Salomé arpentait le navire, tout à la fois à la recherche d'Erika et de sa cabine. La rousse avait une cabine isolée et cela lui faisait le plus grand bien d'être loin de la brune pour ces vacances d'été, certes elle l'avait peu vue pendant le second semestre et sitôt son retour à l'académie effectuée, la Spé Fée manquait à l'appel, mais continuait sur cette lancée lui faisait le plus grand bien.
La demoiselle était haute en couleurs, parfois compliquée à suivre et à comprendre, même si la TopDresseuse pensait sûrement la même chose de Salomé et de toutes ses histoires compliquées. Cette dernière continuait d'errer à travers le paquebot, se repérant tant bien que mal, suivie de près par un Algernon plus excité que jamais et Ankou enroulé tout autour de sa cheville dévoilé ; elle ne portait qu'une mince robe en coton, bleu nuit, avec des sandales pour habiller ses pieds et le Abo pour contraster avec la couleur pâle de sa peau. Elle était peu à l'aise avec le reptile sur ce membre, elle qui le préférait d'ordinaire sur son avant-bras, mais ne s'en offusquait pas, elle avait certes tressailli face au premier contact froid mais doux, avant de finir par s'habituer.
Enfin, elle arriva au numéro de chambre dicté par Erika lors d'un de ses nombreux messages par iPok plus qu'éloquent. La rousse mit quelques instants avant d'entrer, se préparant à toquer pour finalement se raviser et pénétrer la pièce sans s'annoncer ; après tout, la Givrali savait qu'elle allait débarquer d'un instant à l'autre, nul besoin de s'encombrer de formalités.
– Erika ? C'est Salomé !
La cabine était exiguë, un poil plus grande que la sienne, et la rousse constata bien vite que deux lits trônaient dans cette pièce minuscule. Il ne lui fallut guère longtemps pour deviner l'identité de la colocataire de son amie, apercevant un Algernon trépignant en direction d'un Draco plus que familier.
Yuna.
Et, comme par magie, une chevelure bleue fit son apparition.
Cela lui semblait une éternité qu'elle n'avait pas croisée la Spé Feu.
C'était peut-être parce que c'était la vérité ; bientôt six mois. Et nul doute que la rousse aurait pu vivre encore six mois de plus ainsi.
Pourtant un doute l'habitait, honteux, tandis que sa soirée avec Logan lui revenait par bribes. Des paroles échangées avec le Voltali alors qu'elle était encore plus ou moins sobre ; non mais qu'est-ce qui lui avait pris ?
Alors elle ne put s'empêcher de demander :
– Rassure-moi, on n'a pas couché ensemble, y a deux semaines ?
C'est qu'elle en avait besoin, d'être rassurée.
Elle avait suffisamment déconné avec le géant, elle espérant qu'elle n'avait pas répété de conneries similaires avec la Givrali. Parce qu'elle se connaissait ; une fois ivre, difficile de l'arrêter, Ranya le savait bien. Mais pas suffisamment à son goût.
Mais même pas bonjour, même pas de banalités, juste le fond qui intéressait Salomé. Elle n'avait plus de temps à perdre, encore moins avec Yuna. Au moins le Picassaut était-il heureux de retrouver Dovah ; c'était bien le seul.
Salomé, elle, se faisait chier au seul contact de la bleue mais elle n'oserait jamais l'admettre ; pas maintenant, pas ici. Pas en étant sobre.
Comme il avait été facile de baver sur Yuna avec plusieurs mojitos avalés.
Et si c'était à refaire, elle le referait.
– Au rythme où ton équipe évolue, je suis presque étonnée de voir que Dovah n'est toujours pas un Dracolosse... Un retard de croissance, peut-être ?
Yuna et ses mille évolutions.
Ce n'était un secret pour personne ; à croire qu'un de ses Pokemon évoluait tous les trois mois. Oh wait.
Salomé, au contraire, voyait son équipe prendre son temps. Une évolution par an. Et c'était plus que suffisant pour la maigre équipe de la Médecin qui se composait au gré de ses envies et surtout, se décomposait.
Que de Pokemon à peine capturés pour finalement repartir.
Une pensée pour Dovah, Miss Acacia, la Feuforêve et tous les autres.
Elle était ainsi.
– Erika est là ? Je vais pas te le cacher ; c'est elle que je viens voir. Enfin, tu t'en doutes ; tu m'as entendue brailler, non ?
Et en plus Yuna sait pour Salomé et Ana.
C'est peut-être cela qui explique le ton si détaché de la rousse.
Mais ce n'est certainement pas cela qui explique cette première secousse qui manque de faire perdre l'équilibre à la demoiselle, auquel elle doit son salut et son semblant d'équilibre à la seule présence de Yuna, contre laquelle elle se raccroche, envers et contre tout, sans se soucier de la moindre pensée de la TopDresseuse.
Salomé contre Yuna, peau contre peau, tandis que le paquebot semble sur le point de s'effondrer. Suffisamment proche pour respirer son parfum, un mélange de transpiration et de déodorant bon marché. Mais la rousse n'a pas le cœur à ça, son regard se retrouve happé par Algernon qu'elle attrape d'une main, le portant contre son cœur.
Un même message se met alors à retentir, ordonnant à tous de se regrouper vers un lieu sûr. Est-ce que c'est ça, un lieu sûr ? Être entourée de Yuna ?
Sans déconner.HRP :Salomé s'en va retoruver Erika dans sa cabine mais tombe finalement sur sa colocataire, Yuna. Salomé discute vite fait avec elle (et s'assure qu'elle ne l'a pas pécho y a deux semaines, sait-on jamais, c'est important) pour finalement tomber sur elle suite à une secousse. Elle reste dans la cabine avec elle parce que la sécurité avant tout..
Panique conséquentielle |
Panique Conséquentielle |
Panique conséquentielle |
Pyrotechnie féerique |