Pray for no Spiders
"It's been a long long night,
and we're still learning
how to survive."
Finalement, Paul opta pour la solution radicale : faire s’effondrer la terre, mais en deux étapes.
Après avoir débattu du plan pendant quelques minutes, le duo se mit d’accord : l’Aligatueur utilisera Surf pour humidifier la terre, et Deloi complètera avec un petit Séisme pour faire s’écrouler la terre qui recouvre les potentiels trous dans la zone, faisant également s’effondrer les possibles stalactites et stalagmites si elles ne sont pas solides. Pendant ce temps, Feurisson se placera autour d’eux avec sa vive flamme, afin d’éclairer les alentours, repoussant potentiellement les types Spectre venant semer le trouble, pour finalement sécher entièrement le sol.
Le plan se mit à exécution : Aligatueur, sous les ordres de Paul, posa ses des pattes sur le sol, créant une sorte de grand raz-de-marée sur la zone, engloutissant temporairement le chemin dans un grand vacarme aquatique. L’eau s’engouffra dans la terre, s’échappant bien vite par le sol, confirmant le fait que certaines cavités avaient été creusées. Une fois que l’eau eut majoritairement disparu, ce fut au tour de l’Escroco de jouer. A son tour, il frappa des pattes et de la queue, créant un sismique mineur sur le sol devant eux. Les contours de certaines mottes de terres, qui s’étaient dessinées sous la fabuleuse quantité d’eau s’effritèrent, pour finalement s’effondrer en contrebas des trous creusés au préalable pour l’exercice. Certains stalactites, d’ailleurs, s’effondrèrent avec, pour tomber eux aussi en contrebas. Les trous ne semblaient pas trop profonds –il fallait éviter que quelqu’un se casse quelque chose, ça ferait sans doute trop de paperasse-, mais tout de même assez pour être très encombrant et peu agréable. Il y en avait d’ailleurs pas mal dans la salle, et Raudhr ne pu s’empêcher de les traiter de vautours intérieurement.
Finalement, ce fut au Feurisson de jouer. Sous l’ordre enthousiaste de Paul, le Pokémon Feu cracha un torrent de flammes, brûlant la terre pour la faire sécher d’un seul coup. Au passage, les Fantominus et autres Pokémon s’éloignèrent bien vite sous les trois attaques de zone, la salle étant devenue un peu dangereuse en l’espace d’un instant. La situation fut bien vite retournée, et très vite expédiée : si chaque salle était traitée ainsi, le cours n’allait pas faire long feu.
A la queue-leu-leu, le groupe se serra tout de même et s’avança sur le chemin stable, sans les trous dans le sol. Ils évitèrent tout de même les mouvements brusques, afin de ne pas s’empaler sur une stalagmite –pour éviter la paperasse, toujours–, et éviter de glisser dans un trou, même s’il était déjà ouvert. Le sol était chaud de par les flammes, mais le Feurisson n’avait pas entièrement brûlé la terre, permettant au groupe de passer presque trop facilement.
Paul s’exclama avec enthousiasme lorsqu’ils franchirent la caverne, cri auquel répondit son équipe, alors que Raudhr s’était contenté de hocher la tête, priant pour que le reste soit aussi vite réglé.
En sortant de la cave, ce fut une jungle broussailleuse qui les attendait. Non pas que Raudhr soit enthousiasmé à l’idée, mais les deux stratèges allaient devoir avancer.
Bien sûr, l’idée la plus banale fut de tout cramer, et l’idée plaisait à Feurisson. Mais le jeune homme aux cheveux rouges préféra éviter de foutre le feu à toute la salle : un énorme incendie serait problématique. Non, il fallait trouver un moyen de passer outre cette jungle, et son idée allait se faire en l’air. Bien entendu, il n’avait pas le droit aux attaques ou compétences Vol, mais, théoriquement, sauter bien haut, cela ne transgressait pas les règles, si ?
Il leva la tête et fit part de son plan à l’autre Noctali, qui fit légèrement la grimace : se couvrir de boue pour camoufler son odeur des potentiels Pokémon qui vivaient ici, et sauter à dos de Pokémon de branche en branche en hauteur.
Pour se faire, le garçon appela Fyrn, et pour la première fois de sa vie, donna son autorisation exclusive au canin de se rouler dans la terre et dans la boue. Le type Feu ne semblait pas en revenir, mais s’exécuta à cœur joie, balançant ses 2 mètres 20 dans la terre et la boue, salissant son beau pelage chromatique noir et rouge. Il semblait d’ailleurs que Paul ait également un Arcanin, qui, après avoir reniflé étrangement Fyrn, s’était à son tour roulé à dans la boue. Les garçons, eux, s’étaient légèrement couverts de boue, pour leur déplaisir : mais en survie, c’était une technique de base pour échapper aux prédateurs et couvrir leur forte odeur naturelle. Encore une technique de Ranger qu’il avait apprise, couplée à diverses et curieuses recherches.
Paul avait d’abord été dubitatif, toutefois, mais les deux avaient enfourché leurs Arcanins, qui avaient pris de l’élan pour grimper sur les grosses branches des arbres de la jungle. Fort heureusement, la flore leur avait prodigué une végétation bien épaisse et solide, permettant aux canins de correctement s’appuyer sur les branches. Le coup de la boue fit mouche également : ils ne furent vraisemblablement pas suivis, et ils avaient évité de complètement cramer la forêt. En arrivant devant la porte de la salle suivante, ils soupirèrent de soulagement. Une salle encore une fois passée sans trop d’encombres.
Pour la suivante, en revanche, le froid polaire se fit ressentir soudainement. Couverts de boue et de sueur de par la chaleur dans la jungle, la différence de température leur arracha un frisson. C’était une grande banquise, maintenant, avec des plaquettes de glace peu stable, et sans doute des trous encore partout. Quel était cet exercice, un cours TopDresseur ou un exercice de survie dans la nature tel un Man versus Wild ? Raudhr commençait à se demander s’ils ne cherchaient pas indirectement à réduire les effectifs. De toute évidence, il allait ressortir de ce truc avec une bonne crève, voilà ce qu’il en pensait.
S’approchant d’un point d’eau, bien que glaciale, il se lava un minimum la boue qui le recouvrait, lui et Fyrn. Ce dernier rechigna à s’approcher de l’eau, et laissa sa langue pendre en une sorte d’expression mêlée à de l’horreur et du dégoût. Fyrn et les bains, c’était toujours une histoire longue et compliquée, mais le stratège n’avait pas vraiment le temps pour ce genre de choses. Il lui dégagea l’excès de boue, et rappela le Pokémon : un type Feu dans une banquise, c’était bien la dernière des solutions. Paul avait fait de même de son côté : un peu plus rincé, il rit sur la situation. On ne se retrouvait pas couvert de boue sur une banquise tous les jours.
Se recentrant sur la priorité, le duo se rassembla. Il fallait trouver quels étaient les morceaux de glace stables ici, et éviter de tomber dans l’eau glaciale : non seulement pour leur probable survie, mais en plus pour éviter d’échauffer les Pokémon qui devaient se trouver au fond des eaux, à attendre leur seul et unique échec.
Son compagnon fit appel à un Locklass, que Raudhr jugea optimal. Traverser les eaux sur un Pokémon voyageur pouvait faire l’affaire, mais dans ce cas, au lieu de traverser la glace, il fallait la faire fondre. Alors, cette fois, c’est à son Pyroli que le garçon fit appel : elle était petite, légère, et pouvait tenir sur le dos du Pokémon Eau.
Les voilà donc partis. Esterni, farouche, brûlait la glace sur son passage, permettant au Locklass de naviguer tranquillement. A côté, les deux étudiants restaient nerveux : il y avait des Pokémon qui rôdaient autour d’eux, mais le Luxio de Raudhr les dissuadaient bien d’approcher à coup de petites décharges électriques. La méthode n’était pas très conventionnelle, mais la taille imposante du Pokémon aux grandes nageoires aidait sans doute à faire office de dissuasion.
Et ils atteignirent la porte finale.
Le sommet.
Et quel sommet.
En ouvrant la porte, c’était une pente bien montante qui les attendait : on voyait le bout, mais il y avait quand même plusieurs centaines de mètres à parcourir, avant d’atteindre la sans doute sortie.
Raudhr fit appel à Blädrn, son Drattak, alors que Paul avait sorti un Carmache. Un duo de Dragons, qui devait déblayer le passage devant eux, affrontant un Machoppeur bien remonté sous stéroides, et un Drakkarmin aux écailles bien hérissées.
Le Drattak, soif de violence, ne s’était pas fait prier : enchaînant Dracogriffe sur Dracogriffe, sa force n’était plus à prouver. Il s’était ensuite envolé, survolant le sommet, avant que son Dresseur ne le rappelle ; il n’était pas certain que le Pokémon puisse voler ainsi, et pour être sûr, il préféra laisser le dragon bleu marcher sur le sol, au cas où.
Les combats furent rudes, et sur la fin, le duo dû sprinter vers la sortie avant qu’un groupe de Bébécailles furieux ne leur arrache les tripes, réveillés par le Drattak qui était venu s’en prendre à eux pour aucune raison réelle, et finalement, ils atteignirent la sortie, en nage.
Le souffle court, le soleil s’était bien levé maintenant, et sans qu’ils ne s’en aperçoivent, ils avaient facilement passé une bonne heure et demie, voire deux, dans cet abominable labyrinthe. Le duo se remercia l’un l’autre, débriefant rapidement sur leur aventure matinale, et ils furent d’accord sur leur envie pressante de se ruer sous la douche.
Un véritable enfer, qui s’était déroulé, et le jeune garçon se dit qu’il valait peut-être mieux qu’il se reconvertisse en Scientifique si tous les cours de TopDresseur se déroulaient ainsi.
Quoi que, vu la tête du personnel, il n’était pas certain que cela règle quoi que ce soit.