Pour Ilea, il y a déjà plusieurs années que l’été ne rime plus tout à fait avec vacances. Pourtant, ce ne sont pas les lieux paradisiaques qui manquent. Des îles très sympas, des bateaux de croisière, bref tout un tas de destination proposé par l’académie qui sur le papier annoncent de bonnes vacances. Mais le travail de la rousse fait que quoi qu’elle fasse, elle travaille un peu tout le temps, et même l’été, leurs destinations n’empêchent pas les étudiants de rencontrer des problèmes en tout genre, d’avoir besoin d’être encadré ou écouté, bref de vivre en résumé.

Pour l’éducatrice, c’est malgré tout l’occasion de découvrir de nouveaux horizons. Le plus clair de ces voyages, elle les a faits avec la Pokemon Community. Lorsqu’elle était plus jeune, tout cela n’était qu’un ridicule orchestre mené par ses parents pour faire bonne image. La rousse se cachait dans un coin, dénotant bien trop avec sa chevelure de feu parmi le blanc immaculé de sa propre famille, et attendait que cela passe pour retrouver un tant soit peu le contrôle. Heureusement, tout cela est une époque révolue.

Cet échange entre les deux académies est également l’occasion de découvrir d’autres méthodes d’enseignement. La jeune femme a déjà eu l’occasion d’échanger avec quelques professeurs encore présents dans les locaux pour mieux comprendre comment l’Académie de Paldea envisage la scolarité des étudiants. Le voyage initiatique y a encore une grande place, contrairement à la Pokemon Community. Mais les enseignements se ressemblent. Des professionnels passionnés, excentriques mais très doués, essaient de transmettre leurs savoirs aux générations de demain.

En parlant d’eux, difficile pour la jeune femme de ne pas jeter un œil plus spécifique aux nouveaux arrivés de l’été. Comme chaque année, l’académie accepte de prendre la promotion de septembre plus tôt, dès le début de l’été, pour les intégrer dès maintenant et les habituer à l’école tout en profitant de très beaux lieux. Seulement, pour s’assurer que tout se passe bien, il faut un peu les garder à l’œil. Surtout lorsqu’ils font de mauvaises rencontres.

Non loin des abords de l’académie, des cris effrayés lui parviennent, la poussant à s’y diriger sans plus attendre. La situation n’est pas bien longue à analyser. Un Passerouge terracristalisé a pris en grippe un groupe de trois élèves, sans défense face à la créature ayant changé de type et gagné en force.

— Reculez, je vais m’en occuper d’accord.

Sans attendre, Ilea libère Essie. La Nymphali n’a pas besoin de quelconque consigne. Très vite, son sang bouillonne et se prépare au combat, animé par cette rage particulière qu’à défaut d’avoir effacé, l’adulte a réussi à canaliser. D’autant plus qu’au vu de ses rubans dressés, Essie sait qu’elle va s’en donner à cœur joie. Le Passerouge a pris le type dragon. Un type difficile à contrer puisque ne possédant que peu de faiblesse, d’autant plus que les types en questions sont difficiles d’accès aux jeunes dresseurs.

En revanche, pour un Nymphali entrainé, c’est un jeu d’enfant. Il faudra tout de même bien quelques longues minutes d’échanges de capacité pour qu’enfin le k.o arrive, et la terracristalisation cesse. Ilea soupire, soulagée que ça n’aille pas plus loin. Mais sans être une experte, elle sait bien que cette transformation n’aurait pas dû durer aussi longtemps. Peut-être faudrait-il qu’elle aille en rendre compte aux professeurs de Paldea, ils sauront certainement l’aiguiller.