Event #3 - Opportunité 3 Fabuleuse Escale |
— | ft. Isadora |
Les marins sont tous rassemblés entre plusieurs caisses, qui attendent probablement d’être débarquées ailleurs. Certains ont à côté d’eux une bouteille de bière, d’autres en profitent pour fumer une cigarette. Pas besoin de se rapprocher de près pour entendre ce qu’ils racontent : leurs voix portent suffisamment loin. Abygaëlle et ses Pokémon n’ont donc guère besoin de beaucoup avancer pour capter l’essentiel du récit. « -Depuis plusieurs jours déjà, on se doutait qu’un truc allait pas. Les Goélise étaient perturbés. Ils piaillaient et ils paillaient comme pas permis ! C’était assourdissant. Au début, les types de la télé disaient que c’était juste un gros crachin qu’allait nous tomber sur la gueule. Mais plus les jours approchaient… Et plus les vents se faisaient violents, et plus les nuages s’assombrissaient. Franchement, j’étais pas très serein. Comme d’hab, on avait une grosse cargaison à livrer… Le truc qu’on peut pas trop se permettre de reporter. En général, ça allait, la pluie rendait les débarquements plus pénibles, mais pas de quoi dérouter les engins qu’on se tape aujourd’hui. Sauf que ce qui nous est tombé sur la gueule, ce jour là… J’ai jamais vu un turc pareil. Les mers étaient déchaînées. Les flots s’agitaient tellement que la bateau tanguait, tanguait, et tanguait, au point que près de la moitié de l’équipage avait rendu son p’tit déjeuner. Impossible de rester droit, ni même de se tenir sur le ponton ! Bon Dieu ! Le vent secouait si fort qu’un pas dehors te faisait bourlinguer à l’autre bout du navire. L’orage tonnait comme jamais et illuminait les environs que les nuages noirs obscurcissaient. Impossible de regarder devant soi une fois dehors, car les gouttes d’eau venaient violemment t’écraser la gueule et t’aveuglaient complètement. J’ai bien cru que j’allais me faire emporter par le vent et disparaître au fin fond de l’océan, ce jour-là ! Le pire, c’est qu’on espérait qu’une fois l’île atteinte, on pourrait se réfugier bien au chaud et juste attendre que ça passe. Mais que nenni ! Sur Adala, la tempête était tout aussi violente. Croyez-moi quand je vous dis qu’on n’a jamais connu pareil débandades qu’il y a huit ans. C’était une catastrophe ! Les routes étaient inondées, impossible de circuler où que ce soit. Les poteaux électriques ont tous sauté et la moitié des habitations s’est retrouvée sans rien… Et ces pauvres gars, à Skiddo ! Vous les imaginez, dans leurs vieilles bicoques à tenir un orage pareil ? Dîtes-vous que la montagne elle-même a pas tenu ! On raconte qu’elle a perdu un de ses bouts à cause des glissements de terrain, ce jour-là. Vraiment, c’devenu une pagaille sans nom… Plus jamais, j’espère que plus jamais, on aura à tenir un truc pareil. » Tout au long de l’histoire, plusieurs détails interpellent Abygaëlle. Cette tempête date d’il y a seulement huit ans ? Qu’est-ce que la montagne a exactement perdu ce jour-là ? Si l’envie de les interroger démange la jeune femme, la reprise presque immédiate de leurs activités à la fin du récit l’en empêche. L’assistante de terrain n’a alors d’autres choix que de garder ses pensées pour elle ; tout du moins jusqu’à ce qu’elle trouve un moyen de s’informer à propos de cette terrible tempête qu’Adala a connu en 2012… |