[Mission spécialisée] Le Mordudor maudit
(Une fois de plus, pour des raisons évidentes d’évidence, ce RP se passe avant les évènements du 22 juillet)
Depuis que l’ancienne directrice du pôle, Catia Craft, a organisé une attaque du campus et a été par la suite remplacée par Percy Yade, professeur d’histoire-géo spécialiste en cartographique, Jeremy est plus serein. Ce changement lui convient parfaitement, il commençait à très sérieusement douter des compétences de celle qui organisait des expériences sans le moindre respect des protocoles et de la rigueur scientifique. Au moins, même si le nouveau directeur n’est pas un grand expert dans le domaine de la recherche, son sérieux est indéniable. C’est quelqu’un d’investi auquel on peut faire confiance.
C’est pour cela que lorsque ce dernier est venu demander à Jeremy de l’aide pour une urgence, il n’y a eu aucune hésitation. Si cette personne à décider de faire une telle demande en plein milieu des vacances dans une autre région, c’est que cela doit important.
Ce qui était effectivement le cas, car, selon ses dires, cela fait des jours que l’une des connaissances du proviseur de l’académie de Paldea souffre d’une malédiction depuis qu’il a ramassé une pièce de Mordudor sur « l’îlot de la Muerte ». Elle lui causerait une malchance dangereuse.
« Une malchance dangereuse ? C’est-à-dire ? »
« Par exemple, depuis ce jour, il a été la cible de cinq attaques Exploforce et aucune d’entre elles n’a échoué. »
« Je vois, c’est un problème de taille en effet. »
Probablement dans l’optique de renforcer les bonnes relations entre les académies de Leiar et de Paldea, Percy Yade a proposé l’aide du pôle scientifique, conscient que la spécialité de Jeremy, c’est l’étude des phénomènes naturels. Il sait qu’il peut compter sur lui pour percer à jour le mystère de cette malédiction, ou au moins comprendre comment ne pas l’aggraver et la faire cesser.
Dans un premier temps, le scientifique a imaginé que le professeur Passro avait subi les effets d’une variante du talent Corps Maudit. Cependant, il s’est rendu assez vite compte que cela ne colle pas : Gromago, l’évolution de Mordudor composée exclusivement de ces pièces, a comme talent « Corps en Or », qui l’immunise contre les capacités de statut. Donc normalement, la pureté de ces pièces protègent contre les effets, ce qui est totalement contraire à Corps Maudit et son éventuelle variante. De plus, dans cette région, le chercheur a déjà vu quelques dresseurs se vanter d’avoir obtenu une pièce de Mordudor et ils ne semblaient pas avoir de problèmes similaires.
Pourtant, la pièce problématique est bien celle d’un Mordudor. Le professeur l’a bien trouvé dans un coffre et, même s’il était en pierre, il avait l’apparence du pokémon. Aussi, la victime affirme que certains détails présents sur la pièce attestent incontestablement de sa véracité.
Il s’est donc finalement rendu à l’évidence : cette pièce de Mordudor de l’îlot de la Muerte est unique en son genre et il est impossible d’expliquer scientifiquement sa malédiction pour le moment. Rien de bien alarmant, ce n’est pas une première. Cela ressemble aux cas de ceux qui attrapent une des queues d’un Feunard : on sait qu’ils se font maudire, mais impossible d’expliquer par quel pouvoir. Idem pour ceux qui confondent la forme de Galar de Corayon avec un caillou et le pousse du pied. La seule chose sûre dans chacun de ces cas, c’est qu’il faut un contact physique avec la source de la malédiction, sans que ça ne soit lié pour autant avec le talent Corps Maudit.
« Gardez cette pièce sur vous. Ne la donnez sous aucun prétexte. En procédant ainsi, vous ne devriez pas propager cette malédiction autour de vous. Ensuite, je pense que vous avez raison, il nous faut essayer de remettre cette pièce dans son coffre. Toutefois, il y a des chances que ce soit le contact avec cette pièce qui vous ait maudit. Il faut donc s’attendre à la possibilité que la replacer soit sans effet, car il serait étrange qu’elle ait sa propre volonté et décide de maudire ceux qui la retirent de son coffre. Ne vous inquiétez pas, j’aurai une autre solution dans ce cas, même si j’aimerai l’éviter. Bien, allons-y. »
Le Lac Asrol n’est pas à la porte à côté. Il serait en temps normal recommandé d’utiliser le service de taxi volant pour y être rapidement, surtout que la situation urge. Néanmoins, cette possibilité a été très vite exclue par le scientifique, qui n’avait pas franchement d’en prendre un alors que son accompagnateur porte la poisse. Il serait dommage que, pour une raison ou une autre, la cabine se détache et se crash au sol. Même se faire transporter par Promy semble risqué. Ils iront donc à pied, en faisant particulièrement attention à tout ce qui les entourent.
À commencer par les escaliers menant à la place centrale de Mesaledo : deux marches sont recouvertes de glace, probablement causée par un combat récent, vu sa consistance. Toute personne qui poserait le pied dessus trébucherait inévitablement. Même si Jeremy sait qu’il y a régulièrement des combats dans ce lieu et que ce genre de choses n’est de ce fait pas inconcevable, il ne put s’empêcher de dire en soupirant :
« Alors ça commence déjà… »
Fort heureusement, ils parvinrent à sortir de la ville et à atteindre la Zone Sud n°3 sans autres encombres. Il faut à présent remonter tout au nord de la région, en traversant l’immense Zone Ouest n°1, une partie du Désert Rôtissable et la Zone Ouest n°2. Pour limiter les risques, mieux vaut commencer par suivre la route qui mène à Sevaro. Ce n’est pas le plus rapide, mais elle est bien dégagée. Même un éventuel éboulement des petites roches avoisinantes devrait pouvoir être surmonté, contrairement à celui d’un des tunnels faisant office de raccourci.
Alors qu’étonnement, tout se passait pour le mieux et que la ville n’était plus qu’à quelques minutes, le chercheur remarqua quelque chose d’étrange. Haut dans le ciel, un pokémon semblait tourné autour de leur position. En regardant mieux, il comprit que c’était un Flambusard, un pokémon que l’on ne croise que rarement à l’état sauvage, surtout dans une zone comme celle-ci. Il n’y a cependant pas de quoi s’inquiéter, car même s’il est capable d’aisément porter une proie de plus de 100 kg, il chasse surtout les autres oiseaux et il a surement dû en repérer un dans le coin.
Personne n’y crois hein. Évidemment qu’après quelques instants, il décide de foncer en pique sur le professeur Passro et l’emporte avant que ce dernier n’ait eu le temps de faire quoi que ce soit.
« Promy ! Vitesse Extrême ! »
Tout comme son dresseur, le Dracolosse est sur ses gardes depuis le début de cette escorte. Il s’exécuta instantanément. Le pokémon Fournaise a beau avoir une rapidité exceptionnelle, il n’a pu éviter la capacité et a été obligé de lâcher sa proie, que le dragon rattrapa.
« Vous avez eu chaud. Rien de casser ? »
Plus de peur que de mal visiblement. Le professeur, qui était déjà poussé à bout par la malédiction, ne se plaignit même pas et se contenta d’acquiescer de la tête avant de reprendre la marche. Le chercheur n’osa pas demander combien d’accident du genre il a subi ces derniers jours. La statistique doit être absurde pour finir par s’habituer comme cela.
Arrivé à Sevaro, ils se dirent qu’une si petite ville avec tous les commerces et habitations répartis autour d’une seule avenue principale devrait être simple a traversé. Et ils avaient raison ! Cela ne leur a un rien de temps. Ils ont juste dû se relever après qu’un de ces ballons olive géant de la célèbre coutume du Roule-Olive leur soit tombé dessus à la suite d’un tir hasardeux.
« Minute, vu notre position et la distance avec le terrain, c’est mathématiquement impossible qu’un simple tir dans cette direction propulse ce ballon sur nous avec autant de force. »
« C’est vrai que c’est étrange. Je vous promets que je n’ai pas voulu vous faire une mauvaise blague. C’est comme si le ballon avait été attiré vers vous. Peut-être le coup d’un pokémon. »
« Cette hypothèse est tout à fait possible effectivement. »
Quelque part, c’est une chance d’avoir eu aussi peu de malchance dans cette ville non ? C’est en tout cas ce que se dit le scientifique pour se rassurer, car ils ont encore bien du chemin à faire.
Il est maintenant temps d’entamer la Zone Ouest n°1. Si le paysage de montagne parsemée de moulin et d’éolienne pourrait en ravir certains, il n’était pas de nature à rassurer Jeremy, qui ne voyait que des obstacles à esquiver par crainte d’un effondrement surprise. Il est au courant que c’est un peu de la paranoïa à ce stade, mais vu leur situation, c’est largement mieux d’avoir une prudence excessive que de tenter le diable et de suivre le chemin normalement.
Pendant la première heure de marche, rien à signaler. Enfin rien de trop extravagant. Disons qu’une pomme larguée par un Lestombaile est tombée sur la tête du professeur et un Baudrive a tenté de voler le sac de Jeremy pendant une pause. C’est donc une heure relativement calme et cela leur a permis d’arriver à la moitié de la zone.
L’autre moitié a été plus mouvementé. Pour commencer, ils ont croisé Niguel le Karatéka en entrainement avec son Riolu. Et là où ce n’est pas spécialement rare de croiser des dresseurs qui s’entraînent dans cette zone, le fait que le pokémon Émanation lance sa meilleure Vive-attaque en direction du maudit est déjà beaucoup plus surprenant. Bon ok, dit comme ça et après tout ce qui s’est passé, il n’y a plus grand monde de surpris. Mais je vous promets que la cible et son accompagnateur l’étaient sur le coup. Toujours est-il que Niguel le Karatéka a rentré son pokémon de force dans sa pokéball.
« Je suis désolé, il n’est pas du tout agressif d’habitude. Il n’y a que quand il repère une mauvaise aura qu’il se met à s’énerver. Mais ce n’est pas votre cas, pas vrai ? »
C’est sûr que Jeremy ne pense pas avoir une mauvaise aura dans l’absolu. Par contre, il se doute que ceux qui ont été maudit doivent dégager une sorte d’aura négative. S’il avait tout son temps, il aurait exploité cette piste pour tenter d’en savoir plus. Malheureusement, il n’a pas ce luxe et il faut maintenant reprendre la route. En théorie.
« Mince ! Rusdi a disparu ! »
En temps normal, il n’y aurait pas de quoi s’inquiéter : le Goupilou aussi discret qu’une ombre n’hésite pas à prendre des initiatives quand il convoite quelque chose et il n’est pas rare qu’il échappe à la surveillance de son dresseur quand il décide d’exécuter son plan. Mais le temps est tout sauf normal actuellement et il est possible qu’il lui soit arrivé quelque chose. Les cris retentissants soudainement accentues cette crainte. Il faut se dépêcher.
Le pokémon Renard était aux prises avec deux Férosinge. Le Dracolosse, par réflexe, s’interposa, ce qui les fit aussitôt fuir. Un peu amoché, le Goupilou retourna vers son dresseur avec une jolie pierre dans la gueule, puis lança un regard menaçant à la poche du professeur Passro.
« Je suis navré de te le dire, mais je crains que ce ne soit pas à cause de la malédiction de cette pièce que ces Férosinge t’ont repéré, tu étais trop éloigné. D’ailleurs, tu m’as l’air étrangement bien renseigné sur la position exacte de celle-ci. »
C’était à prévoir : évidemment qu’un pokémon comme lui souhaite récupérer une pièce d’or aussi brillante. Vu son état et ses ambitions, il est préférable de le faire rentrer dans sa pokéball pour le reste de la mission, ce que le scientifique décida de faire.
Au bout de cette heure de marche, ils finirent par apercevoir la fin de cette Zone Ouest n°3. Place au Désert Rôtissable. Ce dernier provoque une petite angoisse générale. Il y a beau ne pas y avoir de gros obstacle, un désert reste un endroit dangereux. Alors si en plus il faut le traverser avec une malédiction, c’est difficile d’être confiant.
Pourtant, contre toutes attentes, la première moitié du parcours s’est déroulée simplement. Pas le moindre signe de malchance, aussi infime soit-elle. Une théorie sur une protection de l’endroit par une spécificité encore inconnue a même commencé à voir le jour. Jusqu’à la violente tempête de sable provoquée simultanément par trois Hippodocus. Oui, il n’y a pas de place pour l’espoir et toutes les bonnes choses ont une fin. Encore une fois, une solution par l’utilisation du Dracolosse a été trouvée.
« Promy, on a plus le choix, transporte-nous dans les airs jusqu’à la frontière nord ! »
Le pokémon acquiesça, laissa monter son dresseur sur son dos et pris le professeur Passro dans ses bras. Il n’y avait plus qu’à prier pour qu’il n’y ait aucun autre malheur jusqu’au moins la redescente. S’il devait s’en produire, les conséquences pourraient être terribles.
Les prières furent exaucées, les voilà sortis de ce désert, tous en un seul morceaux. Il n’y a plus qu’à parcourir une petite partie de la verdoyante Zone Ouest n°2 avant d’enfin arriver au lac. Après avoir triomphé de toutes ces épreuves, il ne peut plus vraiment y avoir de surprise, ça ne devrait…
Le bruit d’une explosion de cristal résonna dans la zone. Un bruit si familier, qu’on entend si souvent dans cette région, symbole d’un phénomène aussi fascinant qu’intriguant. Le chercheur le reconnut immédiatement et chercha attentivement sa source.
« Oh non. »
Cette fois-ci, il n’y aura pas de solution simple. Même pour Promy c’est un adversaire redoutable. Ce n’est pas garanti qu’il parvienne à gérer cette nouvelle menace, car ce n’est pas moins qu’un Carchacrok téracristallisé qui leur fait face à présent. D’après son ornement en forme de hache métallique, il a changé en type acier. Il y aurait eu de quoi se plaindre sur la malchance de ce type, qui résiste à la fois au type Dragon et au type Vol, si celle-ci n’était pas assurée. Un tel adversaire ne laisse pas beaucoup de choix.
« Je vais l’affronter et le retenir ici ! Professeur, nous sommes à la dernière ligne droite, le Lac Asrol n’est plus très loin, il vous faut tenter d’arriver sur l’îlot de la Muerte au plus vite ! »
Passro, hésitant au début, accepta le plan et courut en direction du lac. Jeremy sait qu’il sera confronté à d’autres problèmes, mais il sait aussi que le maudit a été capable de survivre plusieurs jours dans ces conditions et a été même capable de faire seul le chemin jusqu’à l’académie. Il devrait être capable de faire le peu de chemin restant seul. En plus, aussi malchanceux soit-il, difficile d’imaginer qu’il tombe sur pire qu’un Carchacrok sauvage téracristallisé. À moins que Kyurem tombe du ciel et le congèle sur place, le pire est déjà arrivé (oui je suis de moins en moins original, non ça ne va pas lui arriver, il ne faut pas abuser).
Bien entendu, le pokémon sauvage ne laissa pas cette séparation se faire et chargea le maudit. Le scientifique lança la pokéball du troisième membre de son équipe.
« Farmi ! Attaque Bluff sur ce Carchacrok ! »
Le Ténéfix imperturbable ne se posa pas de question et apeura sa cible. En voyant le regard de cette dernière, il éclata de rire. Déjà qu’il ne lui en faut pas beaucoup pour s’esclaffer, la vue de l’air hébété de ce pokémon d’ordinaire si menaçant ne pouvait pas ne pas le faire réagir. Une fois les effets de Bluff dissipés, l’agresseur remarqua que Passro était déjà loin et qu’un pokémon de 50 cm se moquait de lui.
« Parfait, son attention est détournée sur nous maintenant. Bonne chance professeur ! »
Le pokémon Supersonic chargea à présent le Ténéfix.
« Utilise Entrave ! »
Un petit flash partit de Farmi. Son adversaire se stoppa, parcourut d’un léger tremblement. Il a beau être puissant, il reste un pokémon sauvage. Il ne connait pas la notion de stratégie et n’hésite par exemple pas à utiliser deux fois son attaque la plus puissance, en l’occurrence Colère, sans réfléchir. Il devra faire sans à présent. C’est très rassurant, car personne n’aurait pu l’encaisser, que ce soit Promy, qui ne peut plus compter sur Multiécaille depuis la traversée du désert, ou Farmi, qui n’a que de faibles défenses.
Le Carchacrok commença à comprendre. C’est à présent avec ses griffes qu’il décida d’attaquer !
« Promy, paralyse-le avec Cage-Éclair ! Farmi, utilise Étonnement en parallèle ! »
L’un des désavantages d’avoir téracristalisé en type Acier, c’est que cela lui a fait perdre son immunité aux capacités Électrik. Il devient donc facile de la paralyser de cette manière. Entre l’handicape causé par cet état spécial et les chances d’apeurement d’Étonnement, ce Carchacrok aura bien du mal à infliger des dégât.
Toutefois, ce n’est pas pour autant que c’est gagné. Farmi finira par s’épuiser à un moment et l’une des seules attaques super efficaces de Promy, c’est Poing-Feu, qui annule leur avantage en l’exposant à une riposte plus violente. Il connait Séisme aussi, mais ce n’est pas le mieux contre l’un des plus grands prédateur du type Sol, qui va simplement voir l’attaque venir, sauter et en profiter pour contre attaquer. Il ne faut pas oublier que paralyser ou non, il n’a rien à envier aux avions, son aérodynamisme est exceptionnel.
Heureusement, l’objectif ici n’est pas la victoire, mais la temporisation. Et de ce point de vue, c’est un succès : une demi-heure plus tard, Farmi lancé toujours ses étonnements. À chaque fois son ennemi commence à gagner du terrain, Promy le repousse à coup de Vent Violent. Le souci, c’est qu’une légère fatigue commence à se faire sentir.
*Bruit de fin de Téracristalisation*
Serait-ce… de la chance ?? La transformation du pokémon sauvage prend soudainement fin alors que la situation commence à tourner à son avantage ? Une seule explication.
« Ouf, il a réussi. C’était donc la bonne méthode pour lever cette malédiction. Parfait, je n’aurai pas à y avoir recours. »
Après avoir retrouvé son état normal, le Carchacrok, qui visiblement ne comprend absolument rien au phénomène qui l’a affecté, décida de se replier au loin par instinct de survie. De nouveau libre, Jeremy n’a plus qu’à retourner voir Passro. Il doit être encore au lac, quelques minutes sur le dos de Promy devraient suffire.
Depuis les airs, il est facile de voir ce fameux îlot de la Muerte et la personne qui s’y trouve. Surtout quand cette dernière à les vêtements à moitié déchirés et vous fait frénétiquement des grands signes de main. Le pauvre professeur aura été bien marqué par cette aventure.