Ruth

« Me guider ? Tu insinues que je reviens bredouille de mes expéditions parce que je suis trop nulle et que du coup j’ai besoin d’aide, hm ? »

Elle te lance un regard perçant. Elle avait beau avoir pipeauté les sorties précédentes, tu la connais suffisamment pour savoir quand elle te lance des bobards ou non. Tu avais juste fait semblant de la croire, apparemment. Son sac est tout prêt, il est à ses pieds. Elle est assise sur ton lit, te regardant regrouper tes affaires. Elle regarde ses ongles, au vernis noir écaillée, démotivée par la journée qui s’annonce. Une journée à gambader, à essayer de chasser des bestioles qui se montreront ingrates. Il n’y avait que son Rocabot, à peine éclos, qui lui montrait un semblant d’intérêt. C’est à la mention des autres filles que Ruth relève rapidement la tête, fronçant les sourcils.

« T’es en train de me dire que les autres filles continuent de te mater ? Je leur ai fait pourtant comprendre que tu étais à MOI. », qu’elle insiste sur le dernier mot. « Pffff, toutes les mêmes, purée. », qu’elle peste. « Y a pas que les yeux que je vais leur montrer, mais les poings aussi. »

Et pour appuyer ses propos, la voilà qui fait craquer ses doigts. Elle attrape son sac, vérifie ne rien oublier et tapote du pied contre le sol. Une seule hâte désormais : celle de coller de sacrés pieds-bouches à certaines vipères.

« Oublie jamais ça. T’es à moi. »

Elle te le murmure au creux de l’oreille, dans un ton sec qui lui est propre, alors que tu viens la couvrir de tendresse. Certains te plaindraient, de laisser ses épines t’éteindre. Elle finit par se détacher de toi et glisse sa main dans la tienne, afin de rejoindre la nouvelle aire de chasse du jour.

* * *

Le trajet s’est déroulé sans encombre. Ruth apprécie l’avion et en avait profité pour prendre quelques photos à la volée, admirant la vue. Et au moins, dans ce moyen de transport, personne ne rendait ses tripes. A peine arrivés sur le sol de l’île, Ruth tape du pied.

« Eh, ça m’arrive de sortir, qu’est-ce que tu racontes ? »

Ses yeux se mettent à briller à l’annonce d’un possible fast-food à la clef. Maintenant qu’il y avait une récompense, elle allait se donner à fond. Elle ferait tout pour gagner.

« Triple cheeseburger, grande frite et coca cherry. Retiens bien ma commande. Allez, magne-toi, on va prendre du retard, là ! »

Ruth

Les chasses n’ont jamais été le dada de Ruth. Au contraire, elle trouve cela ennuyant à en mourir. Elle pourrait être occupée à mille autres choses, plutôt que de se dégourdir. C’est pour cela qu’elle avait accepté de la faire en ta compagnie. Peut-être que pour une fois, ce serait divertissant. Elle t’emboîte alors le pas, peu attentive aux alentours. De toute manière, comme d’habitude, elle tombera à coup sûr sur les Pokémons les plus laids. Ou du moins, pour rester polie, qui ne correspondent pas à son esthétique recherchée. Elle manque de se rétamer alors que tu t’arrêtes net. Elle grimace à l’apparition du Pokémon. Naaaan… Il ne peut pas être pour elle, celui-là. Il est trop… Bariolé.

« Purée, quelle horreur. », qu’elle glisse, dans un murmure.

Au sourire que tu arbores, Ruth devine que tu as trouvé ton bonheur. Décidément, elle ne comprendrait jamais tes goûts en matière de Pokémons… Ils étaient clairement à revoir.

« Ah là, tu peux être sûr que j’te le laisse, hein. », passe-t-elle son tour, la mine toujours dégoûtée.

Ruth t’observe essayer de le capturer, se mordant la lèvre alors que tes muscles saillants se dessinent sous ton haut. Hm… Il lui tardait d’ores et déjà d’être à ce soir pour pouvoir les tâter sans le tissu qui les recouvre. C’est sûrement cette inattention de la part de Ruth qui lui sera fatale. C’est une sensation de chaud qui la tire de sa rêverie. Mais ce qui la ramène sur terre pour de bon, c’est cette énorme léchouille qu’elle sent tout le long de son fessier, éteignant par la même occasion le brasier qui brûlait encore il y a peu. Tu as peut-être vu cette énorme langue sortir du buisson, avant d’y retourner aussi vite… Mais il n’en est rien pour la noiraude. Lorsqu’elle se retourne vivement, doublement remontée, le poing en avant, elle n’a pas le temps d’identifier qu’il s’agit de toi. Tu te le prends en pleine face.

« MAIS ÇA VA PAS, OUI ! »

Un crochet du droit comme elle seule en a le secret. C’est en te voyant à terre, sûrement après la surprise du choc, que Ruth cligne des yeux. Le temps pour elle d’assimiler tout ce qui venait de se passer.

« Monsieur Gioseppe AKABARA. Auriez-vous l’obligeance de m’expliquer ce que vous foutez, PUREE ?! », qu’elle hurle à pleins poumons, chassant par la même occasion quelques Goélises qui traînaient dans le coin. « Me lécher le derrière dans les chambres, c’est d’accord mais sur une île ?! On aurait pu nous surprendre ! Qu’est-ce que les gens auraient pensé, HEIN ?! Que je suis une fille FACILE ? OU PIRE ENCORE ! Que je puisse AIMER CE GENRE DE CHOSES ?! Alors oui OK c’est PEUT-ETRE le cas, et je dis bien PEUT-ETRE, mais les gens n’ont pas à le savoir ! J’te préviens, mon gars, que je gagne ou non, tu me dois A MINIMA trois triple cheeseburgers pour te faire pardonner. »

Le buisson bruisse de nouveau alors qu’elle t’enguirlande toujours. C’est un Pokémon rose, digne d’être une sucette sur pattes qui apparaît. Et au vu de la taille et la longueur de sa langue… Vous veniez de trouver votre coupable : Excelangue. Celui qui aurait dû se manger le poing à ta place. Ruth tourne lentement la tête vers lui, comprenant sa méprise.

« T’as conscience que je m’excuserais pas parce que je sais pertinemment que tu aurais aimé le faire, hm ? Maintenant, si tu permets… », qu’elle te zappe, faisant craquer ses doigts ensemble. « Y a une raclée qui attend quelqu’un d’autre. »

C’est sans aucun doute l’une des rares fois où tu verras Ruth aussi déterminée, en termes de chasse de Pokémons. Elle agrippe alors une de ses Pokéballs et sans réfléchir plus que ça, la lance vers le Pokémon. En se tournant pour la diriger vers l’Excelangue, elle laisse alors voir que son pantalon et son collant résilles qui était dessous, ont cramé eux aussi et laissent une jolie vue sur sa petite culotte, en dentelle noire.

Ruth

« Tu feras moins l’malin, dans la ball, hein. », qu’elle peste contre la Pokéball qui vient tout juste de s’éteindre au sol.

Elle s’avance, pour aller la récupérer. C’était son dû, elle l’avait amplement mérité. Et pour une fois, elle ne reviendrait pas bredouille d’une de ces mauvaises parties de chasse que l’académie pouvait initier. Elle est tout juste en train de se pencher pour ramasser la ball au sol, quand tu reprends la parole.

« Quoi, encore ? », qu’elle trahit un reste d’agacement.

Son expression change immédiatement alors que tu lui fais part de cette (mauvaise) nouvelle. L’agacement se transforme en gêne. C’est sûrement une des rares fois où tu verras Ruth aussi rouge.

« Qu-qu-quoi ? », qu’elle en bégaie même.

Son fessier, ou du moins son sous-vêtement, était à découvert. Elle se redresse aussi vite, retirant sa veste, quitte à prendre froid. Elle la noue autour de sa taille, n’ayant même pas pris le temps de vérifier tes dires. Elle est morte de honte. Entre la brûlure, la léchouille et maintenant ça… Cela ne lui arrive pas tous les jours, un tel sentiment, mais force est de constater qu’il lui arrive de le ressentir.

« Purée c’est la honte… », qu’elle maugrée. « Je peux pas rentrer comme ça, Gio. »

Elle se rapproche de toi, se mordant la lèvre. Elle semble sincèrement embêtée par ce « détail ». Qui n’en est pas vraiment un, soit dit en passant. Elle range la ball dans son sac, cherchant une solution. C’est qu’elle commence à se les peler, l’air se rafraîchit. Elle passe une main dans ses cheveux. Sa contrariété semble ne plus être. Elle a laissé place à d’autres.

« C’était un de mes jeans préférés, en plus de ça. »

C’est un subterfuge pour penser à autre chose. Un trou de moins ou de plus dans un de ses vêtements… Elle n’est plus à ça près.

« Pourquoi nos rendez-vous ne se passent jamais comme prévu, sérieux ? »

Elle attrape alors ta main, glissant sa main à l’intérieur. Elle en avait assez d’être dehors, cela commençait à faire trop d’extérieur pour elle.

« On ferait mieux de se faire discrets et de rentrer, hein. Mais ne le répète à personne… C’est trop trop trop trop la honte… Et puis, je préfère quand tu es le seul à savoir ce que je porte, sous mes couches de vêtements. »

Et elle reprend la route de votre point d’arrivée. Vous aviez de toute évidence fini par trouver votre bonheur sur cette île.

« Et puis comme ça, tu m’aideras à constater l’étendue des dégâts. », qu’elle te fait un clin d’œil.

Magby est capturé !

Excelangue est capturé !