no time for lies
Hôpital de Cobaba, 5 août 2018
Elle était assise là sur sa chaise, dans la pièce bercée par la lumière du soleil baissant. Emolga avait fini par la rejoindre, toquant à la fenêtre après avoir fait tourner en bourrique les infirmières du rez-de-chaussée. Elle lui avait évidemment ouvert et l'avait pris sur ses genoux quand elle s'était rassise.
Elle observait Sirius plongé dans son sommeil, il bougeait de temps à autres et sur son visage ses traits se crispèrent plus d'une fois. Elle l'entendait murmurer des paroles inaudibles et Obéline eut le coeur serré en imaginant son ami en proie aux cauchemars. Elle aurait aimé l'aider mais aucun de ses pokémons n'avaient le pouvoir d'avaler les mauvais rêves. Elle attendait alors contemplant son impuissance.
Soudain Sirius s'agira de plus en plus au point que la jeune fille se demanda si elle ne devait pas appeler quelqu'un. Mais elle n'eut guère le temps d'y réfléchir, d'un coup Sirius se releva, les yeux grands ouverts, la respiration hachée. Obéline ne sur réagir à la fois tétanisée par la stupeur et la honte. Elle n'aurait pas dû se trouver là… Qu'elle idiote elle avait été de s'infiltrer ainsi dans l'intimité de son ami. Ce cocon qu'il aurait peut être préfère garder pour lui. Sans témoin ni voyeur.
Il ne l'avait toujours pas remarqué et doucement il reprit son souffle comme ses esprits. Obéline en profita pour faire un peu de même et se ressaisir. Tant pis si elle était allée un peu trop loin, elle était désormais consciente de sa souffrance. Elle était désormais là. Là pour lui.
Il finit par laisser tomber sa tête sur l'oreiller et Obéline se dit qu'il était peut être temps de lui faire remarquer sa présence. Elle bougea un peu sur sa chaise, la faisant grincer assez pour que Sirius l'entende et qu'enfin il tourne son visage vers elle.
Elle fut ravie de voir que sa première réaction fut un sourire, avant que celui-ci ne s'efface. Elle sait très bien ce qui lui traverse l'esprit. Oui elle avait bien vu tout ce qui venait de se passer et en était désolée. Elle s'efforça cependant de garder le sourire jusqu'à ce qu'il retrouve le sien. Un peu feint, un peu bancal, mais il essaye. Alors il prend parole, d'une voix un peu fausse, un peu bancale :
▬ Obéline ! Tu es de retour ? Attend … Les visites doivent être fermées à cette heure … Qu’est ce que tu as encore fait ? Plus important, tu vas bien cutie ?Elle ne sait quoi répondre. Elle a temps a dire et ne sait pas par où commencer. Elle a peur également, car elle n'est plus tout à fait la même, elle non plus. Aucune explosion n'a eu lieu dans sa vie mais le temps a suffi pour la changer.
Elle se décide alors dans une réponse un peu lointaine, un peu bancale :
▬ Oui je suis de retour ! Enfin je suis arrivée y a un mois en vrai mais j'ai du repartir tout de suite, et je viens juste de revenir sur Cobaba. Et oui les visites sont terminées mais ne t'en fais pas, j'ai quand même réussi à venir jusque là. Je voulais absolument te voir quand j'ai appris…Elle ne termina pas sa phrase. Laissant sa voix comme son regard en suspens. A quoi bon ? Elle jouait la comédie de toute façon. A essayer de se comporter comme avant, comme la douce et gentille enfant qu'elle avait été aux yeux de beaucoup. Elle n'avait pas envie de faire semblant devant Sirius. Pas après tout ce temps perdu.
Alors elle se ressaisit, s'affala un peu plus sur sa chaise pour prendre une position confortable et lança d'une voix que Sirius ne pouvait lui connaître, un peu plus mature, un peu moins bancale :
▬ Et toi alors ? Ça se passe comment ? Et ne me dis pas que ça va, j'ai bien vu que non… Elle ajouta, d'un air amusé :
▬ Rien qu'avec ton crâne rasé je ne vois pas comment ça pourrait aller.Une pique. Sa manière à elle de détendre un peu l'atmosphère. De se présenter également, sous son nouveau jour.
Et espérant qu'il l'acceptera.