La jeune fille était allongée dans l’herbe près des serres, elle dormait profondément et sereinement adossée à un gros arbre. Son Fantominus était aussi au pays des rêves, du moins, pour lui, celui des cauchemars, c’est préférable pour un fantôme. Elle s’était assoupie afin d’éviter de s’énerver sur le fait qu’elle avait oublié de s’inscrire à la sortie capture pourtant prévue depuis longtemps. Au moins elle ne mourrait pas tout de suite fort heureusement d’ailleurs, la connaissant Kaeko se serait complètement perdue et serait morte de fin au fin fond d’une grotte ou d’une forêt qui sait. De plus elle n‘avait aucune Pokéball ni jeton, donc pour attraper un Pokémon cela aurait été impossible.

Désolée mon cher Omega ce n’est pas pour tout de suite que tu auras un nouveau camarade ! Comment ça la narratrice ne peut pas parler à ses propres personnages ? Kaeko est légèrement schizophrène donc ça passe !

Bref la voilà endormie par terre via un petit concours de circonstance, c’est alors qu’un cri d’oiseau retentit dans toute l’île, et Kaeko reçu quelque chose de très lourd sur la tête ce qui eut pour effet de la réveiller subitement juste pour crier :

« Omega attaque Léchouille ! »

Puis, notre chère héroïne se rendormie tout aussitôt. Son pauvre Pokémon n’eut pas vraiment le choix que d’obéir à l’ordre donné par sa chère dresseuse. L’objet en question roula vers un trou près d’un très gros chêne, Omega voleta jusque l’arbre, il se pencha au-dessus du trou et il vit alors l’objet, il s’agissait d’une sphère ressemblant étrangement à un œuf de Pokémon. Le petit Fantominus descendit en planant jusque vers l’œuf et l’attaqua. Ce qui n’eut aucun effet, Omega décida alors tout seul de prendre l’objet avec lui. Une fois qu’il saisit la sphère, il put enfin observer ce qu’il y avait autour de lui du fait qu’il n’était plus entièrement focaliser sur l’œuf.

Un étrange Pokémon rose volant accompagné de beaucoup de Sapereaux chromatiques étaient en train de rassembler une immense quantité d’œufs en chocolat sous terre, Ce cher Omega en fut vraiment surpris sur le coup. Était-ce un Mew? C’était impensable d’en croiser un si facilement, mais le jeune Fantominus s’en contrefichait totalement au final, son but n’était pas d’avoir ces Pokémons mais de ramener l’œuf tombé à sa dresseuse encore dans un profond sommeil. Ce qu’il s’évertua à faire promptement, il se détourna des Pokémons originaux qui le regardèrent avec une joyeuse curiosité et enveloppa l’œuf dans un nuage gazeux qui fait partie de son corps.

Après d’intenses efforts totalement inutiles, il ne fit pas bouger l’objet de sa convoitise d’un pouce. Les sapereaux s’approchèrent de lui et firent une drôle d’échelle « Pokémonesque » puis ils se passèrent l’œuf afin de le faire remonter à la surface. Cet acte d’une grande gentillesse fit sourire le fantôme qui les remercia en leur souriant à pleine bouche. Les Pokémons le saluèrent pas de grands gestes et ils se remirent au travail.

Omega s’envola à la surface et récupéra l’œuf, il regarda alors derrière lui pour voir une dernière fois les gentilles petites bestioles seulement, le trou s’était instantanément rebouché, une œuvre de Mew surement mais ce n’était plus l’affaire du Fantominus désormais. Il réussit à faire rouler, avec sa langue et l’attaque Léchouille, l’œuf vers sa dresseuse encore dans les bras de Morphée. Il déposa délicatement l’objet juste à côté de Kaeko puis il se posa et se rendormit aussitôt, une aventure aussi minime et courte soit elle est toujours épuisante !

Quand Kaeko se réveillera, elle pourra peut-être compter un nouveau membre dans son équipe, gratuitement et sans effort pour elle, est-ce là, la magie de Pâques ou des Pokémons ? Allez savoir…

Kaeko œuf de Tauros
James œuf d'Etourmi

-"Pourquoi pas... Allons-y."


Mon corps était parsemé de pansements. Mon visage, mes bras, mes jambes, un peu partout en fait. Le diagnostic du médecin ne me laissait pas très enthousiaste, les blessures que j'avais subies relevaient d'un degré plutôt inquiétant. Quelques côtes cassées, une fêlure de la cheville, et quelques lésions de part et d'autre de mon corps. Si ce n'était pas pour l'état plutôt critique de mes côtes, j'aurais pu me déplacer en béquilles plutôt qu'en fauteuil roulant. Entre autre, environ deux mois avant que tout soit en règle, plus quelques mois avant que je ne puisse de nouveau faire du sport à haut niveau. Un très gros handicap qui me privait de pas mal de choses, mais je ne m'en souciais guère. Le pire dans tout ça, c'était l'état de mon Lucario. Le choc contre le crâne du Steelix avait endommagé ses nerfs optiques, le rendant ainsi aveugle à vie. Cette nouvelle m'avait profondément affecté, j'en pleurais des journées entières. Tout ceci était de ma faute, et je ne laissais personne me dire le contraire.

Mais voila. Je restais alitée du début à la fin de la journée, ne me déplaçant même pas pour aller manger à la cafétéria. Toute mon énergie et ma bonne humeur connues dans ce dortoir avaient disparu. Je n'étais plus que l'ombre de moi-même, manquant d'éclater en larmes pour une raison ou pour une autre. Ça ne pouvait pas être pire. Personne ne pouvait m'aider, il n'y avait rien à faire. Enfin, j'étais la seule à le penser. Tandis que je broyais du noir à longueur de journée, mes amies du dortoir avaient décidé de me faire sortir de ma chambre pour l'évènement de Pâques se déroulant au parc de l'académie. Elles avaient toutes décidé de m'accompagner, ça faisait un petit nombre malgré tout. Une chance que je ne me retrouve pas seule en cet instant précis.



-"Vous n'avez pas à faire ça vous savez. Je vais très bien, allongée sur mon lit, enfermée dans ma chambre... Itte !"

Évidemment, mes propos m'avaient valu une sacrée bosse sur la tête, je ne disais apparemment que des bêtises. Ce fut ainsi que les filles et moi nous dirigions vers le parc, mon fauteuil roulant électrique poussé par l'une d'entre elles. Le soleil était au rendez-vous, je me demandais pourquoi d'ailleurs. Pourquoi le ciel souriait-il alors que mon désespoir noircissait mon cœur jour après jour ? Pourquoi venait-il éblouir mes pauvres petits yeux habitués à l'obscurité de ma chambre ? La brise fraiche venait caresser mon visage, alors que le brouhaha lointain de tous ces élèves qui cherchaient des œufs me redonnait un peu de chaleur humaine - oui, c'est étrange, je sais.

Trouver des œufs, c'était bien là le but de notre sortie, non ? Outre le fait de me dépoussiérer les artères et l'esprit, on pouvait utiliser nos Pokémons pour partir à la quête des œufs cachés. Avec un pincement au cœur, j'appelais tous mes Pokémons, y compris Lucario, qui se tenait droit, comme à son habitude. Rien que le regarder faisait monter des larmes aux yeux, je ne pouvais plus contenir mes émotions. Soudain, je sentis une patte sur ma tête, c'était Lucario qui venait de la poser. Il semblait vouloir me dire que je ne devais pas m'en faire, ce qui me fit éclater en sanglot. Plusieurs bras vinrent me  faire un câlin, sous les yeux attristés de Grenousse et Débugant, qui se mirent à la recherche des fameux œufs. Mysdibule, quant à elle, croisait les bras, l'air indifférent à tout ce qui se passait.

Plusieurs minutes plus tard, je m'étais calmée, on avait sorti de quoi faire un pique-nique, alors que mes Pokémons revenaient, mais pas les mains vides. Grenousse tenait un œuf, ils avaient réussi à en trouver un. Je ne pouvais qu'être fière d'eux. Je n'avais pas le droit de retenir leur potentiel avec ma dépression, il était peut-être temps que je reprenne du poil de la bête.

Lynn œuf d'Ecayon
Eléanore œuf de Vivaldaim

La journée du 22 Avril est déjà bien avancée, et je suis malgré tout encore allongé sur mon lit, les bras croisés sous mon oreiller. Vêtu d'un short en jean et d'un tee shirt à manches courtes, je regarde le plafond de mon dortoir en faisant rouler sur ma langue la sucette au citron que je tiens à la bouche tandis que ma main – qui demeure ma main de prédilection malgré la fureur de Père – tripote mon ipok et que je relis pour la enième fois de la matinée le message reçu de la part de Melty Potts, la référente du dortoir Mentali. Une chasse aux œufs, pourquoi pas après tout cela pourrait occuper une partie de la journée d'une manière agréable même si la jeune cuisinière aurait préféré les voir tous dans les assiettes des élèves plutôt que roulés dans des écharpes ou des objets destinés à les réchauffer avant l'éclosion comme le ferait la chaleur et la présence d'une mère. J'éclate d'un geste sec le reste de la sucette, les lambeaux de bonbons parfumés à l'agrume jailissant brutalement, se plantant dans mon palais et se collant à mes dents, parties que je racle avec ma langue avant de me redresser sur mon lit. Je reste quelques secondes en position acroupie, les yeux rivés sur le tas de tee-shirts lacérés dans lesquels mon cher cleptomane de starter à fait son nid puisqu'il refuse pertinamment de se reposer dans sa pokéball même quelques minutes, et je finis par quitter le dessus des couvertures, me dirigeant vers le lavabo de mon dortoir dans lequel j'ai la chance d'être seul. J'attrape ma brosse à dent que je tartine finement du dentifrice spécial blancheur que j'ai acheté en ville et je commence à me laver la bouche avec rapidité et force, comme si appuyer au point de me faire saigner les gencives pouvait me procurer une meilleure haleine. Je crache pendant trois minutes à intervalles régulières les amas de dentifrice et de salive dans le lavabo avant de remplir un verre et de commencer à me gargariser. La brosse a dent rincée tout comme ma bouche, je la repose sur le lavabo et saisit Bandit par la peau du cou pour le tirer de son sommeil.

« Réveille toi, espèce de feignant. T'es plus vif quand il s'agit de trouver des affaires hein, et bien je suis ravi de t'apprendre que t'as du pain sur la planche ! »

Il émet un baillement de fatigue, mais sitôt mes derniers mots prononcés, son regard prend une teinte rusée et il pose ses yeux de couleur noisettes sur ma personne avec un intérêt qu'il est bien incapable de dissimuler. Je souris de la même manière malicieuse avant de le reposer sur le sol pour lui permettre de s'étirer et de m'écouter tandis que je lui expose la situation concernant les œufs pokémons qui ont été perdus à travers le parc de l'académie. J'espère au moins qu'il m'écoute, mais ce n'est visiblement pas le cas puisqu'il se met à humer l'air d'un air intéressé, avant de plaquer son museau sur le sol et de commencer à avancer dans la pièce en reniflant. Ses pas le mènent à ma valise qu'il a appris à ouvrir en tirant sur la fermeture éclair et dans laquelle il rentre comme s'il se sentait parfaitement chez lui avant d'en ressortir après quelques temps d'exploration. Dans sa gueule se tient bien évidemment mon paquet de sucettes aux différentes couleurs et aux parfums variés, qu'il ramène sans la moindre gène dans le lit qu'il s'est crée à travers mes tee-shirts, volés également.

« Sa seigneurie Riolu pourrait elle accorder à son fidèle serviteur la grâce de lui prêter attention, au moins le temps qu'il lui expose ses idées ? »

Je me suis relevé en parlant et j'éxecute une réverence moqueuse tandis qu'il tends son visage vers moi, se souvenant probablement du fait que j'ai parlé de son attitude cleptomane quelques temps auparavant. Sa gueule s'entrouve pour émettre un son distendu, nerveux et je comprends qu'il a saisit à quel point je me moquais de lui en m'adressant à lui comme à un prince ou un roi mais il se positionne malgré tout en tailleur et je me rapproche en essayant de le caresser. Il refuse évidemment, tournant la tête en claquant des dents pour prévenir une morsure si je recommence – quel rancune et quel mauvais caractère il peut avoir quand même ! Mais je sais désormais que malgré sa colère il va prendre les paroles que je vais prononcer en compte et c'est la raison pour laquelle je cherche mes mots dans le but de le mettre définitivement de mon côté pour la recherche à venir. Il ne manquerait plus qu'il ne me fasse faux bond et qu'il décide de garder l'oeuf pour lui tout seul !

C'est ainsi que quelques minutes plus tard, nous sortons dans le parc et entamons nos recherches – ou plutôt je laisse Riolu entamer ses recherches puisque je suis trop occupé à le surveiller pour me permettre de regarder les sommets des arbres ou de creuser la terre... Non pas que ce soit des tâches qui me dégoutent, j'en ai vu bien d'autres depuis mon arrivée à l'académie mais je n'ai pas envie de me retrouver dans le bureau du directeur sous prétexte que Bandit à mordu et attaqué un élève qui ne voulait pas lui céder un œuf qu'il tenait. Je soupire et m'assied à travers les herbes tout en observant mon starter qui, ne me voyant plus agir, cesse également toute activité. J'espère de toute mes forces que la créature que nous trouverons sera intéressante – il faut dire que pour l'instant, concernant les sorties captures je n'ai pas eu de chance ; soit j'ai été malade quand les autres sont partis à l'aventure, soit je ne suis tombé que sur des créatures totalement inutiles comme des insolourdo ou des limondes. Bon, y'a pas à s'en faire non plus. Si le pokémon qui perce la coquille ne m'intéresse pas, je pourrais toujours le vendre ou l'échanger contre celui d'un autre collégien, mais ce serait dommage quand même que la malchance frappe encore sur moi et que ce voleur de Bandit reste encore mon seul et unique compagnon de duel.. Même s'il vaut tout les combattants du monde et qu'il sera encore meilleur une fois évolué, sa cleptomanie n'est pas toujours très agréable et la présence d'un autre pokémon l'assagirait peut être. Je plaque mes mains contre ma bouche, souffle avec douceur contre mes doigts avant de finalement me remettre sur mes deux jambes et de regarder Riolu, qui ne tarde pas à m'imiter et nous nous remettons à chasse. Je me met moi même à l'oeuvre, fouillant tant les hautes herbes en les poussant du bras que j'en oublie ma prudence et que je ne pense plus à surveiller mon cher cleptomane de pokémon de départ jusqu'à ce que j'entende un hurlement non loin de moi. Je me rue vers la zone d'ou est provenu le gémissement mais je suis heurté en chemin par.. Riolu. Il arrive en sens inverse, et tient si bien dans ses mains l'objet de ma convoitise que je ne pense pas à le disputer pour m'avoir fait chuter de surprise. Une sphère colorée, suffisamment grosse pour être un œuf de pokémon et mon cœur bondit joyeusement. Mon starter me plaque sa patte droite sur la bouche pour m'éviter de crier de joie et de nous faire repérer, tandis que le fait qu'il soit assis sur ma gorge m'empêche de me relèver. Nous restons la de longues minutes avant qu'il n'hume à nouveau l'air. Les gémissements se sont éloignés, et peu m'importe désormais qu'il ai attaqué dans le dos un élève pour lui prendre un œuf qu'il avait trouvé – le principal est qu'il ne se soit pas fait repérer, je ne tiens pas à payer pour lui. Nous nous relevons avec prudence et je le regarde secouer l'oeuf avant de le renifler avec nervosité.. Et de le tendre dans ma direction. Bon, la créature contenue à l'intérieur ne doit pas l'intéresser suffisamment pour qu'il décide de la garder. Tant pis, je n'aurais pas de nouveau compagnon. Tant mieux, cela me rapportera des jetons de vendre la bestiole. Je caresse malgré tout l'oeuf avec douceur, et je me dis que peut être, avec de la chance, ce qui en sortira sera un bon pokémon pour moi à défaut de l'être pour Bandit. Je conclus ma recherche en jetant un regard à ce dernier avant de lui sourire tandis que nous reprenons la direction de notre chambre.

« Alea jacta est, mon cher. Je te pardonne d'avoir volé, puisque cela me rapportera soit un nouvel ami, soit de l'argent. »

Axel un œuf de Stalgamin