dance the nightI could dance, I could dance, I could dance Watch me dance, dance the night away
Il y a une ambiance un peu unique pour peu que l’on franchisse les portes d’un festival de musique. C’est un peu comme entrer dans un nouvel univers où il fait chaud, la musique est bonne et les gens sont détendus. Oh, bien sûr, on trouve des exceptions. Il y a ceux qui viennent y déverser leur haine. Ils sont toujours là, ces gens aigris, on apprend à les esquiver et à les laisser aux agents de sécurité.
Mais, dans l’ensemble, pour peut que l’on s’entoure correctement, un festival de musique est l’endroit idéal pour laisser les problèmes à l’entrée et juste vivre le temps de quelques heures sur le rythme endiablé mené d’une main de maître par les artistes qui performent sur l’une des nombreuses scènes. C’est l’occasion d’oublier son régime et de découvrir mille et un stand de nourriture. C’est l’occasion de s’enivrer de joie et d’alcool et de se laisser aller.
C’est un univers et un état d’esprit complètement opposé à tout ce que Ian est.
Toute sa vie, il a été dans le contrôle. De lui sur son corps, de sa mère sur lui, les formes étaient nombreuses mais chacun de ses pas, chacun de ses gestes, chacune de ses décisions étaient minutieusement calculées pour atteindre et réussir à son objectif. Le fait est, cet objectif est mis sur pause. Pour une durée indéterminée. Si ses docteurs sont confiants qu’il pourra remonter sur la glace d’ici quelques semaines, il est dur de savoir si il sera capable de retrouver son niveau et de s’améliorer encore et encore comme est l’éternel destin d’un athlète professionnel.
Il ne saura jamais vraiment si c’est sa rigueur et son acharnement qui l’ont mené à sa perte. Si sa chute est une histoire de malchance ou bien la réponse d’un corps travaillé jusqu’à l’épuisement. Toujours est-il que ça fait que ça fait sept mois qu’il a dit au revoir à ses rêves de victoire. Sept mois qu’il essaie tant bien que mal de définir qui est Ian McCoy si ce n’est un patineur de talent. Qui est le garçon derrière l’artiste. Sept mois, et il n’a toujours aucune réponse à apporter à qui que ce soit.
A lui comme aux autres.
La réalité c’est que Ian ne s’est jamais vraiment laissé vivre. Dès le plus jeune âge, on l’a mit sur des patins et il est bien incapable de déterminer si son amour du patinage est vraiment quelque chose qui lui appartient à lui. Est-ce qu’il aime sincèrement le patinage artistique ou est-ce que c’est simplement l’une des nombreuses choses que sa mère a créé de toutes pièces ? Il aime à croire que c’est à lui. Que ces moments où il est seul sur la glace, sans personne pour l’observer et juste le flow de la musique autour de lui sont vrai. Que ça lui appartient. Qu’il a prit les bouts de Ian que sa mère voulait et qu’il en fait quelque chose d’indépendant.
Ian est conscient depuis très jeune qu’il n’est pas un garçon ordinaire et que sa mère n’est pas une mère ordinaire. Il a souvent mentionné, le ton moqueur, qu’il avait une coach et pas une mère et c’est terriblement vrai. Il ne sait pas vraiment quand il l’a réalisé. Il lui semble parfois l’avoir toujours su. Sa vie a toujours été définie par le mur de médailles et de trophées qui règne maître dans leur salon et maintenant qu’il ne peut plus rien ajouter … il n’est pas vraiment surpris de ne plus compter sa mère dans son cercle social.
Il l’a accepté.
C’est douloureux et quand il voit les autres patineurs et élèves entourés de leurs familles, c’est un coup au moral de réaliser qu’il n’aura jamais vraiment ça. Mais il force et continue. Parce que c’est une des choses qu’il a toujours fait. Le show doit continuer. Il a beau être triste et malade et blessé et tout ce qu’on peut imaginer, Ian sourira à son public et offrira la meilleure performance possible.
Deux mains se plaquent soudainement sur ses épaules et il sursaute, croisant le regard d’un joli rouquin. Il cligne des yeux. Inconnu au bataillon celui là mais son sourire le met en confiance. Un peu nerveux et pas forcément à sa place dans la foule bruyante et dansante alors qu’il broie un peu du noir, il tente de lui rendre son sourire. Le rouquin ricane un peu avant de laisser tomber son front sur son épaule.
- Ian, c’est ça ? Les Ournalistes m’ont dit de t’attendre, faut que je te fasse passer de l’autre côté ! Et là bas, pas d’inquiétude, personne ne te demandera ton âge.
Il lui adresse un clin d’œil et Ian met une minute à comprendre. Oh, pour l’alcool. Il baisse les yeux vers l’écocup remplie d’eau qu’un serveur lui a tendu lorsqu’il est arrivé. Le pauvre homme avait l’air sincèrement surpris.
- Merci, je te suis ?
Le rouquin semble comprendre la question sous-jacente.
- Luca ! Allez, viens !
Les deux jeunes se faufilent dans la foule, Luca étant clairement plus habitué à esquiver les gens que Ian mais peu à peu, ils avancent jusqu’à une barrière et avec quelques mots et des vérifications de badges, Ian découvre la face cachée des festivals. L’ayant visiblement prit en affection, Luca s’improvise guide. Il lui présente un peu tout le monde et Ian tente tant bien que mal de noter les informations qu’on lui donne mais le rouquin est un tourbillon.
Ici sont les sonos et les régies, ici les loges des artistes, ici il y a ça, ici il y a ci. Voici Michel, il gère le son, voici Michelle, elle s’occupe des lumières. Oh, et tu savais que certains artistes ont leurs propres staffs et équipements ? Du coup ils vont là en attendant leurs tours. Tu bois de l’eau ? Non mais ça va pas, tiens, voilà une bière !
Il semble que Luca soit incapable d’arrêter de parler et Ian est comme hypnotisé par lui. Il attrape le verre par réflexe et pendant une seconde se laisse réfléchir à ce que ça implique. Le fait est, Ian n’a jamais bu une goutte d’alcool de sa vie. Même en hors saison avec ses amis, qui ne se sont jamais privés, il n’a simplement jamais laissé la tentation gagner. Il a la tête dure. Mais là, sous les yeux doux d’un joli garçon qui l’embarque dans son énergie, il se laisse porter et bientôt, un verre devient deux et Ian se détend.
Il rit plus ouvertement, se laisse aller dans son contact avec ceux qui l’entourent. Il ne sursaute pas quand Luca passe son bras autour de sa taille et il ne fait que lui mentionner de faire attention à sa hanche, à peine guérie. Il répond enthousiasment quand une belle blonde lui pose un baiser sur les lèvres et encore plus quand c’est Luca qui s’y tente.
Il se laisse porter par le rythme de la musique, se découvrant excellent danseur en dehors de ses chorégraphies minutieuses et il découvre qu’il aime ce genre de moment où plus rien ne semble avoir d’importance. C’est presque comme une renaissance. La musique vole autour de lui d’une manière qui lui rappelle ses plus belles performances. Il se sent libre et heureux et il n’est pas bien sûr de la dernière fois qu’il a ressenti ça.
Le lendemain matin est moins amusant. Il grogne quand il se sent émerger de son sommeil. C’est un léger rire qui lui fait relever la tête, affolé. Luca est à ses côtés et il a bien vite fait de le rassurer.
- T’inquiète pas, chaton, il s’est rien passé.
Et si par rien passé, Luca compte quelques embrassades un peu poussé, certes il ne s’est rien passé. Mais c’est déjà beaucoup pour Ian, célibataire endurci, marié à sa patinoire, qui n’a jamais vraiment eu de partenaire et qui n’a qu’un premier baiser perdu au cours d’une partie de Action ou Vérité comme expérience à montrer.
Au moins, ça confirme ce qu’il s’était déjà plus ou moins admis. Ian est très très bi. Et si Luca est prêt pour un deuxième round d’embrassades … Ian ne dirait pas non pour quelques minutes de plus à oublier le fait qu’il n’a aucune idée de ce qu’il va bien pouvoir renvoyer aux Ournalistes comme rapport sur le plus grand festival musical estival de Paldea.
Aaaah, c’est un soucis pour le lui du futur.
cours été option journalisme - Vous en avez forcément entendu parler. Mais siiii, vous savez bien, ce grand évènement là ? La fratrie Ournaliste ne peut pas s’y déplacer et vous y envoie pour couvrir toute l’action. Alternant entre article papier et passage à la radio, il ne vous faudra rien manquer ! Ils veulent tout savoir même les plus petits dramas … (L’évènement est laissé au choix de l’élève, compétition sportive, festival musical, exposition culturelle … )