Ça y est, enfin. Notre chez-nous est définitif, plus de cartons pour tout remballer et partir, nous sommes enfin chez nous. J'ai bien passé des journées à trouver la place parfaite de chacun de nos meubles ou autres, mais ma maison imaginée est maintenant le lieu où je vis, avec l'homme de mes rêves. D'ailleurs je suis blottis contre lui et nous sommes enveloppés dans un plaid tels des nems. Mes pieds glacés viennent parfois l'effleurer, il en sursaute à chaque fois. Il feuillette un livre de justice, et moi, accoudée au fauteuil, j'aime le dévorer des yeux. Il est détendu mais concentré, je le vois à la façon dont il joue avec le coin de la page qu'il lit. Il tourne parfois le regard pour voir ce que je fais et semble intrigué.
Qu'est ce qui a?
Rien…
On rigole légèrement, encore un peu gêné de ces moments rien que tout les deux. Il retourne à sa lecture avant que Mad ne vienne le chercher. Je les regarde partir tout les deux, ils sont tellement complice. Il m'appelle alors, et je les trouve devant l'incubateur avec… Oh! L'œuf a éclos pour nous donner un magnifique Kokyas.
Salut mon tout beau. Il est adorable mon ange, tu as une petite idée pour son nom?
Ce petit être s'appelle donc Calu. Edward m'explique donc le pourquoi du comment, lui et ses noms bien réfléchis. Il est tellement mignon, et il est déjà si protecteur de son nouveau compagnon. Me traverse alors l'esprit le fait d'avoir des enfants et de former notre famille. Mais doucement Lou! Tu viens d'emménager et tout reste encore nouveau pour vous deux. Lui dans une relation stable et toi, dans une relation tout court. Il enchaîne sur l'idée de faire une balade au lac pour faire découvrir le monde au petit bout. Il est vrai que j'ai entendu dire que les levés du soleil sont magnifiques à cet endroit et à cette période de l'année. Je valide donc et nous partons nous remettre au chaud dans le canapé. Petit Kokyas installé et déjà endormi dans sa niche fait par Edward, nous décidons aussi de nous coucher. Edward prépare donc notre nuage de sommeil, c'est tellement tellement tellement confortable. Nous nous installons enfin tout les deux, cachés sont des tonnes de couvertures et de plaids. On se taquine, on rigole, il m'embête et je boude, mais ses câlins et ses baisers le pardonne toujours, on s'aime, tout simplement. Demain nous serons debout aux aurores, donc plus de bêtises pour ce soir. Un dernier baiser pour se dire bonne nuit et Cresselia vient me prendre des bras d'Edward.
Comme à son habitude, Edward est prêt bien avant l'heure. Depuis 4h du matin il tourne dans le lit de fortune. Il vient alors me sortir de mes rêves, pourtant très passionnant. Je râle, les cheveux en pagaille, mais je n'ai pas le choix de me rendormir vu sa petite tête. Je me dirige alors vers la salle de bain. L'eau brulante qui ruisselle sur ma peau me fait oublier l'atrocité du réveil matinale. La buée sur le miroir. Un coup rapide dessus et me voilà face a moi même. Après une vingtaine de minutes à me préparer dans la salle de bain, je pars trouver mon nouvelle endroit préféré de la maison: mon cher et grand dressing! Mes jupes, mes pulls et mes chaussures n'ont jamais eu autant de place, et je ne peux pas dire qu'Edward en prenne beaucoup. Un rapide regard par la fenêtre me permet de voir le temps qu'il fait. Ma décision est prise, je retrouve mes jeans d'automne ainsi que mes pulls amples et confortables, il fait trop froid. Une veste noire termine ma tenue et une tête agacée de ma préparation surgit.
Tu as terminé? On part juste se promener tu sais…
Mon regard le découperait en morceau si il le pouvait. Mais je l'aime, et je sais qu'il me taquine. Je me dirige donc vers la salle réservée à nos petits bouts. Tout le monde dort comme des souches, nous ne partons qu'à trois. Deux tours de clés dans la porte et nous voilà partis vers le lac. Le ciel est encore noir mais les premières coulées rosâtres montrent que le soleil ne devrait plus tarder. La traversée de la forêt ne prendra que 15 minutes, nous serrons à l'heure. Le sentier est légèrement boueux, ou du moins plus que cet été. Je glisse de temps en temps, ce qui fait rire Edward. Le vent vient nous glacer les doigts ainsi que le bout du nez. Après 5 minutes de marche, nous tombons sur un tronc d'arbre qui bloque la route.
Tu veux passer au dessus...?
c'est dangereux et regarde là, il y a un autre chemin.
C'est vrai, le tronc à laisser place à un autre chemin, bizarrement. Je ne suis pas à l'aise, bizarrement aussi. Edward est déjà devant, prendre du retard n'est pas possible pour lui. Je me dépêche donc de le rattraper malgré mes angoisses. Mes doigts serrent sa main, je ne peux pas le lâcher. Est-ce que j'ai peur, non, enfin je ne pense pas... On ne voit pas grand chose, les arbres se dissimulent parmi l'opacité du matin. Je sent à mon tour sa main qui se serre sur la mienne. Il a peur, lui aussi? Notre pas c'est accéléré. Ce n'est vraiment pas un raccourci, le chemin me semble interminable. Nous tournons à droite derrière un chêne immense, dont la forme me fait penser à un homme effrayé, et un puit de lumière se dessine au loin.
Ça doit être le lac!
Soulagés d'avoir retrouver le lac, nous marchons encore plus vite. J'attrape Edward par la manche, lui et ses grandes jambes ne m'attendent pas. Il s'arrêta net.
Qu'est ce qu'il y a...?
Regarde…
Mon regard suit le sien déjà bloqué depuis un instant. Ce puit de lumière n'est pas la sortie de la forêt. En son centre, une statue, un Galopa plus exactement. Un Galopa splendide fait de bois est perdue au milieu d'une forêt.
Tu penses que les gens savent qu'il y a une statue ici?
On en aurait entendu parler…
Je vais faire une photo de toi avec elle, on l'a montrera à notre retour en ville!
Edward s'approche de la statue tandis que j'attrape mon appareil photo. Un puis deux clics retentissent et je regarde le résultat. Les cris d'Edward me terrorisent, il hurle, nous sommes en enfer, c'est abominable, Edward commence à se transformer... en arbre.