Y a toujours ce truc cool avec Noël, ce sont ses marchés, souvent réputés dans le monde entier (sauf Alola, car il y fait quand même 20°). Rapidement, au début du mois de décembre, les allées se sont remplies d’artisans de l’archipel pour venir exposer ce qu’ils font de mieux. Ça va des sculpteurs aux dessinateurs, sans oublier les producteurs locaux. Souvent, ces gars-là ont un succès énorme, les fêtes, c’est l’occasion de la bonne bouffe, on y met le budget et on savoure. Ça te peine un peu de te dire que cette année encore, tu ne rentreras pas chez toi à Galar parce que le défi top-dresseur qui arrive est ta plus grande priorité. Tu veux cracher ton amertume et ta rancune et avoir un combat où tu es parfaitement considérée, quitte à subir l’échec.

Quoi qu’il en soit, tes pokémons n’ont pas trop l’habitude de ces marchés de Noël alors tu en profites pour les laisser s’y promener, leur faire découvrir les spécialités, baver devant le saucisson ou les talents de certains artisans parfois venus de loin. Les décorations sont aussi impressionnantes, finalement décorées, les gars du pôle mode et scientifique ont mis le paquet !

Cependant, après plusieurs jours, les rumeurs vont bon train sur des vols, certains évoquent un retrait anticipé. Ces nouvelles ne tardent pas à se propager et la méfiance s’installe. Toute cette histoire nuit à l’ambiance de Noël et ça t’atteint, car ce marché sera pour beaucoup d’élèves, l’occasion de profiter des fêtes loin de chez eux. Pire encore, plusieurs jours après des gens de l’île et l’académie évoquent avoir reçu des cadeaux surpris emballés et tous les produits viennent du marché ! S’en est trop, l’académie est saisit, mais tu te portes volontaire pour enquêter, les intentions du criminel sont peu louables malgré l’attention et il faut sévir !

Seule et dévoué, tu penses que ton équipe pourra gérer la chose sans trop de mal. Tu déploies tous tes pokémons chaque jour pour essayer d’observer un paterne. Les commerçants doivent faire l’inventaire des vols le matin, le soir et trois en journée pour essayer d’établir les heures propices au vol. Problème sur la première semaine observée, c’est que le rythme est irrégulier, beaucoup de vols l’après midi après seize heure ou tôt le matin avant les ouvertures donc la nuit. Mais il y a sur des périodes d’une heure ou deux des vols le matin ou les après-midi. Tous les commerçants sont touchés, sans exceptions et ne déplorent que des vols de deux ou trois produits au maximum, parfois moins.

- Je sais pas trop quoi faire Héméra.

- Si on voit l’ordre des vols recensés, on peut rapidement déterminer que c’est un quelqu’un qui est occupé, qui ne se dévoue pas qu’aux vols. D’ailleurs, les premiers objets volés représentent des jouets ou des livres, des cadeaux entre jeunes enfants, puis des bijoux et de la nourriture se sont ajoutés.

- Un élève ?

- Je pense et assez jeune pour être sincère. L’hypothèse d’un ancien élève est a écarter.

- Sinon… Nous aurions eu ce genre de comportement l’an dernier !

- Tu vois où je veux en venir, Théa, nous sommes sur la même longueur d’onde.

- Ça dire qu’il s’agit d’un jeune élève arrivé en février ou septembre, qui passe son premier noël seul !

- Je suis peinée d’imaginer qu’un enfant vole pour offrir ensuite.

- Les motivations, nous les aurons une fois qu’on l’aura capturé, qu’il passera en conseil de discipline ! Il mérite pour mettre en péril certains commerces.

- Ce n’est donc pas un élève riche, sinon il paierait simplement les cadeaux. Surtout qui ne garde rien, l’inventaire des objets volés et le même que l’inventaire des cadeaux « offerts ».

- On va pouvoir récupérer plus d’informations ! Bien joué Héméra !

Après une poignée de main traditionnelle tu te sépares en deux. Tu laisses Prométhée, Pontos et Nyx faire des rondes régulières et récupérer les recensements d’objets volés qui ne cessent pas pour autant. Sur plusieurs jours encore vous récoltez la liste des élèves arrivés récemment, qui ont indiqués ne pas pouvoir rentrer à noël chez leurs parents. La liste est assez longue, mais elle est rapidement raccourcie si on s’intéresse aux catégories sociaux professionnelles des parents. Il reste alors une dizaine de profils, ce qui reste un chiffre assez conséquent et qui nécessite du temps pour tracer et vérifier qu’il n’y ait rien de suspect.

Tu fournis aux commerçants une liste des suspects potentiels en leur demandant s’ils ont déjà vu ces têtes-là. Tu précises également, avec un air mauvais qu’il ne faut pas stigmatiser ces élèves, car il est très probable que ce soit un acte isolé d’un élève et qu’en dépit des actes, il faut procéder à des sanctions intelligentes surtout si on ne connaît pas le motif des larcins. Toi aussi, ça te révulse, t’as envie d’y fracasser les genoux, mais tu comprends que ce n’est pas la solution face à un humain en détresse. Ce comportement kleptomane survient toujours à des problèmes d’attachement sociaux et une grande solitude.

L’éducatrice Alezar semble toute disposée à t’aider. T’as parfois à faire à elle pour quelques problèmes de colère, de surmenage ou d’intensité trop poussée en combat et en entraînement. Mais bon. Faut bien se référer aux personnes compétentes. Tu prends rendez-vous pour pouvoir la consulter dans les meilleures dispositions possibles, sans l’attraper entre deux dossiers. Héméra t’accompagne, c’est un peu la partie diplomate et posée de ton

- Bonjour madame Alézar, j’suis un peu emmerdée… Embêtée. On m’a confié la tâche de retrouver le kleptomane du marché de Noël. Héméra a remarqué qu’il s’agissait probablement d’un élève, car les vols ont lieu très tôt le matin, à la pause de midi et souvent après les classes en semaine et sur n’importe quelle période de la journée en semaine. Sauf que c’est la première fois qu’on a ce genre d’embrouilles à noël, fin depuis que chuis là. C’est donc un môme qui est arrivé en février ou septembre !

Voyant que tu t’emportes par zèle plus que colère, c’est ta Charmina qui pose sa main sur ton épaule avant de reprendre.

- Considérant la période ou les objets volés, qui sont en premier lieu, des jouets, des bijoux et des livres et quelques produits consommables, jamais plus de deux ou trois articles volés par boutique. Nous suspectons donc un enfant entre douze et quatorze an, d’un environnement socio-culturel précaire et défavorisé, qui n’a pas les moyens de rentrer chez lui. Si on s’en tient à ces données et les fiches des élèves qui sont accessibles pour que les enfants de différentes régions ou villes se retrouvent pour ne pas être seuls, nous avons une dizaine de profils.

Ta starter fournit les noms et les photos de classe des élèves concernés, tu en profites pour reprendre après une grosse inspiration.

- C’gamin, il est sûrement plus perdu et en détresse qu’autre chose ! La solitude de rien recevoir loin de ses proches, il vole peut-être pour créer du lien social, c’est un acte mauvais, mais pas perpétré par une mauvaise personne. Il vaut mieux lui mettre l’grappin d’ssus avant que les commerçants ou d’autres personnes pas forcément super ouvertes à la discussion l’fasse à no’te place.

Voir que tu prends aujourd’hui beaucoup en compte la situation des autres sur leurs actes, surtout ceux qui te semblent incohérent en société, prouve que tu as mûris comparé à ton arrivée et tes propos secs, souvent méchants envers quiconque semblait un peu défavorisé, sans repères sociaux ou en détresse mentale.

- J’ai déjà briefé les commerçants sur les « suspects », j’ai bien précisés que s’ils s’en prenaient à l’un d’entre eux, c’est moi qui leur refaisais le portrait façon Picasso !

Tu fais une pause, regardant Héméra, puis l’éducatrice.

- Ouais… Façon de parler, j’vais pas non plus payer des frais d’hôpitaux en plus.

- Les cadeaux sont donnés emballés à un ou deux jours d’intervalle, ce serait un élève avec deux ou trois pokémons, potentiellement volant ou intangibles. Aucune trace d’effraction et les objets volés sont redistribués selon une dynamique de tranche d’âge. Sachant qu’on a vu des adultes avoir des cadeaux à l’opposé de leurs goûts, mais les enfants et adolescents ont toujours « LE » truc qu’ils apprécient. Voilà ce qu’on peut en dire.

Héméra essaie de conclure sur un bilan plus positif et sérieux que ton petit coup de sang. En espérant que tout ça est cohérent à ses yeux.

Après de plus amples discussion, Iléa accepte de te fournir assez d’informations en échange d’une chose : tu dois amener l’élève à son bureau avant toute chose. Tu comprends et acceptes la demande, c’est son métier d’assister les étudiants et d’être présente pour eux. Maintenant, que tu en sais plus, tu peux retourner au travail et retrouver de nouvelles informations sur les deux profils restants.

Tu t’intéresses immédiatement à la première, une élève des Cramois'Île, ses parents sont mineurs et elle est l’aînée d’une fratrie de trois. Elle dispose effectivement d’un Mélancolux et d’un Etourmi. Deux pokémons parfaits. Mélissa n’a pas des notes excellentes et du haut de ses quatorze ans, c’est sa première année ici. C’est une élève en parcours mode qui peine à avoir des clients et à rendre des services. C’est assez cohérent de l’observer plus en détail, elle fait partie du dortoir Givrali, elle est très isolée, loin des commérages en tout genre de ses paires. Tu sais même qu’elle est seule dans sa chambre, sans colocataire. En l’état, c’est la suspecte idéale compte tenu des informations que vous avez et après deux semaines de vol, tu imagines qu’elle se pense à l’abri.

Au lendemain de ton entrevue avec Iléa, tu te réfères à son emploi du temps pour la suivre de loin et vérifier ses déplacements. L’inévitable finit par se discerner, après les cours, elle opère à des larcins en utilisant son Mélancolux et les effets de lumière de son double type pour subtiliser des objets et laisser une image mirage qui se dissipera à la fin de la journée, c’est pour ça que le recensement des vols se fait après plusieurs heures, surtout au matin, car au moment de la fermeture, les objets sont visuellement là.

L’interpeller en extérieur serait sans doute malvenu et l’éducatrice t’en voudrait, c’est pour ça que tu vas faire différemment cette fois. Les objets sont donnés à la dresseuse qui rentre au dortoir pour les cacher sûrement dans sa chambre, puisqu’elle est seule, c’est idéal. Même les ateliers sont nettoyés et le concierge à le double des clés des box s’il y a besoin d’interventions. Dans sa chambre elle a un contrôle direct sur son stock de marchandises et l’Etourmi peut directement envoyer les paquets en les transportant lui même.

Le soir, peut avant le couvre feu, tu as prévenu Iléa que tu allais interpeler l’élève et l’amener. En profitant de la soirée et de la nuit, ça rendra sûrement l’intervention moins visible et évitera une éventuelle vague de harcèlement en trop. Tu entres dans le dortoir, ignores les filles présentes à part de brefs saluts aux autres top-dresseuses.

Tu toques à la porte, disant que tu as reçu du courrier à sa place et dès qu’elle ouvre, tu entres de force et ferme la porte. Tu libères immédiatement Héméra et Tartare, tes deux pokémons les plus impressionnants.

- Je te la fais courte. Je sais que tu voles au marché de noël, je sais que tu les affaires planquées ici et comment tu procèdes. Soit tu me suis et on va voir Iléa pour qu’elle t’offre une porte de sortie sans trop de dégâts. Soit je procède en faisant beaucoup de dégâts et tu vas te foutre à dos tous les commerçants de l’archipel, te faire exclure et rentre à Kanto retrouver tes parents définitivement ainsi que tes frères et sœurs. Donc, on va y aller paisiblement et tu t’expliqueras aux personnes compétentes, pas à moi. Si t’es pas renvoyée, je viendrais te commander mes prochaines tenues de sport pour t’aider à te faire une réputation.

Pendant ce temps Héméra à retourner psychiquement les coffres, les tiroirs etc, foutant un peu le bordel, mais limitant le bruit. Tu y découvres des paquets cadeaux, du matos d’emballage et même des trucs volés aujourd’hui même.

Mission accomplie, tu tires Mélissa vers le bureau d’Iléa, le pas faussement pressé. Une fois que tu l’a déposée dans la pièce, tu rentres directement taper une bonne douche et une bonne nuit de sommeil. Car tu le mérites putain de merde.