Tôt ce matin, à une heure où très peu de mortels sont libérés de l’emprise de Morphée, un membre du personnel de l’académie a frappé à la porte de la chambre de notre héros pour lui remettre un colis. C’est sur une mine fatiguée et maussade, une camisole et un jogging qu’il ouvrit la porte et reçut le quidam qui lui annonça que le seul badge à remettre au dortoir Noctali est enfin arrivé. Sans grande surprise et sans grand emballement, Kira tendit la main pour recevoir l’épinglette en forme de gouttelette céruléenne et s’apprêta à clore le portique tout en remerciant l’individu dans un énorme bâillement. Néanmoins, ses neurones étant toujours dans une phase de sommeil, il tiqua au dernier moment sur un détail qu’avait énoncé l’adulte. Brusquement, il rouvrit la porte, interpella l’homme qui partait et lui demanda des explications sur le fait qu’il n’y ait qu’une seule et unique livraison pour la chambrée des ténèbres. Ce dernier répliqua que c’est exactement comme il avait dit : il n’y avait qu’un seul badge à remettre au camp obscur. Cette information déclencha un léger frisson sur son épine dorsale. Ignorant le trentenaire qui fit volte-face tout en lui souhaitant une excellente journée, enfoui dans un mutisme profond, il ferma lentement la porte.

Eevee et Zoro, qui dormaient paisiblement sous les draps de son lit, ne semblait pas pour le moindre du monde dérangé par cette agitation soudaine. Toujours face à son entrée, son regard d’émeraude dissimulé par ses franges châtaigne, l’adolescent n’esquissa le moindre geste pendant quelques temps avant de trembler sous son propre rire qui, graduellement, augmentait en volume. Cela l’amusait à un tel point qu’il se laissa tomber sur son matelas, réveillant dans un sursaut la renarde. Les Noctali étaient réputés pour être arrogant et de sales vantards, proclamant à haute voix qu’il n’existe aucun meilleur dortoir qu’eux-mêmes pour les combats. Et voilà qu’ils ont tous perdus, chutant sur le goût de la défaite un par un. Leur réputation en prend tout un coup, mais cela importe guère l’Aisaka qui ne porte peu d’intérêt à l’image collective des élèves de ce dortoir. Bien fait pour eux, pensa-t-il, jubilant de joie à l’image mentale qu’il se créa sur la honte des membres de la chambrée. À présent, ils vont moins se la ramener face aux autres et on va pouvoir rire de ces incompétents. Prenant l’Évoli et le Zorua aux paupières mi-closes dans ses bras, il s’installa sous les couettes et tomba de nouveau dans le monde des rêves, un rictus narquois en recoin sur ses lèvres.

Deux heures passèrent avant qu’il se réveille de nouveau et alla dans la douche. Habillé d’un simple chandail noir et bleu et d’un jean d’ébène, l’Aisaka quitta son espace personnel avec une Eevee et un Zoro perchés sur chaque épaule tel des volatiles. Étrangement, tout le bruit semblait concentré dans le hall principal au premier étage, donc il dévala en vitesse les escaliers. Ce qu’il découvrit lui fit rappeler un renseignement plus ou moins important : en effet, le référent du dortoir avait organisé un premier rassemblement général, et il l’a fait dans ce grand corridor même, face à une énorme télévision pour visionner en direct un tournoi qui oppose les champions de chaque région, à Kalos. Pas de bol pour notre protagoniste, il arrive juste au moment où l’affrontement entre la championne de Sinnoh et Iris arrive à son terme, la victoire déclinée pour la région d’Unys. À l’écart de plusieurs mètres de ce terrible ramassis de fourmis, le garçon de la forêt de Jade resta en retrait, adossé sur une poutre et observant de loin la suite des événements. Néanmoins, Ace semblait avoir d’autres idées en tête. Il ferma l’appareil et se tourna vers ses protégés, une expression plutôt mécontente peint sur son visage. Un sourire moqueur se dessina sur le faciès du détenteur du badge Cascade. Cela allait être terriblement intéressant.

Spoiler :

Ca y est, c'était le Week-End. Et qui dit Week-End, dit aussi Grasse mat' pour le plus gros flemmard de l'Ecole. Faut dire qu'il en avait bavé depuis son arrivée. Entre les cours et Lola qui n'avait de cesse de l'embêter, il espérait que ces deux derniers jours de la semaine allaient être paisible. Mais bon encore une fois, sa Doudouvette, elle, n'était pas au courant. C'est donc en mode discret que la Pokéball posée sur la table de chevet du jeune Sweet s'activa, libérant un mince filet d'énergie rouge. Le rayon se rassembla et une boule de coton apparut sur le lit de Tony.

Lola entrait en scène ! Et comme à chacune de ses apparitions, elle utilisait ses petites pattes toutes fragile pour gambader joyeusement sur le corps inerte du jeune dresseur. Des "Douuudouuuu, Doudou-vet !" marquant chacun des arrêts du Pokémon Plante, signe caratéristique qu'elle voulait que son dresseur se bouge les fesses. Ce dernier s'en carrant totalement, il continuait de dormir profondément. Les ronflements bruyants qu'il émettait en était la preuve. Voyant que son camarade refusait catégoriquement de se lever, elle couru tel un Dynavolt vers les oreilles de son ami. S'approchant au plus près de l'ouïe de son ami, elle beugla à nouveau de la manière la plus puissante que sa petite voix lui permettait. Et continua sa séance en chatouillant chaque parcelle du visage de Tony, elle savait que son dresseur ne pourrait pas rester éternellement indifférent aux "attaques" de la boule cotonneuse.

Et elle avait vu juste. En effet, le jeune homme sursauta de sa couche à tel point qu'il en tomba par terre. Ses cheveux roses ébouriffés, le regard blasé, il se releva et regarda d'un oeil absent sa partenaire.

— J'sais pas si t'es au courant...

Soudain, il sortit, du tiroir ancré dans sa table de chevet, un calendrier et beugla à son tour :

— ...MAIS ON EST SAMEDI !!

Il s'attendait à se qu'elle comprenne et qu'elle s'excuse. Mais il n'en était rien. Posée sur le lit, elle le regarda et ferma les yeux joyeusement, sortant un magnifique "Doudou !". En gros, elle s'en foutait. Repartie dans son délire, elle sauta d'un petit bond sur le sommet du crâne de Tony et chantonna joyeusement. Ce dernier abandonna. Il avait prit l'habitude depuis l'obtention de Lola. Poussant un soupir, il se leva et mit quelques fringues pour se diriger vers le réfectoire, toujours en compagnie de sa Doudouvette qui s'amusait actuellement à sautiller entre son épaule droite et sa tête.

Arrivé à destination, il se servi rapidement de trois quatres plats de Hotcakes bien chaud et prit aussi des graines pour sa Doudouvette - Qui ne manquait pas de geindre à chaque fois qu'il effleurait une graine que la petite farceuse n'aimait pas -. Ils mangèrent tranquillement. D'un côté Lola enfournant joyeusement l'énorme bol de graine qu'elle avait à disposition et de l'autre Tony mangeant d'une manière totalement bourrine le contenu de ses assiettes. Une fois leurs ventre bien rempli, les deux comparses n'eurent aucune timidité à lâcher un rôt discret montrant qu'ils avaient parfaitement bien mangés. Tony regarda sa petite boule de coton en souriant. Elle avait beau lui jouer de sale tours et de lui transformer ses matins en calvaire, elle avait quelques rare point commun avec lui que le jeune appréciait, dont celui là. Il commençait vraiment à s'attacher à cette petite chose.

— Bon allez, j'me ferais bien une petite sieste digestive au lac. Let's go Lola !
— Doudou !

Si il y avait bien un coin que les deux amis aimaient, c'était bien le Lac. Situé juste derrière leur dortoir, c'était un lieu de repos parfait pour Tony qui pouvait se reposer à l'ombre des arbres et un endroit parfait d'amusement pour Lola qui pouvait se laisser transporter par les courant d'air à sa guise (Ce qui était le summum de l'amusement pour elle).

Cependant avant de s'y rendre, le jeune Sweet devait tout d'abord passer au Dortoir. Histoire d'aller chercher son Ipok. Lorsqu'il entra dans la zone Noctali, il remarqua un attroupement de gars devant l'unique télé du dortoir. Curieux, les deux équipiers se rapprochèrent et purent apercevoir une diffusion de combat Pokémon. Tout le monde était très absorbé. C'est alors que le prof en charge de la maison Noctali : Ace S. Creed, que Tony venait juste de remarquer, allait annoncer quelque chose. Ce mec foutait franchement les chocottes au jeune Sweet. C'est donc au milieu de ses camarades, Lola sur le sommet de son crâne, qu'il attendit la déclaration du terrible Ace.