Il faut se méfier ou anticiper ce qui pourrait survenir Andrew Stansfield / Lyra Scarlet L'eau jusqu'aux chevilles et les mains dans les poches, Andrew laissait traîner rêveusement son regard sur les mille lacs de l'horizon vaporeuse. Iris sentait bien que quelque chose n'allait pas, et navrée, son instinct lui intimait la conviction qu'elle ne pourrait rien y faire. Le visage baigné de mélancolie, son dresseur réfléchissait à des choses douloureuses, qui semblaient prendre racine profondément dans son cœur, cœur qu'il pensait aussi sec qu'un désert. Oh, elle savait qu'il battait doucement sous la chape de plomb qu'il avait délibérément posé. Elle savait, oui, elle savait, qu'il suffisait d'un petit quelque chose pour l'éveiller. Aujourd'hui son cœur se libérait dans les eaux du lac. Il avait accepté de comprendre ses sentiments, de les laisser se répandre dans sa tête. Il cassait la chaîne qui les avait ceinturés si longtemps. Comment.... comment commencer? Tant de choses s'étaient produites depuis seulement quelques semaines! Drew se croyait inatteignable! Étoile, ceux qui tendaient la main pour le saisir abandonnaient, dépités de le voir les narguer du haut du ciel. Ils les faisaient fuir, et telle était sa volonté. C'est son cœur qui lui dictait ce choix: "éloigne les de toi, ils ne t'apporteront que malheur". Il se souvenait de ne pas l'avoir écouté, ce conseil tyrannique, il se souvenait de s'en être mordu les doigts. Un jour, il avait du le ramasser en mille morceaux. Il ne voulait plus revivre ça. Comme le cœur était fatigué, la raison prit le dessus: "l'autre n'est qu'une nuisance, chasse le de tes pensées". Et il avait obéi, durant des années. La cruauté était devenue son apanage, et sa langue son arme. Un quotidien pavé de pierres noires. Alors pourquoi tout se déliait aujourd'hui? Un caillou s'était infiltré dans la machine de ses émotions, brisant la coquille dont il s'était paré, lambeaux par lambeaux. Il se sentait vulnérable comme un nouveau né. Pour la première fois de sa vie, Andrew Stansfield doutait de faire les bons choix. Des amis? Il n'en avait jamais eu, à croire selon ses dires que la vie se traversait en solitaire. Logan, Matsuo, Max... c'était quoi alors? Des connaissances? Il pensait à eux souvent, se demandant ce qu'ils faisaient à tel moment, imaginant comment ils auraient réagi quand quelque chose le surprenait. Dans un sourire, il se rappelait d'eux, de leurs visages... Qu'était-ce? Un sentiment confus montait en lui, une vague de bien-être à l'idée qu'ils n'étaient pas loin, qu'il menait leurs vies de leurs côtés. Était-ce ça, l'amitié? Il tordait la question dans tous les sens, se torturant l'esprit pour trouver une réponse convenable... Il ne la trouvait pas. Il frissonnait. Drew était tout entier dans son songe. Toujours un air détaché, toujours loin de tout, Andrew. Touché, jamais. Amusé, et lassé. Impuissant, il sentait en lui un bouillonnement qui remontait de loin, prêt à se déverser. Il avait envie de crier, de crier sa peur, de crier ses craintes, de crier son incompréhension. De chasser les ombres qui le tourmentaient d'un revers de la main... vrrrRRRRRRRRRrrrrrrr... Un éclair d'émeraude zèbre le ciel. - Huh? Un Vibraninf rasait le ciel de ses ailes légères, suivi par beaucoup d'autres. En quelques secondes les nuages disparurent sous le ballet furieux de ces créatures. Drew, sorti de ses cauchemars, regardait le spectacle avec fascination. - Ladd me racontait petit, que les Vibraninfs étaient les Djinns d'un pays lointain, rayé depuis longtemps de la mémoire des hommes. Ils redonnaient la foi à ceux qui avaient perdu leur chemin, du moins aux téméraires qui arrivaient à les suivre... Les yeux brillants, le jeune homme se tourna vers la petite Kraknoix restée sur la berge. - Et c'est ce qu'on va faire... Plus de douleur Iris, plus de pensées tristes... Talonnons-les! Dodelinant de la tête, son starter approuva avec ferveur. Elle le retrouvait enfin, lui, le garçon sauvage et fort, prêt à mordre le monde comme un fruit offert! Il avait quitté le royaume des morts pour celui des vivants, foulant le sable chaud du désert. Rechaussé, le sac sur l'épaule, Drew courrait de toutes ses forces à la poursuite du nuage d'émeraude, à en perdre haleine. Ses cheveux léonins flottaient au vent, indomptable, lançant dans le petit jour des éclats de feu. Sous ses pas le sable voletait en nuées d'or. Plus rien pour les arrêter, les entraver, plus rien... plus... - Freine, freiiiiiiiiiiine ! Ils l'avaient échappée belle. Un pas de plus, et ils finissaient trempés dans le lac en contrebas. Iris, paniquée, se cachait derrière Drew, dont les tempes battaient furieusement. Plus jamais ça, plus... jamais. Ils décidèrent d'un commun accord d'être un peu plus prudents dorénavant. Histoire d'éviter d'autres déboires. Boire. Le jeune homme avait la gorge en feu à force d'avoir couru comme un Sapereau! Il jeta un regard intéressé vers l'eau dans laquelle ils avaient faille barboté -de force- avant de constater sa couleur fangeuse plus que repoussante. Dégoûté, il s'éloignèrent en quête d'un autre lac. Il en trouva un plus loin mais cette fois à couper le souffle. Ses eaux bleues s'étendaient encore à l'horizon, grouillantes de vie. Drew avait même repéré un petit Grenousse complètement excité... par sa présence? En plissant des yeux, le garçon distingua d'autres Pokémons et même.. un œuf... Ce n'était pas normal. Ils devaient appartenir à un dresseur, qu'il ne voyait d'ailleurs pas. Mauvais signe, ça, il ferait mieux d'aller voir, juste au cas ou. Une serviette, des affaires abandonnées, et aucune trace de dresseur. De plus en plus étrange... Drew tentait de démystifier le mystère qui se posait à lui, faisant fi des menaces du Grenousse, qui n'appréciait visiblement pas sa présence sur les lieux. - Iris, peux-tu lui demander ce qu'ils font là, tous seuls? La Kraknoix acquiesça, pleine de bonne volonté. - Krak, Kraaa? Et la petite grenouille de lui répondre avec de grands gestes. - Kraaa, Krak, Kraaaaaak, Kraaaa ! - Elle se baigne dans le lac? Mais il n'y a personne dans le... L'agacement dans sa voix disparut, au moment ou tournant la tête en direction de l'eau, son regard... rencontra le sien. Deux yeux bruns magnifiques, une peau claire comme de la neige, et des cheveux noirs pareils à des rubans de soie, ondulaient doucement. Une fille. Une fille qui se baigne. Et qui n'est pas en maillot de bain. Mais en sous-vêtements. La gêne. Il la regardait les mains dans les poches d'un air incrédule, ne captant pas encore tout à fait ce qui était en train de se produire. Après quelques secondes d'absence, le cerveau remonta enfin l'information... Rouge comme un Braisillon, Andrew fit volte-face, tentant de cacher la gêne fulgurante qui le traversait de part en part: - Désolé, je n'ai rien vu ! Je ne savais pas.. qu'il y avait quelqu'un qui... qui se baignait.. Je... Je ne t'avais vraiment pas vue... |
Il faut se méfier ou anticiper ce qui pourrait survenir Andrew Stansfield / Lyra Scarlet Un fil le retient, un fil invisible. Ses muscles gorgés de sang, son cœur battant à rompre, tout le corps enfin, est prêt à s'échapper dans les confins du désert. Un seul pas, et le mécanisme serait enclenché. Un seul pas, bon dieu! Toute sa force se ploie à lui permettre une échappatoire ! Et il reste fixé, les pieds rivés au sol, plus solidement enfoncés que la racine vigoureuse d'un chêne. Le fil, le fil... si ténu qu'il ne le remarquerait même pas. Mais il est bien là pourtant, il l'englue à ce lac, à... cette fille. Le fil. Il l'a laissé s'entortiller à lui comme une toile d'araignée. Il est fichu maintenant. Se débattre ne sert à rien. C'est sa faute. Il n'a pas suivi son cœur: "Regarde ce que tu as fait Andrew; tu t'es laissé poser ce collier. Tu es attaché comme un fauve en cage maintenant... S'ils te font souffrir désormais, ce sera de ta faute et uniquement de ta faute. Tu t'es laissé capturer, et maintenant ils te tiennent à leur merci.". Il suffoquait. Le collier se serrait là, autour de son cou, affaiblissant ses forces, réduisant à néant ses chances de fuir la vue de ce maudit lac. Mais c'était sa faute! Ils s'étaient approchés de lui, avec leurs sourires et leurs airs doux, ils avaient ignoré le feulement du fauve, ignoré les crocs luisants, prêts à mordre dans le cœur, ignoré la furie qui habitait son regard, et sa haine, comme un râle dans sa gorge... et imperceptiblement, ils se tenaient face à lui. Désarçonné le fauve, on n'avait jamais osé l'approcher d'aussi prêt. Tandis qu'on lui murmurait gentiment à l'oreille, on venait nouer le collier à son cou, un collier qui le reliait désormais à eux. Relier? Asservir! Il était sauvage, il était rétif, et il s'était docilement laissé apprivoiser, croyant qu'il contrôlait la situation. Logan, Matsuo, Max... Un fil pour chacun. Andrew Stansfield avait fini d'être cloué au piquet par le regard de cette fille. Quelque chose en lui attendait sagement qu'elle prononce les mots magiques. Qu'elle le libère enfin de cet état de dépendance artificielle. Un léger battement en lui, lui intimait de croiser encore une fois son regard. Il cherchait à comprendre ce sentiment, cette volonté qui avait jailli souveraine de son cœur. Plus il cherchait, lui semblait-il, et plus la vérité s’éloignait. SUFFIT. Suffit de laisser ces chaines lui entraver le cou. Suffit de supporter douloureusement le poids de ces sentiments confus. SUFFIT ! Les poings serrés jusqu'au sang, les yeux plissés sous le froncement des sourcils, Drew secouait son corps de pulsions nerveuses. Le collier cherchait à cingler sa proie, la proie grinçait des dents et redevenait fauve. A pas de chats, elle était sortie de l'eau. Il le savait, car il avait saisi au creux de ses oreilles le doux clapotis sur la berge. Que faisait-elle? Qu'allait-elle dire? Irrité, il attendait un signe, tandis qu'il se déliait furieusement de ses fils. Elle ne disait rien, il ne captait même pas son souffle. Mais qu'attendait-elle enfin? L'impatience crispait douloureusement ses traits. Mentalement, le fauve déchiquetait rageusement le collier. Sous sa force, les attaches sont prêtes à rompre. Une poussée réduira le tout en morceaux. Qu'elle dise quelque chose, un seul mot, juste, un seul mot. -Eh, pourquoi tu t'excuses? Tu pouvais pas savoir que j'étais là. Des notes glacées voletaient en flocons, voix de givre, tranchante comme une lame. Le collier gisait à terre désormais. -J'aurais p'tet pu faire gaffe et pas me croire toute seule... M'enfin. C'est bon, tu peux te retourner, hein. Il n'aurait plus d'attaches. Il errerait à travers la vie comme bon lui semblerait, sans un foyer ou l'on l'attend, refusant les ordres qu'on croirait bon de lui donner. Drew jouerait de ce petit monde un sourire en coin, prêt à mordre la main qu'on lui tendrait. - C'est un ordre ? Les mains dans les poches, Drew pivote légèrement sur ses talons, silhouette menaçante, avant de plonger un regard sauvage dans le sien. - Ce n'est pas à moi que tu en donnera. Je n'obéis à personne, et surtout pas aux imprudentes comme toi. Une voix charmante qui semblait s'être détachée du reste du monde, une voix tranchante d'ironie. Elle chasserait le doux battement dont son cœur s'était gonflé, lorsqu'il saisissait de nouveau l'envoûtement de ses yeux sombres. |
Il faut se méfier ou anticiper ce qui pourrait survenir Andrew Stansfield / Lyra Scarlet Les regards sont les fenêtres de l’âme, cela, nos ancêtres l’ont compris depuis longtemps, et nous l’ont transmis : une lueur dans nos prunelles capture nos sentiments tout entiers. Cette fille, elle portait dans ces yeux sombres une force puissante, une audace magnifique ; jamais Drew n’avait rencontré une telle résistance, jamais, non, jamais, sa curiosité n’avait été poussée à un tel niveau. Le silence liait ces deux cœurs taciturnes, sans expansion, sans paroles superflues, il parlait pour eux. A quoi bon parler ? A quoi bon s’irriter ? Dans la recherche constante d’une confrontation, l’esprit du jeune homme se crispait, se déchirait en miettes. Là, il ne ressentait plus le besoin de serrer sa mâchoire et de cracher son amertume, car sous le masque de son adversaire, la douceur l’a emporté sur son mépris. Il ne voulait plus résister à ce regard, mordre, encore ? Il était temps de poser les armes. Desserrant les lèvres, Drew l’observait calmement. Il n’attendait pas une réponse, encore moins une conversation. Il voulait juste apprécier ce silence comme une musique divine… Oh le bruit les cernaient à Touga, rampant, insidieux, bruits de foule, chant des oiseaux… Pas une miette de l’espace ne se brisait sous l’écho d’une voix. Sauf à ce moment, confrontation surnaturelle de deux solitudes. -Des ordres? Je n'avais... Pas l'intention de t'en donner. Je suis désolée que tu aies pu le croire... Tu es parano? T'emporter comme ça juste parce que je te dis qu'il t'est possible de te retourner, c'est bien être paranoïaque. Il ne faut pas prendre mal tout ce que je te dis, tu sais... Sa voix cristalline rompit le flot de ses pensées. Lui, paranoïaque ? Oui, il l’était devenu. Toute son enfance, il l’avait passée à craindre les mots comme la peste, et à haïr leurs porteurs. Une remarque en l’air était une menace, une plaisanterie une hache de guerre déterrée. Chaque parole est bue comme un poison. Et la peur qui se loge secrète, dans son cœur. Des souvenirs sombres remontaient à la surface, enfonçant leurs épines dans sa peau. Il souffrait… mais il ne pleurait. Ces petites gouttes ne salissaient plus ses joues depuis longtemps. La tristesse, elle éclatait dans ses yeux : prunelles humides, prunelles éveillées de leur léthargie. Drew retrouvait cet enfant en lui, cette part de lui qu’il avait oublié depuis des années, enfouie dans ses mémoires obscures. Une solitude incommensurable s’abattit sur ses épaules. Seul, il était seul depuis le début. Il avait fallu qu’elle tienne son regard pour s’en souvenir, elle, cette fille débarquée de nulle part. Là où l’avait mené le Vibraninf de sa vie. - Oh on se réveille tête de linotte, tu manques un sacré spectacle ! Mordillant le bas de son pantalon avec insistance, Iris venait de capter l’attention de Drew. D’un signe de la tête, elle l’invita à regarder du coin des affaires de la fille. L’œuf. L’œuf se craquelait sous le soleil du désert, car l’œuf… allait éclore ! Toute la foule regardait le spectacle fascinant, ébahie. L’excitation à son comble avait balayé les craintes et les doutes. On retenait son souffle et on n’attendait qu’une chose : savoir quelle créature en sortirait. Un éclair rouge jaillit de son enveloppe, bondissant, piaillant, ravi de voir le monde pour la première fois. Drew en était sûr maintenant, c’était un Capumain, et d’un pelage exquis ! Il est super mignon… enfin, il est sympathique. Il se retenait de laisser sa tendresse prendre le dessus. Peine perdue. La petite boule avait sauté sur son épaule, lui titillant la joue avec malice. Ooooooh… Un sourire doux sur ses lèvres, le garçon se mit à gratouiller le dessous de son menton. Il savait qu’Iris adorait ça. Lui aussi apparemment, car il se laissa tomber dans ses bras, signifiant son plaisir en une mimique béate. - Ahah je crois que je viens de trouver le bouton off ! Un vrai papa poule mon Drew, pensait Iris en souriant. |
Il faut se méfier ou anticiper ce qui pourrait survenir Andrew Stansfield / Lyra Scarlet Lupin était caché dans les replis de sa veste… Arsène dévalait le trottoir sous l’œil protecteur de Ladd, couché sur le péristyle d’un vieil appartement, comme à son habitude. Souvenirs de quiétude dans une Illumis assoupie, une Illumis que peu de gens connaissent. Ils se l’étaient appropriés, en avaient fait leur terrain de jeu. Les immeubles lézardés devenaient leurs quartiers, les grillages des interdictions désuètes : tout était propice à être bravé, bafoué. Mais il y avait un temps pour tout, et surtout un temps pour la complicité au calme d’une ruelle sans bruit. Là, il redevenait le petit garçon sauvage qu’il avait toujours été, et sa nature se déployait silencieusement, d’une douceur sans artifices. Comme un grand frère, il les aimait tendrement, le sourire aux lèvres. Comme un grand frère, il les portait dans ses bras, les élevant dans les rayons de soleil comme des oiseaux. Mais il y avait un temps pour tout. L'été vint avec son odeur de cuir de valises bouclées, et sa brise annonciatrice de grands départs. Le garçon fit ses adieux, disparaissant comme il était venu. Ce Capumain n'était pas Arsène, ni même Lupin, mais ils les sentaient en lui, dans sa fragilité, dans le frémissement qui l'agitait, le souffle de la vie. Son cœur battait si fort; sa prise, il la raffermit. Pourquoi avait-il dû les quitter ? Pourquoi s'était-il échappé de leur vie comme un voleur ? Il l'avait ravalée, sa fierté de Stansfield, quand il avait déversé un torrent de larmes au moment des adieux. Il ne comptait plus les moments de solitude ou leurs images, effacées, apparaissaient dans un pan de sa mémoire. Qu'avait-il fait ? Il ne pourrait plus les protéger maintenant, au fin fond de ce désert aride... Pourquoi, pourquoi déjà ? Il y avait toujours trop de questions et pas assez de réponses. Savais-tu, toi, Teigne ? Pouvais-tu l'aider ? Oui, tu l'aidais déjà, car tu étais dans ses bras la clé pour laisser le mot s'enfuir du bout de sa langue : c'était simple pourtant... Il voulait protéger cette étincelle de vie qui couve en chacun de nous. Trop longtemps, il avait vu des êtres en errance pour qui chaque jour était une lutte, dans cette grande rue infernale ou ils avaient été abandonnés. Des hommes, toujours des hommes pour abandonner, trahir, fuir la réalité de leurs actes. La preuve de leur culpabilité ? Elle se taisait, laissée sur le bord d'une autoroute, attachée un poteau électrique, cuisant sous la chaleur de l'été. Ce n'était pas juste... non... il fallait que lui, du haut de ses quinze ans, équilibre la balance aveugle du monde. S'il n'y avait personne pour les défendre, il serait là. Et il n'aurait pas de remords. - Je te le reprends. Elle se penchait les bras tendus vers son Capumain, radieuse de douceur. Cela vous couvre comme un voile, la douceur, et votre corps à chaque pas fait bercer cette étoffe aérienne tout autour de vous, frôlant l'autre dans un bruissement soyeux... On ne peut que la sentir, et l'admirer, comme sa porteuse. Jolie avec ses longs rubans de cheveux sombres et ses yeux perçants. On aurait envie de lui faire confiance. - Oh désolé, je te l'ai un peu monopolisé... Drew déposa le bébé dans les bras de la fille, en prenant bien soin de ne pas le réveiller, car il dormait comme un ange. Bon, trêve de sentimentalisme... Il est temps de retrouver le vrai Drew ! L’exécrable bien entendu... - Bon, je dois filer, on a un programme chargé avec Iris, hem... Les Vibraninfs nous appellent on va dire ! Ah, et... la prochaine fois, veille à avoir un maillot de bain décent ! Ah l'insupportable sourire narquois ! L'horripilant sourire confiant ! La terrible assurance, sa griffe ! Charmante ou pas, froide puis douce, cela reste un humain. Être désagréable avec eux doit rester sa nature, qu'importe les remontrances d'une petite Kraknoix si conciliante. Il est déjà loin, il a fusé comme une étincelle... Drew sait maintenant ce qu'il doit faire. Seul. |
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