Je dois me décrire c'est ça ? J'ai toujours trouvé cette partie complètement désuète et passé de mode. Mais comme je suis un gentil garçon, mignon par-dessus le marché, je vais faire un petit effort. Et rassurez-vous, je ne suis pas comme ça d'habitude, je suis bien plus enjoué et gentil, la gentillesse incarnée je dirais même plus... Non je plaisante, ce n'est qu'une basique façade pour ne pas montrer à tous ces idiots à quel point je suis devenu méchant et manipulateur. Depuis que je suis petit, cette apparence frêle et efféminée m'a longtemps desservie, surtout vis-à-vis de mes camarades hommes, avec qui la virilité passait avant tout. Cela est dû à un physique frêle qu'on pourrait comparer à une brindille, tellement je suis fragile dans cette carcasse. C'est donc naturellement qu'on me voit comme un androgyne. Faut dire aussi qu'avec ma garde-robe, avec les fringues que je porte en temps normal, on ne peut me voir que comme ça. C'est ainsi que cette gentillesse qui était si naturelle chez moi au début, s'est vite fait remplacé par un désir d'emmerder les autres, de me montrer exécrable avec eux. On pourrait penser au premier abord que ce n'est qu'une vengeance de ma part. C'est en partie vraie, mais c'est souvent plus complexe quand on y réfléchit davantage. Cette bouille d'androgyne que je me tape depuis mon enfance, cette tête d'enfant qui n'a jamais vraiment grandi, semble plaire à beaucoup de monde depuis que j'ai passé un palier en termes d'âge et de maturité. Que ça soit la gente féminine ou masculine, j'ai réalisé que j'avais un pouvoir sur eux, sur leurs choix quand j'en jouais. Ce joli minois était définitivement très efficace, donc je me suis dit que ça ne coutait rien d'en rajouter par moment. Je prenais vraiment beaucoup de plaisir à avoir ce que je voulais de n'importe qui d'un minimum crédule. Bien entendu, en temps normal je garde une expression des plus basique, sans forcément exagérer. Bien entendu, ça m'arrive d'être réellement gentil avec mon entourage, mais seulement quand ils le méritent où qu'ils sont suffisamment proches de moi. Après, je ne nie pas en profiter par moment avec eux aussi, mais principalement pour rigoler bien entendu. Car, même si j'en ai pas l'air, j'ai un minimum d'humour, je reste quelqu'un de très espiègle malgré tout. De toute manière comment ne pas craquer quand tu tombes sur mon joli regard couleur émeraude, encadré par des longs cheveux dans des tons châtains.

Donc si je devais simplifier ce fouillis sans nom, je dirais que je suis un vrai petit démon qui prend plaisir à emmerder les gens, mais qui garde un côté gentillet quand il le veut.

Je suis né il y a de ça maintenant quatorze printemps. Dans une des plus grandes villes du Kanto, Safrania. Le bonheur se lisait sur les traits de mes parents, en particulier de ma mère, surtout quand plus tard j'appris qu'elle aurait souhaité avoir une fille. Mais à cette époque-là, de par ma nature de bébé, je n'aurais jamais pu différencier un visage réellement heureux et une de ces imitations complètement fausses d'un bonheur encore lointain. Quoi qu'il en soit, bien que je ne sois pas du bon sexe pour ma mère, j'étais aimé de mes parents. Donc mes premières années se passèrent relativement bien à leur côté. Mais comme toutes jolies histoires, ça ne dure jamais bien longtemps... Au fil des années, je remarquais bien vite, mes parents aussi, que malgré mon côté masculin évident, mon physique restait toujours efféminé et ma mère ne se privait pas pour jouer dessus. Je me demande encore aujourd'hui pourquoi à l'époque elle cherchait tellement à avoir une fille. Un enfant restait un enfant, elle aurait dû accepter mon sexe et me voir comme un homme. D'ailleurs mon prénom venait de là, Akira étant mixte, on voyait bien qu'elle ne pouvait pas renoncer à avoir une fille.

J'avais environ sept ans quand cette féminité chez moi commença réellement à être un poids pour moi. Que ça soit à l'école où dans ma ville, les jeunes de mon âge prenaient un malin plaisir à m'insulter, à me traiter d'erreur de la nature et d'autres joyeusetés et j'en passe. J'en ai jamais parlé à ma mère ou à mon père, mais plus ça allait loin et plus j'avais honte de ma condition. Donc pendant de nombreuses années je prenais sur moi et j'ignorais leurs quolibets. A côté de ça, j'avais pris l'habitude de jouer avec les Pokémons de mon père, qui, était un dresseur de grande qualité. Je l'admirais, au grand dam de ma mère. Les moments que je passais avec mon père étaient vraiment les meilleurs, car je me sentais vraiment homme. Il me laissait l'accompagner dans ses balades, pour que je puisse assister à des combats contre des Pokémons sauvages. C'est comme ça que cette passion naissait chez moi. En voyant mon père si valeureux, je souhaitais devenir un Dresseur aussi courageux et fort que lui. A son contact je prenais confiance en moi, si bien que, je ne me laissais plus faire par mes détracteurs, me permettant même par moment de jouer de cette féminité chez moi.

Quand je ne sortais pas avec mon père, je me contentais de me cultiver sur les divers Pokémons de la région et des autres régions. Ma passion me poussait à tout savoir sur les Pokémons pour mieux les utiliser en combat. A côté de ça, ma mère m'avait finalement lâché la grappe, car entre temps, une petite sœur était née. C'était vraiment inespéré, pour moi, mais aussi pour elle. Ainsi, j'étais fourré avec mon père et elle, elle avait sa petite fille adorée. Quoi qu'il en soit je prenais énormément de plaisir à m'immerger complètement dans ma passion. C'est d'ailleurs à cette époque que je découvris cette fameuse école où les jeunes de mon âge venaient apprendre à être des dresseurs aguerris ou encore plein d'autres disciplines toutes aussi ennuyeuses les unes que les autres. Car oui, je ne souhaitais qu'une chose, devenir un Top Dresseur. Heureusement pour moi, mon père n'hésita pas une seule seconde pour m'y inscrire. Il disait même être fier de moi et il espérait que je deviendrais un dresseur digne de ce nom. Moi aussi pour être honnête et je ferais tout pour ça.