Physique
Leçon d’Apparence n°1 : la Beauté Naturelle Dans sa quête de gloire, Mao a été aidé dès la naissance en héritant dans traits de visage les plus réussis des deux parties de sa parenté. Certes il n’est pas plus viril des hommes, il n’en reste pas moins une bouille d’ange tout à fait craquante pour la gente féminine. Bien que les éloges de cette dernière ne l’affectent guère. Incapable de bronzé mais très sujet aux assauts du soleil, sa peau est claire, sensible et sans grain de beauté ni cicatrice. Jamais la varicelle ne l’a défiguré, il a beau être sensible de la peau, il ne l’est presque pas pour les maladies et autre virus. Une peau fine et douce, habillant un visage amical coiffé des cheveux turquoise pas si inhabituels que ça dans un univers manga bourré d’incohérences en tout genre. Ceux-ci sont mi- longs, avec une grande mèche vers la gauche, et une petite queue de cheval noué à la va vite pour garder la classe sans aller dans le cul-cul niant-niant et autre bourgeoisie détestable. Les pupilles de ses yeux légèrement en amandes sont de même couleur, un bleu clair et coloré dans lequel on avouerait si plonger sans s’en apercevoir. Toujours resplendissant, jamais fatigué, Mao est toujours en pleine forme et pourrait être comparé à une poupée de cire. Jamais vous pourrez voir une cerne sur son visage une quelconque impureté, l’apparence, pour lui, c’est sacrée. Pour ce qui est de la culture du corps, au premier abord, Mao parait frêle, ce qui serait tout à fait normal pour un artiste quittant rarement ses ateliers. Cependant, pour satisfaire ses parents, et surtout pour les faire réagir, l’adolescent à pratiquer plusieurs sports où il donna le meilleur de lui-même jusqu’à atteindre des niveaux honorables, voir même élevés, notamment pour la course et la randonnée. De ce fait, il n’est pas si faible que cela. Non pas plat et sans contours, le jeune homme a tout de même quelques tablettes discrètes et des muscles légèrement apparents, et tout ceci suffisamment développé pour correspondre à toute sorte d’activité. Mais trêve de blablas sur une musculature non exceptionnelle, le reste de la morphologie est tout ce qu’il y a de plus banal. Notons seulement une silhouette fine et mince, voire très mince. Un trait particulier? Hmmmm, des doigts de fées peut être? Dans tous les sens du terme... Avec son visage perturbateur, Mao serait capable de se déguiser en femme sans développement mammaire et faire un parfait androgyne… Oh! Et vu que l’on parlait de sport tout à l’heure, si en effet il peut se plier à n’importe quelle discipline, oubliez tout sport aquatique. Pour une raison qui lui est tout aussi étrange, il a une peur non dissimulée de la baignade, si se doucher lui parait évidant, prendre un bain, même dans une baignoire, lui est insurmontable…
Une Garde-de-Robe plus garnie que celle d’une Femme La couture, une affaire de famille… Même si il n’est pas au point de confectionner la totalité de ses vêtements tout seul, il n’en est pas si loin. Là où les mecs se suffisent à trois t-shirt, un jean et une paire de pompes, lui, il lui faut un magasin! Pour une simple raison, en tant que couturier de luxe, lui, comme sa famille, est directement plongé dans le monde étrange et déviant de la mode. Mais Mao a un petit plus que les autres n’ont pas. Il suit la mode, mieux encore, il est en avance sur elle la plupart du temps! A maintes reprises le jeune homme réussit à prédire ce qui serait tendance pour le mois suivant, presque une fois sur deux. Le garçon a du flair en plus d’avoir du talent, son mot d’ordre : se détacher de la masse, se faire remarquer, et avec classe! Cela relève de l’impossible que de décrire une tenue de tous les jours, ou même récurrente, il n’en a aucune, ou alors très peu. On notera quand même la classique chemise déboutonnée avec une cravate où un nœud à moitié fait, un pantalon cargo usé et des baskets légères. Ceci pourrait constituer sa tenue la moins excentrique. En règle générale, Mao se veut très coloré, osant le vert, le jaune, le mauve, et même le rose, très peu commun chez les hommes. Cela peut aller du t-shirt à motif, en passant par la chemise, au sweat tendance du moment. Il en va de même pour les pantalons, en jean comme en toile, cargo ou slim. Sa seul restriction restera peut être le cuir, qu’il ne délègue qu’aux blousons et aux ceintures, et encore… Les chaussures, il en a des paires et des paires ! De quoi faire baver une personne de sexe féminin se fournissant sur Zalando et pensant avoir fait tout le catalogue. Baskets, running, soirée, rien ne lui échappe. Les accessoires ont aussi leur importance, une véritable mine d’or en ceintures, cravates et autres foulards, écharpes et keffiehs. Bien entendu, plus de la moitié sont de ses créations, les autres cependant, aucune marque, des indépendants ou autre bas de gamme. Selon lui, les grands couturiers ne font que recycler les mêmes mochetés depuis un moment, les petits nouveaux sont plus inventifs, et mêmes si leurs coutures laissent parfois à désirer, Mao peut les reprendre sans problème. Chose amusante, quelques petits trésors se cachent dans ses penderies, comme des ensembles militaires et autre combinaisons ô bien précieuses. Ceci est le fruit de son acharnement pour dépasser ses parents et les humilier lors d’une sélection, mais jamais il y parvint… Toujours une place en dessous, à savoir la seconde… Manque de chance, ont dû le contraindre à alléger ses valises lors de son départ pour Lansat. Les étudiants ne sont donc pas prêts à voir sa caverne d’Halibaba pour l’instant. Mais ce n’est qu’une question de temps… Oh ! Encore une chose, il y a bien un élément qu’il aura toujours sur lui, des lunettes. Cela fait au moins un accessoire incontournable, si il ne met pas des lentilles à de rares occasions.
Psychique
Être et Paraître Mao est avant tout une personne qui déteste et méprise sa famille plus que tout, en particulier ses parents, pour lesquels il n’existe tout simplement pas. Il en vient d’ailleurs à se demander comment a-t-il réussi à survivre lors de ses premières années en ce monde terrifiant. Son père comme sa mère sont des acharnés du travail, et discuter avec eux relève de l’impossible. Alors, le garçon a tenté de briller dans un domaine, n’importe lequel, pour avoir l’attention de ces derniers. Mais en vain… Premier de la classe. Brillant dans toutes les matières. Musicien. Chanteur. Sportif. Mao a tout essayé. Loin d’être une personne extraordinairement doué c’est par un travail poussif et difficile qu’il parvint à ses résultats. Aussi s’est-il mit à la couture pour avoir un peu plus d’attention, cependant, malgré des talents notables et reconnus par de nombreuses personnes extérieur à son entourage, il reste ignoré. De ce fait, en plus de la haine qu’il voue à la famille, le jeune homme est animé d’une certaine rage de vaincre, ou plutôt un besoin poussif de reconnaissance, ou d’existence comme il aime qualifier la chose. En guise d’héritage, Mao est lui aussi un acharné dans un sens, lorsqu’il tient une idée qui lui semble être bonne, qu’importe les démonstrations, il s’y tiendra et fera tout pour qu’elle prenne vie. Cela va du simple croquis d’une tenue à une idée de recette aux ingrédients douteux. Inventif et parfaitement capable de mener un projet à terme, aussi compliqué soit-il, Mao est la personne idéale pour concrétiser une idée ou un rêve, dans la mesure du réaliste, bien entendu. En plus de cela, il n’abandonnera jamais un travail pour un autre avant la fin du premier. Aussi, une activité lui plait et que vous lui donnez les raisons pour qu’il pratique, alors il y travaillera sans relâche jusqu’à atteindre un niveau élevé, frôlant l’excellence. Avantage ou défaut ? Lui-même ne sait comment le qualifier. Mais c’est grâce à ce trait particulier qu’il est devenu ce qu’il était. Doit-on aussi préciser qu’il déteste la concurrence? Son cercle d’amis a toujours été restreint, réservé à une poignée de privilégiés. En fait, Mao accorde difficilement sa confiance à quelqu’un, déjà qu’il a du mal à accorder la sienne à ses parents… Le prodige est du genre à éviter le contact humain, en règle générale, si il pense pouvoir échanger des idées avec vous, c’est lui qui fera le premier pas, et surement pas l’inverse. Dans le cas contraire, il jouera la carte de l’ignorance, ou alors répondra sèchement et usera de quelques pirouettes du langage pour détourner la conversation et échapper à votre abordage mal préparé. Du moins, ceci est surtout valable dans un univers lui étant inconnu… Vous vous sentez quand même d’attaque pour déroger à la règle? Alors surprenez le, préparez votre plan d’attaque à l’avance, et surtout, ne l’ignorez ou ne le rabaissez d’aucune façon que ce soit. Venez à le critiquer, plus jamais il ne vous adressera la parole. Si vous faisiez déjà parti de son entourage, il vous boudera assez longtemps pour que vous culpabilisiez… Quel sale type quand il le veut… Imaginons à présent que vous ayez réussi à sympathiser avec lui. Youpi! C’est déjà un grand pas! Vous avez fait le plus dur! A présent, vous avez l’honneur de le voir sous son vrai jour. Mao est une personne débordante d’imagination et parfaitement adapté à l’animation. Cela semble contradictoire? Eh bien oui, rechignant sur le contact trop rapproché, il n’en reste pas moins dans son élément quand bien entouré. Son souhait le plus chère? Que le reconnaisse, qu’on l’adore, qu’on cri son nom sur tous les toits. Organiser les plus grandes fêtes, satisfaire de ses créations, se voir dans les pages d’un magazine élogieux, la gloire, c’est ce qui l’intéresse le plus.
Son Monde Parfait La Team Magma… ça a du bon dans un sens… Pas d’océan, seulement la terre. Pour quelqu’un qui à la phobie de se baigner, ça serait une aubaine ! Heureusement qu’il n’y a que cela ! Sinon le monde serait complètement défiguré. Dans ses phobies et dégouts l’on peut encore placer les araignées en tout genre, les insectes en règle générale, les brutes sans cervelle, les politiques pourries, et les parents qui ne s’occupent pas de leurs gosses. En bouffe, une chance, il est comme les nouveaux nés, il mange de tout sans rechigner. Mais ayant certains principes, il évite le sucre et la viande en grande quantité, privilégiant les produits verts. Dans ce qu’il adore, on pourrait en dresser une liste. La mode, la mode, la mode, la couture, la gloire, la renommée, la mode, son image, la classe, la mode, humilier ses parents, et enfin la mode ( que je pense avoir omis précédemment. ). Comment voit-il un Pokemon ? Ni comme un animal, ni comme une sous race, ni comme un humain, pas jusque-là. Mais seulement un être qu’il considère d’égal à égal, avec qui il est possible de converser, si l’on veut bien aller plus loin que le dialogue d’attardé ne sachant prononcer que les syllabes de son nom en différentes langues. Il n’ira peut être pas les chouchouter comme le font certains, ni les faire s’entre-tuer en compétition, mais il reconnait leur valeur affective et le réconfort qu’ils procurent dans les moments difficiles. Si les premiers contacts resteront distants et peut assurez, une fois l’amitié affirmée, Mao devrait être incapable de quitter son compagnon facilement. De plus, un Pokemon peut être une très bonne source d’inspiration pour de nouveaux vêtements, vous ne trouvez pas ? Allez hop ! Un crayon, une planche et des feuilles blanches, laissons parler notre imagination !
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Prologue Une respiration longue et prolongé, cet instant de préparation avant le grand bond. Il n’avait pour seule lumière qu’une lampe rouge juste devant lui, légèrement en hauteur. On pouvait légèrement distinguer les contours d’une porte en fer grise et froide, le faible pourcentage de mur dévoilé montrait du bois, ou plutôt des planche, comme on en trouve dans les constructions montées à la hâte. Sinon, que du noir. Il respirait encore, doucement, ce souffle fut rejoint par un autre sensiblement différent. Si le premier était caractéristique d’un homme, le second semblait plus… brut, animal, et puissant. Autour, aucun son n’était perceptible, hormis quelques cliquetis métallique, signe d’une activité lointaine pour le moment inconnu. C’est alors qu’un grésillement se fit entendre, un haut-parleur dans un coin de la pièce, la voix d’un homme qui annonça sans intonation particulière, un automatique récitant son texte. - Test n°15. Parcours Z-11. Opérateur Hanza. Support Grim. Début du test dans dix secondes. C’est alors que la lampe rougeoyante se mit à clignoter, toutes les secondes, symbolisant le décompte. Du point de vu de l’objet, un flash dévoilait furtivement le visage de l’opérateur lui faisant face. Des traits fermés, une concentration extrême, ne laissant pas le libre court à la description du personnage, d’autant qu’il portait un casque balistique et des lunettes à verre jaune camouflant une bonne partie de sa face. Le soi-disant Grim restait hors de vu, sans doute trop petit pour être atteint par la lumière révélatrice, mais on le savait là, au pied de Hanza. La tension était palpable. Le test allait démarrer. Huitième clignotement. Neuvième. La lampe passa au vert. Un bruit sourd et la porte blindé se lassa glisser et tomber par un système de rétention. La lumière envahit la pièce, les deux testeurs purent sortir et prendre part à la tâche. Les premiers pas dans l’arène, à la lueur des spots, c’était un soldat bien équipé accompagné d’un Grahyena qui participèrent à ce dit test. Levant son fusil d’assaut, armé et paré à tirer, la séance d’entrainement pouvait débuter. L’objet de toute cette mise en scène n’était pas le test d’un nouveau prototype d’arme, ni même un entrainement de coordination entre deux compères qui se connaissent déjà assez, mais quelque chose de plus subtil… Un parcours en labyrinthe, privilégiant les cascades et autres courbatures et retournements exceptionnels pour un soldat, ici, on testait un vêtement. Celui-ci était le quinzième en compétition…
Ouvrant le courrier du matin devant une tasse de thé, l’homme, le pli entre les mains, appela sa tendre épouse à la vue de l’expéditeur. Cachetée, signée, tout ce qu’il y avait de plus officielle, elle provenait du haut commandement des forces spéciales de Safrania. Une lettre de menace ? Ou bien de promotion ? Ou tout simplement… un client. Profitant du confortable canapé de leur immense salon, perché au dernier étage d’un des plus somptueux buildings de la capitale, le gentleman bien habillé défait l’enveloppe avec délicatesse et en lit doucement la contenue à l’oreille de sa femme. Tous deux sourirent à la lecture des lignes, jusqu’à la signature finale, au fond d’eux, c’était encore une joie non dissimulée. La porte d’entrée s’ouvrit et pénétra à cet instant un adolescent aux cheveux turquoises qui glissa avec peine un ‘Bonjour papa, bonjour maman.’. Relançant son sac sur son dos, il tenta de filer comme un voleur vers sa chambre. Cependant, sa mère l’interpela avant qu’il ne puisse quitter la pièce. - Chéri, on a une bonne nouvelle. Ton père et moi venons de décrocher un nouveau contrat en surpassant la concurrence, ce n’est pas génial ? Bien sûr que non, ça ne l’était pas… Le garçon aurait plutôt voulu qu’on lui demande ce qu’il avait fait de sa journée, si l’école c’était bien passée. Ou bien même quel résultat avait-il eut à son examen blanc ? Jamais ils ne lui demanderont, trop occupé à festoyer leur nouvelle victoire pas si extraordinaire que ça… La ville, la région, ils ont déjà le monopole de leur propre secteur… Maintenant, après cette nouvelle, sa mère ne lui demandera plus rien, et sortira avec son père pour un diner pseudo romantique dissimulant leur avidité de conquête du marché. Leur fils n’y était pas invité… Celui-ci considéra sa mère un moment, lui faisant tirer la sonnette d’alarme d’un simple regard, lui demandant par la pitié de dire autre chose, le concernant. Mais il n’en fut rien. Elle le laissa continuer son chemin sans un autre mot. Serrant le point sur la lettre qu’il avait lui-même reçu, il ouvrit la porte et laissa seuls ces deux personnes qu’on disait ses parents. Sur le papier on pouvait y percevoir la même signature entrevu sur un autre manuscrit. Un général félicitant cet entrepreneur indépendant qui ne remporta pas la sélection. Dépassé par la célèbre entreprise de ses parents, il finit juste derrière. Mais le fait de ne pas être devant, fait qu’il sera totalement oublié et délaissé par cette première place du podium. Cet adolescent ce nommait Mao Lenz, il n’avait pas de problème d’argent, pas même en classe, avait des amis chères, on l’appréciait même en tant que tel. Il n’avait qu’un souci : sa propre famille…
La Pire des Solitudes Safrania est la capitale de Kanto. Comme toute ville d’ampleur mondiale, se faire une renommée est difficile, d’autant que les places sont chères, en plus d’être instables et incertaines. Rien n’est acquis définitivement, une fois au sommet, on y reste en innovant, en étant compétitif. L’entreprise qui fait toute l’histoire et la grandeur de cette mégalopole ? La Sylph. SARL, connue notamment pour la création de la PokéBall originelle, mais aussi la fameuse et tant convoitée MasterBall. On connait de nombreux noms de famille, chacune avec leur entreprise, plus ou moins grande, mais toujours de qualité. Dans cette catégorie on classe l’entreprise familiale des Lenz. Leur spécialité? Le textile haut de gamme, fournisseurs officielles de grands couturiers, ou même d’unités spéciales de différentes forces armées. Leurs vêtements se vendent à prix d’or, et personne n’est en mesure d’en critiquer la fabrication. Mais ce que le publique ne sait pas, pour la simple et bonne raison que cela relève du privée, les problèmes familiaux ne sont pas rares, et d’une grande variété… Mao resta sur son lit, à regarder le mur en face de lui, immense, tout comme sa chambre. Cette notion de grandeur soulignant la richesse de sa famille, mais aussi le vide en son sein. Ce lit immense ne lui servait à rien, il était seul. Une penderie bien remplie, mais à quoi bon dans le fond si personne n’y prêtait attention ici. Son bureau impeccablement rangé croulait sous les cours et les croquis de robes et autres vêtements. Ce fameux mur couvert de photos, dont une sortait du lot, isolé des autres… Ces autres, on le voyait lui, Mao, souriant, présentant un prix, une récompense. Que cela soit lors d’une cérémonie de remise des diplômes, une compétition sportive ou bien un défi entre amis. Le garçon avait tout pour réussir, chaque chose qu’il entreprenait se mouvait en succès. Non loin sur une immense étagère bien garnie, les récompenses qu’il reçut. Des médailles et coupes sportives, des titres de membre d’honneur, des diplômes abordant les félicitations de l’école, de l’association, quelques-uns du maire pour service rendu. On y trouvait aussi des PokéBall finement décorées, vide de créature, mais contenant des plans ainsi que le prix qu’elles reçurent. Le garçon se réorienta vers les photos, plissa les yeux, mit ses lunettes, et se dressa de son plumard. L’adolescent s’approcha et examina chacun des clichés un à un. Là, lui-même au tournois d’escrime, première place, ses collègues, ses amis, son entraineur, prenaient la pose en le félicitant. Ici, premier prix d’un concours de couture, adulé par des filles de son âge, présentant ses récompenses au côté de son meilleur ami venu le supporter. Ou encore cette photo de classe lors de la remise des diplômes, lui devant, en tête de liste, une journée mémorable, heureuse pour beaucoup. Puis, cette photo prise le même jour, où chaque élève posait avec leurs parents, Mao n’avait personne avec qui prendre de photo cette fois-là… Celle-ci, comme toutes les autres… Le prodige se dirigea vers la seule photo sortant du lot, lui, enfant, très jeune à la plage de Cramois Ile. Il devait à peine avoir cinq ans, on le voyant dans l’eau, amusé, avec son père et sa mère tout aussi joyeux. Mao se mordit la lèvre et passa sa main sur le papier plastifié et protégé. Murmurant avec beaucoup de peine le pourquoi du comment, qu’avait-il fait à Arceus pour que jamais encore, un jour comme celui-ci se présenta. Cela faisait un moment déjà, qu’aux yeux de ses parents dévorés par le travail et le bien être de leur entreprise, que Mao n’existait plus… Frappant le mur du poing jusqu’à en faire trembler la maison. Le garçon en crise se jeta sur son lit en pleurant. Plaidant à n’importe quelle divinité de lui venir en aide. Il n’en pouvait plus de vivre ainsi. A quoi bon viser l’excellence si ses parents n’arrivent même pas à le reconnaitre ? Tout ceci ne servait à rien ! La vie de Mao était une pyramide complète, dont il manquait la base, et de ce fait, rien ne pouvait tenir dans le fond. A quinze ans, et comme beaucoup, il songeait à partir, loin, leur faire comprendre à quel point ils ont merdé. Mais… Allaient-ils le remarquer… Pourquoi Mao n’était-il pas parti bien avant ? Pourquoi dans son inconscient donnait-il encore une chance ? A quoi bon se lamenter, il devait agir.
Le Jour le plus Long La sonnerie retentie, annonçant la fin des cours, mais aussi le début des vacances. Le son des chaises battants le carreau et le troupeau sortant des salles déferlant dans les couloirs tel un torrent d’une violence inouïe. Très vite, la classe se vida comme une baignoire dont on aurait ouvert l’évacuation en un instant. Resta alors comme derniers présent dans la salle, mao et deux de ses amis, Jean et William. - Vous sentez ça ? La liberté plein les narines ! Et plus tôt que les autres en plus, si ce n’est pas de la veine. Vous comptez faire quoi de vos vacances ? Toi Jean, par exemple ? - La plage, une évidence, répondit le grand brun à l’adresse de William, un blond vénitien légèrement frisé. Ce dernier lança un petit rire en prenant son sac de cours. Il souligna le projet judicieux de son ami en lui apprenant qu’il prendrait lui aussi du bon temps à l’Archipel Orange. Les deux camarades demandèrent alors à Mao, resté au premier rang près de la fenêtre, à regarder le fixement ciel, étant aussi le seul taré d’élève à ne pas avoir rangé son matériel scolaire. Jean, en qualité de meneur, s’approcha doucement pour réconforter les membres de son unité, à savoir un Mao lunatique qui semblait ne pas avoir entendu la sonnerie. - Hey, vieux. T’es endormi ? Son compagnon à lunettes à la couleur de cheveux étrange tourna légèrement la tête vers lui en soupirant. Il mira sa table et vit le classeur encore ouvert, puis se retourna, trouvant la salle bien vide. Il reconsidéra ses amis et avoua à demi-mot. - C’est déjà finit ? - Depuis un moment déjà, Mao, on est en vacance, annonça Jean avec un grand sourire. - Ah… - Euh, tu te sens bien ?, demanda William. Je ne te reconnais pas, tu es pourtant le plus énergique et souriant de la classe. Un truc te tracasse ? Mao regarda à nouveau par la fenêtre, les yeux las et l’esprit embrumé. Ils étaient déjà en vacance, en effet. Il s’étonna lui-même de ne pas avoir déjà rangé ses effets. Lançant chacun de ses crayons dans sa trousse, rassemblant ses feuilles et fourrant son sac haut en couleur, il demanda alors aux deux autres ce qu’ils avaient prévu de faire ce soir. - Je fais mes bagages avec ma mère, puis l’on file tôt le lendemain matin, fit Jean d’un air fier. - Diner de famille avant mon départ, ajouta William. Tu avais prévu une sortie ? - Non. Je m’informe, juste. Le jeune homme se leva et regarda son téléphone. Attisant la curiosité de ses camarades. - Tu as quelque chose de prévu ?, demanda le plus grand du trio. - En théorie, je dois aller au cinéma avec mes parents… Cette réponse suffit à dissuader Jean de continuer l’interrogatoire. Lui tout comme William connaissaient les problèmes de leur camarade. Et ce dernier leur fit comprendre qu’il n’était pas nécessaire de l’attendre. Ils s’échangèrent les salutations les plus formelles et se souhaitèrent mutuellement de bonnes vacances. Enfin seul dans la pièce, Mao poussa un long et profond soupir. Si seulement la suite des événements pouvait se passer comme il le souhaitait. Mais étrangement, il ne croyait pas aux miracles… Comme convenu, l’adolescent se posa sur l’un des bancs faisant face à la salle aux projecteurs. Il n’avait plus qu’à attendre. Le rendez-vous était convenu depuis le début de la semaine, et il ne savait par quel miracle le message avait été lu et comprit par son père qui n’avait pour seul réponse, qu’approuvé de la tête. Mao regarda l’heure sur son portable, à peine six heures de l’après-midi. Normalement, quinze minutes d’attente, normalement… Une volonté de faire, et le désir de laisser une chance à ses parents. Mao resta sur le banc, seul. Puis lui vint l’idée de regarder à nouveau l’écran de son portable : dix heures, du soir. En effet, il faisait déjà plus froid, et la seule lumière qui venait à l’éclairer était celle d’un lampadaire. Le garçon ne bougea pas, mirant son portable dont l’écran était à présent éteint. Dans sa tête, un mélange de tristesse, de non étonnement, de désespérance, et surtout de colère. Encore une fois, il avait été déçu par ses propres parents… Alors que les minutes défilèrent, il entendit une personne s’asseoir sur le même banc que lui. Au début, il fit mine de l’ignorer, la tête basse. Mao lança cependant un regard discret à l’inconnu : un grand homme, la vingtaine, blond, ayant le bon gout vestimentaire de porter un long manteau blanc. Un badge brillait dans le creux de sa main, Marais, celui de Safrania justement, il devait être l’un de ses nombreux dresseurs à parcourir le monde en quête de gloire, tout comme lui, mais d’une autre façon. Le petit bout de métal rejoint la poche de son manteau, en même que son regard croisa le sien. Il sourit : - Bonsoir, belle soirée, n’est-ce pas ? Le jeune homme fit mine de l’ignorer, mais à quoi bon ? Allait-il rester là, muet comme une tombe à regarder devant lui ? Il murmura doucement. - Oui… Bien qu’il fasse un peu froid… - Tu as bien raison, mais après une dure journée, je trouve ça revigorant. Je m’appelle Cosma, enchanté.
Proposition d’une Solution Le mystérieux inconnu blond passa sa main sous son manteau blanc, qu’allait-il en sortir ? Une matraque télescopique pour assommé Mao ? Ou bien un revolver pour le menacer et le prendre comme otage ? Rien de tout cela, un boitier métal et un zippo, le jeune homme comprit vite qu’il s’agit plus de tabac qu’un quelconque objet potentiellement dangereux, quoique ce dernier soit mortel sur le long terme… Cosma ouvrit le paquet d’acier d’un mouvement sec et rapide puis en mira le contenu, deux fins tubes d’herbes interdites aux mineurs et déconseillées aux asthmatiques. Ce dernier sourit légèrement avant de s’exclamer d’une voix calme : - Il serait criminel que de n’en laisser qu’une… Il tendit alors le boitier dont il venait de supprimer le contenu d’une unité, proposant alors cette chose inconnue à Mao. Que de mauvaises choses, un gouffre à fric, une haleine de chacal, des maladies pulmonaires, des cancers et milles satanismes ! L’adolescent perdu regarda l’offrande, puis timidement son ainée. Celui-ci baissa les yeux d’un air compréhensif et commença à ramener vers lui la fameuse boite avant que, contre toute attente, Mao le retienne et ne s’empare de la dernière cigarette, glissant un merci étouffé. Cosma le fixa avec étonnement : - Je ne te force pas, tu sais… Mao secoua la tête, ne voulant affronter ce regard de pitié, ou du moins c’est ce qu’il croyait, pensant que Cosma avait pitié de lui. Le fils unique avait mal, mal pour sa fierté, il valait mieux que ça. Dans le creux de sa main, il tenait l’objet de malice, qui s’avérait être qu’un vulgaire consommable. Mais on lui accordait certaines vertus, comme le soulagement, l’évasion, et tant de choses dont il avait bien besoin actuellement. Mais comment si prendre ? Ne fallait-il pas la tenir ainsi et- *clic* Une flamme réchauffant et fascinante se matérialisa devant son visage, et au nez de la cigarette que l’on pouvait à présent considérer comme allumée. Mao tourna légèrement la tête vers Cosma, celui-ci le regardait à moitié mais… il souriait, de manière sincère, comme le ferait un ami ou bien même… un frère ? Le garçon à lunette secoua doucement la tête et tenta une première bouffée de non oxygène, si la fumée pénétra sans problème, la faire ressortir de manière élégante en fut un autre. Mao manqua de s’étouffer et toussa comme tout débutant. Une larme à l’œil à cause du tabac, il regarda Cosma qui souffla un mince filet parfait qui se décomposa plus loin. Pourquoi n’avait-il pas rit de l’incompétence du jeune ? En fait, cet homme ne lui voulait vraiment aucun mal. - J’ai moi-même eut des coups durs par le passer, annonça Cosma en regardant les étoiles. Mao manqua de s’étouffer à nouveau, il n’avait pourtant pas parlé de ses problèmes. Que racontait-il ? - Ça se voit, Mao, tu es tout chose, tu te sens abandonné. Pourtant, j’ai vu tes amis, alors je pense que le problème ne vient pas de là… - Pourquoi… L’homme se tourna vers le jeune suite à sa brève intervention. Frémissant en sentant le regard pesant de son ainé, Mao hésita un moment avant de reprendre. Une grande inspiration et une réussite à la cigarette lui redonna le courage de parler. - Je me demandais, pourquoi faisiez-vous cela pour moi… Je devrais avoir honte, et vous devriez rire de ma situation. - En effet, le rire serait tout à fait logique. Cosma tira sur sa cigarette alors que l’adolescent s’offusqua en silence. Cependant, cela serait la réaction d’une mauvaise personne, et je ne pense pas en être une. Mao le considéra stupéfait. A entendre ses paroles, il croyait avoir affaire à un sage, ou bien même à un ange. Il décida alors de tout lui conter, sa situation avec ses parents, en évitant simplement de dévoiler son nom de famille. Il se savait aux côtés d’une oreille attentive, et surtout compréhensive. Les minutes passèrent, la longueur de chacun des cigarettes diminuant peu à peu au fil de la discussion. Lorsque l’adolescent conclut, Cosma approuva d’un hochement de la tête, jeta le cadavre que l’on nommait mégot dans le caniveau, puis se leva en s’étirant. - C’est une situation bien triste et difficile dans lequel tu te trouves, Mao. Cependant, tu sembles toujours les aimés au fond de toi, alors il est encore possible de raccorder les ponts facilement. - Comment ? - Inquiète-les. Tout simplement, l’instinct maternel fera le reste. - Comme une lettre de suicide ? - Non ! Imbécile, pas dans ce genre-là. Tu pourrais prendre exemple sur moi plus jeune. Quitter la maison près d’une année pour vivre une aventure. Cela permettra de forger les deux partis. - Je trouve cela débile… Il n’empêche que je veux quand même leur faire payer un minimum… - Continue ta concurrence, celle dont tu m’as parlé, mais ailleurs, seulement. - Où donc ? A l’autre bout du monde ? Hoenn ? Où ? - A toi de voir, je ne suis pas dans les agences de voyage. - Mais- - T’inquiète mon grand, je te trouverais un truc. En attendant rentre chez toi, il se fait tard, et les rues ne sont pas sûres la nuit, surtout à Safrania. - Mais- Attends ! - Ciao Mao, on se reverra. Cosma partit en le saluant et disparu trop vite dans la nuit pour que le jeune homme ne puisse ajouter quelque chose. Cela était tellement… Irréaliste ! Un être sympathique venu de nulle part en plein milieu de la nuit, qui disparait par la suite en lui proposant une solution à ses problèmes ? Etait-ce une intervention divine ? Ou bien avait-il sniffé intentionnellement de la poudre de Rafflésia dans la journée sans s’en rendre compte ? Le départ de Cosma laissa cependant une trace, un morceau de papier griffonné abordant son numéro. Alors tout ceci était réel ?
Epilogue Les jours qui suivirent, Mao put rétablir le contact avec cet étrange personnage qu’il considérait à présent comme un ami. Cosma avait vraiment laissé son numéro et fit office de confident à l’adolescent en proie au doute. Ce dernier proposa alors au jeune homme de se rendre sur l’ile de Lansat, où se trouvait une Académie capable de l’aider en tout point. Que ce soit dans sa quête professionnelle, mais aussi dans une poursuite d’étude, il pourrait s’éloigner de ses parents sans se mettre en danger pour autant. Au grand étonnement de Mao, son tuteur lui proposa de payer le voyage ainsi que les frais d’inscription, mais le jeune refusa, lui assurant que l’argent n’était pas un problème pour lui. Cela semblait fou. Pourquoi voulait-il tant l’aider ? Toute cette générosité… Cosma avait vraiment l’air d’un saint. En tous les cas, Mao suivit ses conseils et déposa son dossier dans la foulée. Profitant du fait que sons école finissait l’année plus tôt que les autres, il put joindre Lansat afin la fin officiel des cours, où plutôt l'ile de Cobaba, afin de profiter des classes d’été. Tout ceci allait lui être bénéfique, un changement d’air certain, et une aventure humaine sans précédent. Mais qui était vraiment ce Cosma ? Suite à plusieurs recherches, Mao trouva lors de son voyage une description parfaite de l’homme qu’il avait rencontré. Grand, blond à l’allure de gentleman rebelle, souvent vêtu de blanc, et s’avérant être une personne connue. Né à Ebenelle, la vingtaine, de son vrai nom Cosma Dolorem, c’est avec surprise que le jeune couturier apprit avoir été aidé par une personne recherché des services de polices de nombreuses régions. Lisant chacune des descriptions, il était un leader de la fameuse Team Rocket, dont il était considéré comme le mouton noir, une âme bienveillante dans un gang de malfrats. Tout ceci de plus en plus loufoque. Et pourtant, c’était grâce à cette personne quasi irréelle qu’il se trouvait sur ce bateau, en direction de Cobaba. Certes, Mao ne voulait pas avoir affaire avec ce monde du crime, mais désirait âprement revoir ce Cosma. Tout simplement pour lui transmettre ses remerciements les plus sincères. Alors que le jeune homme referma son portable après cette bouffée brute d’informations, il put se reposer sur le transat, perché sur le pont supérieur du navire, reniflant paisiblement, le parfait d’un nouveau monde…
Ce qu’il advint de Cosma Dolorem ? Cet étrange personnage continua sa route à Kanto, parcourant les arènes en quête de badges. Il affirmait avoir pris ses vacances et n’avoir aucun rapport avec l’organisation maléfique dont il était affilié. Du moins, il disait aussi que cette situation ne serait plus effective lors qu’il reprendrait du service. Mao ne fut la seule personne qu’il aida lors de son périple, mais il retint de bons souvenirs, et la satisfaction d’avoir aidé un garçon dans le malheur. Peut-être était-ce excessif de dire que celui-ci était en grand danger, mais Cosma savait que son intervention avait rendu Mao plus heureux. Et cette satisfaction était tout ce qu’il y avait de meilleur pour lui. Les médias pouvaient dire ce qu’ils voulaient, l’homme avait beau être un leader de la Team Rocket, il n’en restait pas moins un voyageur au grand cœur. Et l’ile de Lansat était l’une de ses destinations future…
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