Ne jamais contrarier le Général Jackie. C'est une règle que tu auras retenu. Enfin. Plus ou moins. Tu sais bien que ce croche pied était vicieux. Mais elle le méritait. Le seul problème, c'est que tu avais joué ton sale tour au moment où Jackie passait. Et s'attaquer à un élève de Jackie sous ses yeux... Mauvaise idée, oui. Et ça tu l'as bien compris. Alors la prochaine fois, tu frapperas ses garces lorsqu'elle aura le dos tourné. Ou quand tu seras sûr qu'elle ne risque pas de débarquer. Après, tu n'as rien contre les Pyrolis. Mais qu'elles peuvent être fatiguaaantes. Et tu détestes les gens fatiguants. Tu le dis franchement. Trop même. Et cracher ce genre de discours à la face de Jackie était une trèèès mauvais idée. Mais tu l'as fait quand même. Et voilà où tu en es. Obligé de venir mettre en place le parcours d'entrainement de ses élèves. Quelle perte de temps stupide.
Mais tu n'as pas le choix. Alors tu as été obligé de te lever ce matin. De te lever tôt. Trop tôt même. Et tu lâches une bordée de jurons alors que tu termines de t'habiller. Mais tu te dis que tu auras droit à une petite consolation. Tu pourras voir les gamines du dortoir Pyroli souffrir à devoir traverser ce parcours de torture. Que tu te seras bien suffisamment emmerdé à installer. C'est une maigre consolation comparée au temps que tu auras perdu. Mais c'est déjà ça.
C'est ce que tu t'étais dit en quittant ton dortoir pour te diriger vers le lieu d'exposition de ton futur joug. Mais ce que tu n'avais pas prévu, c'était que tu ne serais pas seul. Bon. Oui. Au départ, tu te disais que ce serait pratique pour toi. Que tu pourrais déléguer les tâches et en faire le minimum. Mais... Ton idée s'était d'avantage renforcée lorsque tu t'étais approché pour le saluer. Hors de question de bosser de concours avec ce type. Tout mais pas ça. Pas encore un de ces gamins niais et stupides. Pitié. Et tu roules des yeux. Tu les laisses rouler comme des billes. Sans aucun respect. Alors que tu te tiens juste devant lui. Et tu soupires, sans attraper la main tendue vers toi.Moi c'est Jerry. Et non, je suis là pour te regarder bosser évidemment.
Pitié. Faites qu'il soit stupide. Suffisamment pour te prendre au mot. Pitié. Mais tu n'as pas le temps de t'égarer d'avantage dans tes prières et espérances. Car voilà le bourreau qui arrive. Et voilà Jackie qui s'avance. Et tu jures intérieurement. Tes oreilles vont encore être mises à mal. Et tu jettes un regard noir à ton compagnon d'infortune. Comme pour lui signifier que tout est de sa faute. Après tout tu n'as rien fait de mal toi. Mais s'il s'était tenu, jamais Jackie n'aurait eu idée de vous punir ainsi. Et tu as raison, comme d'habitude. Pas vrai ?
Elle beuglait si fort que tu aurais presque pu sentir tes cheveux voler, poussé par le vent que sa voix soulevait. Pourquoi fallait-il toujours qu'elle braille ? Elle ne savait pas parler normalement ? Et en plus elle prétendait que vous étiez en retard. Si seulement elle savait. Ce n'est pas par choix que tu es là. Sinon elle aurait pu attendre bien plus que deux heures. Elle devrait déjà être heureuse que tu sois venu ce matin. Et puis l'autre qui se met au garde à vous au moindre éclat de voix. Quel pleutre. Et ça veut devenir dresseur. C'est triste. Triste de voir que ce genre de gamins peut vouloir se lancer dans une carrière de dresseur de pokémons. S'ils ne savent pas rester fermes avec des gens qui leur sont supérieurs, aussi bien par l'âge que par le physique, tu imagines ce que ce sera avec des pokémons. Le jour où il devra domestiquer un pokémon énorme avec un sale caractère... Tu te dis qu'il va en baver. Mais c'est son problème. Pas le tien.
Tu te contentes de fermer les yeux en guise de réponse aux beuglements sauvages du Rambo féminin qui vient de vous dicter ce qu'elle pense être des ordres. Tu ne hoches même pas la tête. Tu fermes les yeux, pour ne pas avoir à la regarder alors qu'elle hurle tant et si bien que tu pourrais voir au fond de sa gorge. Tu réprimes un soupir. Et tu attends qu'elle soit partie pour finalement tourner le dos à ton compagnon d'infortune. Si tant est que tu le considères cette blondasse comme un compagnon. Tu regardes autour de toi, cherchant un banc au bord des terrains pour t'y installer. Et le voilà qui tente d'argumenter pour te faire bosser aussi.
Et merde. Il est pas totalement débile. Pas comme tu le pensais. Et le pire. Le pire... C'est que ça a du sens ce qu'il raconte. Et tu serres les dents, te retenant de ne pas jurer. Tu finis par te retourner, attendant qu'il soit parti. Et tu le rejoins, quelques minutes plus tard, laissant sortir Yamato. Tu vois ton Pandespiègle partir farfouiller au milieu du matériel, alors que tu avances, mains dans les poches.J'te préviens tout de suite. Si je t'aide, c'est par choix, pas par devoir. Je vais juste leur pourrir le parcours, qu'elles souffrent un peu cette bande de chieuses.
Tu as parlé crûement. Sur un ton froid. Et tu avances au milieu de tout ce que vous allez devoir installer. Pas dans l'optique de bosser de façon constructive. Juste pour voir quels sales coups tu pourrais préparer...
Tu fronces les sourcils, commençant à travailler de concert avec ton pokémon. Tu laisses ton Goinfrex dormir. C'est ce qu'il fait de mieux. Ca et manger. Tu regardes ce que tu pourrais installer. Et tu commences à traîner un mur d'escalade vers le terrain. Tu grimpes rapidement aux planches de bois, en commençant à installer des planches supplémentaires au sommet du mur. Pas de raison pour qu'elles ne suent pas un peu plus qu'à raison. Tu t'aggripes comme tu peux au côté du mur d'escalade. Tu crispes tes doigts au panneau de bois. Tu grimaces. Foutu truc. Ca va être coton d'installer les panneaux ainsi en équilibre. Mais tu peux compter sur l'aide de ton pokémon. Et tu tends la main, alors que tu sens une planche et de quoi les fixer te tomber au creux de la paume. Tu sais qu'il est là pour te donner un coup de main. Et tu tournes la tête vers Yamato, lui adressant un léger sourire avant de reprendre ta besogne.
Jusqu'à être coupé dans ton travail. Par ton blondinet. Aaah. Encore lui. Par pitié. Mais qu'il vire ce sourire niais de son visage. Par pitié. Tu fais rouler tes yeux dans ses orbites. Mais tu te retiens de soupirer. Tu te contentes de te raccrocher aux panneaux de bois, jetant un coup d'oeil au blondinet. Avant de laisser ton regard dériver vers le robot qu'il vient de sortir. Et tu arques un sourcil. Alors que ton oeil commence à briller d'un air intéressé. Tu te laisses retomber, atterrissant lestement. Tu fais de ton mieux pour garder ton équilibre. Et tu te précipites vers le robot.
Eh mais. C'est. Simplement. Gé-nial.
Tu souris. Béatement. Comme un gamin. Et tu commences à tourner autour de la machine, cherchant un moyen de le mettre en marche. Tu tournes autour du tas de ferraille, cherchant. Observant sous toutes les coutures. Comme un enfant auxquel on viendrait d'offrir un nouveau jouet. Et tu imagines déjà ce qui arrivera aux élèves lorsqu'elles tomberont sur ce robot.
Comment on pourrait l'activer selon toi ?
Et oui. Oui. Tu viens de lui adresser la parole. De lui parler sur un autre ton qu'avec dédain. Et ce, pour la première fois depuis le début de la journée. Amélioration ? Peut-être pas tant que ça...
Il s'occupe de retrouver la manivelle pour mettre la machine en fonctionnement ? Très bien. Tu vas pouvoir finir de t'occuper de ton mur d'escalade. Et du reste. Tu regrimpes aux planches de bois, finissant de fixer quelques morceaux de bois. Tu regardes autour de toi, pour finalement te laisser retomber au sol. Un peu lourdement au passage. Tu te recules de quelques pas pour observer le résultat. Pas mal. Elles vont avoir du mal à passer cet obstacle. Mais ce n'est pas tout. Il faudrait plus pour corser le parcours. Et tu réfléchis, bras croisés. Enfin. Tu aimerais bien pouvoir réfléchir.
Si seulement vous aviez un peu réfléchi. Vous auriez pu éviter cet incident. Du moins. Peut-être ? Et tu le vois détaler en courant. Et te hurlant de faire de même. Avant que tu ne te rendes compte de ce qui arrive après lui. Un pokémon. Un énorme pokémon. Et pas des plus amicaux. Quant à toi... As-tu vraiment le choix ? Tu dois courir. Et c'est ce que tu fais. Tu cours. De toute la vitesse de tes jambes. Tu rejoins le blondinet rapidement, courant à sa hauteur, et hurlant pour te faire entendre.Et la manivelle ? Qu'est-ce que t'as fait de la manivelle ?
Tu cours. Tu continues à courir. Tu cherches un moyen de stopper le pokémon poison à vos trousses. Mais tu ne vois pas beaucoup d'alternatives. Enfin. Au moins une. Mais tu ne sais pas vraiment ce qu'elle vaut.Eh ! Balance la manivelle, faut que j'essaie un truc !
Par pitié. Mais par pitié, qu'il te passe cette foutue manivelle, que tu puisses mettre le robot en marche. Et tu pries pour qu'il serve à quelque chose d'autre qu'à effrayer les élèves de Jackie. Qu'il serve un peu plus quoi. Ce serait cool. Au moins pour vous deux. Parce que tu ne te vois pas envoyer Yamato combattre ce truc. Ni ton blondinet faire de même avec ses pokémons... Alors il va falloir que ce truc se montre utile... Par pitié, faites qu'il le soit.
Un Ponyta ? Il est vraiment monté sur son Ponyta ? Bah. Pas le temps pour ce genre de réflexions. Tu as d'autres chats à fouetter. Et tu continues à courir, alors que le pokémon poison vous talone. Et de près. De plus en plus près. Tu attrapes la manivelle au vol. Et tu ne prends même pas la peine d'écouter ce qu'il te raconte. Tu fais volte face. Promptement. Tu vois le pokémon poison se rapprocher. Dangereusement. Et tu fonces malgré tout. Tu fonces, suivi par ton pokémon. Et voilà que le gros tas difforme se voit obligé de reculer suite à l'attaque enflammée qui vient de le percuter. Tu en profites pour bondir sur le côté, hors de portée de la bête. Tu jettes un rapide coup d'oeil au blondinet, alors que tu sprintes en direction de la machine. Pourvu que ça fonctionne au moins.
Tu arrives à proximité du tas de feraille, glissant la manivelle dans la fente destinée à cet effet. Tu commences alors à la tourner. Rapidement. Vite. Vite. Plus vite. Allez. Fonctionne, bordel. Tu lâches un juron. Et tu continues à tourner la manivelle. Jusqu'à ce que la machine se mette à trembler. A vibrer. Pour enfin se mettre en marche... Mais pas de la façon que tu aurais espéré. Les yeux s'illuminent. La tête se tourne vers toi. Les bras commencent à tourner, tourbilloner. Et voilà que la bête de métal s'avance... Vers toi.... Oh merde.
Possibilités qui s'offrent à toi ? Courir. Tout simplement. Et c'est ce que tu fais. Tu prends tes jambes à ton cou. Encore. Mais cette fois non pas avec le Grotadmorv sur tes talons. Cette fois, c'est un robot aux allures de meurtrier qui te poursuit. C'est ce qu'on appelle la chance. Et tu continues à courir, en direction du pokémon poison, qui te tourne le dos. Pitié, faîtes que ça fonctionne. Et tu accélères. Droit vers l'engance empoisonnée. Pour faire un écart, à quelques pas de lui foncer dedans. Et voilà le robot qui continue tout droit. Et qui change de cible, pour assaillir le pokémon.Bordel.
Tu jures. Et tu reprends ton souffle du mieux que tu peux, alors que les deux monstruosités s'affrontent. Faut vraiment qu'on t'explique comment une simple corvée a pu dégénérer à ce point. Pour donner... Ca.
[justify]Tu les regardes, médusé. Tu clignes des yeux. Une fois. Deux fois. Tu te pinces discrètement le derrière de la cuisse, pour t'assurer que tu ne rêves pas. Et pourtant. Tout est bien réel. Même elles. Même leurs inepties. Et tu les regardes, effaré. Tu ne comprends pas. Tu ne les comprends pas. Et tu n'en as absolument pas envie. Etre assez fou pour idolâtrer Jackie... Ces filles sont dingues. Et absolument pas dignes de ton intérêt. Elles sont dominées. Et les voilà dans une position de soumission et d'adoration envers celle qui les écrase. C'est pathétique. D'un tel ridicule que tu te retiendrais de leur cracher dessus... Si tu étais tout seul, et que seule l'une d'elle avait sorti une telle énormité. Mais tu ne peux guère te le permettre. Et tu te contentes de leur lâcher un énorme soupir au visage.
Tu enfouis tes mains dans tes poches. T'as plus rien à faire ici. Plus rien à voir. Tu pourrais partir comme t'es arrivé. Sans autre forme de procès. Toutefois, partir comme ça... Ca ne se fait pas. Tu rapproches alors un peu, jetant quelques mots aux élèves visiblement teeeellement impatientes de commencer leur parcours d'obstacles.Vous direz à Jackie que je suis passé alors. Et que j'ai fait ma part du boulot évidemment.
Et tu tournes les talons. Tu t'éloignes. Yamato sur les talons, tu repars en direction de ton dortoir. Tu vas retourner t'allonger, et dormir. Dormir enfin. Tu vas pouvoir te reposer. Tu en as bien besoin. Surtout après tout ce tintouin. Et tant pis pour Jackie. Tu vas quand même barricader ta porte, au cas où. Tu peux être sur de rien avec cette malade. Si elle est pas contente et qu'elle a des reproches à te faire, elle serait capable de venir te tirer de ton antre pour brailler. Mais même si c'était le cas, tu vas t'enfermer. Et si elle a quelque chose à dire, alors elle attendra. Non mais oh. Déjà qu'on t'a fait déplacer pour pas grand chose... Si en plus on te reproche de n'avoir presque rien fait, à part monter un mur d'escalade, évité la colère d'un Grotadmorv fluo et tenté de ne pas te faire tuer par un robot meurtrier... Si on te dit quoi que ce soit à ce propos, alors ce sera vraiment le pompom. Ca, et te réveiller.[/justfiy]