Le constat posé, la jeune femme essaie de réfléchir aux potentielles créatures pouvant vivre ici. C’est tout de même assez particulier comme milieu. Les pokemons aquatiques pures non aucun intérêt à venir dans ces galeries d’eux-mêmes. La terre ne leur apporte rien, ne pouvant pas s’y mouvoir et y respirant de manière très limitée. Alors, la remarque de la blanche sur la capacité plongée comme prérequis n’est pas suffisante.

— Il faut aussi que le pokemon puisse se déplacer à la surface d’une manière ou d’une autre. Sinon Amon et Fàfnir n’auraient pas identifié de telles traces.

Suivant tout de même le conseil de la topdresseuse, la blonde sort son Ipok précieusement cachée dans sa combinaison dans un espace hermétique pour commencer à faire quelques recherches par critère. Sans espérer y trouver tout de suite une réponse , l’archéologue y voit tout de même un moyen de se créer un axe de réflexion, comptant ensuite davantage sur sa mémoire et ses lectures multiples antérieures pour dénicher une idée précise sur les pokemons susceptibles d’être abrité dans un tel type d’environnement. De leurs côtés, ses pokemons sont toujours à la recherche du moindre indice, habitués désormais aux fouilles avec la blonde.

Seulement, Ranya manque de pousser un cri en réponse aux agissements de Léonie. Mais on ne lui a jamais appris à ne pas crier comme ça dans un lieu qu’elle ne connait pas ?! Non seulement c’est dangereux vis-à-vis de leur écosystème, mais surtout cela pourrait attirer des pokemons sauvages pas bien contents de voir trois intrus dans leur repère. Pour éviter d’envenimer la situation, l’archéologue soupire profondément avant de s’adresser à la blanche, la voix plus basse.

— Ne refais jamais ça. Ici de toute façon c’est trop tard. Mais dans tes prochaines fouilles. On n’est pas dans les airs. Si des pokemons se mettent à nous courser on ne peut pas s’enfuir aussi vite que quand tu es à dos de tes pokemons vols. On est bien moins libre de nos mouvements, encore plus dans cette cavité dont on ne sait rien. Donc si tu ne veux pas la mort de tes camarades de fouille, ne refais jamais ça.

Sans crier, la Givrali espère avoir été claire. Un regard entendu avec la rousse pour s’assurer qu’elles sont sur la même longueur, puis elle se remet à marcher comme si ne rien n’était. Ca n’amuse pas la scientifique de s’énerver, ou d’être méchante. Il ne faut pas croire. Mais ce genre de geste pourrait tuer des explorateurs moins expérimentés. Léonie doit le comprendre.

Finalement, l’un de ses pokemons partis en amont revient avec un rapport étonnant. Dans la grotte suivante, il y aurait un Maraiste géant, vénéré par d’autres Maraistes de taille classique. Et même si la blanche ne veut pas s’y attarder, les scientifiques ne sont pas de cet avis.

— Je rejoins Ruby. On ne peut pas simplement l’ignorer. Il faut tout de même qu’on y jette un œil. Je peux voler avec Nessie, la cavité a l’air assez grande. Je suis d’accord pour les seulement les observer, mais pas question de partir sans comprendre exactement ce qu’il se passe.

A peu près d’accord sur ce point, l’archéologue libère de sa pokeball sa Bruyverne et monte sur son dos, lui expliquant ce qu’elle va devoir faire. Soit le moindre de bruit possible, laissant le temps à la Givrali de regarder depuis le ciel la scène, ainsi que la latitude nécessaire à Amon et Fàfnir pour s’approcher plus près de la scène et essayer de comprendre ce qu’il se passe. Une fois tout le monde installé sur ses montures, le groupe de jeune femme peut s’envoler et assister à cet étrange phénomène.

Effectivement, comme l’a rapporté Léonie, il y a bien un Maraiste géant à l’intérieur, vénéré par toute une armée de Maraistre, cette fois-ci de taille normale. La scène est particulièrement impressionnante et ne ressemble en rien à ce que l’archéologue a été familière jusque-là. Aucun de ses ouvrages ne parlaient d’une telle cérémonie pour un pokemon comme Maraistre. Les Légendaires bien sûr ont le droit à ce type de privilège, ils sont les envoyés d’Arceus. Certains pokemons leur sont également associés, définis de manière batarde comme des semi-légendaires, mais le type eau n’appartient certainement pas à cette catégorie.

Se maintenant relativement haut pour ne pas alerter les pokemons en contrebas, la blonde réfléchit à toutes les hypothèses qui lui viennent en tête, jusqu’à ce que finalement l’une d’elle se détache. Alertée par la posture étrange du Maraiste, davantage couché que debout, elle voit un scénario se dessiner. Faisant signe à ses pokemons lévitant de remonter, elle leur demande un petit examen supplémentaire du géant puis leur indique de la rejoindre de l’autre côté de la cavité, un peu plus loin de l’étrange cérémonie.

En quelques minutes, tout le monde s’est rejoint de l’autre côté, plus ou moins surpris par ce à quoi ils ont assisté. Une prière commune dans un silence de plomb. Et si Ranya ne peut pas affirmer à 100% la raison d’une telle chose, la confirmation apportée par Fàfnir lui donne au moins l’occasion de dessiner une hypothèse.

— Je pense avoir une forme d’explication à tout ça. Il semblerait que le Maraiste géant ait une malformation aux pattes. Elles sont très atrophiées. C’est surement arrivé en évoluant. Même pour ses semblables de taille plus classique, cela n’est pas normale. Il ne devait surement pas pouvoir nager correctement, et plutôt que de retourner vers la surface, il a atterri ici. Ensuite, et contre toute attente, plutôt que d’être abandonné par le groupe parce que trop faible, il a pu être aidé par ses congénères qui l’ont nourri alors qu’il ne pouvait pas chasser lui-même. Puis, soit à cause de l’environnement, soit à cause du fait qu’il ne pouvait pas se déplacer, soit encore à cause d’autre chose comme une anomalie génétique, le Maraiste a pris des proportions gigantesques. Cela a été interprété par le groupe comme un signe d’importance. Et comme le Maraistre concerné ne pouvait plus se déplacer hors d’ici de toute manière, les choses ont continué ainsi. A voir maintenant si ses suivants ont essayé d’agrandir le trou pour espérer un jour le voir sortir, ou si ce sont d’autres espèces qui sont responsables de ça.

Jaugeant la réaction de ses partenaires, Ranya ajoute tout de même.

— Ce n’est qu’une hypothèse, je n’ai pas moyen de vérifier ça. Mais cela me parait tout de même entendable.

Ranya expose sans trop de difficulté sa théorie à ses camarades, a peu près sûre d’elle bien que n’ayant que peu d’éléments pour l’étayer avec certitude. De toute façon, la blonde reste persuadée que cela ne va intéresser ni Léonie ni Ruby de pousser davantage les recherches à ce sujet. Déjà parce que l’étude des Maraistes sur le papier n’est pas un sujet de thèse relativement passionnant, de par la nature relativement lambda de cette espèce, et puis surtout parce que l’objectif réel de leur expédition n’est pas là. La recherche pokemon est bonne pour les chercheurs. Et cela tombe plutôt bien, il n’y en a aucun dans cette équipe. Les 3 jeunes femmes sont avant tout là pour l’exploration et la recherche d’objets divers et variés.

— Pour le sectarisme, je suis assez dubitative. De ce que je sache, les Maraistes ne sont pas des espèces particulièrement propices à ce type de comportement, en tout cas dans le sens péjorative. Peut-être qu’effectivement, à protéger leur congénère plus que de raison, il ressemble à une secte. Mais je ne pense pas que cette espèce de pokemon ait le raisonnement nécessaire pour se constituer volontairement comme un groupe marginal. A mon sens, c’est davantage leur histoire et leur volonté de protéger un membre de leur groupe qui les a poussé à se comporter comme ça. Cet immense Maraiste s’est surement laissé porter par une situation qu’il ne maitrisait pas, rien de plus.

Personne n’étant disposé à s’étendre davantage sur la situation, les jeunes femmes reprennent leur route vers la suite de la cavité. Ranya a rappelé Nessie, l’environnement n’étant plus adaptée pour elle, et laisse Fàfnir et Amon vaguer de leur côté, les sachant tout à fait apte à observer sans des consignes parfaitement millimétrées de l’archéologue. Même si la spectre chromatique n’est pas la plus grande des passionnées par la recherche, elle a toujours fait cet effort pour sa dresseuse. Quant à Amon, il révèle tous ses talents dans ce type d’environnement où ses capacités visuelles décuplées par cet imposant œil sont un véritable atout pour l’archéologue.

Au fil de leur marche, impossible pour les exploratrices de ne pas remarquer le changement d’environnement auquel elles font face. C’est relativement léger, mais de la végétation apparait plus distinctement sous leurs pieds entre quelques flaques, signe qu’elles se rapprochent d’une manière ou d’une autre de la surface, et que de l’air pénètre cet endroit, même si ce n’est que par léger filet. Ranya sent bien que les airs commencent à manquer à la topdresseuse, bien plus à l’aise dans les cieux qu’elle maitrise que dans un antre comme celle-ci. La fouille ne va pas devoir s’éterniser, au risque de créer des situations dangereuses.

Enfin arrivées au bout, le spectacle est relativement joli pour être apprécié. Dans cette cavité se trouve tout un ensemble de roche, parsemé de végétations aquatiques mais aussi de quelques fleurs, surement des espèces très robustes pour résister à un environnement aussi peu clément. Malgré des évidents appels d’air, le soleil ne parvient pas jusqu’ici, ne leur permettant absolument pas de se réchauffer. Au contraire, cette espèce d’entre deux donne davantage froid, provoquant quelques frissons chez l’archéologue. Rien d’insurmontable heureusement grâce à leur matériel de pointe. Par réflexe, la Givrali essore tout de même un peu plus sa longue tignasse blonde puis laisse son regard vaquer sur ses deux camarades, lâchant un rire à la remarque de la rousse.

— Je n’ai aucune envie de finir mes jours ici. Mais s’il a été le lieu de repos d’objets intéressants ou autres fossiles, il est temps que nous les raménions à la surface. Fàfnir, Amon !

Les deux pokemons lévitant s’approchent sans hésiter de leur dresseuse, sachant que cette fois-ci, ils allaient avoir le droit à quelques instructions.

— Amon, concentre-toi sur toutes les surfaces rocheuses. Ton œil analysant en profondeur sera en capacité de voir les moindres déformations de la roche, signe d’un éventuel fossile. Quant à toi Fàfnir, essaie de garder une vision d’ensemble sur l’environnement, sans oublier la maigre végétation. De mon côté, je vais fouiller dans les petites flaques qui ne vous sont pas faciles d’accès.

Sans attendre, les deux pokemons se dispersent aux 4 coins de la capacité, tandis que la blonde ne perd pas de temps pour s’attaquer à sa propre partie du boulot. Sans hésiter, la jeune femme plonge ses pieds dans l’eau d’une flaque lui arrivant jusqu’aux chevilles et s’accroupie, bien décidée à soulever chaque pierre à sa portée.

Elle a une réputation de fouilleuse des bacs à sable à tenir.

HRP : Alooooors, en espérant ne pas faire d’erreur
Ranya utilise pour cette fouille Amon (Zarbi) et Fàfnir (Magirêve). Tous les 2 ont 10 points en recherche (ce sont les pokemons de fouille de Ranya)
Ranya a le Cherche Objet avec un bonus de +3 au fouille et la Lampe Torche LUMINAMAX qui donne un bonus de +2 pour la chasse aux fossiles !
Ranya utilise pour cette fouille un Bubble Gum Loupio qui lui donne un bonus de +5 en milieu sous-marin
Ranya profite également du bonus du +4 pour cette fouille grâce à la récompense de compétition de Ruby
Et comme Ranya est archéologue G7, je vais tirer 3 dés et garder les 2 meilleurs
Pfiouuuuu ça en fait des bonus x)

Ce n’est pas tout, mais les jeunes femmes n’ont pas toute la journée devant elle. Au-delà de considération purement physique, leur sous-marin n’a pas non plus une autonomie illimitée. Son programme est suffisamment performant pour se maintenir quelques temps dans l’eau sans trop de souci, mais comme toute machine, elle pourrait arriver à court de carburant. Et là, Ranya ne donne pas chère de leur peau quand il faudra expliquer au pôle scientifique qu’elles ont abandonné une machine coutant surement des millions au fond des océans parce qu’elles ont mal géré leur temps. Si la responsabilité administrative retomberait sans doute sur Ruby, instigatrice de la fouille, l’archéologue ne tient pas à ce que sa responsabilité soit entachée auprès du corps enseignant.

De leurs côtés, ses pokemons n’ont pas perdu de temps pour se mettre à fouiller les moindres recoins de la cavité. Ils sont habitués à procéder à ce type de recherche, les deux accompagnant la blonde depuis déjà plusieurs années. Par principe, Ranya essaie tout de même d’apprendre les rudiments de la discipline à tous ses compagnons, son parcours l’amenant à se déplacer souvent et à tous les amener en conséquence dans divers lieux, plus ou moins adaptés à leur métabolisme. Mais il faut être honnête, certains se révèlent être ses cartes maitresses dans cet exercice. Fàfnir et Amon notamment qui, en plus de posséder d’excellentes capacités de recherche, sont dotés d’un très grand sang-froid. Un atout non négligeable quand les fouilles se font dans des zones à risque ou peu habituelle, nécessitant une plus grande maitrise.

Evidemment, Ranya elle-même n’est pas en reste. Equipée de gants plutôt épais, la danseuse prend le temps de retourner les pierres légèrement immergées dans l’eau et d’observer ce qu’elle révèle au grand jour, espérant tomber sur la perle rare. Par chance, l’eau est préservée et parfaitement transparente, de quoi lui simplifier la tâche et éviter de sortir directement chaque pierre de là. Et puis, pour l’environnement, c’est mieux de ne pas tout bouleverser non plus.

Finalement, à force de jouer à ce petit jeu, la blonde finit par extraire quelque chose qui lui plait pas mal. La pierre a subi le passage du temps mais sa forme et son éclat lui font croire qu’il pourrait s’agir de plus précieux qu’une simple roche. Il va falloir bien la nettoyer et la traiter au pôle scientifique, mais la jeune femme reste assez convaincue de sa trouvaille. Même chose pour ce CD fiché entre deux roches. Il va avoir besoin d’un sacré traitement mais par habitude la danseuse sait que ces objets sont extrêmement résistants aux environnements hostiles. Il faudra d’ailleurs qu’elle comprenne un jour comment ces trucs peuvent se retrouver disperser un peu partout dans le monde dans un endroit sans queue ni tête.

Ses pokemons eux-aussi ont fini par mettre la main sur quelque chose. C’est Fàfnir qui vient chercher sa dresseuse, souhaitant lui montrer une paroi sur laquelle Amon s’est arrêté. La jeune femme retire ses gants, se sachant plus à l’aise les doigts nus pour ce genre d’exercice. Doucement, elle passe sa main sur la zone que désigne son Zarbi, essayant de percevoir la moindre déformation de la pierre. Après quelques minutes de concentration, l’archéologue pense en avoir déterminé les contours. Il y a très clairement un fossile là-dedans, ça ne fait aucun doute. Sortant de sa pochette étanche ses quelques outils, Ranya se met à procéder à une extraction minutieuse de la pierre, suivant les protocoles qu’elle connait désormais sur le bout des doigts. Une erreur pourrait compromettre la résurrection de l’espèce. Elle doit donc prendre son temps pour être sûre qu’à la fin, elle puisse ramener un potentiel être vivant avec elle.

Il lui a probablement fallu un bon quart d’heure pour enfin extraire la roche de la paroi. A nouveau, il y aura besoin de poursuivre le travail. Mais pas ici, en laboratoire où elle aura accès à davantage d’outils pour déterminer l’espèce et lui donner la possibilité de vivre une nouvelle vie à l’époque moderne.

Le timer retentit dans la caverne, signe qu’il est temps pour le trio de regagner la surface, où au moins le sous-marin, pour terminer l’expédition. S’assurant que ses deux camarades suivent, Ranya ne perd pas plus de temps et plonge de nouveau dans l’eau à la rencontre de Chélone, l’attendant patiemment depuis tout à l’heure. Habituée, ses doigts s’agrippent à sa carapace de son ami et se laisse guider en direction du sous-marin. Sauf que la tortue de mer ne prend pas tout à fait cette direction. Etonnée, la blonde ne dit trop rien, laissant le Carapagos la guider dans les mers. Il lui reste un peu de temps d’oxygène de toute façon, pas la peine de s’énerver.

Ce n’est qu’une fois plus loin de la caverne que l’archéologue commence à comprendre ce qu’il se passe. Sans réussir à l’expliquer, elle sent une drôle d’énergie parcourir son corps, émanant tout droit de Chélone. Puis, c’est une vive lumière qui lui fait comprendre ce qui est en train de se jouer. La tortue a choisi cet instant pour évoluer. Contre elle, l’archéologue sent Chélone gagner en taille mais surtout en puissance, devenant une bien plus imposante monture sous-marine, mais aussi plus rapide. Quelques coups lui suffisent à prendre une grande accélération, obligeant Ranya à se cramponner davantage pour ne pas valser au moindre virage. Le Mégapagos continue son petit tour, s’habituant à son nouveau corps et la puissance qui lui a été donné, tandis que la danseuse décroche un sourire. Encore un qui a décidé de grandir à ses côtés, pour son plus grand bonheur.

Finalement, Chélone s’arrête, gémissant son bonheur au creux de l’oreille de sa dresseuse. Cette dernière, amusée, lui répond grâce au système de filtrage performant qui laisse passer sa voix.

— Je suis très heureuse pour toi Chélone. Te voilà dans ta forme la plus évoluée, au XXIème siècle. C’est extraordinaire tu ne trouves pas ?

La tortue géante s’agite, mais ne perd pas de temps pour remettre l’étudiante en selle et la ramener au sous-marin. Sa réserve d’oxygène n’est pas infinie. Ils auront tout le temps d’en reparler à la surface, dans un environnement qu’ils pourront partager tous les deux sans risque.