Worlds apart.
"Here we stand
at the Genesis
as the World is
awakening."
De bien étranges vacances. Etait-ce seulement des vacances ?
Raudhr posa sa main gantée sur un arbre, gigantesque, bien que mort, avant de lever la tête. Qu’est-ce que c’était que cet endroit ? Le stratège s’était renseigné un peu plus tôt en ville, depuis qu’il était arrivé ici. Quelque chose avait retenu son attention : un temple, pas complètement cartographié, caché au milieu des bois. Bien de quoi attiser la curiosité, non ? Et bien, cela avait marché pour le Noctali. Il avait une fascination pour le mystère, et tout ce qui était embrumé de mysticisme de manière générale, aussi ce temple avait fait carton plein sur les critères.
Il était bien curieux de ce qui pouvait s’y trouver, et de manière générale, ce qui pouvait se trouver sur cette bien étrange île, à la pauvreté plus que présente. La chaleur d’ailleurs était difficile à supporter ici, mais dans les bois, il faisait étrangement frais. Peut-être simplement parce que peu de soleil passait, et parce qu’il y avait cette atmosphère lugubre étrange, alors que le ciel gris était bien couvert, rendant la chaleur encore plus suffocante couplée à l’humidité ambiante.
- Skölir, tu vois quelque chose ?
Le Luxray tourne la tête à son tour, avant que ses yeux ne deviennent dorés l’espace d’un instant. Il utilisait sa vision à rayons X, en quelque sorte, rendant la traque bien plus facile. Il s’agite, et fait un signe à son Dresseur de le suivre. Qu’est-ce qu’il était devenu grand. Sa grande musculature se fraye agilement un passage parmi les bosquets, entraînant Raudhr derrière lui. Sa tête reste droite, fixant son objectif sans le lâcher du regard, tel un prédateur, alors que le duo s’éloigne de l’arbre mort sur lequel ils s’étaient posés plus tôt.
Ce temple était peut-être un attrait mystique, mais encore fallait-il le trouver, et ce n’était pas une mince affaire. Voilà une bonne heure qu’ils s’étaient enfoncés dans le bois, à sa recherche. Mais le stratège était méticuleux ; il prenait soin de bien répertorier et noter où il allait pour ses recherches, et avait d’ailleurs bien l’intention d’aller explorer ce qui ne l’avait encore jamais été. Ambitieux, pour un élève de bientôt une vingtaine d’années.
Bientôt, quelques couronnes de pierres s’élèvent un peu plus au loin. Des agencements clairement pas naturels, et bien ordonnés, s’alignent pour former des marches, des murs, et un peu plus loin, une grande arche. En s’approchant, elle devait faire presque trois mètres de haut, entourée de lierres et rongée de mousses et champignons en tout genre. Ce côté du bois était d’ailleurs un peu plus vert que le reste, moins lugubre certes, mais plus épais. Au loin s’agençait des galeries différentes, comme une sorte de début d’un grand labyrinthe.
Alors, sans plus attendre, le stratège sort une carte de son sac, un calepin, et continue ses notes, sa cartographie. Il n’avait pas grande expérience en cartographie, mais son travail était assez précis pour qu’il puisse correctement se repérer. A l’aide d’une boussole, il note les points cardinaux, puis sa position actuelle, déduite par le chemin qu’il avait parcouru, après s’être assuré de la direction empruntée.
-Beau travail, Luxray.
Une caresse sur la grande crinière du Pokémon lynx, et le duo se mettait déjà en route.
Reproduisant les gravures qu’il trouvait, bien qu’il n’ait pas vraiment une patte artistique particulièrement prononcée, le jeune homme s’en sortait plutôt bien. Il reproduisit avec finesse les différentes runes ou écritures, si tant que ça en soit, qu’il trouvait, et prenait note de leur position. Il n’était pas archéologue, loin de là, mais c’était surtout bien plus par curiosité personnelle que pour un réel apprentissage lié à son parcours.
Le Luxray, lui, mettait à profit ses capacités exceptionnelles. Sa vision était un véritable atout, il pouvait voir à travers les murs et repérait les endroits par lesquels ils étaient passés. Quel temple étrange. Le duo fouille certains recoins, guidés par une carte déjà donnée par les habitants de la ville.
Etrangement, aucun véritable Pokémon sauvage par ici, d’ailleurs, ce qui étonnait Raudhr. Il avait bien croisé quelques types Plante ou Psy, ou deux trois Fantôminus, mais rien de véritablement fructueux. Bizarre, un temple à moitié en ruines devrait attirer les espèces, non ? Logées au confort de la pierre fraîche, à l’abri de la chaleur, dans un bois humide.
Le temps passe. Raudhr a un sentiment étrange, comme observé. Il tourne la tête, mais rien autour de lui, et Skölir ne semble rien voir non plus. Et de toute évidence, il n’entendait rien non plus. Il était seul avec son Pokémon, au milieu des bois, dans un temple bien étrange et gigantesque. Mais ce qui l’attirait particulièrement, c’était le changement presque radical de végétation. Pourquoi ce temple avait-il autant de verdure, bien que relative, comparé au reste des bois, ces derniers entièrement morts ?
Le duo continue d’avancer, avant que de nouvelles marchent ne firent leur apparition. Le stratège note ces dernières, avant de les grimper, une à une, notant par ailleurs leur aspect plus travaillé que le reste. Il avait bien avancé dans cet espèce de labyrinthe, et impossible de vraiment savoir où il se trouvait par rapport à la totalité des chemins possible, mais cet escalier semblait monter plus haut que le reste ; peut-être un point en hauteur lui permettrait de faire un point sur la situation et sur sa position, avoir une vue d’en haut ?
Luxray s’avance, et arrivé en haut des marches, se tourne vers son dresseur.
- ‘xray.
Ce dernier lève un sourcil, avant d’arriver en haut à son tour, pour s’y arrêter, une mine plutôt surprise. Il fronça les sourcils, alors qu’en face de lui, se tenait une sorte de petite place, au design bien travaillé. Les pierres étaient, bien que rongées par le temps et les sans doute intempéries, lisses et bien disposées en un pattern symétrique au sol. Et en face, une grande fresque taillée dans la pierre, avec plusieurs dessins et runes, indéchiffrables à première vue. En s’approchant, il s’agenouille devant, et touche la terre ; plutôt fraîche et humide, la pierre était vieille. Il lui était difficile de déchiffrer ce qui était écrit, mais il reconnût l’écriture en Zarbi, si emblématique. Cependant, il reproduit les runes une à une, et les dessins allant avec.
Une silhouette d’une créature, sans aucun doute d’un Pokémon, était dessinée au centre. Penchant la tête, le Noctali l’examina avec attention. La fresque représentait un Pokémon ressemblant à un oiseau, en forme naturellement de « Y », semblant aspirer tout ce qui se trouvait autour de lui. Les arbres près de la créature semblaient faner, mourir, alors que ceux plus loin ne l’étaient pas encore, comme si le Pokémon absorbait l’énergie vitale de ce qu’il approchait.
En relevant la tête autour de lui, le jeune homme fixa son regard rose sur le bois d’où il venait, un peu visible au loin. Ce bois mort serait-il l’œuvre de ce Pokémon ? Il le connaissait, d’ailleurs, ce Pokémon. Il était passionné de légendes et de mythes, aussi cette forme lui était familière.
Fermant son œil un instant, il fouilla dans sa mémoire.
Yveltal.
Oui, c’était son nom. Etait-ce Yveltal, la raison pour un tel bois mort ? Cela ferait sens, vu l’étendue de cette lugubre forêt. Mais alors, pourquoi ce temple-ci serait plus vert que le reste ? Raudhr voulut émettre l’hypothèse de la présence de son opposé, Xerneas, pouvant lui rendre la vie et protéger de la destruction vitale des êtres, mais il semblait quelque peu sceptique à la présence de ces deux Pokémon ici, sur cette île. Pourtant, en observant à nouveau la fresque, pas de doute possible, on parlait bien d’un être capable d’absorber l’énergie vitale des choses. Peut-être étaient-ils passés, il y a des siècles de cela.
Il prit soin de tout noter et copier, plutôt intrigué par sa découverte. Il fallait dire qu’il ne s’attendait pas à trouver une source d’informations pareille, mais n’avait de toute évidence pas le temps de se mettre à la déchiffrer ici.
Il nota soigneusement l’emplacement de cette place sur la carte, avant de poser une main sur sa hanche, se relevant. A côté de lui, Skölir huma l’air, attendant sagement la suite des événements. Il regarda à son tour la fresque, semblant détailler les diverses inscriptions, avant de suivre son Dresseur, qui s’était déjà remis en route.
Il allait avoir de quoi travailler en rentrant.
Oui, au final, voilà de bien étranges vacances. Mais aussi très intéressantes.