• Mmh… Ce n’est pas un lieu bien compliqué, de ce que j’ai compris.

• Pika !

Elle ne pensait certainement pas revenir ici après avoir obtenu son fidèle acolyte du célèbre surnommé le Collectionneur. Néanmoins, depuis qu’elle a mis la main sur un ouvrage à la bibliothèque, « Six pieds sous terre : Les conseils d’un Minotaupe avisé », le sujet étant exclusivement les fameux souterrains du campus, Ellie est devenue un tantinet hantée par le désir de trouver l’un de ses « trésors ».  Que ce soit des tessons, des pierres évolutives qui pourrait certainement servir à son adorable rongeur électrique dans un futur plus ou moins proche, des fossiles dont raffole tant les scientifiques de cette académie ou bien toute sorte d’objets divers, la Drystan voulait juste analyser de son propre chef la fertilité de la grotte. Les rumeurs laisse entendre que les cavités regorgent de richesses et il est inévitable de tomber sur un truc captivant lors de sa recherche, alors que d’autres suggère que la chance est un facteur important dans l’expédition. Mais peu importe au final, l’aventure est à portée des doigts et le duo ne pouvait qu’impatienter en effectuant les préparatifs avant de plonger dans les abîmes de la Terre.

Avant toute chose, il fallait s’équiper convenablement pour participer à ce genre de balade. Ellie s’assura avant de pénétrer dans l’enceinte de la caverne si elle avait bien tout apportée : une lampe de poche avec des piles de rechange, son Ipok, une serviette, une trousse de premier soin et de la nourriture. Car mieux vaut être prudent, la nature est imprévisible et nul ne peut anticiper les dangers qu’un individu court en entreprenant cette randonnée, malgré que ce serait étonnant pour la furie turquoise que cet endroit reste accessible après des accidents passés. Mais peu importe, prudence est mère de sûreté. Pour une jouvencelle opulente et brillante comme elle, elle ne pouvait se permettre de se retrouver dans de beaux draps par la faute d’une simple erreur de calcul. Où est le rapport, vous demandez ? Logique d’Ellie. En inspectant le contenu de son sac, la dresseuse arqua un sourcil lorsqu’elle aperçue qu’il lui manquait quelque chose, sans réussir toutefois de mettre le doigt sur l’objet en question.

• Pikapi !

La souris munie d’un poil orangé scintillant attira l’attention de sa maîtresse en présentant ce qu’elle cherchait : une bobine de fil. Le Pikachu semblait avoir fait de son devoir de retracer le chemin de la paire en cas de perte d’orientation. Soit, se dit la native de la région du Kanto en décrochant un sourire à son compagnon. Il était maintenant temps de rentrer à l’intérieur de cette caverne, ce que fit la Drystan d’un pas déterminé et assuré !

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Humide, frais et tapi d’une épaisse obscurité, voilà comment on peut définir la galerie en somme. Le sol de pierre est inégal, la Topdresseuse doit constamment veiller où ses pieds atterrissent au risque de tomber tête ou fessier premier sur la roche, ce qui ne serait guère agréable. Apporter une lampe de poche fut une excellente idée. Derrière elle, de près, le Pokémon chromatique lui couvrait les pas tout en tournant la bobine. Après un certain temps, la dresseuse novice se demanda si cette expédition est une bonne idée au final. Son souffle expirait sous forme de mince vapeur, témoignant de la basse température en ce bas monde. Par chance, elle s’était appropriée avant le départ d’une petite veste, ce qui rendait la promenade nettement plus agréable – en un sens. Plus elle descendait, plus l’oxygène se faisait rare et que les espaces se faisaient plus restreint : un mortel atteint de la claustrophobie serait en Enfer ici. Le moindre bruit rebondissait dans ses tympans en écho, ce qui lui donnait un sentiment inquiétant de solitude.

Le parcours prenait désormais des allures de labyrinthe avec de multiples passages étroits, la jeune femme à la longue crinière sarcelle dû se mettre de profil pour poursuivre sa manœuvre, qui avait largement réduite en vitesse.

• Pi… Pichu !

Un cri d’angoisse de la part du rongeur de type foudre, Ellie fit volte-face illico en pointant le rai de lumière sur son Pokémon. Le petit animal n’avait rien en soi, mais sa crainte était basée sur autre chose : la bobine de fil arrivait à sa fin. Cela ne signifiait qu’une chose pour la partisane du dortoir : le demi-tour s’impose.

R]evenir bredouille n’était clairement pas une option qu’elle avait prévue au début de la balade, ce qui offusqua notre héroïne un brin lorsqu’elle aperçue que le duo ne pouvait désormais plus avancer. Enfin, ce n’est pas tout à fait exact. La jeune fille affiliée au dortoir du feu peu toujours poursuivre son piètre chemin à ses propres risques et périls, ce qui serait un peu audacieux de sa part. Néanmoins, dans le subconscient de chaque être humain en ce monde, il y a toujours la petite voix qui pousse la volonté de chacun à choisir la mauvaise action a effectuée. La Drystan n’est pas pour le moins différente du commun des mortels. Déviant le rayon lumineux qui illuminait le Pikachu vers son parcours initial, elle constata avec un certain intérêt que le corridor descendait de nouveau. Haussant les épaules, la jouvencelle à la longue crinière sarcelle se dit à elle-même dans un murmure qu’il n’est point imprudent de progresser encore un peu avant de revenir sur ses pas. Cela ne prendra qu’une minute tout au plus, après tout.

• Ne bouge pas d’ici, Pika. Je vais seulement jeter un coup d’œil là-bas et je reviens immédiatement. Je te charge de couvrir nos arrières.

Un clin d’œil et un sourire réconfortant à la souris de type électrique pour le rassurer, ce dernier répondit à l’appel par un garde-à-vous en guise de blague, ce qui fit déglutir la dresseuse lorsqu’elle eut le dos tournée. Ce geste lui avait rappelée les matins infernaux que le dortoir Pyroli subissait à chaque aube de la semaine avec leur référent, la Générale Jackie. Malgré que notre protagoniste soit une adepte de plusieurs formes d’arts martiaux et a une très bonne estime d’elle-même, si ce n’est pas trop, elle n’ira jamais contredire ne serais-ce qu’une fois la Pokéathlète. D’ailleurs, personne à ce jour n’avait osée rétorquer quoi que ce soit à la femme aux fermes traits de meurtrier, de peur de subir les représailles les plus machiavéliques qui soit. Un nœud se forma dans la gorge de la novice sur cette pensée, ce qui lui fit décrocher un sourire crispé. Il n’y a pas pire Enfer que le dortoir des flammes, spécula-t-elle.

S’approchant du rebord, l’adolescente resta sur ses gardes quant aux positions où atterrissaient ses pieds. Peut-être un peu trop, même. La lumière était dirigée en face d’elle, parallèle au sol rocailleux, alors que sa jambe droite s’apposa sur une pierre qui avait quelque chose en particulier : celui d’être couvert d’eau. Le membre glissa, Ellie manifesta sa surprise par un hoquet avant de chuter vers le front. L’obscurité la plus totale donnait le sentiment de planer pendant un cours instant dans les airs, mais ce bref moment a suffi pour faire rater un battement à la Topdresseuse avant que son rythme cardiovasculaire accélère soudainement en flèche.

Un éclaboussement succédé d’un impact plus ou moins douloureux. L’opulente adolescente resta un moment inerte sous le liquide où elle avait atterrit avant de lever la tête pour souffler. La lampe à portée de main, son profond regard céleste parcourra là où le rai de lumière éclairait. Ellie constata qu’elle avait atterrit dans un bassin où l’eau ne dépassait pas la hauteur des chevilles d’un adulte. S’essuyant avec la manche de sa veste imbibée de l’or bleu, elle s’aperçut que sa joue gauche a été tailladée lors de son atterrissage. Génial, susurra-t-elle à sa propre intention avant de lever la tête vers les cieux non existant. Et c’est à ce moment précis que ses perles bleu-vert se posèrent sur un plafond… habité. La lampe de poche incendiait de sa lumière la voûte rocailleuse, parsemée par une horde de chauve-souris. Des Nosferaptis

Le mot « merde » se répéta en boucle et sans arrêt dans l’esprit de l’élève de la Pokémon Community. La présence de lumière ainsi que celle de lumière avait déjà débutée à secouer certains d’entre eux avant de dégringoler en une agitation complète et totale, résultant en un véritable vacarme. Sous l’effet d’une poussée d’adrénaline, Ellie ne put réfléchir qu’à un seul moyen de s’en sortir tout en se plaquant sur la paroi rocheuse responsable de sa chute. Elle expira le peu d’oxygène qu’elle avait accumulé dans son système respiratoire en un seul cri.

• Pika, Éclair ! Dans tous les sens !!

Dans les ténèbres, la Pyroli aperçu au-dessus d’elle l’apparition d’une petite silhouette qui dégagea aussitôt de nombreux éclairs dans toute la pièce. Le crépitement résonna en un écho désagréable dans les tympans de notre héroïne alors qu’elle plissa les paupières pour soutenir les nombreux flashs provoqués par la créature chromatique. Le tout dura quelques secondes seulement, plus aucun bruit s’éleva. La stratégie employée n’avait que pour but faire fuir les suceurs de sang, peu importe où.

• T’es vraiment mon héros, toi, s’exclama en rigolant la Drystan en attrapant son comparse dans ses bras.

Cajolant sa mignonne souris dans ses bras, couvrant sa petite tête de quelques baisés suite à cet assaut spectaculaire, la Drystan évalua ensuite les dégâts de sa trébuche : sa joue avait subi des dommages, sa peau d’un teint lunaire avait été tailladé par le sol rocailleux. Mais plus important encore, ses vêtements confectionnés de matériels de la plus haute qualité en ce bas monde sont imbibés d’une grande quantité d’eau. Sa priorité est maintenant de sortir de cet endroit avant d’attraper froid et d’éviter le pire scénario possible. Ouvrant son sac, elle déboucla la trousse des premiers soins avant de s’apposer sur sa blessure un pansement pour stopper l’hémorragie. Elle ôta sa veste d’un blanc nacre, actuellement teint d’un gris décoloré par la faute du liquide absorbé, et la ligota à sa taille par les manches. Au point où elle est, garder le survêtement sur son corps ou non ne change rien en ce milieu où la température est frisquette.

Balayant le rai de lumière émit par la lampe torche dans la salle, son regard d’azur pétillant suivant chaque parcelle de la pièce éclairée par la lumière artificielle, Ellie découvrit que la pièce au fond de ses souterrains n’étaient pas complètement désert : il restait un dernier de ces suceurs de fluide vital, incubant un œuf obscur étonnamment brillante. Plissant ses paupières pour avoir un meilleur aperçu de l’objet, la dresseuse s’approcha délicatement du Nosferapti qui rugissait à l’avance de l’humaine, voulant à tout prix protéger son bien. Mais face à l’attaque Éclair du rongeur de type foudre qui impacta à ses côtés, la créature nocturne s’alarma et s’envola rejoindre les siens, nul ne sait où.

• Aha, bien joué.

Perché sur son épaule gauche, le Pikachu répondit aux louanges de sa maîtresse par un clin d’œil. Hors de tout danger, la native du Kanto prit l’œuf qui est en fait une pierre. L’inspectant à l’aide de la lampe de poche, elle reconnue rapidement ce qui est bien plus qu’un simple bout de caillou. Cet objet apparait dans beaucoup d’ouvrages portant sur les évolutions de certains spécimens.

• Regarde, une Pierre Lune ! Ma foi, on en a de la chance !

Tapotant de ses petites pattes la roche, Pika sembla investiguer de lui-même la nature de cet objet qui a certainement nulle valeur à ses yeux. Il réussit même, avec toute la délicatesse du monde, à échapper la pierre évolutive sur le sol, ce dernier roulant jusqu’à la base d’une stalagmite. Lâchant un soupir, quoiqu’amusée par la curiosité de son acolyte, la jouvencelle à la longue chevelure d’un bleu bondi se pencha pour ramasser son trésor alors qu’elle remarqua un accessoire en mauvais état, ornant sur la cime du pic. Il s’agissait spécifiquement d’un bracelet punch, un outil qui augmente la puissance d’un Pokémon lorsque ce dernier le porte sur lui. Ignorant s’il fonctionne toujours ou non au vue de son aspect, elle le prit tout de même et l’engouffra dans la poche de son jean, ainsi que la pierre lunaire.

• Allez, la chasse est terminée.

En effet, Ellie commençait à frémir de froid. La basse température des galeries ainsi que sa peau vierge parsemée d’eau n’aidait en rien sa situation. Escaladant la pente rocailleuse qui avait causé sa misérable chute, elle s’immergea dans les ténèbres des corridors, suivant le chemin tracé par le fil depuis le tout début de l’expédition. Pendant le retour, elle ramassa à même le sol des tessons, des trucs qu’elle n’avait fait guère attention dans sa descente. Après tout, elle avait le loisir de les collectionner une fois pendant son retour. Une quinzaine de minutes passèrent avant qu’elle aperçoit enfin la lumière de l’extérieur, le souffle chaud estival d’Éole vint caresser son épiderme et fit virevolter sa crinière sarcelle de manière théâtrale. Cela ressemble bien trop à une montée au paradis, la caverne représentant le monde moderne d’aujourd’hui.