Une Hope sauvage prend la fuite. Fuite réussie. Fin du combat.J'y avais échappé belle. En effet, j'avais entendu que le bonhomme se désignant comme étant un coordinateur n'avait pas été très content de l'état dans lequel j'avais rapporté son chéri. Mais bon, c'était pas mon problème. Parce que oui, maintenant, je devais réparer les petits soucis qu'il avait causé au vendeur ambulant. Retrouvant ce dernier, je pris la peine de m'excuser pour l'intervention « légèrement » un peu trop brusque, un grand sourire étiré sur les lèvres. Celui-ci me fixa quelques secondes avant de pousser un soupire d'exaspération.
« Mouais, au moins t'auras réglé l'problème... » Après l'avoir aider à replacer son chariot et avoir discuté des stocks, je partis ensuite chercher de quoi nettoyer pendant que ce dernier jetait les aliments grignotés par le Nidoking. Hum, entrepôt 3, c'est ça ? Tout en me dirigeant vers ce dernier, suivie de mon spectre, je repensai aux événements passés. À bien y réfléchir, on aurait presque pu demander un dédommagement au bonhomme pour les dégâts causés. Parce que la bouffe, quoi. La bouffe, c'est sacré. Mais bon, je m'étais déjà enfuie et le fait d'avoir ramené sa bestiole dans l'état tel qu'il était pouvait suffire comme vengeance. Ricanant, j'ouvris la porte du bâtiment. L'air de rien, je m'étais bien amusée...
...
« Oui, c'est bien ça. Pour demain matin si possible. ... Ok, super ! Merci beaucoup ! Au revoir M'sieur ! » Bon, les commandes c'était bon. Contre toute attente, environ la moitié des stock avait été vidé en ce qui concernait ces vendeurs ambulants. Enfin, j'espérai que les restaurants aient quand même eu leur succès. Ou bien que plus de gens se jetteront dessus les jours suivants pour délaisser les hot-dogs et autres cochonneries. Pour ma part... Hin hin... On verra ! Pour le reste de l'après-midi, grosso modo, j'ai aidé dans certains stands par pure envie personnelle pour le service ainsi qu'un peu pour le nettoyage également. Vous savez, il y toujours ces gens qui papotent et s'amusent, et soudain, leur ventre gargouille et ils se rendent compte qu'il est trois heures de l'aprèm. Enfin bref, c'est pour ça que les stand de bouffe au festival restèrent ouverts toutes les journées.
Non non, c'est pas du tout parce que j'en fais partie. J'avais dans mes mains le planning du petit tournus mis au point entre les staffiens. Puis l'après-midi, il y a encore ceux aillant besoin de leur dose de caféine. Ouais c'est ça, je justifie cet esclavagisme.
Sirotant un cocktail – sans alcool, car malgré mon badge d'organisatrice, je n'avais pas réussi à en avoir un avec. Puis il y a l'histoire de donner une bonne image du festival, et tout et tout – je pêchais des Glouptis, un sourire en coin, entourée de gosses admiratifs de ma performance et de la gérante sceptique de ma présence.
J'évitai néanmoins de dépenser tout mon budget dans ça et, le sac remplis de peluches, hésitai désormais devant une glace. Finalement, après une bataille acharnée entre une petite démone et une adorable ange, c'est la deuxième que j'écoutai. Ça sera pour demain.
Ne sachant pas trop quoi faire, je glandouillai un peu partout avant de finalement m'installer derrière le stand de pop-corn. Assise sur la barrière, en hauteur, j'observais les flocons de pop-corn sautiller et le vendeur en servir à des gens en tout genre. Au bout d'un certain temps, mon attention fut plutôt attiré par les visiteurs et la foule. Un gosse se baladant joyeusement avec un ballon smogo, avant que celui-ci ne soit explosé par un Pijako agité. Pleurs. Glace. Sourire jusqu'aux oreilles. Non, vraiment, les gosses sont bien moins compliqués. Ils sont heureux, ils sourient, ils ne le sont pas, ils pleurent.
Une voix me tira soudain hors de mes pensées.
« Hé, toi ! Tu pourrais m'aider à tenir le stand deux minutes ? Je l'aurais bien fermé mais il y a de la file encore. Merci miss ! Ah, et n'oublie pas de rajouter du sucre dans les pop-corn caramel ! »
Et sur ce, il s'en alla, me jetant son chapeau tricolore à la figure. Sympa, le M.Boudevilmachintruc... Je regardai le couvre-chef hideux qu'il venait de me jeter. Non, mais j'aurai l'air de quoi avec ça ? Une gamine d'un équipage chelou qui part à la recherche de chinchillas arc-en-ciel sur l'île Kinegzistepa ? Bref, je décidai de ne pas le mettre. Devant le chariot se tenaient des têtes curieuses qui me fixaient. Hum, et donc...
« ... Une petite portion, caramel. » Je regardais devant moi. Hum, petite ? Ce carton ? Celui-ci ? Ou celui-là ? À moins que ce ne soit celui-ci ? Petite, okay, mais ça donnait quoi les tailles en gros ? Maxi, grosse, moyenne, petite ? Mini, petite, moyenne, grande ? Ah, tiens, la liste des prix... Huuummmm, ok. Caramel, donc ? Je regardai les trois bloc en verre devant moi. Ça devrait donc être celui-là, maais... Rajouter du sucre, hein ?
« Euh, attendez deux secondes. Je suis pas encore très au clair avec tout ça, héhé... » « Pas de problème ! » Au moins le client du moment était sympa. Enfin, ça ne sera peut-être pas le cas avec le gamin derrière qui à l'air de s'impatienter...
Deux bocaux. Sucre ? Sel ? Bon, bah goûtons... Alors le sucre c'eeeest... Aucun des deux. DEUX PUTAINS DE BOCA-... BOCAUX DE SEL. Ah, mais attendez, il y a encore un autre au fond.
Enfin bref, après quelques événements du genre, en plus de m'être fait insulter par un gosse devant avoir genre, quatre ans de moins que moi, de, je cite, « sale pétasse », la file se vida. Je restai encore derrière attendre un quelconque client. Le temps passait. Deux minutes, hein ?
Le type à qui appartenait ce stand finit par
enfin revenir. Je le saluai brièvement après lui avoir fait un bref compte-rendu des gains et lui avoir appris que de nouveaux stock arriveront demain, ce qu'il accueillit avec joie. Le temps pressait. Les files aux cantines devaient avoir commencé à se former, et bien sûre, j'avais accepté de donner un coup de main au italien. Sauf que...
« Re' les gens, désolée pour le retard. Hum, je m'occ-... » « Ah, non. Callie, tu ne l'avais pas prévenue ? » « Aaaaah, merde, j'ai oublié ! » « ... » « On a assez de gens ici, mais on t'a demandé au Vert. » « Ah, okay. Bon, j'y vais alors. Bye ! » Je me retrouvai avec l'hystérique excentrique. Cette dernière avait insisté pour nous aider, donc les gars du staff n'avaient hésité à accepter. Soit. Enfin, je dis ça, mais apparemment, mon aide ne fut pas nécessaire non plus. Après une petite demi-heure de service, la gérante m'offrit un thé et m'ordonna de ma « reposer ».
Infusion de baie Parma parfumé à la cannelle et au Chèvrefeuille. Soit. Ainsi, pendant que les gens faisaient la file, je sirotai tranquillement ma boisson offerte tout en surveillant l'heure. Pas question de m'acheter quoique ce soit maintenant pour le souper ou je ne verrai pas l'heure passer pour le concert. Un sourire s'étira sur mes lèvres. Bon sang, ça faisait longtemps ! Rien que pour ça je serais bien rentrée à Onde-Sur-Mer. Enfin bon, selon ma logique personnelle, il valait mieux que je mange une fois sur place, là-bas. Aussi, on mangera avec les filles, vu qu'Aileen semblait préférer comme ça. Je ne cache pas que j'étais du même avis. D'après ce que j'ai compris, la brunette avait été engagée par la Mentali pour aider au préparatif de Strykna. Ces dernières ne devait donc pas avoir vraiment eut le temps de s'acheter de la nourriture... Prise dans un élan de bonté, je partis chercher le repas d'Estelle en plus de celui de la Pyroli. L'excentrique semblait apparemment garder un merveilleux souvenir de cette dernière, me mettant entre les mains un cornet avec un repas identique à celui qu'elle avait pris à midi. Je n'avais pas envie de me risquer à commander autre chose et allez savoir comment l'adulte à deviner. Elle fait un peu peur, parfois. Enfin bon, après cela, je fis également une rapide halte au Romarin. Finalement, toujours accompagnée de Gum', les sac dans les bras, et un hot-dog en plus d'une bouteille de Sprite dans les mains, je me dirigeai vers l'estrade et me jetai sur mon repas, installée sur un muret.
Aileen ne tarda pas à débarquer. Je lui tendis son sac de nourriture. D'abord sceptique, elle sourit ensuite. Tant mieux.
« Ouaip, elle en organise souvent dans son arène, vu que... Bah, c'est son arène où elle se doit d'y être assez souvent. Sinon, plus ou moins. Un sale gosse m'a insulté de sale pétasse alors que je lui devais une portion maxi de pop-corn jesaisplusquelsaveur. Je l'ai envoyé bouler. Non, mais genre, t'aurais dû voir comment le vendeur m'a refilé... 'Fin, son poste de vendeur, quoi. [...] »
Je rajoutai qu'on m'avait fait courir un peu partout ensuite. Après quelques papotages, les lumières s'éteignirent et ceux de la scène s'allumèrent. La Mentali débarqua peu après, après avoir affronté la foule pour nous rejoindre. Je lui tendis son cornet.
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Cinq heure du matin. Pile. Mes cheveux encore en bataille, je m'inspectai dans la glace de la salle de bain puis m'étalai ma crème du jour. Un large sourire s'étendit sur mes lèvres en repensant à la veille. Gueuler les paroles parmi des centaines de gens. Ça m'avait manqué. Et en plus, mon premier concert dans les règles. Un vrai événement ! Rien que ce mini-concert d'une heure et demi avait été grandiose. Je m'impatientais déjà pour le dernier jour.
Sortant de la salle d'eau, je saluai Aileen qui s'y fourra à l'intérieur à son tour. Dans le noir, je fouillai dans ma valises mes vêtements du jour. Hmm, va pour le short délavé un top galaxy pastel. Je passai également plusieurs minutes à défaire mes colliers tout emmêlés dans la pochette dans laquelle je les avais tous fourré. Entre-temps, la préfète était prête à son tour.
Excitées comme des puces, on prenait désormais notre pt'it déj' au resto habituel.
Ce passage là, noooon, pas ce morceau. Ouiiiiii, là, quand elle a gueulé dans son micro. C'était génial ! Ah, ouais, j'avoue, là aussi c'était sympa. NON, le meilleur c'était quand...L'heure passait rapidement. Et soudainement...
MERDE, C'EST L'HEURE POUR LES LIVRAISONS. Jetant un rapide regard à mon iPok, je constatai qu'il me restait dix petites minutes pour arriver sur les lieux du festival. Je terminai en vitesse ma boisson et pris entre mes bras Mochi qui s'était endormie la tête dans le plat, puis demandai à l'athlète si elle avait des activités avant l'ouverture.