Si Itzan croyait que la situation n’était déjà pas à son avantage, c’était sans compter sur les agissements du Coven et de la Section. Par un miracle que personne n’a pour l’heure su expliquer, deux des Fléaux ont été libérés. Ces pokemons si particuliers, mystérieux et propres à la région de Paldea, se retrouvent pour certains dans la nature. Et leurs pouvoirs n’ont absolument rien de rassurant si le gitan a bien entendu les quelques récits qu’en ont fait les locaux plutôt bien informés sur le sujet.

Sans réellement comprendre pourquoi, le bleu a senti le besoin de retourner à ce pilier, celui qui lui a provoqué ces très étranges visions. Il y voyait une sorte de panthère blanche. Des chaines. De la neige. Et beaucoup de souffrances. Le mal de crâne qui suivait chaque contact était des plus intenses, et à sa connaissance personne n’en a fait les frais de cette façon. Mais maintenant que certains des piliers ont été libérés, peut-être que les choses sont différentes.

L’une de ses premières observations, et on l’avait plus ou moins averti, c’est le changement radical d’atmosphère à mesure qu’il s’approche du pilier caché. Tout est plus lourd, plus pesant. Il se sent mis à nu, exactement comme lorsqu’il touchait le pilier. D’ailleurs, Doudou n’a pas tenu longtemps avant de s’endormir dans sa capuche, surement pour se protéger de l’influence mystérieuse du Fléau.

En revanche, s’il y en a une que ça n’a pas l’air de perturber, c’est Nocturna. Bien que le garçon ne sache jamais vraiment trop ce que pense l’esprit nocturne, la Flotte-Mèche se déplace avec une certaine aisance, sans montrer le moindre signe de gênes. Peut-être que l’aura naturelle des Pokemons paradoxes rentre en conflit avec celle des Fléaux, l’empêchant d’en sentir les effets ? En tout cas, la type spectre continue son avancée sans broncher dans la forêt, suivant du coin de l’œil le garçon. Bien malgré lui, Itzan commence à s’habituer à cette présence, en tout cas la journée. Car la nuit, c’est une toute autre histoire.

Enfin, les arbres se dégagent et dévoilent la colonne noire enfoncée dans le sol. L’aura qui n’en dégage n’a pas changée. Toujours aussi lourde. Mais le bleu est décidé à arriver au bout de sa vérification. Avec délicatesse, il approche ses mains du pilier, avant de finalement les poser.

Mais aucune vision ne vient.

Pas de chaine. Pas de neige. Pas de pokemons terrifiés. Pas de haine.

Rien.

Le pokemon qui y était scellé s’est bien échappé.