Il y avait un joli soleil rond et mûr dans le bleu ciel qui ne comptait pas un nuage. Moi, j’arpentais les jardins de l’académie l’esprit plein de pensées lourdes et sottes. J’étais travaillée par tout un tas de coquetteries habituellement réserves aux filles artificielles, comme l’état de mes cheveux ou les espaces obstinément vides dans ma garde-robe. Je n’étais pas là pour ça en plus. Les rires enroués de Thor n’avait de cesse de me le rappeler. Pour une raison que j’ignorais toujours le collectionneur tenait à s’entretenir avec moi et pour des causes encore plus obscures cela enjouait diablement le caïman céruléen qui avait habilement pris la place de Bel pour m’accompagner. Ce n’était pas temps un rendez-vous avec cet homme minait par la passion et l’odeur rance de son souterrain qui m’inquiétait mais plutôt la perspective de remettre les pieds sous terre. Rien que d’y penser mon cœur s’emballait vivement, gagné par la peur d’être coincée à tous jamais sous l’infâme et suffocante poussière. Je fermais les yeux un instant pour reprendre courage. Ecarter toute ces sombres perspectives, faire naître l’ordre.
Thor pour me montrer son soutien avait une manière bien différente de l’Héricendre. Il mâchouillait des branches avant de me donner l’étrange mixture de bois et de bave broyée. Ce comportement atypique avait le mérite de m’intriguer suffisamment pour me distraire de mes angoisses. Cette pratique pouvait venir d’un milliard de choses, mais venant du Kaiminus je ne m’attendais pas à un raisonnement très subtil. Mon cerveau s’attendait à trouver quelque chose sous mon pied, ce n’était pas le cas. Un vide inquiétant sur lequel je tentais vainement de m’appuyer avant d’être attirée toute entière par la violente forte d’attraction terrestre. Pas un cri mais un hoquet alors que tous mes réflexes de sauvageonne se déployait pour échapper à des blessures disgracieuses. Ma main s’agrippa in extrémis sur une rambarde et trouvais un douloureux instant de répit dans la suspension de mon corps entre cette métallique barre et une chute dans l’escalier qui sortait d’un boyau souterrain barré d’une porte. Ma respiration saccadée se calma bien vite.
Mais d’où venait ce trou ? J’étais une femme distraite, mais pas un imbécile incapable de mémoriser la cartographie de sa propre académie. Mes sourcils se froncèrent alors que Thor me remorquait de sa grande mâchoire, perforant du même coup mon pantalon de toile. L’équilibre retrouvait, j’oscillais entre le vif désappointement d’avoir perdu un pantalon et la fierté vaniteuse que m’inspirait la force grandissante du jeune reptile. Face à son regard satisfait de créature trop aimée, trop choyée, je capitulais.
« Ma gratitude Thor. On est mieux les pieds sur terre… »
Un claquement violent m’interrompit faisant grimper de longs frissons dans mon échine. Je me sentais bête d’avoir peur comme une proie, aussi je m’exhortais mentalement à un peu plus de sang-froid.
« Eh bien alors ! En voilà des manières mademoiselle Hamilton, j’ai une vie chargée et ô combien différente de la vôtre alors ne cherchait pas à me faire attendre ! C’est une indélicatesse que je ne saurais tolérais ! »
Cette voix rocailleuse et bourrue ne contribua pas vraiment à ma rendre ma sérénité. Je me retournais assez vivement dans la direction de celui qui venait de parler : le Collectionneur. Cette figure de la science mais surtout de l’art douteux de la « collection » dont l’académie se vantait me faisait face avec son air le plus patibulaire et j’avais l’étrange sentiment d’être face à mon propre reflet. Ridicule ! Je n’aurais pas la bêtise de finir dans un établissement à la merci de mille esprits sots et flasques, distribuant mes connaissances à un peuple de Chenipottes empâtés et maladroits. Non, non, nous n’étions en rien semblable nous deux. Cette assurance que je mettais à défendre mon idée sous mon crâne ne passa pas inaperçu aux yeux de mon interlocuteur qui renchérit d’un air méfiant.
« Aller, suivez-moi, je ne suis pas franchement d’humeur à vous faire la moral plus longtemps. »
Je le suivais en silence dans les corridors poisseux où chaque vol affolé de Nosferapti me donnait la chair de Poussifeu. Il m’expliquait de sa voix traînante de connaisseur que le réseau était bien plus large que nous autres, les rejetons de l’académie, ne le soupçonnions. J’avais déjà eu l’occasion de le découvrir mais le Collectionneur ne s’arrêtait plus, un sorte d’ardeur avait gagné ses propos quand il avait dérivé sur les Pokémons. D’abord ceux qu’abritaient les tunnels, puis lentement sur ses dernières distributions et là, il avait perdu pied. Son ton était devenu fougueux alors qu’il énumérait à toute allure les numéros, les particularités, ce qui l’avait conduit, lui, à croire que tel était plus prometteur ou qu’un autre serait plus ardu. On était passé par l’inquiétude à propos des malheureux Granivols, Lovdics, Racaillou et autres rejets qui n’avaient pas quitté sa cave depuis le début de l’année. De la colère à nouveau, contre l’académie et son système de questions trop perfectionné qui ne donnait pas sa chance à tous ses « enfants » comme l’adulte avait terminé par les appeler.
Je l’écoutais dans un silence religieux. Enregistrant, triant, ce flot continu de nouvelles informations au sujet de la gestion des starters. Je ne voyais pas bien ou il voulait en venir mais mon intuition me murmurait de le laisser vider ses poumons obstruaient par la terre qui l’entourait. Nous arrivions à son bureau sans que j’aie vu le temps passé. La vision de cette petite porte parût le couper dans son élan. Il cessa de parler pour reprendre son souffle et m’adressa un coup d’œil appuyé. Je comprenais qu’il s’attendait à ce que je dise quelque chose, que je réagisse à ses paroles, de mauvaise grâce je m’exécutais.
« C’est peut-être une faille dans l’administration vous avez raison. »
Cette phrase ne parut ni l’enjouer, ni le mécontenter. Il eut un temps de pause et puis il enfonça la porte. Son antre n’avait pas changé et je dévisageais avec intérêt plus sage toutes les étagères. Lui ne perdait pas son temps, il sortait des papiers avec des chiffres, un crayon, et s’agitait en coulisse. Thor était un peu intimidé. Sans doute sa nature de guerrier libre était-elle effaré de voir autant de frères alignés dans leurs prisons de plastique, privés de maître et d’air pur. Le Collectionneur revint finalement vers moi, dans ses bras un œuf tacheté de bleu et de jaune. Cette vision me ramena instinctivement à mon œuf de Pâques que j’avais placé sous couveuse dans ma demeure. Mes yeux scintillèrent, que renfermait celui du doyen. Les explications ne tardèrent pas.
« Je ne te fais pas de dessin. J’ai un œuf assez rare et comme il m’arrive de temps à autre, je t’ai fait descendre pour voir si l’acheter t’intéresser. C’est moins de mille cinq cent jetons rassure toi, je suis au courant de ton solde actuel. Tu prends ? »
Je retenais de m’étouffais. Il me tendait avec arrogance son papier plein de chiffre et le stylo pour apposer ma signature est donc mon accord. Mon avis sur le collectionneur s’assombrit d’un coup, mais je prenais la précieuse vie et raturée sur son papier ma déposition. JE le foudroyais de mes yeux cendrés et grommelais.
« Je le prends.
_ Parfait ! Il y a une sortie derrière. »
Je ne me fis pas prier.HRP - Acquisition d'un œuf Shiny aléatoire :
Œuf souhaité : Shiny aléatoire
RP où l'acquisition est mentionnée : ici
Montant total : 1250
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