C’est un jeune homme plutôt polyvalent, ou disons ambiguë. Par-là, nous voulons dire qu’il est probablement impossible de le caser dans une autre case que la sienne. Une case unique en son genre, parce qu’il est très probablement le seul être comme lui-même. Son caractère est difficile à décrire pour un inconnu lors d’une première rencontre, mais il en a bel et bien un. Seulement, il n’est juste pas… commun. Son air nonchalant permanent témoigne sûrement d’une flemmardise indomptée ou très probablement d’heures de sommeils à jamais perdues. L’on pourrait très facilement croire qu’il est fainéant vu à la vitesse à laquelle il se déplace, et surtout à la taille de ses cernes creusées, mais pas vraiment. Il utilise souvent l’expression suivante : “J’avance lentement parce que je multiplie le temps par deux.” En réalité, il est atteint d’une dépression qui est la raison principale de son manque de joie de vivre. Et d’énergie vitale. Ça peut le rendre grincheux et froid, mais surtout vide -quand il est seul- lorsqu’il n’est pas totalement blasé ou qu’il ne fait pas la gueule. Ça ne veut pas dire que le jeune homme ne sait pas sourire, au contraire. Seulement, lorsqu'il, sourit, c’est qu’il est d’humeur joueur. Et cette humeur n’est amusante que pour lui. Au fond, il y a un profond ennui rendant ses journées et surtout ses soirées interminables. Ses nuits sont blanches, ses idées noires. Mais il n’a pas toujours été ainsi. Pour résumer, Kashi possède un caractère certain, presque joyeux et joueur, dissimulé derrière une façade blasée qui ne transpire ni la joie, ni l’intérêt, enterré de force par sa maladie. Et ce ne sera sûrement pas votre existence qui changera la manière dont il perçoit la sienne. En tout cas, c’est ce qu’il se dit, non pas à tort, car personne n’a vraiment essayé.  

Outre cet air bien sympathique et chaleureux, envers la plupart des personnes qu’il rencontre tout du moins, ce jeune homme possède bien évidemment aussi des qualités. L’une d’entre elles étant sa débrouillardise hors norme. Il pourrait vous créer un hélicoptère avec un cure-dent et du fil dentaire. C’est une exagération, bien entendu, mais il est très débrouillard de ses mains, et est expert concernant tout art en relation avec le feu. Une autre qualité notable serait sa fidélité ainsi que sa loyauté, que ce soit envers les quelques personnes à qui il tient vraiment ou encore et plus probablement ses petits frères. Ils sont sa famille, et y toucher sans son consentement reviendrait à invoquer sa colère. D’ailleurs, s’il y a bien quelque chose qui puisse être qualifié de défectueux dans sa personnalité, c’est bien sa gestion de la colère, outre son concept de la fierté... originale. Bien sûr, il a l’air inoffensif tout autant au plan physique que mental, mais il est surtout fragile. Lui, personnellement, considère cette fragilité comme étant un défaut car elle lui amène beaucoup de soucis, et est liée à ses problèmes de sociabilisation. Un autre point sur lequel il aurait probablement besoin de travailler serait ses compétences sociales entre échanges humains. Ce n’est pas qu’il n’a pas de connaissances, au contraire : il se trouve qu’il possède même son petit réseau à lui. Mais le fait est qu’une conversation sur trois avec Kashi se finit rarement en accolade amicale. Disons simplement qu’il s’entend mieux avec les Pokémons.

Les choses qu’il aime et qu’il déteste sont bien variés, comme pour tout êtres humains, mais il faut savoir que s’il faudrait faire une liste assez représentative du personnage, disons seulement qu'il entretient une relation spéciale avec les Pokémons de type Feu. Et en voyant connaissant son histoire, on comprend très vite pourquoi. Les activités manuelles, il adore ça. La créativité est vraiment quelque chose qui lui permet de continuer toujours plus loin, toujours plus fort. Et sans oublier le chocolat, son péché le plus mignon. Bien évidemment, les choses qu’il déteste sont ces personnes qui jugent au premier regard. Ces personnes visiblement sans la capacité de raisonner correctement avec l’intelligence qui leur a été accordée. Ces personnes qui finissent par tuer se rendre compte de la valeur de chaque vie. Ironiquement, durant quelques soirs, Kashi finit par faire partie de ces gens.

Pour lui, la vie après la mort n’est qu’une illusion ainsi qu’un mensonge que l’homme désespérément cherche et espère à croire pour son propre confort et se bercer dans des rêves inatteignables. Une piètre excuse, vraiment, pour ne pas donner tout ce que l’on peut et plus encore pour réellement toucher, et même atteindre totalement nos rêves. Il ne faut reculer devant rien pour obtenir ce que l’on veut dans la vie, car nous ne sommes mieux servis que par nous-même.  

Kashi peut bel et bien avoir l’air d’un jeune bien trop grincheux, mais il n’est pas méchant. Loin de là. Lui aussi, veut rire et s’éclater avec des potes, des amis, et même des ennemis. Vivre une vie bien normale, bien banale, de jeunes. Mais les gens ont peurs malgré eux, même lui parfois s’effraie tout seul.

 
Mesurant aux alentours d’un mètre soixante-quinze sans ses chaussures, Kashi ne possède pas une corpulence bien robuste. Cependant, avec ses chaussures ayant un talon assez modeste de cinq centimètres, il peut enfin atteindre le mètre quatre-vingt, pour la satisfaction de son égo. Une couleur de peau légèrement bronzée, accompagnée d'une marque foncée étant à l’oreille droite. Ses cheveux n’ont pas besoin d’être coiffés, étants déjà bien trop sauvages au naturel. Ébouriffés, et moyennement court, quelques mèches légères lui tombent sur le devant du visage. Il porte généralement une tenue plutôt simple, quoiqu'à la limite du gothique par moments. Pas très extravagant dans ses tenues de toute manière, il se contente d'un jean noir, d'un t-shirt jaune-orange en accord avec ses yeux d'un ambre perçant, ainsi que d'une veste en jean noir plutôt usée par-dessus son haut. Il porte également une ceinture, à laquelle seront attachés les PokéBalls que lui seront offerts par le Collectionneur. Outre sa tenue vestimentaire bien banale, il lui arrive également de porter des sweatshirts, avec de simples shorts et de se promener en claquettes chaussettes lorsqu’il se laisse totalement aller.  

Au niveau de ses accessoires, Kashi porte quelques bracelets, datant de l'époque où il vivait encore chez sa famille, très jeune. Très simples, un rouge, en cuir tressé; une montre simple et un dernier bracelet noir, également en cuir, possédant un petit symbole gravé sur un morceau de métal intégré sur le bracelet. Le jeune garçon porte également des boucles d'oreilles. Celle de droite est un simple petit diamant, et celle de gauche est une petite pendante en croix.  Tout ces accessoires sont des cadeaux de la part de ses anciens camarades... sauf un, qui est volé.

Pour ce qui est des marques corporelles, vous ne risquez pas de les voir, surtout parce qu'il ne retire pas souvent sa veste, mais des cicatrices de scarifications passées pourront être vus sur son bras gauche. Aussi, quatre petites cicatrices se trouvent sur le dos de sa main droite, cicatrices qu'il ne prend pas la peine de cacher car elles n'ont pas la même importance à ses ceux que les précédentes. Sinon, de façon bien plus discrète, si l'on s'approche bien on pourra voir quelques autres petites cicatrices au niveau de son cou et de son visage. Peut-être le résultat d'un combat qui a mal tourné. Kashi possède également une tâche de naissance. Situé au niveau de son oreille droite, elle n'est pas très grande mais enveloppe la moitié inférieure de son oreille et une bonne partie de la zone derrière celle-ci. Bien sûr, il a aussi ses autres péchés mignons… lui, son point faible, ce sont les chaussettes. Malheureusement (ou heureusement, à vous de voir), son jean, couplé à ses chaussures, vous cacheront les merveilles que sont ses chaussettes.

La nuit s’était installée depuis bien des heures sur l’archipel d’Alola, et un cri se fit entendre sur l’île d’Ula-Ula. Un enfant aux cheveux d’une noirceur inexplicable, déjà à la naissance, enroulé dans une douce et propre serviette se tenait dans les bras de sa mère. Ses pleurs étaient accompagnés par des chuchotements maternels, qui le berçait tendrement pour calmer ses pleurs. Kashi Maadsen, que cette femme décida de l’appeler. Nous sommes le 21 octobre 2005, et l’ambiance automnale dominait les rues ambrées de l’île.  



«  - C’était quoi, cette fois ? »

Un enfant d’une dizaine d’années à tout casser était installé sur un plan de travail, assis, alors qu’une personne à l’allure plus âgée que lui s’occupait de bander les quelques blessures que s’était procuré le jeune casse-cou. L’enfant arborait une chevelure fine et dense, d’une couleur profondément noire et mettaient en valeur ses yeux ambrés tels les pavés jonchant les forêts d’automne. Sauf qu'à cet instant, il y avait un grand contraste avec le sang séché au coin de ses lèvres et sous ses narines et la lueur de ses pupilles. Son joli débardeur anciennement blanc avait tourné au rouge brique, sali par la terre, et l’une des attaches de ses tongs avait disparu. Le plus vieux des deux portait un survêtement un peu plus reconnaissable, surtout de la part des habitants de l’archipel d'Alola, un mélange de gris et de blanc pour surligner leurs logos si caractéristiques : un crâne. Son visage caché par un masque assorti à la couleur de ses vêtements, et ses cheveux saphir tombants légèrement devant ses yeux noirs, ce jeune faisait clairement partie de la fameuse organisation criminelle locale d'Ula-Ula.

Un membre de la Team Skull.  

C’était une après-midi comme une autre sous ce toit, et les blessures du jeune n’avaient rien de bien alarmants. Cela faisait bien sept fois en un mois qu’il s’était pris dans une bagarre avec d’autres enfants, généralement provoqués par ce-dernier. Toutes les fois où il revenait couvert de terre et de sang, ses responsables n’avaient plus la force de faire quoi que ce soit d’autre que de soupirer et de le panser comme ils le pouvaient. C’était un peu comme le petit frère de la bande, étant le plus jeune de la famille. Cette bande de malfrats pas très appréciés par les habitants de l'île n'étaient pas vraiment de réels criminels, c'est peut-être bien pour ça que ce gosse éduqué par une poignée de pseudo hors-la-loi n'a pas tourné en un dangereux criminel assoiffé de sang. Et pourtant, ça ne l'a pas empêché d'être un bagarreur hors pair.

«  - Ils n'arrêtaient pas de mal parler de vous, alors je leurs ai cassé la mâchoi- Aie ! »

Un petit cri de douleur s'échappa des lèvres de l'enfant qui était maintenant bien saucissonné comme il le fallait, et toutes ses égratignures étaient maintenant bandées. Le garçon aux yeux ardents semblait toujours être en colère, même si cette dernière était déjà bien apaisée depuis quelques minutes. La réponse du jeune fit d'ailleurs pouffer de rire son soignant, qui était pourtant habitué à ce genre de situations. Toujours la même rengaine: quelqu'un venait chercher des noises au petit, le voyant seul, pensant qu'il serait une cible facile de part également de sa posture légèrement frêle, ils finissaient souvent par un règlement de compte où les deux partis débouchaient dans des blessures plus ou moins graves. Kashi, descendant du plan de travail sur lequel il était installé pour faciliter ses soins, se tourne vers le plus grand des deux et lui fait un sourire un peu joueur avant de sortir de leurs petites planques. Il avait encore bien à faire, et ce n'était pas en restant ici à bouillonner de colère qu'il allait aboutir à quoi que ce soit. Qu'est-ce qu'il avait en tête? Finir ce qu'il avait commencé, bien entendu.



Dans une ambiance qui pèse, à l'intérieur d'une chambre à peine éclairée par la lune qui venait seulement de pointer le bout de son nez, des bruits sourds allant jusque dans le couloir se firent entendre. Kashi, assit au sol dans un désordre pas possible, était une nouvelle fois égratigné. Il venait de se laisser tomber sur le sol, les avant-bras posés sur ses genoux, la tête tombante vers le sol. Un soupir agacé s’échappe des lèvres du jeune homme, venant accompagner le silence de la nuit. Ses plaies séchées ne lui faisaient plus mal, il rentrait d’une nouvelle confrontation, et celle-ci n’était pas aussi bénigne que d’habitude. Il avait bien failli y avoir des morts, cette nuit. Son souffle venait seulement de se calmer, au même moment où il s’était laissé tomber. Passant une dernière fois sa main dans sa chevelure ébène, il fixe le sol avec des pensées pleins l’esprit. Des mauvaises pensées, qui le hantent depuis quelques heures déjà. Il ne pouvait plus rester ici, pour sa sécurité mais aussi celle de sa famille. Le petit frère s’était plongé dans un pétrin que personne ne pourrait lui tendre la main, en vue de la profondeur de ses actes. Il fallait partir.

Ses yeux de feu brillaient dans la pénombre alors qu’il s’était emparé de son sac à dos, fourrant dedans le stricte nécessaire, à savoir quelques habits de rechange, toutes ses économies, une gourde d’eau, ainsi que la lettre d'inscription qu'il avait reçu pour son anniversaire. C'était une inscription pour une école dont il avait vaguement entendu parler, situé sur une île assez isolée, où il pourrait éventuellement se réfugier et se faire un nouveau nom, une nouvelle histoire. Ici, il avait trop d’attachements, trop d’obstacles. Le jeune avait beau apprécier sa famille, leur domaine, la pluie incessante qui tombait sans arrêt sur leur toit, il ne pouvait plus rester ici. Oui, la Team Skull était sa famille, mais son tempérament était allé bien trop loin cette nuit.

Après tout, il avait bien failli tuer quelqu’un ce soir.  

Le visage toujours un peu amoché, une arcade bien ouverte et du sang séché sous son nez, Kashi saute par la fenêtre vêtue de sa veste en jean offert par son frère. Ce soir, il allait déserter les lieux, et ses pas rythmés par les innombrables gouttes fracassées sur le goudron humide lui permirent de s’enfuir avant le lever du soleil qui semblait dormir depuis des jours.  



«  - Le bateau en direction d’Adala va bientôt lever l’ancre. Que tous les passagers se préparent pour l’embarquement. »

Il avait une petite foule qui attendait le début de la “croisière”, et parmi eux se trouvait des jeunes, dont un d’environ quinze ans, qui étaient tous prêts pour cette nouvelle aventure qui les attendait. Discret, Kashi attendait son tour avec une légère boule au ventre. Ce qu’il ne savait pas encore, c’est qu’il allait faire des rencontres intéressantes à bord de ce navire, mais surtout qu’il allait découvrir pour la première fois son mal de mer qui le rendra non-opérationnel pendant un bon moment.

Mais tout ça, ce sera une histoire pour une prochaine fois...



Des marches, des marches, et encore des marches. Cela faisait une bonne quinzaine de secondes que le nouveau venu descendait ces marches, supposées le mener jusqu’à la cachette du fameux Collectionneur. Dès son arrivé ainsi que son inscription, on lui avait demandé d’aller chercher son premier Pokémon qui allait l’accompagner dans toute sa scolarité. D’ailleurs, l’idée même d’être dans cet établissement était déconcertante pour lui. Etudier? Mais quelle idée. Il n’avait encore jamais posé pied dans une école auparavant, et le voilà élève dans une île qu’il n’a jamais visité où il devra se reconstruire de rien. Il n’avait jamais combattu avec un Pokémon avant, il savait très bien se débrouiller seul...

Perdu dans ses pensées, bercé par ses pas raisonnant dans les couloirs vides et à peine éclairées, il arrive devant une porte qui signe la fin de sa petite mésaventure, au bunker de cet homme mystère. Il entre après un semblant d’hésitation, pour avoir devant lui une panoplie de PokéBalls qui entouraient un unique individu assis, comme s’il attendait quelqu’un. Ça devait être lui, Le Collectionneur. Son sourire aux lèvres, il ne laissa pas le temps au jeune devant lui de prendre ses marques qu’il bondit de sa chaise pour aller fouiller dans son inventaire extraordinaire, prenant quelques balles dans ses mains, avant de les reposer l’air pas convaincu. De son côté, Kashi, passait une main dans ses cheveux, déconcerté. On pourrait dire qu’il s’était fait prendre par surprise, mais il s’approche lentement de l’énergumène qui finit d’ailleurs par descendre spectaculairement de son échelle avant d’approcher l’heureux élu de l’étudiant encore un peu perdu.

Kashi, hochant légèrement la tête sur le côté, finit par se saisir de cette balle. Il enclenche le mécanisme, naturellement, et jaillit de cette minuscule boule dans une danse lumineuse un Flamiaou qui semble être chromatique. Un sourire, enfin un, s’affiche sur les lèvres du nouveau dresseur, en voyant la beauté de ce Pokémon. Ses couleurs automnales s’accordaient parfaitement aux yeux brûlants de son maître. Il était magnifique, et on dirait bien que le Flamiaou appréciait d’office son dresseur à la chevelure ébène.  

Peut-être qu’avoir un peu de compagnie, ce n’était pas si mauvais, au final...