A croire que Leon Nahr le fait exprès. En même temps, si jamais Itzan ne lui explique, le référent ne risque pas de deviner le problème. Pourtant, aux yeux du garçon, le malaise est relativement évident. C’est même le professeur qui l’a retrouvé une fois, seul en crise de panique après la démonstration d’Aniline Chowa maitrisant un esprit nocturne. Il ne pourrait pas se souvenir de ça pour réfléchir à deux fois avant de lui affecter toutes ces petites missions en lien avec le Coven ? Surement veut-il qu’il se dépasse, qu’il ne rechigne pas devant l’adversité. Seulement, tout n’est pas aussi simple.

Aujourd’hui, on lui demande d’inspecter le Bosquet Tagué. C’est un lieu relativement apprécié à Paldea, un endroit où les pokemons peuvent exprimer leur fibre artistique. Mais il semblerait que le coven s’en soit donné à un cœur joie et en ait profité pour placer l’un de leurs cercles rituels dont Itzan n’a toujours pas compris le sens. Toujours est-il que ces cercles ne sont pas neutres, aussi bien d’intention qu’en pratique. D’après ce que lui a rapport son référent, le cercle aurait des effets hypnotiques sur les êtres s’en approchant. L’effacer devrait donc suffire.

La stratégie du gitan est simple. S’approcher à vue du fameux cercle, puis demander à Belle d’effacer les inscriptions à la peinture à coup d’Hydrocanon. En espérant qu’en étant assez loin, la Millobelus ne soit pas affectée par l’hypnose se dégageant du dessin. De toute façon, ce n’est pas comme s’il avait d’autres choix.

Heureusement sur place, aucun membre du Coven à l’horizon. Ils ont dû tracer leur cercle et filer pour éviter les affrontements. Ma forêt est dense, alors le temps que quelqu’un trouve l’inscription, les premiers effets ont dû se faire sentir. De son côté, le gitan a sorti de sa pokeball Belle afin qu’elle puisse lui dire à quelle distance elle peut user de ses capacités aquatiques, mais surtout lui communiquer tout malaise éventuel.

Le problème, c’est que ce n’est pas sa Millobelus qui ressent les premiers effets du cercle, mais lui. Un mal de tête commence à progressivement s’installer. C’est insidieux, mais le garçon sait qu’il faut qu’ils s’approchent encore pour que le résultat soit efficace.

Sauf qu’au bout d’un moment, la douleur n’est plus soutenable. Gémissant, Itzan finit par s’accroupir au sol, n’arrivant plus à avancer. Il sert les dents de toutes ses forces pour ne pas exulter davantage, mais son attitude inquiète évidemment Belle. Dans la précipitation, la Millobelus entoure le garçon du bout de sa queue et laisse son corps se charger en énergie avant d’envoyer toute l’eau qu’elle peut sur le cercle. Par chance, la peinture utilisée n’est pas bien résistante et le cercle est bien vite complètement brouillé, en stoppant les effets.

Tout aussi délicatement qu’elle le peut, Belle entoure avec sa queue son jeune dresser avant d’approcher sa tête de lui. Itzan tremblote, signe que même si le mal de tête commence à s’amenuiser, son corps en pâtit encore.

Le gitan refusant de se confier sur ce mal-être qui le gagne à chaque magouille du coven, la Millobelus ne sait plus quoi faire.