Big girls cry when their hearts are breaking ...
« ... Wash away all the things you've taken ! ♫ »
Cela aurait pu être une autre de mes soirées tranquilles, où personne ne m'attendait dans la chambre, au sein de laquelle je n'aurais eu rien d'autre à faire que d'attendre que le couvre-feu se fasse sentir, pour aller me blottir dans mes draps, chauds et soyeux, en la compagnie de mon trio de pokémons qui aimait ces moments de paix et de proximité avec moi. Mon âme aurait alors sonné à l'unisson avec la leur. Mon corps se serait réchauffé de l'amour et de la confiance inébranlable que j'avais pour eux. Mes rêves auraient été mièvres et paradisiaques grâce à cette triple sécurité qu'ils m'offraient à toute heure de la nuit. J'aurais été, le temps d'une nouvelle nuit passée dans la Pokémon Community, la dresseuse la plus fière de toutes, la jeune fille la plus heureuse de sa génération.
Le rituel du coucher était quasiment le même, à la simple exception près de ce léger frisson dans le dos auquel je n'avais pas fait attention alors que je commençais à enlever mon collier fétiche, et faisait sortir mes amis de leur prison sphérique et tricolore. Je me rinçais très vite le visage en m'aidant du miroir mural de la salle de bain. J'enfilais à la place de ma tunique d'automne, plus chaude et plus recouvrante que celle d'été avec laquelle j'ai fais mes premiers pas dans l'académie, un pyjama qui affichaient des tons pastels tournant autour de la nuance du violet et de l'indigo. J'attachais mes cheveux le temps de la future nuit qui se profilaient, pour ne pas avoir à trop galérer le lendemain matin pour la coiffure. Puis je me mettais dans mon lit, nouveau frisson mais cette fois, le long de mes jambes, que je faisais passer pour le compte d'une fraîcheur inédite commune à tout le dortoir en cette période de l'année. Je m'endormais. Thémis contre mon ventre, Athéna dans le creux de mon dos, et pour une fois, Éole semblait vouloir profiter du léger filet de vent qui provenait de la fenêtre principale de la chambre. Sans même que je n'y vis un seul problème. Mes yeux se fermèrent, me laissant un instant croire que j'allais passer une belle nuit.
Et lorsque le passage entre minuit et une heure du matin se faisait imminent, une détonation retentit dans ma chambre. Me réveillant en sursaut, accompagnée de mes pokémons. Je criais presque comme une malade, à demander dans le vide ce qui se passait, qui pouvait bien avoir causé tout ce raffut. Mes trois pokémons semblaient s'activer eux aussi ... enfin ... c'est ce que je pensais tout naturellement, car en fait, seules mes deux compagnonnes couinaient réellement, Éole étant absent sur le plan des décibels. Je ne comprenais pas pourquoi. J'étais dans le noir, je sentais Athéna et Thémis me tirer les bras et les jambes pour me sortir du lit. Mais j'étais tétanisée. Tétanisée de savoir ce qui m'attendait vers la fenêtre, à l'emplacement du petit Prismillon que j'affectionnais tant. Je n'avais plus de force dans mes bras, ni dans mes jambes. L'interrupteur était pourtant tout proche, mais mon corps se refusait à découvrir l'affreuse vérité qu'il se devait d'affronter. Le souffle court, la poitrine habitée d'un début de douleur lancinante en lieu et place du cœur. Je ne savais plus quoi faire. Une situation que mes deux amies anticipèrent très vite, en agissant d'elles-mêmes.
La lumière s'alluma alors. Très faiblement, de par le fonctionnement particulier des ampoules de l'académie, dans un souci d'économie d'électricité. Et mes yeux virent alors la scène la plus horrible qu'ils n'aient encore jamais eu à éprouver. Une silhouette, plutôt massive, plutôt démoniaque, se tenait dans l'encadrement de la fenêtre, avec une sorte de cage. J'essayai tant bien que mal de discerner le physique du trouble-fête, sans même prêter attention au détail le plus crucial de cette manœuvre. Un nouveau couinement se fit entendre, me faisant replacer mes yeux sur le contenu de la cage : Éole, mon Prismillon, tentait tant bien que mal de s'extirper de sa prison de fer. Il appelait à l'aide. Il m'appelait à l'aide. Ce fut à ce moment-là que mes jambes et mes bras reprirent de leur vigueur, me permettant in extremis d'agripper les barreaux de la cage du malfaiteur. Une seconde de plus, et il s'échappait sans même que je n'eus été dans la mesure de faire quoi que ce soit. Mais ce fut là le déclencheur de ma vive émotion. Je tirai de toutes mes forces sur la barricade ferreuse, je criai à l'aide en espérant que les parois de la chambre n'étouffais pas trop mon filet de voix tremblant et désespéré. Mais personne ne venait, et je sentais déjà les barreaux glisser entre mes doigts.
Thémis et Athéna tentaient elles aussi de retenir le brigand nocturne, mais au même moment, une attaque pokémon vint de l'extérieur, soufflant sur le coup mes deux amies. Il n'y avait alors plus que moi. J'étais toute seule, tentant de faire s'échapper Éole d'un destin que je ne lui souhaitais pas. Pas une seule seconde ne passait sans que je n'eus douter de ma réussite dans cette entreprise de force. Et pourtant, des larmes commençaient à jaillir du coin des mes prunelles. Un flot lacrymal coulait sur mes joues, les réchauffant presque vainement. A ce moment précis, je comprenais la suite des évènements, qui arriva plus vite que prévu : la silhouette, toujours dans l'ombre, se servit de la force que j'exerçais pour me faire tomber à la renverse dans une poussée horizontale, dans ma direction. Je tombai. Vexée et toujours décidée à ne pas le laisser faire, je tentais de me relever, mais n'y arrivai pas. La forme humaine, elle, prit son élan, et sauta de par la fenêtre, et disparut de mon champ de vision. C'était terminé. Tout était terminé. Mes doigts se crispaient. Mes yeux se plissaient pour laisser déferler des larmes plus grosses les unes que les autres. Ma poitrine me balançait des piques de douleur intense. Mes jambes tremblaient. Et un bourdonnement dans les oreilles me rendait sourde.
« É...éole ? Tu es en...encore là ? Éole, rép..ponds-moi ! Je ... je ... j'ai besoin de t'entendre. Où es-tu ? »
Furent mes mots, lancés dans le vide, à l'intention d'un être cher qui ne se trouvait déjà plus dans la chambre, ni même dans la Pokémon Community. Thémis et Athéna, les deux rescapées de cet assaut de contrebande mystère, s'étaient blotties contre moi, en pleurs elles aussi, pour me faire savoir qu'elles me soutenaient dans cette terrible épreuve. Je ne pus les prendre dans mes bras tellement la douleur et la paralysie étaient à leur paroxysme. Et un quart d'heure passa sans que je ne pus donner un seul signe de vie à quiconque était présent dans le dortoir. Reprenant peu à peu mes esprits, je pris la direction de la porte de sortie de la chambre. Je rejoignais alors le hall d'entrée du dortoir, les yeux rouges et lasse d'avoir eu à pleurer continuellement, ma lèvre en sang de la crispation que mes dents avaient eu à son contact, mes bras encore figés de tétanie. Les filles, de chez les Givrali, s'activaient comme si ce boucan n'avait été qu'une catastrophe naturelle. Elles ne semblaient pas plus affectées que ça. Avaient-elle été épargnées par cet individu ? Étais-je alors la seule à avoir été privée à jamais de la présence d'un compagnon qui me rendait heureuse au quotidien ? La détresse fit place alors à la rage. Un accès de violence intérieure qui n'attendait qu'une chose : se libérer.
L'occasion ne se fit pas plus attendre lorsque je vis une Givrali, quelque peu dubitative des évènements qui venaient de se produire, comme si rien de tout ça n'avait de sens pour elle, presque comme si rien de grave n'avait pu avoir lieu. Elle était plus petite que moi en taille, peut-être un peu plus légère que moi en poids, mais tout ce que je me rappelais d'elle après ce qui viendrait, c'était sa chevelure rose, en dégradé, et ses yeux d'émeraude. De quel chose je parle ? De cette action qui allait s'abattre sur elle, presque aussi violemment que l'enlèvement d’Éole s'était abattu sur moi. Pourquoi elle ? Je ne le savais pas moi non plus, ma rage l'ayant emporté sur ma raison. Instinctivement, et dans une sorte de râle macabre et véhément, ma main prit la direction des airs, paume tournée vers l'avant, et se rua alors sur la joue de la pauvre Givrali qui n'avait rien demandé, libérant alors un claquement sourd mais grave, qui interpella alors la cohue féminine des environs. Je venais de gifler l'une des nôtres. Je regrettais cet acte avant même de l'avoir réalisé. Je savais que mon corps était parti pour pratiquer l'impardonnable. Je fondis alors en larme, et m'écroulai alors aux pieds de celle qui venait de subir mon courroux intempestif.
« Je suis désolée ! Je suis désolée ! JE SUIS DÉSOLÉE ! EOOOOOOOOLE !!! »
J'étais effondrée, inconsolable sur l'instant, et je criais le nom de mon pokémon disparu, dans une litanie aiguë, accompagnée de larmes plus grosses et plus abondantes que les précédentes, auxquelles s'ajoutaient des reniflements et des spasmes corporels, qui trahissait toute ma détresse, ma douleur intérieur, et qui donnait certainement à éprouver le véritable chaos que cette invasion mystérieuse avait apporté dans son sillage.
Défi & HRP :
→ Donner une gifle à un camarade : OK
→ Amethyst, tu l'auras compris, c'est sur toi que tombe la gifle, et tu m'en vois désolé d'avance. Je n'avais pas d'autres idées, et je voyais plus un truc de ce genre pour dire de pas donner une claque plus gratuitement et moins raisonnablement. En tous les cas, Seika, Amethyst, j'espère que mon post vous ira et vous plaira.