elle n'était pas née et la voilà qui mourrait. Cela ne faisait aucun sens et elle avait beau se triturer le cerveau, elle n'y comprenait rien. Mais elle se souvenait des mots de Louis.

Ne fais pas confiance à l'autre.

Et son regard resta fixé sur le visage inconnu de la femme. L'autre....
Et elle se demanda un instant si son fils était l'un, sa mère n'était pas l'autre.
Le futur jamais réalisé, la passé jamais connu.
Et son coeur se plissa sous la douleur, elle se détestait d'envisager ce choix de cette manière.

Car de toute façon, son choix était déjà fait. C'était le genre de choix sur lequel elle n'hésitait jamais : pour toujours et à jamais... Elle choisissait la vie.

-Je suis désolée, j'aurais aimé rester. déclara t'elle en lançant la pièce en l'air  Pile : je vis. Face : je meurs.

La pièce tournoya dans les airs si lentement qu'il sembla à Bellamy qu'elle s'était figée. Mais ce n'était pas le cas - et déjà Edena s'évaporait au profil d'une étrange fumée blanche. D'une voix qui apparaissait de plus en plus lointaine, elle déclara avec un débit impressionnant :

-Je comprends , mais je ne m'inquiètes pas : je sais que tu finiras pas faire le bon choix, je le sens. Mais avant Bellamy, je t'en prie tu dois comprendre ça : il n'y pas qu'une seule version de l'histoire. Tu dois t'en souvenir, absolument. Il n'y pas qu'une seule version d'une histoire

Un peu pantoise, la rose acquiesça, se répétant en boucle et en pensée la phrase énoncée par sa mère.

Puis les deux femmes s'enlacèrent.
Edena s'évapora.
Et ce fut le noir.


Bellamy Wallace
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Taille de l'équipe : 8
Région d'origine : Kalos.
Âge : 18 ans
Niveau : 41
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Bellamy Wallace
est un Scientifique Archéologue

Drowning in feelings


PARTIE 2 : COMME UN MIROIR QUI SE BRISE

Pourquoi ?

Ses yeux s'ouvrirent sur cette question. Et ils se renfermèrent sous la douleur, ça traversait son corps. Une étrange douleur teintée de glace qui recouvrait son petits corps fragile, et ce feu qui venait s'incorporer au coeur. Elle se sentait comme paralysée par l'eau et tous ses gestes étaient futiles. Inutiles.

Comme elle il lui sembla une seconde.

L'eau s'infiltrait pas tous les pores de sa peau, glissait entre les os et remplissait les poumons. Elle avait mal, terriblement mal. Mais il fallait ouvrir les yeux malgré la brûlure : là haut, aux cimes du lac, une lumière si familière et rassurante qu'elle semblait réelle ; ici bas, il n'y avait de place que pour l'obscurité.

S'en aller. Là maintenant, de suite, plus de temps. L'urgence de ses pensées calmait sa panique, ça tournait comme un manège dans ses méninges. Voilà la main qui obéit, attrape le sac en bandoulière, l'ouvre et fouille son intérieur à l'aveugle. Elle touche, tripote, sent contre ses doits mais la morsure glacée de l'eau n'aide pas les identifier. Il lui faut bien quelques-secondes -beaucoup trop long- pour qu'elle soit certaine de ne pas entraîner un de ses amis avec elle.

Deux faisceaux de lumières s'échappent de sa sacoche : un mustéflott gracieux et un magicape un peu plus pathétique ; Et Lotte et Lancelot n'ont pas le de se détester. Ils saisissent l'urgence.

Lancelot vint immédiatement se placer entre les deux bras de sa dresseuse alors que la plus faible Lottie se contente de se mettre sous son ventre et de le relever comme elle le peut. Les voilà qui s'élève de quelques-métres dans l'eau.

Mais ce n'est pas suffisant.

Les trois amis le sentent bien - surtout Bellamy dont la vue commence à se brouiller.
Plus de temps. L'air du sablier est entièrement recouvert de lourd sable trempé.

Soudain un éclair : Lancelot s'attrape le crâne tandis que Lotte se contente de se laisser emporter par le courant. Un coup de jus au niveau de la jambe, réouvre les yeux de la rose. La douleur la réveille, mais le rouge qui envahit l'eau n'est là que pour l'inquiéter. Elle a beau se battre, se contorsionner dans tous les sens : rien n'y fait. La voilà qui s'enfonce vers les profondeurs, emportée.

Trop faibles : Ses poumons se renferment sur eux-même.

Soudainement, le voilà : l’air ! Tout son corps se déploie à nouveau, le voilà qui tousse, quoi crache, qui exflitre les dernières gouttes d’eau. Bellamy met un certain temps à s’en remettre, elle se contorsionne sur elle-même et touche ce qui la retient maintenant. Une surface, dure, comme de la roche. C’est de la roche d’ailleurs, et sa vue devient nette : elle est dans une caverne et elle a froid. Terriblement froid, face à elle, un grande poche d’eau et un denticrisse qui regarde son lent éveil.

-Dolores ? Demande d’une voix faible la rose.

Le dentcirisse fait grincer ses dents d’approbation alors que Bellamy se met sur ses genoux tout doucement.

-C’est toi qui a renversé ma barque ? Mais t’es complètement tarée !

Les yeux du poisson se plissent alors que la nagoiere sur sa tête s’agite, invitant la rose à faire attention au lieu dans lequel elle se trouvait ; alors Bellamy se retourne et fait face au carnage. Des dizaines et des dizaines de pokémons évanouis parsèment le sol, certains sont pris comme dans une immense glace gelée - Comme dans hogwarts mystery, pense la rose.

À la différence que jamais encore elle ne s'était retrouvée dans cette situation dans le jeu (elle n'en était qu'à l'année deux, mais ne sait on jamais) : la mollet droit déchiqueté par les dents de Dolores, le corps trempé et tremblant et l'incompréhension.

Quelque-chose venait de se passer. Là, alors qu'elle était encore dans l'eau : elle avait senti tellement de choses.... Alors pourquoi n'arrivait t'elle pas à s'en souvenir ?

Doucement et avec toute la difficulté du monde, Bellamy se leva et boita entre les pokémons évanouis et les gros blocs de glace. Elle ne savait certes pas ce qu'il venait de se passer dans sa tête mais une autre question brûlait ses lèvres pourtant gercées.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? demanda t'elle en se tournant vers son poisson.

Dolores ne répondit pas, fixant un instant ce qu'il restait de sa dresseuse : Tremblante, la chair bleuâtre, des nuages de brouillard s'échappant de sa bouche et se dispersaient en de drôles de filaments glacées. Elle plongea.

Laissant Bellamy tendre la main vers le vide, tombait à la renverse. La voilà prisonnière d'une caverne sous-marine contenant des tas de pokémons évanouis -au mieux. Mais il n'eut le temps de s'apitoyer sur son sort que déjà l'eau envahit son regard.

-Quoi ?! s'exclama t'elle en reculant, paniquée.

Mais elle ne se noyait pas. Pas encore.

Pourtant, elle était là, partout autour : l'eau. Et il n'y avait aucun doute pour la rose, elle était retournée au milieu du lac ; ses yeux ne pouvaient la tromper ainsi. Mais ses autres sens n'étaient pas sensés se tromper, non plus. Alors... Elle sentit son cerveau se déchirer en deux alors que des sensations jamais ressentie parcourait son corps : l'eau glissait littéralement sur son corps, elle se laissait porter pas des courants et en brisaient d'autres et.... Elle respirait sous l'eau !

Était-ce seulement possible ? Il n'y avait qu'une explication possible mais ça lui semblait bien trop incertain et... L'image de Dolores lui traversa soudainement l'esprit. Elle n'avait pas besoin de lui demander : leurs pensées étaient liées maintenant.

Dolores, depuis quand tu es si bonne télépathe ? pensa très fort Bellamy.

La rose ne savait pas vraiment comment aborder ce tout nouveau lien psychique, jamais, elle n'avait était ainsi en connexion avec un pokémon : Lolita était bien plus télékinésiste que télépathe, Hamtaro était épuisé à la moindre utilisation d'une attaque psy et Dolores... Et bien n'avait jamais fait démonstration de ses pouvoirs avant ça - et ça rendait la situation encore plus inattendue. Bellamy n'avait jamais vraiment expérimenté mais elle avait entendu parler de dresseurs qui communiquait avec de vrais mots avec leurs pokémon et elle se demanda un instant à quoi pouvait bien ressembler la voix de Dolores.

A rien, visiblement.

Dolores était t'elle une télépathe sourde ? Bellamy n'en savait rien mais ce qu'elle savait : c'est qu'elle voyait et ressentait précisément ce que voyait et ressentait son denticrisse - y compris cette colére et cette rage qui ne la quittait jamais. Et l'étudiante était autant fascinée que terrifiée.

Soudainement, deux silhouettes que la rose connaissait bien apparurent devant les yeux du poisson. Lancelot et Lottie semblaient s'être lançaient dans une discussion animée, et Bellamy craigne quelques minutes pour la sécurité de son magicarpe. Mais le duo se retourna rapidement vers le poisson multicolore et la dresseuse assista sans vraiment comprendre à une discussion entre ses trois pokémons aquatiques. Bellamy vivait la situation comme si elle y était, elle ne comprenait pas pour autant.

De là où elle était (c'est à dire dans la tête de Dolores), la rose essayait de décryptait ce qu'il pouvait bien se dire. Mais elle était comme face à une langue étrangère, rien de ce qu'elle connaisait de ses pokémons n'apparaissait dans cette discussion sous-marine : est-ce que ces pokémons utilisaient un tout autre langage pour s'adresser à elle ? Ça lui apparaissait plus que probable et elle ne pouvait s'empêcher de détailler Lancelot du regard - c'était une toute nouvelle facette de son mustéflott qu'elle découvrait là.

Soudainement un éclair bleu vint balayer sa dissection visuelle alors que Lottie se faisait emporter vers les profondeurs, par un gigantesque laser glace. L'instinct de Dolores lui parvint aussi et elle se demanda si elle aussi s'était retournée vers la source du danger : là bas dans l'obscurité une paire d'yeux qui fixaient le trio de pokémon eau. Et Bellamy sentit aux sensations de son poisson, que cette présence n'avait rien d'amical :

Tu es sûre que c'est une bonne idée d'attaquer de face, Dolo ? pensa Bellamy en sentant son poisson nager droit sur les deux yeux menaçants.

Mais elle n'eut pour réponse qu'un violent mal de tête et qu'une image mentale rapide de Pom'.
Et voilà la rose de retour dans la caverne sous marine, allongée et se tenant le crâne entre deux Ptitard évanouis.

Elle n'avait aucune idée de ce qu'il pouvait bien se passer ici bas, sous la surface du lac. Mais ce qu'elle savait, c'est que même si Dolores restait le pire pokémon possible : c'était le sien. Et il fallait qu'elle lui fasse confiance, elle ne l'avait pas complètement noyée après tout.

-Compris ! s'exclama la rose avant se lever avec difficulté.

Elle se traîna comme elle le pouvait vers son sac -encore trempé et en sortit la pokéball de son nanmeouie. Bellamy promena un instant son regard sur le carnage qui l'entourait, Pom' avec son empathie naturelle allait en morfler - mais personne d'autre n'était en capacité d'aider tous ses pokémons sauvages.

-Pom' aides les... dit Bellamy sans conviction en libérant son pokémon.

Quelques secondes seulement aprés son apparition dans un flash limineux, que voilà déjà le nameouie qui couraient vers les différents pokémon, les soignant comme elle le pouvait. Bellamy, elle, se laissa tomber contre une paroi de la caverne et commença doucement à bander sa jambe tout en tombant dans une lente et rassurante sieste.

Le froid. La douleur. La lassitude. L'inquiétude. La peur.
Elle ne tenait plus : et s'endormit.

***

Elle ouvrit les yeux, doucement, dans un mouvement qui sembla durer plusieurs minutes. Elle se sentait étrangement bien et naturellement : sa main vint toucher du bout des doigts sa jambe encore un peu endolorie.

Un sourire fendit son visage : Pom' s'était occupé d'elle. Elle reconnaissait la douche chaleur de ses attaques de soin et la délicatesse de ses gestes sur ce tout nouveau bandage - bien plus professionnel que celui qu'elle s'était fait à la va vite. Et le regard bleuté de Bellamy continua de se promener sur la caverne :  plusieurs pokémon sauvages s'étaient déjà éveillées, et s'occupaient de délirer leurs camarades de la glace. Au milieu de ce qu'il ressemblait à un camp de réfugiés : Pom' s'évertuait corps et âme à soigner tous, sans exception aucune.

Et l'étudiante regarda son pokémon avec douceur : Pom' était si attentionnée envers les autres, Bellamy l'admirait pour ça. Elle aurait voulu comme elle avoir pour vocation de soigner, d'aider, c'était un désir qui la consumait depuis toute petite. Mais elle n'était pas faite pour ça, non.... Elle y avait pensé, certes, mais faire face à la douleur d'autrui était bien trop dur. Pas quand la sienne la mettait déjà à terre.

En voyant, l'étudiante, réveillée : Pom' se précipita sur elle et l'aida à se lever. Ses deux antennes s'accrochèrent restait solidement aux épaules de l'adolescente tandis que ses yeux bleus projetaient une certaine gêne. Les yeux glacés de la rose se posèrent sur ceux de son pokémon : quelque-chose n'allait pas.

-Lancelot, Dolores et Lottie sont rentrés ? demanda Bellamy d'une voix anxieuse.

La dresseuse vit son pokémon baisser les yeux vers le sol. Non...

-Qu'est-ce qui se passe ? s'exclama soudainement la rose en s'extirpant de l'emprise de son poékmon et en boitant vers le bassin d'eau qui menait à la caverne sous marine.

Un bloc de glace. C'est tout ce qu'il restait : une immense étendue glacée couverte de piques et sans cesse alimentée par différentes attaques de différents pokémons sauvages. Sa porte d'entrée et de sortie, immobilisée par la glace. Bellamy, malgré sa jambe, se hissa sur la glace et boita jusqu'à un Stari qui se chargeait de recouvrir la glace d'une couche d'eau que d'autre se chargeaient de glacer ; elle le saisit et l'éloigna de l'immense iceberg qui se formait au fur et à mesure.

- Il faut les arrêter Pom' ! Les autres combattent un je-ne-sais-quoi dehors : il faut les aider !
-Flott !

Bellamy laissa tomber le stari qui rebondit lourdement sur le sol de la caverne ; comment avait t'elle pu les rater ? En fait, elle savait bien pourquoi : Lancelot avait toujours flamboyant et fier, hargneux et combattif. Le musteflott qui lui faisait face n'avait plus en rien la prestance si propre à Lancelot, c'était comme si son combat -parce-que il avait combattu, c'était évident - lui avait perdre toute sa magnificence. Le dos vouté, les yeux noircis par des larmes qui ne pouvait pas monter que les genoux de la rose, le corps tremblant, plein de marques, de griffures, de blessures. Au bout de ses deux pattes avant : respectivement Lottie et Dolores qui n'étaient pas non plus, en meilleure forme.

Lottie avait atteint le summum du pathétisme si propre à son espèce : d'ici, elle ne ressemblait qu'à une sortie de bain trempée et pliée sur elle-même. Quant à Dolores : seul son regard prouvait encore qu'elle était Dolores, toujours aussi durs et hargneux, toujours aussi sauvages, le reste....

Bellamy fondit en larmes.

Le reste n'était plus qu'un amas de chair écrasé, mordu, gelé, ratatiné, bousculé : il n'y plus rien de denticrisse chez l'impératrice de la douleur. Ne lui restait que la douleur elle-même - quelle cruelle ironie.

Elle tomba à genoux ne pouvant cesser de fixer ses trois pokémons - ou de ce qu'il en restait.

- ....

Elle aurait voulu savoir -ou au moins demander. Qu'est-ce qui avait bien pu se passer au juste ? Quelle sorte de créature avait t'elle bien pu réduire ses beaux pokémons à....

Une violence secousse résonna soudainement dans l'ensemble de la caverne, provoquant une mini vague de panique chez les différents pokémons sauvages qui les entouraient. Et Bellamy réalisa soudainement que la créature qui avait vaincu ses trois pokémons, avait au préalable détruit tous les autres un par un. Et que cette créature.... Était bien plus proche d'eux que ce qu'elle imaginait.

Le bloc de glace, n'était pas une prison. Mais une protection.  

Elle mit un certain temps à quitter le chagrin qui paralysait son corps et nouait sa gorge, et il lui fallut bien une dizaine de minutes avant qu'elle ne ré atteigne l'immense bloc de glace qui n'apparaissait plus autant imposant maintenant.

Crac ! La secousse reprit et Bellamy perdit l'équilibre, tombant la tête la première sur la glace ; une fissure se forma sous son poids mais elle ne la vit pas. Son regard était bien trop occupé par l'immense silhouette noire qui s'archanait sur le bloc de glace, depuis l'autre coté. Elle plissa les yeux, et la silhouette se distingua : Un Lokhlass.

Au regard fou.

S'extirpant hors de l'iceberg, Bellamy se laissa tomber, épuisée, dans les bras de sa nanmeouïe.Puis elle se tourna vers Dolores :

- C'est ce Lokhlass qui vous a fait ça ? demanda t'elle une voix mi surprise, mi "oh mon dieu, je suis au bout de ma vie"

Dolores ne répondit pas de suite ; se contentant de s'extirper de la patte avant de Lancelot puis de fermer les yeux. Lancelot s'avança vers sa dresseuse, il semblait bizarrement plus détruits psychologiquement qu'après sa défaite contre la horde de Magicarpe de Lottie. Lui, acquiesça pour Dolores.

- Je... Je ne comprends pas commença Bellamy, en s'asseyant sur un rocher Les Lokhlass sont gentils par nature, pourquoi aurait-il fait.... Tout ça ?

Lancelot avait une altitude beaucoup trop concernée, ça ne plaisait pas vraiment à la rose. Le voilà qui prenait Dolores et la tendait à sa dresseuse. Bellamy plissa les yeux, soucieuse, de comprendre pourquoi ses deux pokémons se disputaient maintenant.

La réponse vint rapidement alors qu'elle se sentit tomber dans un souvenir qui n'était pas le sien.

L'écume éclate contre ses écailles. C'est grisant. Elle esquive un coup de crâne, un coup de queue et plusieurs étoiles brillantes qui sortent d'un tourbillon de mousse. La voilà qui fonce, fend le courant et fit briller ses dents d'une épaisse lueur. Elle mord : elle l'a ! Non ? Le voilà qui arrive du dessus et lui fonce dessus, le choc est brutal et elle atterrit lourdement au fond du lac, soulevant un nuage de sable.

Lancelot ne perd pas beaucoup de temps et utilise ses deux queues pour accélérer sa nage et venir assainir un coup fatal. Elle l'esquive, et lui mord une de ses queues, de sa mâchoire puissante : elle le projette contre une paroi de pierre. Le choc est tout aussi brutal pour son ennemi.  

Lancelot est un adversaire à sa taille, un réel défi, un des seuls qu'elle peut affronter ici bas, dans son environnement. Depuis que Bellamy les autorisent à vivre par intermittence dans le lac, ils s'étaient trouvés dans leur besoin d'air sauvage et de violence. Lancelot était le seul de toute cette équipe de bras cassés qui lui permettait de ne pas oublier qui elle était et pour cela.... Elle le respectait, n'avait presque plus envie de le blesser (même si elle ne comprenait toujours pas le culte qu'il vouait à cette abomination de Lolita)

Leur combat continuait avec toujours autant de rage : ça chahute, se mord, se griffe, se projettent. Les roches s'effritent, le sable s'envole et le craquement retentit.

Le craquement ? Un grand silence le suivit. C'était comme si toutes les créatures du fond du lac s'étaient tues, d'une seule pensée face à l'indicible. Là : entre lancelot et Dolores, un oeuf. Brisé, détruit, éparpillé.

Et un cri. Une douleur qui devient fureur. Nage droit vers eux, un Lokhlass dont les yeux s'écarquillent. Son monde s'écroule. Alors le voilà fou.

C'est le début du carnage. Et...


Le souvenir éclate en milles morceaux alors. Les yeux de Bellamy papillonnent alors que son esprit peine à comprendre, juste à coté d'elle ses deux précieux pokémons et Lancelot qui secoue Dolores comme si il ne fallait pas en dire plus.

Ce qu'elle sait déjà est assez horrible comme ça.

- Vous... Les yeux de la rose se fermèrent un instant Vous avez tué son enfant.

Les mots sont futiles, inutiles, tant l'émotion est pesante et lourde. Mais Bellamy a besoin de l'exprimer, elle se sent trop déçue, trop touchée. Dolores et Lancelot ne bougent plus, cela fait longtemps qu'ils vivent dans leur propre honte : Dolores est restée et Lancelot parti. Leur ancien lien s'est rompu, le mustéflott tenait bien trop à Bellamy et à Lolita pour mettre sa vie en danger - il n'a plus rien de sauvage.

La petite rose essuya ses larmes avant de prendre une décision : décidée, elle se leva et boita jusqu'au bloc de glace. L'étudiante posa son front sur l'iceberg avant de dire à haute voix :

-Dolores, connecte nous.

Le poisson sautille jusqu'à sa dresseuse, intriguée. Il ne veut pas. Hors de question mais alors que Bellamy répète son ordre avec plus d'autorité que jamais, il ne peut que capituler.

Voilà Bellamy qui tombe.

***

Une rafale de vent frais vint frapper le petit corps nu de la rose. Elle entortille ses bras contre ce dernier, tentant tant bien que mal de cacher sa nudité et d'échapper au mordant de l'air. Autour d'elle : rien que de la neige. Ses deux petons blancs s'enfoncent profondément dans sa poudreuse faisant de sa peau blanche et laiteuse la seule source de couleur. Même le ciel est gris.

Où est passé la canicule de ses derniers jours ? Ici, tout n'est que glace et désolation. Et la petite rose entreprend alors d'avancer comme elle peut, de lutter contre la poudreuses et ses rafales de vent incessantes. Sa blessure à la jambe n'est plus mais il n'en reste que la difficulté d'avancer est insurmontable. Là voilà qui tombe.

Son corps rougit contre le froid et ses lèvres bleuissent, elle tremble Bellamy, le froid la consume.

Soudain une voix lointaine, grave et mystique traversent ses sens et s'installe dans ses pensées.

- Que fais tu ici ?

La petite rose ne sait pas vraiment comme répondre : doit t'elle parler ou penser ? Finalement elle ne fait que penser, son corps est trop faible pour laisser son souffle passer par ses lèvres.

-Je suis ici pour toi. Je... Je sais ce que tu ressens mais ce que tu fais n'est pas la bonne solution.

La voix lui répond à nouveau, son ton d'abord méfiant est devenu colère :

- Ils ont tué mon enfant ! Avant même que je ne puisse le connaître !

L'esprit de la rose tremble, elle sait, elle sent qu'il suffirait d'une pensée de son interlocuteur pour briser son esprit.

-Je sais. Mais massacrer tous les autres pokémons du lac ne t'aidera pas à remplir le vide qui t'habite.
- Ce n'est pas à propos de moi, c'est à propos de justice !

La rose sentit tout son esprit vaciller dans un mouvement incompréhensible. La colère du Lokhlass ébranlait tout leur échange et elle se demanda une seconde si Dolores aussi était affecté.

-Je comprends ce que tu ressens : cette colère contre le monde qui te ronge et le vide qui t'habite bien plus douloureux encore que la peine. Crois-moi : je sais ce que ça fait, je l'ai vécu moi aussi.

La rose sentit du bout de ses doigts, la neige fondre et devenir eau alors que la voix glaça encore ses pensées :

- Je ne te crois. Montres moi.

Soudainement tout la neige fondit en un seul mouvement, formant un nouveau monde : un océan, coloré et plein de vie. De la lumière et des couleurs, et Bellamy se surprit à flotter, elle avait un contrôle incroyable sur cet océan : la moindre algue, le moindre pokémon, le moindre grain de sable... Il lui semblait tout connaître par coeur, tout contrôler.

- C'est ton univers. Le mien y ressemblait autrefois. Montres moi.

La rose se mit à nager au fond de son océan personnel, elle s'arrêta sur un tout petit coquillage qui brillait d'une vive lumière. Doucement, elle le prit entre ses mains et le caressa un instant. Puis elle soupira, si il lui suffisait de l'ouvrir pour sauver ses deux pokémons.... Mais en avait t'elle la force ? Avait t'elle la force d'à nouveau faire face à tous ses douloureux souvenirs ? N'avait t'a pas mis déjà suffisamment de temps pour faire de ce lieu un nouvel océan ?

Et puis, elle en voulait à ses deux pokémons.
Même l'amour parfois ne suffisait pas à pardonner.

- Tu ne peux pas ? Je suis désolé mais je dois me venger.

Et la vue de la rose se brouilla, elle se sentit éjectée de ce propre monde et...

-Attends ! Je vais le faire.

Parce-que c'est ce qu'il fallait faire. Dolores et Lancelot l'avait aidé à construire cet océan, chacun à leur façon. Ils étaient tout ce qu'il restait des fondations de son équipe pokémon. Ses deux premiers pokémons en dehors de Pillow et de Lolita.

Alors elle ouvrit le coquillage.

Et des milliers de lucioles s'en échappèrent : de grosses boules de lumière qui portaient tous les souvenirs et tous les sentiments de la rose. Son coeur explosa comme une supernova. Les boules de lumiére se mirent à tourner, et tourner formant -dans ce qui resemblait à un carrousel magique- il étaient là : tous les souvenirs, toutes les sentiments liés à Louis.

C'était étrange d'être la simple spectatrice de tout un pan de sa propre vie. Étrange et douloureux. C'était comme si tout ce qu'elle avait tenté de cacher au cours de tous ses mois, remontaient à la surface, écorchait sa peau et formait comme une grosse cicatrices béante et putride. Les émotions à vif. Mais quelque-part, même si ça faisait mal, il y avait quelque-chose de rassurant dans le fait de voir toutes ses boules de lumières se percutaient les unes, les autres : c'était la première fois qu'elle les voyait, tous, ainsi s'entrechoquaient. Ce n'était plus un vague souvenir ou une émotion floue qui venait l'abattre mais un ensemble, une grande histoire qui avait un début et une fin.

Et la rose se mit à sourire.
C'était son histoire.

Une des lucioles géantes vient effleurer son visage et habita d'une douce chaleur irréelle. C'était ça. Voilà pourquoi elle pouvait encore supporter la douleur - elle l'avait presque oublié ; a quel point son Louis avait rendu sa vie meilleure.

Et puis, ça s'arrêta dans un seul mouvement toutes les lumières se réunirent au sein du coquillage, laissant un dernier filet blanchâtre disparaître au creux des mains de l'étudiante. Un grand sourire ornait son visage : elle avait réussi. Réussit à partager cette peine qui était bien trop forte, réussir à expliquer pourquoi elle ne comprenait mieux que personne, réussit à atteindre le coeur du Lokhlass - elle le sentait.    

- Je comprends déclara la voix qui semblait avoir gagné en profondeur

Et le coeur de Bellamy se serra : ses deux pokémons était maintenant hors de danger. Elle uarita voulu danser, là, maintenant et faire s'envoler toutes les émotions négatives qui l'avaient traversées au cours de cette mauvaise journée.

- Mais cela ne change rien.

Attends, quoi ? Son sourire se transforma en une expression beaucoup plus vaseuse. Non. Non. Ce n'était pas possible, elle avait partagé ses sentiments avec une telle sincérité, c'était absurde : on ne pouvait pas juste lui dire que cela ne changeait rien. Parce-que cela changeait tout. C'était tout un monde qui s'en retrouvait chamboulé.

- Ta peine n'est qu'une succession d'événements hasardeux, la mienne est différente : je les tiens. Les coupables et j'ai besoin d'une vengeance. Ton histoire n'est pas la mienne, petite humaine.

Et Bellamy se mit à hurler. Elle se débattait entre les deux esprit psychiques qui la connectait, est-ce que ce Lokhlass avait bien vu, toutes les lucioles, n'en avait t'il pas raté une ? Elle ne pouvait pas échouer - pas cette fois ci, pas pour ses pokémons. Non pensa t'elle alors que Dolores apparut devant elle et se mit à tournoyer tristement autour du crâne de la rose. Non. Les images que son poisson lui envoyaient maintenant étaient sans équivoque. Non. Non. Non.

- J'accepte ta proposition, denticrisse. Si tu me laisses briser ton esprit comme tu le mérites, alors je laisserais tous tes amis sains et sauf. Cependant tu dois déconnecter l'humaine si tu ne veux pas qu'elle subisse le même sorte que toi.

La rose vit son océan se vider, et ses poumons se remplirent d'eau. Non. Elle ne pouvait pas laisser ça arriver, elle devait faire quelque-chose. Et les images défilaient dans son esprit, Dolores lui racontait son hsitoire ; Bellamy avait toujours mis la haine perpétuelle de son denticrisse sur le fait qu'elle l'avait arraché à son foyer - une mauvaise manie concernant ses pokémons poissons - mais il n'en était rien. La haine était là, naturelle et Bellamy n'avait fait que l'atténuer. Et la rose comprit enfin toute la profondeur de sa relation avec l'impératrice de la douleur : Si Dolores l'avait sauvé de sa mauvaise phase après Louis, elle avait sauvé Dolores d'elle-même. Le poisson était devenu une toute autre personne, prête à se sacrifier pour quelque-chose d'important.

Je ne regretterais jamais de t'avoir mordu le pied, ce jour là semblait t'elle lui crier.

Mais déjà sa vue se brouillait, transformant son bel océan en une vaste obscurité, à travers ses larmes Bellamy distingua une dernière image : deux lumières qui s'agitaient.

Et puis il n'y eut plus rien.

***

Le corps se tord dans une grande inspiration. Les épaules se délient et les membres fourmillent. Il faut un certain temps pour reprendre pleine conscience de son corps, il est lourd, douloureux et la jambe tressaille sous les traces de morsures. Les paupières papillonnent alors que la vue se fixe sur la paroi de glace : de l'autre coté, la gigantesque créature marine.

Et la panique reprend.

Voilà le corps qui se détend et se précipite sur le poisson multicolore. Le voilà qui convulse alors qu'une mousse blanche s'échappe de ses impressionnantes dents. Et l'humaine la secoue, hurle, frappe la glace à s'en abîmer les poings. Un voile noir traverse le visage de la name Nanméouïe et du mustéflott, alors que les pokémons sauvages assistent à la scène, impuissants, silencieux.

- Je suis désolée. C'était le seul moyen. déclare une voix glacée dans leurs têtes.

Le corps de l'humaine hurle. Ça lui semble absurde, impossible, insurmontable. Mais le fait est là : voilà les yeux du denticrisse qui se vident.

L'impératrice n'est plus que douleur.

***

Elle se tenait là, assise et immobile. Une serviette recouvrant son corps : ne laissait entrevoir que ses longs cheveux roses trempées par l'eau du lac. Ses beaux yeux glacés semblaient ailleurs tant ils restaient fixés sur son épais chocolat chaud, maintenant froid. À sa gauche, la présence rassurante de Pom, sa Nanméouïe, posait une main réconfortante sur son épaule. Le pokémon Audition semblait tout autant affectée que sa dresseuse mais son visage ne traduisait rien d'autre que de la bienveillance alors que ses beaux yeux bleus profond passaient de la rose au qulbutoké nain endormi dans son bras disponible. Lancelot, lui, s'était roulé en boule sur une chaise voisine : la patte tremblante et le regard en pleine réflexion. Quant à Lottie, la magicarpe, elle était encore en soin sous les mains expertes et piquantes de Needle.

La rose ne savait pas quoi penser, pas quoi resentier face au mot du Doctor Ghost qui se tenait bien droit face à elle :

-Vodoo n'a pas réussi à infiltrer l'esprit de ton denticrisse - ou ce qu'il en reste. Je connais un centre spécialisée dans les cas spéciaux comme celui-ci. Ils ne pourront pas faire de miracle mais qui sait... Peut-être que dans quelques années, ton pokémon pourra avoir à nouveau avoir des réactions physiques au stimulis.

Cela venait d'elle ou les mots étaient durs ? Bien trop durs pour une adolescente comme ? Est-ce que le Ghost la jugeait assez solide pour les entendre ? Parce-qu'elle ne l'était pas. Elle n'était ni assez solide, ni assez forte pour surmonter tout ça. C'était bien trop d'avoir eu à porter la carcasse vide qu'était maintenant son pokémon ; bien trop dur de se dire que ses futures cicatrices sur la jambe sera tout ce qu'il reste de son denticrisse. Elle ne pouvait pas faire face à tous ses sentiments… Il y en avait trop. Et il lui semblait même qu’il y avait quelque-chose d’autre, quelque-chose de plus fort. C’était là. Récent, mais elle ne s’en souvenait pas, ça lui semblait pourtant une nécessité : il fallait qu’elle s’en rappelle. Mais tout était si flou et même les souvenirs qu’elle possédaient ne prenaient pas tous un sens :

-Juste avant que ça n’arrive, elle m’a montré.. Quelque-chose. Serait-ce possible que ça soit le moyen de… La soigner ? demanda t’elle d’une voix éteinte.

Le psychologue secoua la tête négativement et le regard de la rose se posa à nouveau sur son chocolat froid.

-Il n’y malheureusement pas de remède miracle, c’était peut-être un au revoir, comme un ultime adieu. suggéra t’il.

La petite rose acquiesça sans y croire, libérant le psychologue. Ça n'avait aucun sens, qu'avait voulu lui dire son poisson avec ses deux petites boules de lumière ? Sa précieuse Dolores...

Et Alors que Needle lui apportait la pokéball de Lottie, Bellamy regarda son équipe un instant.

-C'est juste nous cinq, maintenant ? demanda t'elle sans attendre de réponse.

Mais il y eut une réponse : la plus terrible des réponses. Lancelot sauta de sa chaise et s'approcha timidement d'elle, il n'avait pas besoin de l'exprimer, la rose l'avait deviné.

-Ce n'était pas elle, n'est-ce pas ? C'est toi qui a cassé l'oeuf.

Le mustéflott acquiesça en fuyant le regard de sa dresseuse. Il se souvenait parfaitement du choc de sa patte contre l'oeuf, il le sentait encore toutes les nuits. Et... Il se sentait coupable, coupable de tout. Car il avait fui, par peur de perdre Bellamy et Lolita, ils étaient restés prés d'elle. Laissant Dolores pour protéger les victimes de leur victime. C'était pour ça qu'il détestait tant Lottie : sa faiblesse, ne lui rappelait que la sienne.

Bellamy attrapa le crâne de son pokémon et leva ses yeux vers les siens.

-C'est ma faute aussi. Je pensais que vous laissez nager dans le lac suffirait à calmer vos élans sauvages, je pensais vous connaître, je pensais te connaître. Mais le Lancelot que j'ai vu sous l'eau tout à l'heure... Il m'était complètement inconnu et je suis désolé de ne pas t'avoir compris avant, dans ton entièreté et dans toute ta complexité. S'il-te-plaît Lancelot, ne te punis pas d'avantage. Ne pars pas. Je te veux toujours avec moi.

La belette aquatique fixa un instant les yeux embués de larmes de sa dresseuse. Lui aussi aurait voulu rester, mais sa décision était déjà prise. Il ne voulait pas se punir -enfin pas seulement- mais il savait que Bellamy avait besoin d'elle. De Lolita. Doucement il s'infiltra dans le sac de la rose et en sortit une pokéball repeinte en rose. Il la mit dans sa gueule avant de regarder droit dans les yeux sa dresseuse. Cette dernière soupira.

-Tu n'es pas sur de pouvoir la retrouver et puis si ça se trouve elle est déjà loin, Lansat est coincé, je te rappelles.

Mais le regard de pokémon ne changea pas. Ce n'était pas une marrée noire qui allait l'empêcher de réunir celles qui devaient être réunis : l'amour de sa vie et se précieuse dresseuse. Ce n'était pas pour lui qui le faisaient mais elles avaient besoin l'une de l'autre. Le mustéflott se baissa, lança un dernier regard à la rose avant de partir en courant : la pokéball de Lolita en gueule.

-Reviens-moi. chuchota la rose en regardant le dernier membre fondateur de son équipe partir - à son tour.

Puis elle se replia sur elle-même. Regardant un instant les trois membres de son équipe qui restaient : finiraient t'il pas partir eux aussi ? Bellamy avait peur. Terriblement peur de se retrouver seule. C'était maintenant sa plus grande hantise au millieu de toute cette peine, grandissait et grandissait encore, cette peur.

Il y eut comme un flash lumineux sortant de son sac. La rose, bien fragile, le regarda mi craintive, mi surprise. Et comme une réponse à sa peur : un petit galekid sortit de son sac.

Son oeuf avait éclos. C'était bien, c'était beau putain.

Mais la chose était toujours, au fond d'elle, plus grande et plus puissante que jamais.





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