-Tu es certaine que c’est ici ?
-Kung!

Il est 8h50 du matin, et Marie était un perplexe quant à l’endroit où elle se trouvait. Devant elle se tenait une immense batiment ultra moderne, bien loin de l’idée qu’elle se faisait d’une pension pokémon. Pourtant c’était bien l’adresse que lui avait indiqué Madame Mousseline, quand elle a informé la jeune Frostheart qu’elle l’avait inscrite à un stage.

Au début, Marie croyait à une blague de la responsable de la boutique où elle était en stage. Pourquoi, alors que ça ne faisait qu’un mois qu’elle était en stage, la responsable l’aurait inscrite à un stage qui lui couterait une fortune. C’est Fang, la seule autre vendeuse de la boutique qui a apporter une explication à la rose. Le travail de cette dernière a clairement satisfait l’éternelle insatisfaite propriétaire de la boutique, et elle envisageait sérieusement d’embaucher Marie pour compléter son équipe. Mais pour se faire il fallait que la Frostheart si connaisse en matière première, le point qui lui faisait plus de défaut.

Marie se souvenait parfaitement du visage d’imbécile heureuse qu’elle avait eu à ce moment là. Cette inscription au stage était la preuve qu’elle commençait sérieusement à se faire une nouvelle vie sur l’île. Professionnellement ça commençait à être bon, et d’un point de vue relationnelle aussi. Elle s’entendait très bien avec Fang, sa collègue et désormais amie, c’est une femme très belle mais avec un sacré caractère. Si une cliente lui tape un peu trop sur le système, elle n’hésite pas à lui dire ses quatre vérités. C’est peut-être pour ça qu’elles s’entendent très bien toute les deux, Marie est du genre posée, ce qui a tendance à apaiser la fougue de Fang.

Sa relation avec John, son petit-ami s’endurcit de jour en jour. Il faut dire que maintenant qu’ils vivent sous le même toit, ils peuvent vraiment apprendre à se connaitre…enfin mieux que sur les route. John a même reçu une promotion à son boulot, et il est passé chef de projet en quelques mois. Une promotion qui fait beaucoup de jaloux, mais qui rend Marie très fier de son homme.

Malheureusement deux ombres se glissèrent sur ce beau tableau. La première c’était le cas Arwen la Gardevoir de sa mère. Cette dernière est restée à Nénucrique avec Hiro et Alone, mais le nouveau chef de la famille Akabara lui mène la vie très dure. A tel point que Marie s’en veut de l’avoir laissé là-bas, mais elle ne sait pas comment s’y prendre pour la ramener à Adala. Elle espère pouvoir y arriver, de une pour le bien être de la Gardevoir, et de deux par respect pour la mémoire de sa mère.

La deuxième ombre, c’était Yuna, sa petite sœur. Comme Marie le craignait cette dernière avait en quelques sortes gelée son cœur, et elle ne ressentait plus rien. Malheureusement, sa grande sœur ne pouvait rien faire pour elle réellement, et ça la rendait malade. Yuna faisait tout pour le lui cacher, pour ne rien montrer à personne, et ça fonctionnait plutôt bien. Peu de personne était au courant de sa situation actuelle, tout le monde ou presque croyait à ses faux sourires. Marie avait même du contacter l’éducatrice de l’Académie pour que cette dernière l’aide à dégeler le cœur de sa sœur…même si actuellement ça ne donne pas grand-chose.

Soudain Marie sent qu’on lui tire le bas du pantalon, il s’agit d’Ayane sa Kungfouine. Cette dernière, inquiète pour sa dresseuse tente de la ramener sur terre, car l’heure tourne, et il faut se présenter à l’accueil de la pension, sous peine de se voir refuser son stage. La jeune femme sourit à sa pokémon combat et rentre dans la pension.

La décoration est simple et chaleureuse, des couleurs chaudes réveillent la pièce et lui donne un aspect apaisant et cocooning. Sans plus attendre, Marie se présente au guichet, ou une jeune femme aux cheveux orange l’accueil.

-Bonjour, bienvenue à la pension Au fil de la vie. Que puis-je pour vous ?
-Bonjour, je me nomme Marie Frostheart, et j’ai rendez-vous ce matin pour un stage dans la pension.
-Frostheart…A oui je me souviens, vous êtes là pour la le processus de confection du tissu, c’est ça ?
-Tout à fait.
-Parfait, suivez-moi, je vais vous menez au responsable.

La jeune fille se lève, et Marie la suit dans le dédale du couloir qui compose la pension. Mais il faut avouer que la jeune femme ne sait pas vraiment ce qui met d’aussi bonne humeur sa guide. Car oui, cette dernière sautille partout, et pousse des petits bruits étranges que Marie interprète comme des salutations à toutes les personnes qui passent…Peut-être que c’est son comportement habituel, car personne ne semble réellement surpris par ce comportement. La Frostheart ne juge pas, elle a vu tellement de chose dans ses années de compétition, que ça ne la surprend pas vraiment au final.

Les deux jeunes femmes arrivent au bureau du directeur de la pension. Ce dernier, un jeune homme aux cheveux blonds lève les yeux, et se redresse, ce qui laisse à Marie le loisir de le détailler du regard. Il est…sacrément baraqué, pour la Frostheart, il pourrait sans problème la briser d’un tour de de bras. Mais son visage angélique rassure l’ex-coordinatrice sur la suite des évènements.

-Ho Mademoiselle Frostheart je présume. Enchanté je suis Snow Filavy, le directeur de la pension.

Il lui tend la main, que Marie ne tarde pas à serrer à son tour. Mais ce Snow la secoue tellement fort que la jeune femme pense y laisser son bras.

-Enchantée de vous rencontrer mon Filavy.
-Si vous saviez à quel point j’étais impatient de faire votre connaissance, je suis l’un de vos plus grands fans. J’ai regardé tous vos concours et je dois avouer que je n’en croyais pas mes oreilles quand Madame Mousseline m’a informé qu’elle voulait vous inscrire à un stage dans notre pension.  
-Ho heu…oui c’est vrai que ça surprends pas mal de personne que j’ai arrêté la compétition pour une vie plus paisible ici, sur Adala.
-Je suis certain que vous vous en sortirez très bien, rien qu’à voir vos prestations, ça se voit tout de suite que vous avez la fibre artistique et…

Il n’a pas le temps de finir sa tirade, que l’interphone de son bureau sonne, sauvant probablement Marie d’un monologue interminable. Un peu énervé d’avoir été ainsi coupé en la présence de son idole, le directeur de la pension répond à l’appel.

-Oui ? J’espère que c’est important j’étais en pleine discussion de la plus haute importance.
-Désolée de vous dérangez Monsieur Filavy, mais l’éducatrice de la Pokémon Community est là pour visiter nos installations.
-Ho mince je l’avais complètement oubliée. Dites-lui de patienter j’arrive.

Il raccroche et se retourne vers la rose, qui s’est juste contenter d’hausser un sourcil fasse à cette scène plutôt comique.

-Dites-moi est-ce que ça vous dérange si votre stage se fait en compagnie d’une autre personne ? Il se pourrait que j’ai mal géré mon emploi du temps.
-Ho ne vous en faites pas, ça ne me dérange pas du tout au contraire, plus on est de fou plus on rit.
-Parfait, allons l’accueillir alors, ensuite nous partirons directement pour la salle des cocons.

Sans perdre un instant, Monsieur Filavy se dirige vers la porte qu’il ouvre, insistant la jeune femme à le suivre. Une chose est sûre, ce stage s’annonçait mouvementé.

Intérieurement, Marie espérait sincèrement que la personne qui allait passé la journée avec elle ne sera pas une de ses fans. Pourquoi ? En temps normal les fans ne dérange pas la Frostheart, c’est en partie ce qu’elle cherchait quand elle s’est lancée dans la coordination : La reconnaissance. Mais il y a les fans comme Sirius, qui sont sous le choc lors de la rencontre et qui par la suite parlent normalement ; puis il y a les fans comme ce Monsieur Filavy qui pensent pouvoir s’octroyer la célébrité et monopoliser la conversation.

Ce que Marie craint actuellement, c’est que toute la journée le directeur de la pension ne fasse que parler de sa carrière. Si c’est le cas, son stage ne servirait à rien, et Marie n’aura rien appris d’utile pour son boulot. Voilà pourquoi l’ex-championne de concours prie silencieusement très fort, pour que la personne avec elle puisse la tirer de ce mauvais pas.  

Monsieur Filavy et Marie arrivent dans le hall de la pension où se trouve une jeune femme aux longs cheveux roux flamboyant. La Frotheart ne peut s’empêcher de la détailler du regard, alors qu’elle salue le directeur de la pension. Mais à la grande surprise de la rose, cette jeune inconnue lui sourit et vient lui serer chaleureusement la main, comme si elle était heureuse de la rencontrer. Une fan ? Non ce n’est pas ce genre de regard qu’on les fans en temps normal, mais alors pourquoi cette joie à la rencontrer ?

Marie ne tarde pas à avoir la réponse à sa question. La jeune femme se présente comme étant Iléa Alezar, l’éducatrice de la Pokémon Community. C’était la pièce manquante à Marie pour comprendre le pourquoi du comment. Cette jeune femme n’est autre que celle qui s’occupe de Yuna, enfin qui essaye d’aider la petite sœur de Marie avec ses problèmes de sentiments. D’un sens ça fait plaisir à Marie d’enfin pouvoir mettre un visage sur la voix qu’elle a si souvent entendu au téléphone, car oui les deux jeunes adultes ont passées de longues heures au téléphone à propos de la cadette des Frostheart.

D’ailleurs d’après Ilea, Marie ressemblerait physiquement à Yuna, ce qui surprend un peu l’ex-coordinatrice. Marie a hérité des cheveux de sa mère et du visage de son père, alors que pour Yuna c’est l’inverse. C’est avec un large sourire que la rose répond à la rousse.

-Enchantée Ilea, ça fait plaisir d’enfin vous rencontrer. Vous êtes bien l’une des premières à dire que ma sœur et moi nous nous ressemblons.

Marie et Ilea discute un peu avant de monsieur Filavy ne les interrompe, leur proposant de commencer la visite de la pension. Sur le trajet de la première salle, les deux jeunes femmes continuent leur petite discussion. Ilea demande à la rose si c’est, dans l’optique de sa reconversion professionnelle, qu’elle est présente aujourd’hui dans la pension.

-Moi aussi je suis ravie, depuis le temps que je voulais vous rencontrer. La responsable de ma boutique m’a offert ce stage pour que j’en apprenne sur les tissus. C’est l’un des points qui me fait le plus défauts dans la boutique, les propriétés des tissus. Et vous ? Vous êtes ici pour le compte de l’académie ?

Après la réponse de l’éducatrice, Marie attendit un peu avant de reprendre la parole.

-Je tenais à vous remercier encore une fois, pour tous les moyens que vous mettez en œuvre pour aider ma petite sœur. Ce n’est pas un cas facile, et je dois vous avouer que je ne sais pas vraiment quoi faire pour elle.

Marie s’en voulait vraiment, elle a clairement la désagréable sensation d’être complètement inutile. C’est comme si ses mots n’arrivaient à atteindre la jeune fille, comme si personne ne le pouvait. La Frostheart n’avait clairement pas abandonné, mais elle désespérait de réussir atteindre le cœur de sa sœur qui était semblable à un cœur de glace.

Quelques minutes plus tard, les voici arrivés dans une immense salle entièrement remplie de verdure et d’arbre, parfait pour le développement des pokémons tisseurs de toile tels que les Migalos. D’ailleurs la rose arrive à voir certain spécimen dans les arbres, observant les nouvelles arrivantes dans leur domaine. Monsieur Filavy, se tournent vers les deux jeunes femmes, prêt à leur parler plus en détail de cette salle.

-Nous sommes ici dans la salle des cocons, c’est ici que nous avons tous nos pokémons. Nous avons rapidement remarqué que les pokémon produisaient plus facilement de meilleurs cocons dans un espace plus naturel.
-Mais ça ne pose pas de problème pour récupérer les cocons ?

Car oui, les pokémons insectes sont assez protecteurs envers les cocons qu’ils produise et d’où sont extraits les fils. Si les pokémons comprennent que les humains prennent tous les cocons, il y a fort à parier que les pokémon insectes les cachent.

-Non, nous avons déposé plein de caméra dans la pièce. Elles nous permettent de vérifier qu’aucun pokémon n’est mal en point, mais aussi de savoir où sont cachés les cocons.

Marie observe les alentours espérant voir une de ces fameuses caméras, mais à chercher les appareils électrique, elle ne voit pas le pokémon poison arriver discrètement derrière elle.

Marie écoute avec attention les explications de l’éducatrice de la Pokémon Community, elle ne peut s’empêcher de trouver des points communs entre elle  et sa cadette. Elles sont toutes les deux têtues, et même si la jeune femme à la chevelure de feu soutient qu’elle est la plus têtue des deux, la rose ne peut s’empêcher de penser que sa sœur l’est encore plus. Yuna est quelqu’un de très têtue, si elle cède, c’est qu’elle a une idée derrière la tête.

Iléa rassure une peu Marie concernant sa cadette, elle lui affirme qu’elles font toutes les deux de leur mieux pour tirer la bleue de cette mauvaise passe. Mais la Frostheart est sceptique, elle n’a pas l’impression d’en faire assez, et au vue des nouvelles qu’elle vient d’apprendre, elle risque fort de perdre toute crédibilité auprès de sa cadette…Oui Yuna pourrait clairement décider de ne plus lui parlé, vu la facilité avec laquelle cette dernière coupe les liens qu’elle a avec les autres en ce moment…Enfin ce n’est pas le moment de penser à ça, pour le moment, les deux jeunes femmes se doivent de rester attentive sur la visite guidée.

Et à ne pas rester attentive, on ne voit même pas les menaces arriver dans son dos. Marie n’a clairement pas vu la Migalos derrière eux, mais Ayane oui. La Kungfouine s’est retournée et mise en position de combat pour dissuader le pokémon poison de s’approcher d’avantage…Enfin c’était sans compter la Nymphali de l’éducatrice qui a fait fuir la Migalos à coup de Météore. Si l’attaque a surpris Marie, c’est surement Iléa qui a été le plus stupéfaite par la situation, et elle s’empresse d’adresser des excuses au directeur.

Heureusement pour l’éducatrice, ce dernier ne lui en tient pas rigueur, il comprend qu’une pokémon craintive puisse réagir de la sorte, mais il demande quand même à ce que ça ne se reproduise pas. Elle essaye de dialoguer avec sa pokémon fée, et ça n’a pas l’air des plus facile, c’est pourquoi sa remarque arrache un léger rire à la Forstheart.

-Je vois ça, c’est pour ça que vous avez l’habitude.

Murmure alors la rose d’un ton assez détendu alors que le directeur leur demande qui veut bien récupérer des cocons. Parfait, c’est exactement ce que Marie espérait pouvoir faire, participer et pas juste regarder.

-Je veux bien.

Avec Ayane, la rose se met alors en quête d’un cocon assez facile d’accès, et qui surtout n’est pas gardé par un pokémon Insecte, autant éviter les combats pokémon. Après une minute de recherche intensive, l’ex-coordinatrice en trouve un assez facile à récupérer. Il est accroché à un petit arbre, un peu en hauteur, mais rien d’inatteignable pour la Kungfouine de la rose.

-Ayane, tu m’aides à décrocher ce cocon ?
-Kuuuung

Sans perdre un seul instant, la pokémon Combat grimpe avec une souplesse et une facilité déconcertante, sur l’une des branches voisines à celle qui soutient le cocon. Après s’être concentré quelques secondes, Ayane coupe telle une ninja, les fils qui soutenaient le cocon, le faisant tomber dans les bras de sa dresseuse qui est juste en bas. D’un bond, la Kungfouine rejoint sa dresseuse.

-Bien joué Ayane.
-Fouine
-Belle performance, on croirait que votre pokémon a fait ça toute sa vie.

Marie se retient de soupirer devant la façon un peu lourde dont vient de parler le directeur, comme s’il ne pouvait pas s’empêcher de la complimenter elle et ses pokémons. Parfois l’ex-coordinatrice regrette sa précédente notoritée, elle aimerait qu’on la considère comme une personne quelconque, et non pas comme une ancienne grande championne de concours. Enfin, il va falloir qu’elle fasse avec aujourd’hui.

-Merci.
-Je dirais que vous venez de mettre la main sur un cocon de Manternel, et il est en parfait état, on va pouvoir en tirer beaucoup de fil.

Marie ne peut s’empêcher de sourire, elle ne l’a pas abimé, et ce cocon va pouvoir rejoindre la zone de traitement suivante. Mais pour le moment, la rose se tourne vers Iléa  qui pour l’instant s’est contentée d’observer la situation.

-Je crois que c’est à votre tour de récupérer un cocon Iléa.

Déclare-t-elle avec le sourire, contente de ne pas vivre cette expérience toute seule.

C’est au tour d’Ilea d’essayer d’attraper un cocon, pour qu’ensuite le petit groupe puisse aller à la salle de filature. Marie l’observe aux côtés du directeur de la pension, la rose reste concentrée sur l’éducatrice, elle ne veut pas donner à Snow l’occasion de parler de sa carrière passée. Elle n’est pas là pour ça, elle est là pour en apprendre plus sur la création des tissus.

D’ailleurs, Iléa semble avoir un peu plus de mal qu’elle à récupérer un cocon, il n’y en a aucun en hauteur, qu’il serait facile à prendre. Elle abandonne donc la recherche des cocons sur les branches, pour rechercher dans les troncs. Et finalement la pèche est bonne, elle finit par en trouver un…qui est malheureusement gardé par une Migalos qui ne semble pas vraiment d’accord. C’est son cocon, et elle n’a pas l’intention de le laisser à l’éducatrice de la Pokémon Community. Cette dernière ne peut que compter sur sa Nymphali pour l’aider, mais cette dernière est peureuse face aux pokémon insecte, comme le montre sa réaction de toute à l’heure.

Etrangement la pokémon fée semble coopérer, elle durcit son regard, et fait virevolter ses rubans pour intimider la Migalos. Mais aucune attaque ne part, et la double type lâche la jambe de l’éducatrice pour repartir dans son coin, laissant la jeune femme prendre l’œuf pour ensuite rejoindre Marie et Snow.

La rose soupire légèrement de soulagement que tout ce soit bien passé pour la jeune femme. Le directeur de la pension la félicite pour avoir gérer cette situation avec brio, tandis que Marie lui sourit. Sans perdre de temps, les deux jeunes femmes suivent l’homme blond jusqu’à la salle de filature. D’ailleurs l’éducatrice demande à l’ex-coordinatrice si elle connaissait l’homme avant ce stage, ce qui arrache un nouveau soupir à la rose.

-Non, enfin je ne le connaissais pas. Monsieur Filavy semble être un de mes fans de l’époque où j’étais coordinatrice. Je m’attendais à ce que des fans me reconnaissent, mais je dois avouer que j’espérais ne pas avoir affaire à un tel fan.

Marie est habituée à sa renommée, gagner un Grand Festival à sa première participation, ce n’est pas rien. Mais le directeur de la pension ne semble pas réussir à faire la différence entre, vie professionnelle et vie personnelle. Sa passion empiète sur son travail du jour, et ses regards insistant mettent à mal la rose.
La distance entre la salle des cocons et la salle des filatures est assez grande, ça permet aux deux jeunes femmes de discuter un peu plus. Mais Marie n’a pas le temps de lancer la conversation, Iléa aborde un sujet sensible que la Frostheart hésitait à aborder : le sujet Alone.

Apparemment Yuna aurait parlé de sa relation avec Alone, ce qui étonne bien Marie. Depuis les incidents de Nénucrique, sa petite sœur est clairement renfermée sur elle-même, et jamais la rose n’aurait pensé qu’elle en aurait parlé. D’un sens ça rassure la jeune femme, ça veut dire que la bleue n’est pas aussi renfermée que ça…mais elle n’a jamais voulu parler à Marie, et ça, ça blesse l’ex-coordinatrice. Si Iléa est la seule à qui Yuna accepte de parler, la rose va l’aider.

-C’est assez compliqué. Petits, Yuna et Alone étaient vraiment très très proche, ils étaient l’ombre l’un de l’autre. Mais quand notre mère a voulu les envoyer à l’Académie, Alone a refusé préférant rester avec elle.

Jusque-là rien de dérangeant, ça a été l’une des rares disputes entre les jumeaux, mais rien de dramatique….enfin ça aurait dû l’être si Hiro ne s’en était pas mêlé.

-ça n’aurait pas posé de problème, mais notre frère ainé s’en est mêlé, et il a embobiné Alone, allant jusqu’à le retourner contre Yuna…Pour être honnête je ne pense pas que ce soit la mort de notre mère qui a mis Yuna dans cet état, ça y a joué, je ne le nie pas. Mais si Yuna s’est refermé comme ça, c’est surement à cause de la trahison de son jumeau et de ce qu’Hiro a pu lui faire.

Malheureusement Marie n’en sait pas plus, elle ne sait pas ce qu’il s’est passé sur la plage à Nénucrique entre son ainé et sa cadette. La clé du mystère se trouve surement dans cet évènement, mais Yuna ne parlera pas de ça, et ce n’est même pas la peine de compter sur Hiro pour dire la vérité. Enfin comme si la situation n’était assez compliquée, Marie regarde l’éducatrice pour l’informer du prochain gros changement qu’il risque d’y avoir.

-J’espère que vous pourrez aider Yuna…mais j’ai peur de vous compliquer la tâche malheureusement. J’ai appris il y a quelque jour que j’hérite de la garde d’Alone, et je compte l’inscrire à l’Académie…j’ai peur que Yuna se braque d’avantage en sa présence, mais je n’ai pas vraiment le choix.

Elles n’ont pas le temps de continuer d’avantage cette conversation, ils arrivent enfin dans la salle de filature, et il n’est clairement pas question de suivi d’une cible. Il faut séparer les fils sans les casser, afin d’avoir un tissu de qualité à la fin du processus. Les jeunes femmes ont droit à une démonstration du directeur, et c’est à ce moment que Marie constate qu’il s’y connait vraiment dans son domaine.
Il finit par les laisser seules, devant répondre à un appel urgent, ce qui est parfait aux yeux de l’ex-coordinatrice. Elle plonge donc son cocon dans le bassin avant de commencer à remuer le balai, assez doucement pour pas que les fils ne s’emmêle autours, et qu’ils ne se cassent pas.

-Pour en revenir à ce que je vous disais, je crains fort que l’arrivée à l’Académie ne renferme un peu plus Yuna…Ou elle ne changera pas de comportement, étant donné que pour elle son frère est comme mort. J’ai l’impression d’être totalement inutile dans cette histoire, je ne contrôle rien.

Il n’est pas dans les habitudes de l’ex-coordinatrice de se confier, mais Iléa est surement la seule personne qu’elle connaisse à pouvoir parler à Yuna, et l’aider.

Marie observe la rousse l’écouter avec attention, elle analyse tout ce que la rose dit avec minutie…et l’ex-coordinatrice ne peut s’empêcher de voir quelques similitudes avec Yuna, et son côté analytique.  C’est peut-être pour ça qu’Iléa arrive à parler avec la bleue, elles ont le même sens analytique…Enfin Marie n’a pas forcément le temps de s’attarder sur les détails, l’éducatrice la questionne à nouveau, mais cette fois la question concerne une partie de l’histoire dont que Marie n’aime pas vraiment aborder.

Premièrement parce que ça concerne le père de la jeune femme, un homme qui peut être considéré comme en grande partie responsable de la situation familiale. Ensuite parce que ça l’oblige à revenir sur l’ainé de la famille, et ses manigances pour récupérer le contrôle de la famille, et une grande partie de la fortune familiale. Mais l’ex-coordinatrice sait parfaitement que si l’éducatrice veut avancer avec Yuna, il faut qu’elle lui donne tous les détails de cette affaire.

-Les causes principales de cette histoire sont les actes de notre frère ainé, HIro. C’est un esprit malsain qui a toujours échoué dans tout ce qu’il a entreprit dans sa vie. Il a énormément jalousé Yuna et Alone qui avaient toute l’attention de notre père, et moi qui avait celle de notre mère quand nous étions plus jeunes. A la mort de cette dernière, il a voulu hérité de la plus grosse partie de l’héritage, et pour ça, il avait besoin d’avoir l’un des deux sous sa coupe…Yuna ayant quitté la maison, il a jeté son dévolu sur Alone.

Et je n’ai rien pu faire pour l’en empêcher. Marie se retient juste à temps de dire cette phrase à voix haute. Dire que la rose s’en veut serait un euphémisme, elle ne peut s’empêcher de se sentir responsable de la situation, alors qu’en réalité, elle n’aurait clairement pas pu y changer grand-chose.

-Hiro s’est servi d’un secret pour semer la zizanie dans notre famille. Pour faire court, notre père supposé mort depuis bientôt une dizaine d’années, ne l’est pas. Il est vivant quelque part, il nous a tous abandonnés pour je ne sais quelle raison. Hiro a retourné la tête à Alone avec ça, mettant l’état de santé de notre mère sur son absence, ainsi que la mienne et celle de Yuna. C’est stupide, mais Alone est extrêmement naïf, et il n’a pas réussi à voir le piège se refermer sur lui. Hiro a brisé la famille pour avoir son argent et sa renommée…

Triste réalité, il a tout brisé pour la gloire et la fortune, et c’est à Marie de réparer les pots cassés, de ressouder le reste de la famille. Chose qui ne sera clairement pas aisée, et la rose a conscience qu’elle ne sera pas capable de le faire toute seule.

Quant à ses craintes par rapport à l’arrivée d’Alone à l’Académie, Iléa lui assure que de son point de vue, c’est la meilleure chose possible. Avec le temps, Yuna sera obligée de recréer les liens avec le jeune homme, et ainsi elle finira par retrouver ses sentiments. Malheureusement, Marie n’en est pas certaine, sa sœur a été trahie par son jumeau, par le père qu’elle vénérait presque…et la rose ne sait même pas ce qui s’est passé entre la bleue et leur frère ainé, à Nénucrique. L’éducatrice demande même si elle pourra voir Alone à son arrivée à l’académie, afin de savoir son état d’esprit quant à ses retrouvailles avec Yuna.

-Je ne vois aucune objection à ce que vous le rencontriez, mais je tiens à vous le dire, vous aurez beaucoup moins de mal qu’avec Yuna. Il est évident de lire en lui, c’est l’une des raisons pour laquelle il est facilement manipulable.

Les jeunes femmes n’ont pas la possibilité de finir la conversation que les bobines sont terminés, et le résultat des deux jeunes femmes est correct, voir même plutôt bien si on prend en compte le fait que c’est la première fois qu’elles font ce travail. Iléa sourit à la rose, et sa remarque arrache un léger rire à la rose.

-Mais il est très bien votre cocon.

Le directeur de l’établissement choisit ce moment pour revenir de son appel téléphonique, et sans surprise, il ne peut s’empêcher de complimenter la rose sur la qualité de la bobine obtenue. Marie ne peut s’empêcher de soupirer intérieurement, face à ce directeur qui se montre un peu trop insistant envers elle à son goût.

-Très bien, on vous suit.

Elle fait un clin d’œil à la rousse, avant de suivre leur guide, qui ne peut s’empêcher de reprendre la parole.

-Vous aller voir, la prochaine étape est l’une des plus importantes, c’est dans celle-ci que l’on va transformer les cocons en véritable bobine de fil. Ceux que nous avons actuellement est bien trop fragile pour pouvoir faire une étole, il faut donc les torsader ensembles pour former un fil assez résistant pour pouvoir être tissé.

Marie a déjà entendu parler de cette étape, mais elle n’a jamais vu comment elle était faite. La réponse ne va pas tardé à lui être donnée. Ils arrivent tous les trois dans une grande salle remplit de machine assez impressionnante. Heureusement pour les filles, le directeur de la pension est là pour expliquer le fonctionnement.

-Cette étape est entièrement mécanisée, mais il faut toujours vérifier qu’il n’y a pas de problème avec les machines. Vous allez placer vos cocons sur la tige que vous voyez là, et faire passer le fil dans la machine qui va s’occuper du reste. Ensuite nous
-Monsieur Filavy est demandé à l’accueil de la pension.

Marie reconnait sans problème la voix de la jeune fille de l’accueil, et elle ne peut s’empêcher de sourire intérieurement quand le directeur soupire, exaspéré.

-Je vous prie de m’excuser, je reviens.

Et il sort en toute hâte, laissant les deux jeunes femmes seules, face à la machine.

-Décidément, c’est vraiment un homme très pris.

La rose place son cocon dans la zone appropriée, attendant qu’Iléa fasse de même pour qu’elles puissent lancer la machine.

-Je me demandais, pourquoi vous êtes devenue éducatrice ? Ce n’est pas le travail le plus simple qui existe.

Comprendre des ados, les aider…ce n’est pas le plus facile, même si Marie est rassurée de savoir sa sœur entre de bonne main.

Dernière édition par Marie Frostheart le Mar 7 Jan - 14:01, édité 1 fois

Après avoir répondu en toute franchise aux interrogations de l’éducatrice, c’est au tour de cette dernière de répondre à la question de l’ex-coordinatrice. La rose ne s’attend pas à ce que la rousse déballe tout comme elle vient de le faire. D’ailleurs Iléa n’aurait aucune raison de le faire, si Marie a autant parlé, c’est que son interlocutrice est sa seule chance de rendre à Yuna ses sentiments…Ou même si elle n’arrive pas à aider la bleue à récupérer ses sentiments, au moins elle pourra peut-être la persuader de parler à nouveau, de se confier…

Mais étrangement Ilea s’ouvre plus que ce que Marie espérait, elle lui parle alors de sa famille, une famille de grand médecin. Tout prédestinait donc la rousse à se diriger vers la médecine, mais ce n’était pas du tout sa volonté, son désir. C’est pourtant au contact de de ce monde qu’elle déteste qu’Iléa s’est découverte sa passion, sa vocation. La rose ne peut s’empêcher d’imaginer à quel point ça a dû être compliqué pour la rousse de faire son choix, de choisir entre sa famille et sa passion.

En y repensant, Marie n’a pas eu ce genre de choix à faire, sa vocation était la même que celle de sa mère. Elle n’a donc eu aucun mal à faire comprendre à sa famille son choix de carrière…Bien entendu ça n’a pas été facile pour elle malgré tout, elle a beaucoup souffert de la comparaison avec sa mère. Être la fille de l’un des grands noms de la coordination, ça n’est pas toujours facile à assumer, le point de comparaison est bien élevé. Mais Marie ne s’est pas dégonflé, elle s’est servie de son ‘’héritage’’ pour avoir accès à certain concours, et prouver de quoi elle était capable, se faisant ainsi son propre nom.

Il ne faut pas être devin pour comprendre que cette histoire a laissé des marques important à Iléa, et même si elle se dit libérer, ça n’a pas été simple pour elle. La rousse rassure Marie, en lui disant que comparé à l’histoire de la famille Akabara, ce n’est pas grand-chose, ce qui arrache un faible sourire à la rose, qui finit par hocher la tête de gauche à droite.

-Ne dîtes pas ça, chaque rupture familiale est une épreuve, la vôtre comme la mienne sont des épreuves qu’on doit passer. La différence entre nous, c’est que vous semblez avoir fait votre choix, et en avoir fini avec cette histoire, ce qui n’est pas mon cas. Quand Yuna aura surmonté son blocage, cette histoire sera derrière nous, et on pourra se tourner vers l’avenir et nos rêves, comme vous l’avez fait.

Un léger silence prend alors place, masqué par le bruit de la machine à moulinage qui est actuellement en train de tordre les fils entre eux. Marie ne peut s’empêcher de se dire que la rencontre avec Iléa est une vraie chance pour elle et sa famille. La rousse est probablement la seule à pouvoir tirer Yuna de l’impasse dans laquelle elle s’est mise, mais elle ne pourra rien faire sans l’aide de Marie…toutes deux doivent s’unir pour l’aider, un peu comme ces fils qui ne servent à rien seul, mais qui une voit mouliné et tissé vont donner une sublime étole.

-En tout cas, merci. Merci pour ce que vous faites pour Yuna.

Elle l’avait déjà remercié, mais elle ne peut s’en empêcher. Marie se sentait tellement inutile par moment, elle avait l’impression d’avoir raté tout ce qu’elle entreprend depuis la mort de sa mère. Alors savoir que quelqu’un veille sur ses cadets l’aide énormément.

La machine de moulinage s’arrête donc, laissant de longue bobine une longue bobine de fil que Marie se permet de récupérer et d’observer. Elle n’a pas l’air trop mal, mais monsieur Filavy n’est toujours pas revenu, et les deux jeunes femmes ne savent pas vraiment quoi faire, à part papoter…Enfin c’était sans compter un jeune homme à la peau sombre et la coupe affro, qui s’approche des deux jeunes femme, le sourire aux lèvres.

-Vous êtes Mademoiselle Alezar et Frostheart ? Je me nomme Sazh Katzroy. Piou et moi nous sommes chargés de vous accompagner pour la fin de votre visite, monsieur Filavy doit faire face à un imprévu.

Alors que Marie allait demander qui est Piou, un petit Poussifeu sort de la chevelure de l’homme, et salue les deux femmes. La rose sourit légèrement…enfin juste en apparence, intérieurement elle crie de joie car elle n’a plus à subir les regards admiratifs et la sur-attention de la part du directeur de l’établissement.

-Enchantée de vous rencontrer monsieur Katzroy. Alors qu’elle est la prochaine étape de la conception ?
-Nous allons aller à la salle d’à côté, celle du décreusage et de la teinte. Vous avez obtenu un fil bien solide, maintenant il faut le débarrasser de toutes ses impuretés et le teindre avant d’en faire une étole. Si vous voulez bien me suivre.

Il se dirige vers la sortie de la salle, et après un regard pour la rousse, Marie se décide à la suivre. La pension est quand même bien pensée, toutes les salles sont reliés par des couloirs assez large pour que les produits puisse être acheminé sans gêne. Pour preuve, quand un Makogneur arrive avec un chariot plein de cocon, le groupe n’a qu’à légèrement se décaler pour le laisser passer.

Ils entrent dans une salle remplit de bassin, où l’odeur est plutôt agréable étrangement. Généralement quand il est question de nettoyer des fibres, le dissolvant n’est pas loin, pourtant ici ça sent plutôt le…savon à l’orange ? Mais avant que l’une des deux jeunes femmes ait le temps de parler, Sazh reprend la parole.

-Vous voici dans la salle de décreusage. Vous allez placer votre bobine de fil dans la machine qui va la dérouler pour que le fil soit débarrassé des impuretés dans ses bassins. Nous n’utilisons que du savon à l’orange, car nous estimons que le dissolvant est trop nocif pour l’environnement.

Et en plus ils prennent soit de l’environnement. Marie comprend mieux pourquoi madame Mousseline a choisi cette confection pour ses tissus, ils sont pro et respectable…ce qui justifie le prix exorbitant de la matière première qui vient d’ici.
Sans perdre de temps, la rose place la bobine dans la machine qui fait son œuvre sans tarder, laissant les deux jeune femmes observer le résultat de leur travail passer une nouvelle étape.

Dernière édition par Marie Frostheart le Mar 7 Jan - 13:56, édité 1 fois

Les deux jeunes femmes suivent donc leur nouveau guide jusqu’à la salle de décreusage, l’une des dernières étapes avant la confection de l’étole.  Marie en a déjà entendu parler, il s’agit de l’étape où l’on retire la colle naturelle qui enveloppe les fils. En temps normal c’est l’une des premières étapes, mais la soie des Migalos est tellement fragile qu’il faut attendre que le fil soit considéré comme soie ‘’cuite’’.
Sazh amène les deux femmes devant un bassin, et leur propose de poser leur bobine de fil dans la machine, qui va dérouler ce dernier dans le bassin. Une fois l’opération faite,lL’homme se place donc devant le bassin et commence à faire bouger les fils dans l’eau, mais un détail fait tiquer l’ex-coordinatrice.

-Ce n’est pas dangereux de faire ça sans gant ? Je veux dire, même si c’est du savon d’orange et que c’est naturel, c’est un bassin censé éliminer les impuretés des fils.

L’homme à la peau mate sourit à la rose, et continue sa manipulation tout en répondant à la question qui vient de lui être posé.

-Vous avez raison de vous poser la question. A petite dose il n’y a aucun problème, vous pouvez facilement faire la manipulation pendant une petite heure sans problème. Au-delà il est préférable de porter des gants, pour éviter d’abîmer les mains, car même si c’est du savon d’orange, nous utilisons un peu de cendre pour rendre l’ensemble un peu plus efficace. Ça reste naturel, mais c’est un peu plus nocif pour la peau. Mais étant donné la taille de vos bobines, il n’y a pas de risque. Tenez, essayez par vous-même.

La réponse a un peu rassurer la rose…mais elle n’est pas totalement sereine pour autant. Ça ne l’empêche pas de s’avancer vers le bassin, et de reproduire les mouvements que l’homme faisait quelques instants plus tôt. De large mouvement circulaire, brassant beaucoup d’eau, ce sont ces mouvements plus que le liquide qui élimine les impuretés.
Après une bonne quinzaine de minute, Marie passe le relais à Iléa, alors que ses mains sentent bon la fleur d’oranger. L’éducatrice demande à la rose qu’elle couleur elle aimerait mettre sur leur tissu, une fois qu’il sera fait. Et l’ex-coordinatrice n’a pas besoin de réfléchir bien longtemps avant de donner sa réponse.

-Je vais faire une étole rose, comme ça nous aurons toute les deux un tissu fait avec du 100% naturel, de la couleur de nos cheveux qui sont aussi 100% naturels.

Elle fait un clin d’œil à Iléa, arrachant un léger rire à leur guide du moment. L’éducatrice émet un doute sur le fait qu’elles puissent garder le fruit de leur dur labeur, ce à quoi Sazh répond qu’il est évident qu’elles pourront repartir avec. La rousse demande alors à Marie si elle a quelque chose de prévu après ce petit stage de découverte, ce à quoi la jeune femme s’empresse de répondre.

-Je vais devoir retourner au magasin, montrer mon étole à Madame Mousseline…heureusement après j’ai mon après-midi de libre.

Madame Mousseline a juste demandé à ce que Marie lui montre ce qu’elle a fait, pour preuve qu’elle est bien allée au stage. Ce dernier a pour but de montrer à l’ex-coordinatrice comme est fabriqué la matière première des produits qu’elle est censée vendre. Sazh vient interrompre la conversation, observant le travail d’Iléa.

-Je pense que ça devrait être bon, on va pouvoir passer à la teinture.

Il rembobine le fil et amène les deux jeunes femmes dans d’autre bassin dont le liquide est coloré et sens…le fruit ? Avant même qu’elles ne puissent poser la moindre question, l’homme se lance dans des explications.

-Voici les bassins de teinte. Ce qui est bien avec les fils de Migalos, c’est qu’ils prennent très bien les couleurs, une fois débarrassés des impuretés. Pour les teintures nous utilisons des produits naturels, pour la couleur rouge, nous employons des baie Tamato. Bien entendu le processus de fabrication de la teinture est un secret.

Marie a déjà entendu parler de ce genre de teinture, mais jamais elle n’aurait pensé que ça pouvait être utilisé dans une si grande pension. La rose observe alors Sazh mettre ne place les bobines dans les différents bains de coloration, le rouge et le rose.

-Etant donné qu’il n’y a qu’un fil et que l’on vient de les débarrasser de leurs impuretés, la teinture ne va pas prendre beaucoup de temps.

Une fois la teinture terminée, il ne restera plus qu’à tisser le fil en une douce étole, et ce sera la fin de ce stage.

Marie ne peux s’empêcher de sourire à la question d’Iléa, celle concernant sa couleur de cheveux. Il est vrai que lorsque l’ex-coordinatrice et sa petite sœur sont côte à côte, on a du mal à se dire que leur couleur de cheveux sont naturels, et qu’elles les ont hérités de leur parent.

-Ma chevelure rose me vient de ma mère, les personnes qui me croisent et qui la connaissent disent que je suis sa copie conforme. Vous vous doutez donc que Yuna a hérité sa couleur de notre père, et avant elle n’en aurait changé pour rien au monde…Mais je ne suis plus vraiment certaine de cette affirmation maintenant.

Qui sait ce qui se passe dans l’esprit de la bleue, déjà qu’elle a choisi de se couper les cheveux, symbole des femmes de la famille Akabara. Ça n’étonnerait pas Marie que sa cadette décide de changer de couleur de cheveux….La rose secoue la tête pour chasser ces pensées, et heureusement pour elle, l’odeur alléchante des teintures naturelles la ramène rapidement sur terre.

Sazh les emmène rapidement aux petits bassins qui correspondent aux deux couleurs, que les jeunes femmes ont choisis pour leur bobine. Une fois plongé il ne faut pas si longtemps pour que les fils prennent une couleur rouge flamboyante et rose apaisant.
Une fois que séchés, les fils donnent de splendides bobines, que les deux jeunes femmes vont pouvoir ramener chez elles. Iléa estime qu’elles ont bien fait le job, et c’est aussi le cas de l’ex-coordinatrice, même si pour cette dernière, l’expérience ne s’arrête pas là, et qu’elle en verra plus demain. Sazh est de leur avis et confirme les pensées de la rose, sur le fait qu’elle en verra plus le lendemain.

-J’ai hâte d’en voir plus, mais je pense que cette bobine saura convaincre Madame Mousseline que ce stage en vaut la peine.
-Je suis certain que ce sera le cas…même si je dois avouer que Madame Mousseline est notre cliente la plus difficile.

Il se mit à rire légèrement, et Marie comprend sans mal pourquoi. Il est vrai que sa patronne est une personne connu dans le monde de la mode, pour être aussi dangereuse qu’un Carchacrok. Malgré sa petite taille, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, et si les choses ne filent pas comme elle veut…mieux vaut ne pas y penser en fait.
Tout le petit groupe se dirige donc vers l’entrée, et la rose prie fort Arceus pour ne pas retomber sur le gérant de la pension, sinon elle n’est pas prête de repartir. Oui elle aura de nouveau affaire à lui demain…mais demain est un autre jour. L’ex-coordinatrice récupère ses affaires en même temps que l’éducatrice, et elle se tourne vers Sazh une fois que la rouge a fini ses remerciements.

-Merci pour aujourd’hui Monsieur Katzroy, est-ce que vous pouvez m’excusez auprès de Monsieur Filavy ? Je n’ai malheureusement pas le temps de l’attendre, vous connaissez bien Madame Mousseline.
-Ne vous inquiétez pas, il ne vous en tiendra pas rigueur. Nous vous attendons donc pour demain.
-A demain.

La rose serait seule le lendemain, ça l’attriste un peu, mais elle est heureuse d’avoir pu faire cette première matinée de stage auprès d’Iléa. D’une part parce qu’elle a pu mettre un visage sur cette voix qu’elle a mainte fois entendue, mais aussi parce qu’elle apprécie la rouge et sa présence, qui l’aide à réparer les pots cassés dans la famille Frostheart.
Visiblement le plaisir de cette rencontre est partagé, ce qui arrache un sourire à la rose qui répond une fois qu’Iléa lui en laisse l’occasion.

-Le plaisir est partagé, et je ne peux que vous remerciez encore pour ce que vous faites pour ma famille et moi. J’attends de vos nouvelles, et si un jour vous avez envie de prendre un café, n’hésitez pas à venir.

Après une dernière salutation, Marie s’incline légèrement et part dans la direction opposée, Ayane à sa suite. Elle est heureuse, ce premier jour de stage lui a permis d’avancer un peu, et lui a réchauffer le cœur, à défaut de son corps.