Par où commencer ?

Je me présente : Nan Bao. J'ai 14 ans…

Physiquement, je dirais que je ne suis ni très grand, ni très corpulent, je suis pas un grand gourmand. Mes cheveux sont longs et blonds, mes yeux verts, et ma peau pâle. J'ai des doigts de fille, longs et délicats, et... Pas la moindre musculature. Je m'habille de jeans simples ou craqués,  voire de pantalons de survêtement, c'est confortable. De beaux t-shirts, et de vestes au prix coûteux. Le bon style de Kalos.
C'est peu, ça... Que dire d'autre ?

Je dirais que je suis un garçon assez paumé. Je ne me le cache même pas. Je ne suis pas ambitieux, je ne suis pas courageux, je ne suis pas sociable. Tout le contraire de ce qu'est mon grand frère, Nan Jian. Je suis son ombre, en quelques sortes. Il est un grand pokémon Ranger qui parcourt le monde, tandis que je suis un pauvre gamin, qui a peur des pokemons et qui pisse dans ses draps s'il dort dans le noir.

J'ai peur de beaucoup de choses : Peur de me retrouver tout seul, peur de rester dans l'ombre, peur d'échouer. En fait, j'ai peur de l'avenir. C'est pour ça que je préfère vivre au jour le jour, en toute insouciance.
L'insouciance, oui ! Voilà comment je peux me décrire. Je ne penses pas au passé, je ne penses pas au futur, je suis quelqu'un qui se contente d'agir et basta. Même si le plus souvent, mon insouciance réside dans une flemme profonde... Disons que je pense et je vis l'instant présent sans réfléchir, chill ! C'est pas ce qui me mènera très loin, mais je m'en fiche.

Mes parents moins. L'éducation qu'ils m'ont transmise place la réussite avant tout. Et même si ça me saoule pas mal, je les en remercie. Ils ont fait de moi quelqu'un de respectueux et de rigoureux dans le travail. Je ne suis jamais le meilleur, ni le plus investi, mais j'ai une excellente mémoire et un grand potentiel en théorie. Bon... Après, la pratique, c'est autre chose.

Ils m'ont également enseigné la beauté de la générosité. C'est pourquoi j'aime avancer aux côtés des autres, voire même leur permettre de réussir mieux que moi. Je suis quelqu'un qui donne, sans forcément recevoir. Et je n'ai pas la fierté mal placée qui m'empêche de m'ouvrir ou de demander de l'aide, même si je ne veux pas non plus être un fardeau pour les autres… Je suis également un pacifiste. Je hais la violence. Et j'ai du mal à voir les combats pokémon autrement que comme de l'exploitation… Pas chill. Franchement pas chill.

Que pourrais-je dire d'autre ? Je crois avoir révélé le plus important. Je peux également dire, en vrac, que je suis physiquement maladroit, que je m'attache vite aux gens, que j'ai une curiosité débordante, et que je suis un gars sensible qui a pleuré devant Bambi (si si, la maman du vivaldaim avait pas le droit de mourir :'( ).
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Mon nom est Nan. C'est celui de ma lignée, celui de mon père et de mon frère. C'est le nom d'une tradition. La famille Nan se passe, de génération en génération, le capstick des Rangers, à Kalos.
Mon prénom est Bao. Il signifie le Léopard. Mon père l'a choisi. Espérait-il que j'en acquiert le courage, la ruse et la combattivité ?

Je suis né à l'hôpital d'Illumis, comme mon frère avant moi. Puis nous avons emménagé à Romant-sous-Bois, terre calme d'où mon père surveillait la laie, le marécage au sud de la ville. C'est là que j'ai grandi.
Mon frère était de cinq ans plus âgé. On a toujours été très proches, très complices. Je me rappelle encore du jour où on a fait des crêpes avec maman... On a fini par s'en lancer comme s'il s'agissait de boules de neige.
Papa nous emmenait souvent au marais. Dans mes souvenirs, les pokémons semblent si grands, si imposants... J'aimais beaucoup patauger avec les maraistes et observer les muscuscules. Et je ne parles même pas d'escalader les arbres, au-dessus de l'eau. J'ai vite été doué pour ça !

Quand est-ce que tout est devenu noir ?

Je dirais que c'est quand Jian a commencé à traîner avec sa bande. Il avait onze ans, moi six. Je le voyais s'éloigner de moi. Ils étaient dresseurs pokémon, je n'avais pas encore l'âge pour.

Oui. C'est ça qui nous a séparé.

Il a même réussi à me faire le détester, le jour où il m'a proposé de les accompagner sur la route 14, cet endroit qui m'avait tant fait rêver par le passé. J'avais dix ans, et j'étais bien plus petit qu'eux. Ils avaient découvert un tunnel minuscule, mais n'étaient pas capables d'y entrer pour savoir ce qu'il contenait. Ils m'ont donc donné une lampe torche et une caméra. Pour moi, c'était une aventure formidable à vivre !
Jusqu'à ce que j'arrive au bout du tunnel…

J'y ai découvert une caverne circulaire. Le plafond était haut, et le sol imbibé d'eau. Là vivaient des arboks et des spectrums. Je crois que je n'ai jamais eut aussi peur que lorsque je suis tombé sur ce nid de pokémon. Je me rappelle encore la sensation des serpents grouillant autour de mes jambes, la peur que j'ai ressenti lorsque l'un d'eux s'est enroulé autour de mon torse pour me faire tomber, l'écoeurement et les sueurs froides que m'ont causé la langue de ce spectre... Le son de mon cri se répercutant contre les parois, alors que je n'étais pas sûr que quiconque l'entendrait...

Depuis, je hais mon frère et j'ai peur du noir. D'autant qu'il m'a fallut des années avant d'accepter de regarder un pokémon ! Cet épisode a été traumatique pour moi, et je m'en remet tout juste. Pour pallier à ça, mes parents m'ont envoyé à cette académie pokémon... Cool ? En plus, je suis sûr que c'est parce que mes parents avaient pitié de moi.

Quand je suis arrivé, déjà, ça a bien commencé. Le collectionneur m'a filé un pokémon, un sonistrelle. Je n'ai pas cherché à sympathiser avec lui. Je le laisse virevolter hors de sa pokéball, mais il a pas intérêt de se poser sur mon épaule ou il retourne dans la balle.