voulez-vousAnd here we go again, we know the start, we know the end Masters of the scene We've done it all before, and now we're back to get some more You know what I mean
- Ian ?
A moitié affalé sur le petit bureau qu’on lui a assigné dans le centre de loisir de Mesaledo, Ian est loin de l’image de fine sophistication qu’il entretient habituellement. Il faut dire qu’il est quelque peu … perdu ? Hors de sa zone de confort ? Il se demande par tous les diables pourquoi on lui a assigné cette tâche ? Un peu tout ça à la fois en réalité. Le truc c’est qu’on est en été. Et Ian a beau être un bosseur, ça a toujours été un bosseur pour tout ce qui n’est pas lié de prêt ou de loin aux cours. Ou, plus justement, ça a toujours été un bosseur pour tout ce qui a trait au patinage artistique.
Il n’a jamais rechigné face aux levers affreusement tôt au cœur de l’été pour aller à la salle pour son programme de remise en forme à l’approche de la saison. Il n’a jamais dit non face au ton tranchant de Diane qui lui demande de refaire une entière section de son dernier programme pour un pas loupé. Il s’exécute sans sourciller avec chacun de ses instructeurs, peu importe si ça tire, ça force, qu’il est épuisé ou qu’il veut juste se coucher contre le sol un peu frais de la salle.
Non, Ian est un bosseur, un acharné, un véritable travailleur, déterminé à accomplir ses objectifs et à être à la hauteur de ses ambitions.
Dans le patinage.
Parce qu’en dehors de ça … Ian n’a jamais été un élève spectaculaire. Il a toujours maintenu la barre de la moyenne mais il ne s’est jamais vraiment envolé au-dessus de ça. Il n’en a jamais eu besoin. L’école a toujours été une sorte de quête annexe dans sa vie, un truc obligatoire et contraignant mais pas impactant dans les grands enjeux de sa carrière sportive. Maintenant, c’est plus aussi vrai. Son avenir en tant qu’athlète compromis, ses nouveaux professeurs, bien que aidants, sont aussi encourager à le pousser.
Et ce, même au milieu de l’été apparemment. C’est pas censé être les vacances ? Franchement.
Aussi, quand Mademoiselle Stallwood, une des professeurs de coordination, le parcours qu’il a choisit un peu par défaut, lui a assigné un devoir d’été, il a été, pardonnez-moi l’expression, sur le cul. Il n’a jamais eu un devoir d’été de sa vie le pauvre loulou ! Ses occupations estivales étaient d’enchaîner les camps d’entraînement et les séances de sport pour être à son max lors de la saison. Pas question de s’encombrer de devoirs de maths, d’histoire ou d’organiser un concours de coordination à destinée des enfants !
Sérieusement, au-delà de l’affront que représente un devoir d’été, Ian n’a aucune idée de ce qu’il est censé faire. Il n’a jamais participé à un concours de sa vie, il n’est coordinateur que depuis le début de l’été, ce qu’il signifie qu’il n’a jamais fait que quelques vagues cours communs dans la matière et il est censé avoir suffisamment de clés en main pour apprendre à des gosses comment briller en concours ? Oh, il peut parler de présence scénique et de la meilleure manière de planifier un programme pendant des heures mais … c’est pour le patinage. Pas la coordination.
Il est donc noyé dans ses papiers de recherches, dans le petit bureau prêté par le centre qui l’embauche pour toute cette affaire, a essayer désespérément de rassembler suffisamment d’informations pour faire de ce moment quelque chose de vraiment unique et génial pour tous ces enfants.
Il ne se rappelle que trop bien de la boule au ventre avant sa première performance. Entrer dans une compétition amicale et bienveillante fait beaucoup pour développer une relation saine avec la compétition. Ian ne sait que trop bien qu’il est bien trop compétitif pour son propre bien et il n’apprécie que trop transformer chaque élément de la vie en opposition dont il peut sortir vainqueur. C’est une mentalité qui fait de lui un excellent champion mais ça peut-être … épuisant. Pour lui comme pour ceux qui l’entourent.
- Ian ?
Cette fois-ci, le garçon entend la voix et relève la tête un peu surpris. Oui, il l’a bien reconnue. C’est Isabella. Patineuse tout comme lui, elle a quelques années et a annoncé à la fin de la saison dernière et sa médaille de bronze olympique en patinage féminin qu’elle arrêtait ici sa carrière. A 23 ans, c’est une très belle carrière qu’elle a derrière elle. La triste réalité de ce sport est que les femmes s’arrêtent bien plus vite que les hommes. Là où ils gagnent en force pour propulser leurs sauts, elles perdent en souplesses pour leurs techniques.
Elle concourait pour Galar également et ils ont fait partit des mêmes cercles pendant des années. Malgré leur différence d’âge, Ian l’a toujours considéré comme une bonne amie. Un peu gêné de l’image qu’il doit lui renvoyé, mal coiffé et mal luné, il tente un demi sourire.
- Bella ! Hey, ça faisait longtemps. Bravo pour …
Ta médaille. Il n’arrive pas vraiment à prononcer les mots et le regard de la brune se fait un peu triste, son sourire compatissant. Elle s’avance et élégamment, ignore son hésitation.
- Merci ! Ca me fait plaisir de te voir ici, j’avais lu que tu étais à Leiar ?
Il secoue la tête et se met à lui expliquer rapidement que oui, il est à la Pokémon Community pour sa rééducation, que oui, l’école est sur Leiar habituellement mais que pour les vacances ils font une sorte de classe verte à Paldéa. Sur ses interrogations, il la met rapidement au courant de ce qu’il y fait et plus précisément de ce qu’il fait dans ce centre aéré. A son tour, il l’interroge sur ce qu’elle fait de sa vie maintenant qu’elle a arrêté sa carrière et la réponse le surprend un peu.
- Oh, j’ai été embauchée par le centre pour éveiller les enfants au spectacle, je vais pouvoir t’aider avec ton petit soucis. Et pour la suite, et bien, j’hésite un peu. Je me lancerai bien dans le coaching mais sans références … Trouver des athlètes ne sera pas évident.
Ian plisse un peu les yeux et se laisse quelques secondes pour réfléchir. C’est encore tôt, mais il va avoir besoin de quelqu’un pour le remettre en selle. Quelqu’un qui sait comment il patinait, quelqu’un qui maitrise la glace et qui peut adéquatement le guider. Il a confiance en Bella, elle a toujours été très honnête dans ses critiques tout en étant encourageante. Elle le connait bien. Elle pourrait être doublement la solution à ces problèmes. Mais avant de lui proposer, ils ont un spectacle à organiser.
Avec une deuxième tête sur le problème, l’organisation est plus rapide. Le fait est que les enfants ne sont pas là pour apprendre les complexes systèmes de notations, les différentes catégories. Il leur suffit principalement de trouver un thème simple et compréhensible de tous, facilement interprétable et d’ensuite les aiguiller dans leurs préparations. Être bienveillant et attentif pendant leurs performances et faire en sorte que tout le monde soit content d’avoir participé.
Et c’est exactement ce qu’ils s’attablent à faire. Ian et Bella font un bon duo. Le thème est vite choisit comme « La Mer », estival et simple. Les enfants sont ravis et pendant qu’ils se lancent dans leurs préparations le duo tourne. Ici, il ajustera la posture de cette petite fille pour qu’elle ne soit plus cachée par son Miaouss. Là, elle fera calmer le jeu à ce petit garçon et son Héricendre, la scène ne doit pas finir en cendre !
Il rit et elle rit et les enfants s’esclaffent quand vient le moment de s’habiller, les grandes portes du hangar à déguisement s’ouvrant. Des princesses et des clowns et des policiers et des gijinkas et tout pleins d’autres personnages déboulent, plus amusés à l’idée de se déguiser que de réellement participer au concours. Ian et Bella échangent de nombreux regards hilares. Franchement, un défilé de mode aurait probablement eu plus de succès avec ce groupe.
Mais quelques clappements de mains ramènent l’ordre et toute la petite troupe se lance sur scène. Malgré le thème plutôt large, il y a quelques évidents hors thème et bien vite les deux juges d’un jour décident d’éliminer complètement la variable du classement. De toutes les performances, il y en a une qui se démarque vraiment dans la mare d’enfants qui ne font que s’amuser.
Elle a peut-être sept ans cette petite fille et Ian est horrifié de la voir si petite. Il avait cet âge là quand il est entré sur la glace compétitivement pour la première fois. Avait-il l’air aussi minuscule ? Aussi fragile ? Qui laisse à de si petits êtres la possibilité de contrôler des créatures aussi puissantes que les pokémons ? Qui laisse des enfants si jeunes enfiler des chaussures à lames pour sauter et tourner sur la glace ? C’est …
Elle brille pourtant. Accompagnée de son Coiffeton, elle s’amuse véritablement. Elle est dans le thème, de sa performance à sa tenue, inspirée des sirènes avec des écailles, des coquillages et des voilages. Elle danse et elle chante et son pokémon la suite, créant autour d’eux des jolies petits bulles qui s’éclatent et reflètent si joliment la lumière et Ian est charmé.
Sa victoire est une évidence. Et elle est peut-être la seule que ça intéresse vraiment. Ses camarades foncent sur le gouter préparé par les animateurs du centre alors qu’elle vient vers eux et demande à connaître les raisons derrière leur choix, les critiques sur sa performance et vraiment, Ian est ramené des années en arrière quand il était à sa place. Si jeune et si petit face au poids de ses ambitions.
La détermination de ce petit bout de fille suffit à débloquer ce qui lui fallait de courage pour se tourner vers Isabella. Qui ne tente rien à rien et quelque part, il a l’impression qu’elle n’attend que ça. Qu’elle a mentionné, si casuellement, son envie de coacher, devant lui, patineur en déroute, sans équipe de coaching autour de lui, pour une bonne raison. L’opportunité est là et il ne tient qu’à lui de la saisir.
- Tu serais ouverte à un déménagement sur Adala ? Voir sur Leiar ? Je n’ai pas de grandes infrastructures à te proposer mais j’ai besoin d’un coach en qui j’ai confiance si je veux regagner mon niveau. Tu te sens de taille ?
C’est un peu quitte ou double pour être honnête. Coacher Ian est un pari. D’un côté, ça peut être le début d’une grande histoire. Bella deviendrait la coach qui a cru en lui. De l’autre, ça peut être un échec qui se termine en sanglots. Mais elle a envie d’y croire. Si il y a bien quelqu’un qui peut le faire, qui peut revenir après un tel échec, c’est bien Ian.
- J’ai cru que tu me le demanderai jamais. On commence quand ?
Ian sourit. Ça n’est que le début.
cours été spécialisé coordination - Parfois, pour mieux savoir appréhender comment agir sur scène, il faut faire un pas en arrière et observer ce qu’il s’y passe avec un regard extérieur. Vous êtes chargé d’un concours amateur pour les enfants, moins de dix ans. De l’établissement des règles et de la scène, au coaching des plus jeunes, vous avez toute la responsabilité sur vos épaules. Attention à ne pas vous faire influencer par les parents les plus intenses lors de la sélection du gagnant.