Dimanche neuf février. Ton regard glisse sur le reflet de ta peau dans le miroir, coupe-choux à la main, tu te rases de prêt, débarrassant ta peau de toute pilosité superflue. Tu as le regard mauvais alors que le soleil peine à se lever de sa couette bleu océan. Tu te dois de purifier une dette et ton honneur à la façon que tu purifies ton corps : par une lame aiguisée. Usuellement, tu n’es pas amateur de violence… Encore que, Henry en toute honnêteté, tu ne te refuses pas à la violence psychologique et à faire pression sur les gens. Après ça, tu vas te loger sous l’eau brûlante de la douche pour éveiller tes sens, te ramener un peu à la réalité. Tu fais un tour des objectifs de la journée, qu’ils soient secondaires ou principaux, tu te dois de les remplir, pour t’assurer au mieux les prochaines étapes. Pendant que tu te sèches, tu penses à cette jeune femme qui va servir ton enrichissement, Lysithéa, quel beau prénom, quel beau visage, elle est parfaite pour tes dessins. Cependant, tu as besoin d’un élément central pour réussir. C’est l’évolution de ta Scrutella. Tu t’es décidé à l’entraîner d’une manière un peu plus rude. Après la méthode douce, avec l’aide d’Attila, tu as décidé de briser la candeur de cette petite, sans pour autant briser l’amour qu’elle avait pour toi.
Cela fait maintenant trois semaines que tu as accroché ses friandises préférées au plafond, à un poids bien trop lourd pour qu’elle puisse ramener le bloc à toi, mais elle a su s’en passer. Alors progressivement tu as restreint ses portions de nourriture et commencé à briser son rythme de sommeil en la réveillant plusieurs fois par nuit avec un réveil d’ultra-son que seul les jeunes pokémons peuvent entendre. La fatigue physique du manque raisonné de nourriture (mais pas d’eau tout de même) avec la fatigue psychologique ont diminués sa concentration et ses capacités de barmaid. Connaissant Catherine, tu sais que de toute évidence, l’échec devant tes yeux est intolérable, alors elle se décide à toujours puiser plus loin dans ses recherches. Cet état de fragilité psychologique doit l’amener à grandir et accepter ce monde moche dans lequel tu évolues. Elle ne comprend pas exactement la démarche, mais comme tout le monde suit tes indications, cela ne lui paraît pas mal intentionné et ça ne l’est pas. Attila souffre tout de même un peu de la voir aussi, c’est sa plus proche partenaire de travail, difficile pour lui de cautionner pleinement cet acte, mais il sait bien que le travail passe avant tout. Ce matin, au lieu de donner son repas à la Scrutella, tu as mis, sous ses yeux, sa gamelle dans la cage où sont ses friandises ainsi que sa dose d’eau. C’est aujourd’hui qu’elle évoluera. Elle te regarde, suppliante, tu refuses. Tu es un salaud Henry, c’est ce que tout le monde va se dire. Catherine essaie alors d’utiliser son énergie pour tirer la boite à elle, il s’agit de son repas et elle a conscience de l’importance de ce jour.
Rien.
Un autre essaie.
Elle tombe par terre de fatigue avant de pleurer de rage.
Elle se relève.
Essaie à nouveau.
Rien.
Hurle toute sa détresse.
Une vive lumière blanche.
Tu es dans la salle de bain, en train de t’habiller avec une chemise d’un violet pâle, accompagné par une veste et un pantalon gris. Lorsque la lumière t’éblouis, suivit d’une pulsion psychique, tu enfiles un nœud papillon d’un orange pâle assorti à tes chaussettes. Tes pompes noires attendent dans le hall d’entrée. Tu as ce rictus satisfait de toi, mais également d’elle. Tu quittes alors la pièce pour rejoindre le séjour où la petite demoiselle à bien grandit et ton appartement est en bordel, table renversée, plantes au sol, Néfertiti surprise à fini à la renverse sur le canapé. La Mesmerella te fait face, la boite au sol, ouverte alors qu’elle mange ses friandises dans un visage mi-triste, mi-satisfait. Tu te mets à sa hauteur avant de la prendre doucement dans tes bras et lui caresser le dos.
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C’est bien… Tu as réussi, je suis fier de toi comme le premier jour où tu as fait ton premier service sans erreur.
Tu lui baises doucement le front de cette serveuse dans cette douce étreinte. Pour n’importe quel être humain, tu es un monstre de la pire espèce. Celui qui est le plus surpris par cette situation, c’est la nouvelle venue. Ta Minisange, pokémon de Galar qui répond au tout prénom de Gorgo, cette reine antique a gouverné une cité guerrière d’une main de fer. Tu lui adresses un regard, inutile de lui expliquer, ce serait bien trop dur à mettre en œuvre. Quoi qu’il en soit, cette récente arrivée de l’oiseau ne te permet pas de le mettre à contribution dans le plan, t’adaptant, laisses donc Bismarck pour qu’il s’occupe et surveille Gorgo. L’oeuf que tu as acheté reste également au chaud, à l’abri des bêtises de tes pokémons.
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On y va.
Le bar est fermé aujourd’hui, repos exceptionnel ou inventaire. Quatre pokémons sur tes talons, tu pars. La compagnie que tu as semble bien effrayante. Les collines abritent le centre de courses aériennes, tu t’y diriges en voiture, pokémons enfermés pour le trajet. Il ne te faut qu’un gros quart d’heures pour te retrouver au parking du lieu voulu. L’endroit est immense, tu ne sais pas exactement comment ça se passe, mais tu sais que ton goût pour le sport sera satisfait. Tu as rendez-vous à neuf heure avec Lysithéa, pour vous mettre au clair sur la démarche à suivre, tu lui avais dit que tu la tiendrais informée des différentes modalités directement sur place. Pas de messages, pas de preuves.
Une clope au bec, ta casquette sur la tête, tu avises entre deux crachats de fumée, l’arrivée de ta « pouline ». Tu es bien incertain sur l’avenir de ta relation avec elle. Si pour le moment elle une utilité primordiale, il ne faut pas qu’elle tente s’envoler trop loin, sous peine de chuter comme Icare. Tu ne comptes pas lui laisser un réel ascendant psychologique. Jamais. Il est dans son intérêt de garder sa place, pendant et après votre arrangement. Lorsque cette jeune femme approche enfin, tu retires ton couvre-chef pour la saluer yeux dans les yeux.
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Bonjour Lysithéa. Le soleil vient faire briller au niveau de ton nœud papillon le coin de lames de rasoirs logées entre les plis.
Je vais faire simple et concis. Tu as te présenter à la course, te préparer et solliciter une entre-vue avec ton ancien manager qui sera là, il a prit en charge un nouveau coureur suite à un paris très très juteux, il a une côte de un pour quinze, cette côte je la dois au fait que j’ai misé plus de cinq mille jetons sur lui. Tu souris, l’air mauvais.
Tu te présenteras à lui, l’isolera, lui proposant quelque chose d’intéressant, n’hésite pas à y mettre les moyens. Elle est encore un poil trop jeune, mais tu sais que les hommes sont faibles face à la chaire et la simple vue d’un peu de celle-ci suffit à les fragiliser… Sales chiens.
Je m’occuperai de le choper au détour et tu pourras partir faire ta course. Sois sereine, il ne se passera rien de violent. Quelques coups et un nez cassé, ce n’est rien.
Concernant le démantèlement du réseau, il faut que tu fasses miroiter la victoire du nouveau poulain, même si je pense que tu sauras l’écraser. Si les gradins hurlent, j’aurai un meilleur champ d’action pour sanctionner ceux qui ont dopé ton pokémon et ainsi salis ton honneur. Des questions ?
HRP :
Evolution de Catherine en Mesmerella.