Bouddha bilboqueta.
Comme une vielle chaussette sale dans un lave linge, retourné dans tous les sens, frappé par la chaleur du geyser. Il crut un instant percevoir ses propres jambes se tordent sous l'impact et perdre leur emprise sur sa monture : mais ce n'était que les ailes de cette dernière qui frôlaient ses membres ; tentant tant bien que mal de résister au crachat de mère Nature. Un vent frais entoura soudainement l'alolien et le Tropius, soulageant la peine de la chaleur ambiante écrasant les brulures dûes au geyser.
Tornade. Car il fallait bien invoquer les forces d'Éos pour contre celles de la nature elle-même, car il fallait bien inverser la rotation infinie et cinétique de leur carcasse.
Du sol : on ne pouvait percevoir qu'un point vert qui se débattait au milieu de vents hurlants ; en son coeur néanmoins c'était une bataille de mouvements contraires et se fut seulement au bout de quelques-minutes de ballottements que le bras de fer prit fin, le Tropius stabilisant enfin son vol, redescendant doucement vers la terre brulée.
Atterrissage peu commun pour peu qu'on connaissait à peine l'extravagance affichée de Millepieds : lourd, difficile. Et Bouddha ne réfléchit que peu, lorsqu'il sauta à pied joint contre la terre et traita les brulures de son pokémon - ignorant sans peine les cloques qui se formait sur sa propre peau. De ses grosses mains de bucheron, il attrapa l'anti brûlure qui ne quittait jamais sa trousse de secours et l'appliqua avec toute la tendresse du monde sur les brulures de son pokémon.
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Argh. Ça ne suffira pas gémit t'il face à l'ampleur des brulures qui parsemaient le corps de son dinosaure volant.
Évidemment, le type plante se révélait extrêmement vulnérable face au brûlure du geyser. Et la culpabilité d'avoir fauté, serra le coeur de Bouddha : quel débile il avait fait de s'envoler sur son tropius, quel débile il avait fait de même venir à la SC, alors qu'il la détestait profondément. Il ne pouvait se blâmer que lui même.
Dans un geste de peu d'espoir, l'Alolien appela son Tropius dans sa pokéball - chose impensable, il y a quelques-mois : il avait depuis étudié les pokéballs et leurs bienfaits ; et c'est avec cette leçon en tête qu'il s'adressa à la ball luisante sous le soleil ardent.
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Courage, mon pote. Le sytéme de conservation biométrique va stabiliser ton état le temps qu'on retourne au point de départ. C'était donc le plan. Courir au point de départ, soigner Millepieds et rentrer à PC. Simple comme bonjour, il suffisait de... Courir... Sous cette chaleur... Avec le poids propre à son corps... Aucun soucis. Sa carcasse ne s'embarrassa pas de pensées qui l'aurait ralenti et l'alolien se mit à courir de toutes ses forces, chassant de la pointe de ses baskets les cailloux rendus pruneaux asséchés par l'aridité. La peine. La transpiration. Le souffle. La chaleur. Qu'importe au fond, si c'était le prix à payer pour soigner son ami, il suffisait d'ignorer la chaleur et... Cet aboiement ?
Il était sorti comme ça de nulle part, une ombre qui suivait avec avidité la course de Bouddha. Un énorme doggo des enfers, aboyant à sa guise comme si la course désespérée de notre alolien n'était qu'un jeu pour lui.
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Tu veux quoi ? lui hurla Bouddha sans ralentir sa course.
Point de réponse que ces aboiements intempestifs, et de cette queue minuscule, presque moignon qui s'agitait. Le malosse amusé par la lourdeur du corps humain le dépassa aisément. Lui tournant même autour, le rendant ridicule dans son désespoir. Bouddha cracha :
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Ce n'est pas le moment ! Je ne veux pas jouer avec toi ! Mais c'était comme si le Malosse n'avait cure des envies de l'humain : lui voyait simplement une distraction bienvenue de ses jours borgnes sur ce rocher ardent. Un humain courait à s'en épuiser, voilà qui était amusant.
La course de ce Bouddha malheureux et de ce chien bienheureux dura bien encore bien vingt minutes ; et notre héros arriva fnalement au point de départ. Épuisé. Cloqué. Suant. Il n'eut fallut longtemps pour que Melty Potts, un peu prés dans le même état carabine vers lui, les mains pleins d'anti-brulures et de longs bandages.
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Bouddha, tu t'es fait mal ? s'enquit t'elle
Bouddha lui raconte alors toute l'histoire qui bien que courte mit un certain temps à arriver à terme, tant elle était entrecoupée d'expirations épuisées. Il termina en tendant la pokéball de Millepieds qui n'avait pas quitté sa main de toute la course. Si bien qu'elle s'en échappa au dernier moment, glissant sous la sueur et rebondissant au sol. Melty comme Bouddha se précipitèrent pour la ramasser et...
Ce fichu Malosse.
Il venait littéralement de mettre la pokéball dans sa gueule et regardait les deux humains, un air de défi sur le visage. Les yeux brillants, la queue amusée.
S'ensuivit une scène des plus burlesque : Bouddha et Melty se mirent à courir après le malosse qui n'en démordait pas, littéralement. Et ce fut seulement au bout de plusieurs minutes alors que les deux s'écroulaient au sol, que le Malosse consentit à lâcher la pokéball sur le torse d'un Bouddha essoufflée. Bouddha la saisit s'en vraiment comprendre, ignorant le mélange de sueur et de salive qui la rendait étonnamment collante. Pas autant que le Malosse qui s'était allongé au coté de l'Alolien, non sans avoir léché avidement la figure essoufflée.
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Oh on dirait que quelqu'un s'est fait un ami aujourd'hui gloussa Melty aprés avori craché ses poumons.
Bouddha haussa un sourcil, il jeta un coup d'oeil à cet agaçant doggo.
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Vraiment ? demanda t'il
Le chien aboya, comme pour confirmer son affection pour ce géant amusant. Et Bouddha se mit à sourir malgré la peine, malgré la fatigue et la chaleur, malgré son inquiétude pour Millepieds. Les deux pokéballs qui trainaient depuis un temps indéfini dans son sac lui pesèrent soudainement très lourd, sur le dos et sur la conscience. Une terrible idée lui traversa l'esprit - et pour cela il s'en voulut. Arracher un être à sa terre d'origine, voilà qui contredisait tous ses principes. Pourtant...
Pendant un instant, le regard noisette de notre héros se perdit dans le paysage. Désertique. Rocaillaux. Inhospitalier. Il se tourna vers le Malosse et lui flatta le crâne.
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Tu te plais ici ? lui demanda Bouddha comme pour soulager sa propre conscience.
Un autre aboiement : moins léger, plus lourd de sens. Et le crâne du chien vint se poser sur l'épaule abaissée de Bouddha. Ce dernier se mit à sourire. Il bougea son gros corps, se mettant en tailleurs et flattant de plus belle le Malosse qui remua la queue, comme pour marquer sa joie.
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Tu dois comprendre que je ne fais pas ça, normalement... C'est dur pour moi. Mais si c'est ce que tu veux. en disant ses mots Bouddha s'était saisi d'une pokéball qui leva bien haut dans le ciel, le malosse aboya. Le bras de Bouddha s'abaissa avant de s'envoler, lançant la pokéball au loin.
Va chercher ! Il y eut un aboiement, puis les pattes du Malosse se dépliérent et se mirent à galoper vers la trajectoire dessinée par la ball. Arrivé à proximité il bondit, et attrapa la ball dans sa gueule... Avant de disparaitre dans un éclat de lumière.
HRP Possède
2 pokéballs Lancer de pokéball !