Physique - Bleu, violet, marrons? ...Mais qu'est ce que c'est que ces yeux? Pourquoi est-ce que c'est toujours aussi difficile de décrire l'exacte couleur des yeux des gens? Anglea ne fait pas exception à la règle. "Ca varie en fonction de la lumière", vous dira-t-elle. Pour faire simple, on pourrait juste dire qu'ils sont de couleur sombre. Idem pour les cheveux. Noirs... Hum, avec des reflets bleus... ou, non, plutôt violets. Encore quelque chose de difficile à décrire. Un peu à l'image de son caractère. Anglea est toute en nuance et demi-tons. Une frange droite, pas toujours bien coiffée, oui... et un peu trop longues, de l'avis de certains. Comme un rempart capillaire qui lui dévore les yeux et derrière lequel elle se cache quand elle ne sait plus où se mettre. De taille moyenne, elle a cependant tout d'une garçonne. Aucune espèce de forme, des hanches droites, une poitrine désespérément plate. Il est encore temps, certes, mais la gamine commence à désespérer de se voir un jour devenir une femme. Une peau claire, qui marque facilement (coins de meubles, bords de tables pointus, voilà ses ennemis!). Des joues rondes et roses qui la font passer pour une poupée, bien malgré elle. Ca lui arrive de vouloir jouer les grandes, et de tenter le gloss à lèvres... Catastrophe. Autant l'avouer tout de suite: elle ne sait pas se maquiller. Pas la peine d'aller au musée pour admirer des chefs d'oeuvre d'absurdité, Anglea s'en charge.
Psychologie – S'il y a un symbole qu'on pourrait utiliser pour parler d'Anglea, se serrait... Un miroir à deux faces ? Non, en fait, c'est dur de ranger la gamine dans un tiroir proprement étiqueté. En fait, c'est beaucoup plus simple de classer les Pokémons que de la décrire. En fait, elle est juste... Spéciale. Pas forcément dans le mauvais sens du terme, hein. Bon, après, c'est sûr qu'à treize ans, on est pas vraiment terminé. C'est encore un peu vide, là-haut.
Elle a des passions que d'autres ont du mal à comprendre. Elle aime les cailloux. Tous les cailloux. La montagne, les pierres spéciales, et celles qui brillent, tout simplement. Bref, tout ce qu'on peut trouver au hasard d'une aventure rocheuse. Elle est passionnée par les Pokémons de types spectre, qu'elle trouve beaux, au grand dam des autres filles de son âge. Tout ce qui sort du commun l'attire irrésistiblement. Elle fait des trucs bizarres : elle se balade toute seule dans la forêt, et elle parle (mais à qui?). Elle réfléchit à voix haute, quand elle a besoin de s'organiser (et c'est pas vraiment son truc). Elle se terre au fond de sa chambre quand il fait beau, et se balade quand il pleut.
Elle est parfois très puérile, et parfois étonnamment mature.
Son langage est complètement déréglé. Parfois, elle pourra être crue, ou utiliser des expressions incompréhensibles, et d'autres fois, elle sera très formelle. Le problème, c'est qu'elle est un peu trop franche. En fait, elle dit toujours ce qu'elle pense. Et bon, vous pouvez l'imaginer, ça ne passe pas toujours très bien. C'est sûr, y en a que ça vexe. Y en a qui la prennent pour une folle, aussi. C'est sûr que, bon, dès, mieux vaudrait pour sa vie sociale qu'elle se taise. Comment dire... Avouer à ses petits camarades qu'elle aime le mélange chocolat-oignon, c'était pas une bonne idée. Les gens ne sont pas prêts...
En matière d'opinion, elle diverge toujours. C'est elle qui fausse les résultats des sondages. C'est elle qui dit « non » quand tout le monde dit « oui ». Pas forcément par pur esprit contradiction. Juste que parce que ce qui a le plus de succès à toujours tendance à la rebuter.
Elle fait des blagues qu'elle est la seule à comprendre. Elle rit pour pas grand-chose. Elle sort des répliques de livres à tout bout de champ, mais comme personne ne les comprend... Elle n'est pas la dernière pour imaginer des plans incroyables. Même ses amies jettent l'éponge.
Il y a une chose qu'elle a du mal à comprend. C'est ce petit tremblement dans la voix des autres, quand ils parlent de leurs parents. Elle, elle n'aime pas ça. Elle trouve ça pénible. Un peu trop prise de tête. Humiliant, même. Pourquoi remuer les vielles histoires ? Tout le monde s'en fiche.
Elle n'est pas faite pour gérer les situations de crise. En cas de problème, elle saute sur la première solution, pourvu qu'elle puisse se débarrasse vite fait du truc.

Le manque de neige. C'est la première chose qui l'a frappée, quand Anglea est arrivée sur l'île Lansat. La neige, c'était son quotidien, avant.
Si vous connaissez la région de Kalos, peut-être que vous avec entendu parler de la ville d'Auffrac-les-Congères. Ce n'est pas vraiment la plus célèbre de toutes, mais c'est justement ce qui fait son charme. Perchés dans les montagnes, elle est recouverte en permanence d'un épais manteau blanc. Glacial, vous dites ? Au contraire ! Quand elle ferme les yeux, et repense à son petit chez-elle, c'est la chaleur des habitants que Anglea revoit. Les petites maisons de bois et de pierre, le feu dans la cheminée... Les rues illuminées par d'élégants lampadaires... Oui, on peut dire qu'elle est fière d'y être née. S'il vous plaît... Ne la lancez pas sur le sujet. Ne parlez surtout pas de vos origines, sinon, vous êtes bon pour le long discours de « Auffrac-les-Congères », la plus belle ville du monde.

Bon, dit comme ça, ça à l'air plutôt simple, non ? Pourtant, c'est un petit peu plus compliqué.
Il y a des gens qui vous dirons qu'ils ont une vie banale, sans incident véritablement marquant. Et c'est ce qu'elle vous dira aussi si vous le demandez de raconter son histoire. En fait, elle dit ça parce qu'elle n'aime pas trop en parler. Elle trouve ça nul. Pourquoi ? Juste parce que pour elle, ça n'a pas vraiment d'intérêt. Et aussi, parce qu'elle déteste les psychologues, ces malades qui essayent de vous faire croire que vous êtes des traumatisés de la vie. Ceci dit... Elle n'en a jamais rencontré aucun.
Quoi qu'il en soit... Mine de rien, l'histoire de sa vie n'est pas si « classique » qu'elle espère vous le faire croire.
Il y a des gens qui naissent à un endroit, y vivent toute leur vie, et y fondent à leur tour une famille. Il y a des gens qui connaissent le schéma familial classique de « papa + maman + enfants ». Eh bien, pas Anglea. En fait, elle a été élevée par ses grands-parents... En grand partie. C'est là que ça devient un peu plus complexe. Sortez les stylos et préparez-vous à noter !

La mère d'Anglea est originaire de l'étrange ville de Flusselles. Adolescente, elle rêvait de devenir actrice. A peine majeure, elle a quitté le nid familial pour voler de ses propres ailes, son fidèle Caninos à ses côtés. Son objectif, c'était d'atteindre Illumis. Personne ne sait très bien ce qui s'est passé. Est-elle jamais allé à Illumis ? Pourquoi serait-elle revenue ? Quoi qu'il en soit, quelques années après son départ, c'est à Auffrac-les-Congères qu'elle refait surface. Là-bas, elle succombe au charme local, et tombe amoureuse d'un jeune homme de la ville. Un an plus tard, la petite Anglea voit le jour.
La suite est un peu moins drôle, quoique toujours aussi rocambolesque. En vérité, les deux tourtereaux ne sont pas restés ensembles bien longtemps. Histoire d'amour fulgurante : puissante, mais brève. Tous deux en mal d'aventure, ils ont décidé de quitter la ville. Elle, pour poursuivre son rêve de devenir actrice, lui... Pour une obscure raison (un sujet qui alimente régulièrement les repas de famille). Logiquement, c'est à Illumis qu'on devrait les trouver, encore aujourd'hui. Cependant, vous allez voir que personne n'a jamais vraiment songé à partir à leur recherche.

Ce sont les parents du père d'Anglea qui se retrouvèrent avec la gamine sur les bras. Un coup dur, n'est-ce pas ? En fait, pas vraiment. Ça paraît un peu niais, dit comme ça, mais rien ne pouvait plus leur faire plaisir, en vérité. Ils l'ont élevée comme leur fille. C'est probablement pour cela qu'elle n'a jamais cherché à partir à la découverte de ses parents. C'est parce que les choses sont bien comme elles sont. Pourquoi aurait-elle besoin de tout remettre en question, de tout retourner ?
Et le fait est que Anglea voue une admiration sans limites pour son grand-père. « Elle marche dans ses pas ». C'est ce que disent les gens, à Auffrac-les-Congères. Il lui a transmit sa passion particulière pour les pierres évolutives, et surtout, pour la montagne. Haute comme trois pommes, Anglea insistait toujours pour partir avec lui lorsqu'il se lançait à l'assaut des monts de la région.

Anglea, enfant, était un véritable phénomène : complètement garçon manqué, mal à l'aise en société, pas toujours apte à savoir quoi faire ni quoi dire dans telle ou telle situation. Ce sont des choses qui se sont atténuées avec l'entrée dans l'adolescence. Qu'elle le veuille ou non, c'est une fille. « Chassez le naturel, il revient au galop ». Si aujourd'hui, elle est toujours un peu spéciale, pas toujours au fait des convenances, sa part de féminité est beaucoup plus affirmée.

Maintenant... Qu'est-ce qui a bien pu l'amener à quitter sa ville chérie ? Qu'est-ce qu'une fille comme elle fait sur Lansat ? Et puis d'abord, comment est-ce qu'elle en a entendu parler ?
Vous connaissez le bouche-à-oreille ? C'est en entendant sans cesse les gamins de la ville en parler que le phénomène lui est parvenu. Une académie Pokémon. Une académie pour en apprendre plus sur eux. Une académie où elle pourrait posséder ses propres Pokémons, comme ceux qu'elle voit parfois à la télévision, et qui sont si beau, dans leurs belles nuances sombres... Une académie pour réaliser un rêve, pour écouter cette drôle de voix, tout au fond d'elle, qui lui dit qu'avec un peu d'ambition, elle en serait bien capable, elle aussi. Et puis aussi... Des rencontres. Des tas de rencontres. Un île peuplée d'adolescents, comme elle. Des copines... Des garçons, aussi. Avoir une chambre dans un dortoir, faire les fous, être fiers d’appartenir à une super école... Tout un tas de choses qui font briller les yeux d'une gamine.
Mais cela impliquait des sacrifices. Quitter Auffrac-les-Congères. Laisser ses grands-parents, sans elle. Se débrouiller sans eux, aussi. Pour la première fois de sa vie. Se lancer dans l'inconnu. Un peu comme un saut à l'élastique.
Et pourtant, ça ne l'a pas empêchée de remplir le formulaire d'inscription. « Nom, âge, sexe, région d'origine... ».

Et voilà. Un beau jour, la valise tombe sur le sol, et soulève un nuage de poussière. Et quand les particules se dissipent, un paysage nouveau s'ouvre à elle. Et son petit cœur naïf se gonfle, plein d'espoir. Et alors, elle a bien faillit pleurer, cette quiche.