C'est du coin de l'œil que vous verrez Rem pour la première fois, vous n'y ferez peut-être même pas attention et continuerez votre route sans jamais vous y être intéressé. Pour les autres qui y auraient aventuré leurs regards à première vue il n'y a rien qui attisera votre curiosité outre mesure, du moins à première vue…

Pour tous Rem n’est qu’une enveloppe monochrome, une forme plus semblable à une de ces poussiéreuses poupées planquée dans un minable magasin d’antiquité ou pour quelque Pokédollars dans une mauvaise brocante qu’à un être humain.

La peau de Rem semble avoir été façonnée avec la porcelaine la plus pure et la plus claire plutôt que l’épiderme habituellement utilisé et avoir été déposé à même l’armature comme une vulgaire nappe. Tendue, la peau de la poupée donne une vue d’ensemble sur tous les os de son corps filiforme, pourtant il se cache dans cette ossature une flexibilité et la robustesse qui lui aurait valu la véhémence d'une cohorte entière de gymnaste. Cependant ces admirables athlètes en collant ne savent pas que la poupée préfère de loin utilisé ses articulations pour virevolté entre les toits de la Ville Noire plutôt que sur des barres parallèles, éclatant sans peine des gouttières entre la force de ses doigts entre ses vols plané.

Pourtant, malgré la hauteur qui s'étant sous ses pirouettes et ses sauts précis il est impossible de voir la moindre trace de peur ou même de concentration sur le faciès de l'androgyne. Les traits du visage de Rem sont taillés avec finesse et figés dans le marbre de sa chaire.
Aucun ne semble avoir été fait pour afficher une autre expression que celle d'une profonde lassitude qu’ils forment continuellement, leurs donnant quelque année de plus. Toute autre formation de leur parts donne alors une sorte de grimace des plus ridicules à leur propriétaire.

Heureusement, une bonne partie de sa tignasse couvre son faciès si ce genre de situation arrivait.

La masse de cheveux de notre poupée est taillée de manière irrégulière, et est mal passée à la machine. Elle semble délavée, décolorée, comme si on y avait mis trop d'eau de javel et est de la même couleur que la poussière qui était censée être lavée. Cette mer capillaire est souvent entrecoupée du serre-tête de son casque audio, lui foutant un bordel capillaire encore plus grand que celui déjà présent quand l’objet est absent.

Malgré le chaos sur le sommet de son crâne, Rem réussit l’exploit de garder toujours un de ses globes oculaires visible pour voir le reste du monde. Cependant, le reste du monde se serait bien passé de cette vision dérangeante qu’est l’œil de notre poupée. L’œil est, comme son homologue capillaire, dénué de toute couleur comme si celle-ci les avait fuies, certain disent qu'une lueur pigmentée survit dans le fond de ses iris, mais ce sont des mensonges, il ne reste plus rien. Vous aurez tout le loisir de le voir, car en effet les globes on la fâcheuse habitude de lancer à tout un chacun une œillade perçante, semblable à un scanner qui vous sondes dans les moindres détails, détectant sans  difficulté la moindre traces de mensonge ou de secret en plus d'une infinité d'autre détail presque imperceptible pour ses congénère.

Si vous croisez les orbes ternes de Rem, vous ne verrez dans leurs reflets qu'une profonde indifférence, parfois elle sera à votre égard en particulier, et le reste du temps sur tout se qui se trouve dans son champ de vision, c'est sans jugement que l'agenre regarde le monde, n'offrant qu'a se qui le veulent une oreille bienveillante à défaut de conseil inédaquat et fera disdaraitre toute vos confession dans le trou noire de son mutisme. Rem parait toujours détaché, désintéressé par se qui se passe aux alentours. Là plupart du temps l'androgyne ne fera que passer, son casque visser sur les oreilles avec un volume ridiculement élever de décibel ou allonger dans un coin plongé dans une possible sieste. Si vous avez l'idée de sortir l'énergumène des bras de Morphée, renoncez y maintenant, rien dans cette univers n'a la force vocale de le faire, du chant d'un mélodieux passerouge au vocifération d'un Brouhabam en colère voir même par l'ordre le plus cinglant du Général Jackie seul l'horloge biologique de Rem est maître de son réveil.

Il existera difficilement au travers les âges une histoire aussi ennuyeuse et pathétique que celle qui racontait l'histoire de Rem dans la famille Earlgrey.

Rem comme tous les fœtus de son espèce a été conçus par un couple de personnes plus ou moins consentant à sa venu au monde. Le problème, car il y en avait forcément un, est venu de la situation des deux parties en présence, en effet la relation qu'entretenait les deux géniteurs de Rem en dehors d'être passionné était surtout extra-conjugale d'un coté et explosant au sharpedo le cadre institutionnel "élève-prof" de l'autre. C'était certes une histoire classique, cependant le dénouement ne manqua pas de surprendre nos deux tourtereaux, faisant disparaître comme par magie le supposé père de l'androgyne et ne laissant qu'une jeune femme amère, véhémente et irrémédiablement blessé en guise de mère. Si elle garda l'enfant, elle ne passa pas la moindre seconde sans le maudire, déclarant qu'il lui avait gâche la vie qu'elle venait tout juste de commencer, lui fermant la porte à d’hypothétique grande étude qu'elle n'aurait de toute façon pas faite, mais qui la plongeait toujours un peu plus dans les abysses du désespoir. Quand elle accouchât enfin de cet être grisâtre, poisseux et braillard, elle ne demanda rien à son sujet, ni même à le toucher et ne lui lança aucun regard. Si les nerfs de la demoiselle tinrent encore ses premières années de maternité ce ne fut pas bien davantage, déclenchant sans une once de regret le bruit du percuteur devant sa progéniture déjà grisâtre. Rem ne garda pas se souvenir en mémoire, ni aucun autre qui contenait ce visage.

"Bien trop jeune pour comprendre" murmurèrent cette bande d'adulte bien pensant avec une conviction sans équivoque aux obsèques pendant que l'androgyne posait des fleurs sur la sépulture. Ce troupeaux semblait ignorer que bien que -selon eux- le cerveau de Rem n'était pas capable d'appréhender ce qui s'était passé, ses oreilles elles fonctionnaient à plein régime, s'emplissant de réflexion et de soupire aussi mal placé qu'il était possible de l'imaginé pendant presque tout le reste de son existence. Si cela l'a affecté ? Peut-être, il n'est pas sûr que la poupée puisse y répondre, en même temps personne ne se souciait des questionnements que se posait Rem. Il y avait bien mieux à faire, comme savoir ce qu'on allait en faire, personne ne voulait s'encombrer d'un bâtard terne amenant bien trop de questions sur sa propre situation conjugale, -bien souvent à raison d'ailleurs-. On bazardait alors d'un coin à l'autre du pays, soit chez un ami de la famille qui devait une faveur quelconque, ou alors chez un cousin qui ignorait le lien qu'il possédait avec cette famille, si tant est bien sûr qu'il y en est un.

On ignore si se fut par bonté d'âme, ou simplement par lassitude que les personnes qui partageaient le patrimoine génétique de Rem donnèrent enfin un foyer au gosse. Après presque deux ans de vagabondage, l'androgyne connaissait mieux la cartographie de son pays que son propre alphabet. Le choix fini par se porter sur un oncle et une tante qui était aussi gris et stérile que l'étendue de béton qu'était la ville noire dans laquelle ils vivaient. Des employés de bureau à la vie aussi caricaturalement bien rangé qu'il était possible de l'imaginer dans l'esprit de quiconque et d'un ennuie qui s'infiltrait dans vos veines avec la même mortalité que le venin d'un Seviper. Le quotidien brouillon laissait abruptement place à une monotonie terne. On ignore si c'est ce changement brutal d'atmosphère qui conduit finalement l'agenre à l’hôpital. Personne ne savait pourquoi, sauf les médecins qui murmuraient avec un timbre dégoulinant de pitié et d'étonnement, "C'est os se sont brisés à cause de sa propre force, on peut lui donner un traitement mais, il est claire que ça va l'épuiser, il est possible que de la narcolepsie se développe, vous comprenez ?" Rem passa des mois enfermé dans la petite chambre avec comme seul bruit de fond le tic-tac de la pendule. Rem passa des heures devant cette horloge sous le regard quelque peu interloqué de ses oncles, incrédule à ce que l'androgyne pouvait trouver de fascinant dans le cliquetis étrangement irrégulière . C'est a cette période que la poupée s'en est rendu compte, les détails imperceptibles, la délicatesse des sons qui atteignait ses oreilles, une mélodie entêtante, enivrante, grisante, aussi addictive que la plus puissante des drogues. C'est à cette période que Rem commença à se saoulé à la musique, aux tonalités, aux éclats, à tout ce que son ouïe attrapait, fuyant le silence comme la peste.

On pourrait penser qu'avec tout ça, la scolarité de l'androgyne serait aussi chaotique que ses premières années d'existence, ce ne fut étrangement pas le cas. Malgré son invariable casque sur les oreilles -et ses écouteurs au cas ou le casque lui était confisqué- Rem n'éprouva aucune difficulté particulière en dehors de quelque sieste intempestive dû à son traitement, -et à l'ennui que lui provoquai la discipline- depuis longtemps il lui était devenu aisé de lire sur les lèvres. Au final une enfance placée sous les murmures intempestifs de ses congénères avaient donné à Rem le pouvoir de lire en eux sans la moindre difficulté, ce comportement en plus des insultes à peine voilé par rapport à son état de santé eurent tôt fait de marginaliser l'androgyne qui se retrouva bien vite seul. Cela ne dérangeait pas, peu de chose dérangeais Rem en réalité, on lui avait vite appris à s'adapter.

Au fil du temps Rem a appris à prendre un autre chemin que les autres, d’abord ce fut dans de petites ruelles sinueuses, puis, quand ils sont venu l’embêter c'est sur les toits de ses ruelles que L'agenre se trouvait, ce n'était pas bien dur, si on soustrayait la peur à l'équation rien ne l'était. Bien sûr les écorchures étaient nombreuses mais rien, même pas une jambe cassée ne valait cette impression de pouvoir vraiment respirer, du calme qui surplombait le brouhaha et la vue qui s'offrait aux yeux attentifs. On s'y réfugie par besoin, on y revient par envie, comme un jardin secret à la vue de tous, l'endroit n'avait pas d'importance seul le chemin comptait, car il n'était qu'à toi, empruntait uniquement par tes pas. Tu pouvais le rendre plus artistique, comme une chorégraphie ou à l'inverse le gravir avec la nonchalance d'un lion sur son domaine.