[Cueillette] Et si on apprenait à se connaître ?
Les cours n’avaient pas encore commencés. Miah était toujours en vacances. Elle appréciait pouvoir faire de ces journées ensoleillée ce qu’elle voulait, quand elle le voulait. En arrivant à Cobaba, elle avait pensé que les cours reprendraient début septembre, comme dans la majorité des écoles d’Illumis. Certes, elle n’y avait jamais mis les pieds, mais elle savait se tenir informer ! Chez elle, c’était Alfred qui lui avait fait cours à domicile. Malheureusement, cela avait un impact conséquent sur sa vie sociale : elle ne pouvait compter que peu d’amis, pour ne pas dire aucun… Ici, ce serait la première fois qu’elle ira dans un établissement scolaire, bien qu’elle en avait tout de même une représentation imaginaire. Ça lui donnait le trac, mais, elle était prête à se débrouiller par elle-même. A être grande et courageuse. Alors qu’elle avait pensé reprendre les cours le mois prochain, elle avait découvert qu’en fait elle avait encore deux mois devant elle. Et elle comptait bien profiter de tout ce temps pour réunir de l’argent qu’elle pourrait rendre à son majordome, mais aussi pour tenter de décrypter le mystère numéro un dans sa vie : sa Sonistrelle.
Le matin même, elle avait été réveillée avant l’aube. Elle avait, pour une fois, décidée de flemmarder dans son lit, bien au chaud. Cela ne lui arrivait pas souvent, voire quasiment jamais, mais, à certains moment, elle appréciait. Furie était jonchée sur le rebord de la fenêtre, observant l’horizon dans l’éventualité d’une attaque imminente. Miah était fatiguée de son pokemon. Elle ne parvenait pas à la comprendre, malgré le fait que cela faisait déjà un peu plus d’un mois qu’elle partageait son quotidien. Furie avait des réactions particulières, notamment en ce qui concernait les rencontres avec des inconnus. Si une personne voulait serrer la main à sa dresseuse, elle se mettait à attaquer. D’accord, une petite Sonistrelle, ce n’était pas bien intimidant, je vous l’accorde. Mais la redondance de la situation était des plus fatiguante.
Dans un nouvel élan d’espoir, ayant suffisamment cogitée dans son lit, elle s’était mise en tête d’emmener Furie en balade. Elle avait secrètement l’idée que cela lui permettrait de la connaître encore davantage et, qui sait, peut-être de la comprendre par la même occasion ? Elle n’avait pas trop songé à l’endroit où elles pourraient aller se promener, c’était pour cette raison qu’elle décida de rester sur Cobaba, histoire de ne pas se perdre dans un lieu qu’elle ne connaîtrait pas. Elle avait déjà aperçu de loin une forêt. Cela en ferait un espace idéal et surtout, éloigné du grand public ! De ce fait, elles pourraient être totalement seules, et donc, de ne pas avoir d’éléments et de comportements perturbateurs. Adjugé, vendu ! La forêt serait leur destination du jour ! Il ne lui restait plus qu’à vendre l’idée à sa Sonistrelle…
« - Furie ? Celle-ci se retourna. Ça te dirait d’aller se balader en forêt aujourd’hui ? On n’y est jamais allées, je me suis dit que ça pourrait être une bonne idée, non ? »
Le pokemon ne broncha pas. Miah avait pris pour habitude de considérer ce manque de réaction comme un acquiescement. Généralement, lorsqu’elle n’était pas d’accord, elle savait le montrer. Cela semblait être, dans une certaine mesure, un raisonnement logique.
« - Contente que ça t’ailles ! Tu me laisses dix minutes ? Juste histoire que je prenne une douche et me brosse les dents. »
Une nouvelle absence de réaction. Quoique… Si. Elle s’était retournée en direction de la fenêtre. Dans un soupir presque inaudible, Miah se dirigée vers sa salle de bain, en prenant sur le passage des sous-vêtements propres, un jean couleur kaki et un débardeur rouge. Elle avait pris sa douche en vitesse expresse, puis s’était rafraîchie l’haleine. Elle était prête.
« - Tu es prête ? »
Toujours aucune parole, mais, cette fois-ci, elle vola jusqu’à se poser sur l’épaule droite de sa dresseuse.
« - Aïe, aïe, aïe ! Attends, je vais mettre un gilet ! Tu me fais mal avec tes petites serres toutes pointues ! »
Furie avait décollé le temps que la jeune fille s’exécute, puis avait recouvré sa place. Il était temps de partir.
Le voyage s’était fait dans le silence des plus solennelles. Bien trop pesant au goût de la jeune Stone. Celle-ci n’avait pas trop voulu converser, d’une part pour ne pas parler avec un mur, d’autre part, parce qu’elle avait eu peur de dire quelque chose qui aurait pu rebuter Furie et tout gâcher. Elles avaient donc fait le trajet sans piper mot jusqu’à ce que l’imposante forêt soit en vue, juste devant les deux compagnes de route.