Les bourgeons peuvent éclore même en Septembre RP Solo 01 Elle avait passé la matinée à tout planifier comme il le fallait. Ses cheveux étaient brossés, parfaitement colorés et attachés en une queue de cheval régulière, à la fois sophistiquée et élégante. Elle avait mis une de ses tenues favorite, à savoir une chemise blanche repassée au millimètre près et une jupe plissée qui s’arrêtait juste au-dessus des genoux. La peau de son visage était hydratée et un baume bonne-mine lui donnait un teint pêche très mignon. Un vernis discret mais coloré recouvrait ses ongles taillés avec soin. Avec satisfaction, Hazel avait passé plusieurs heures à se regarder dans le miroir pour corriger chaque imperfection. Elle avait pris des poses, s’était entraînée à sourire pour paraître la plus naturelle et glamour possible. Elle avait longuement travaillé la longueur de sa jupe pour être certaine que si elle se baissait, on ne pourrait voir en dessous ; tout en la gardant assez courte pour ne pas masquer ses jolies jambes. Bref, tout ce qu’il fallait pour faire bonne impression en société. Car la première impression était toujours la plus importante ! Et pour la jeune fille, il était complètement inconcevable de rater son entrée dans le véritable Monde ; celui qu’elle avait idolâtré depuis son Archipel Orange. Légèrement anxieuse, Hazel avait lu et relu ses magazines préférés. Depuis qu’elle avait reçu sa lettre d’admission à l’académie de Lansat, la demoiselle avait investi dans toutes sortes de brochures et autres magazines afin de bénéficier des conseils avisés - comment pouvait-il en être autrement ? - de rédactrices mode. Tout son argent de poche y était passé, mais le jeu en valait la chandelle. A présent, elle savait comment se maquiller, comment se coiffer ou s’habiller pour renvoyer une image tendance d’elle-même. De même qu’elle avait décidé de masquer toutes ses autres caractéristiques qui risquaient d’entraver son ascension vers le rang de parfaite jolie fille de films américains. Montrer qu’on était sportive et qu’on pouvait courir des kilomètres et des kilomètres sans se fatiguer ? Uniquement si votre interlocuteur en voyait la nécessité, ou s’il trouvait que le running, c’était cool. Montrer sa maîtrise des armes à feu ? A éviter, à moins d’être dans un contexte de fête foraine où ça pourrait vous faire gagner des points. Etaler sa culture et faire preuve d’intelligence excessive ? Grands dieux non ! Les premiers de la classe ne sont pas DU TOUT tendance. sept. Hazel rajusta ses cheveux, essayant de se remémorer les conseils qu’elle avait glanés dans ses divers magazines. Les doigts fébriles, elle attrapa son iPok pour ouvrir l’application Horoscope qu’elle y avait téléchargé - loués soient ces bijoux de la technologie ! - et y relu le paragraphe qui lui était consacré : « Votre couleur fétiche du jour est le Bleu. Votre lucky item est un charms en forme de clochette. Votre chiffre fétiche est le 1. Votre journée sera glorieuse et une rencontre va changer à tout jamais votre vie. N’oubliez pas de prendre un parapluie pour vous protéger des intempéries et ne pas abimer votre chevelure ! ». Avec un sourire, elle regarda le bracelet argenté qui ornait son poignet droit ; une petite clochette bleue y tintait joyeusement, accompagnée d’autres petits pendentifs métalliques. Son parapluie était soigneusement rangé dans son sac à dos, prêt à être dégainé en cas de pluies. Ne restait donc plus qu’à attendre la fameuse « rencontre qui allait changer sa vie » ! Impatiente, Hazel plissa le bas de sa chemise et, après avoir vérifié une dernière fois sa tenue, alla se diriger vers son nouveau futur. Si avec tout ça elle s’était attendue à passer la matinée dans un souterrain insalubre et envahi de poussières ? Non, pas vraiment. D’ordinaire, ce genre de chose ne l’aurait pas dérangée. L’ancienne - ou véritable - Hazel ne se formalisait pas de ce genre de conditions de vie. Après tout, être garde forestier à l’île des Guimauvriers, ça décalait complètement vos standards sur l’hygiène et les lieux tendance. Pourtant, se retrouver couverte de poussières alors qu’elle avait passé la matinée à se préparer l’agaçait passablement. Les bras croisés, elle gardait cependant le sourire. Elle n’était pas seule, ici ; des dizaines de nouveaux élèves faisaient la queue tout comme elle afin de recevoir leurs premiers Pokémon. Il fallait qu’elle fasse bonne impression ! Malheureusement, ces derniers étaient tellement obnubilés par l’obtention du précieux sésame qu’ils étaient trop concentrés pour parler. Après avoir observé quelques instants ses futurs camarades, Hazel avait rapidement compris que l’humeur n’était pas aux bavardages. Comme elle, ils étaient tous anxieux et tendus ; même si, à dire vrai, ce n’était pas pour les mêmes raisons. La jeune fille avait donc décidé de reporter ses brillants débuts d’intégration à plus tard. Bon, avouons-le, c’était surtout parce qu’elle était morte de peur et qu’elle préférait repousser le moment en prenant la moindre excuse comme raison valable. Oh et puis elle n’allait tout de même pas faire ses premières impressions sur une Hazel couverte de poussière, n’est-ce pas ? Oui, on dira ça. M’enfin ! La demoiselle préféra donc rester silencieuse, ayant bien compris que quand un garçon disait à un autre de ses camarades que « Non désolé peux-tu me laisser me concentrer ? Je dois me préparer pour le test du Collectionneur », cela voulait dire que toute tentative d’approche se solderait par un échec. Attendant donc son tour avec impatience, Hazel se demanda si son Horoscope considérait les chutes de poussières comme des « intempéries » et s’il était convenable de sortir son parapluie. Jugeant enfin que, comme personne ne l’avait fait, cela ne devait pas être conventionnel, la jeune fille poussa enfin un soupir de soulagement lorsque le Collectionneur l’appela par son nom. Trottinant avec élégance sans pour autant être provocante, Hazel s’avança de façon candide dans l’antre du fameux Collectionneur, doublant quelques élèves installés plus près de la porte qu’elle. Puis, lorsqu’elle se retrouva seule à seule avec l’homme aux cheveux poisseux, elle profita d’un moment d’inattention de sa part pour se dépoussiérer à grands coups de revers de main. Après y avoir été invitée, elle s’assit donc sur une chaise puis attendit poliment que le fameux « test » commence. Et là, ce fut le drame. Un test ? Des questions ? L’information n’avait pas vraiment fait tilt dans sa tête lorsque l’autre élève en avait parlé. Hazel avait en effet été trop obnubilée par le fait qu’il ne fallait pas déranger les autres qu’elle en avait oublié le plus important. Elle n’avait pas révisé, mince ! Allait-elle se retrouver avec un Pokémon ridicule à cause de cela ? Non, non et non. Ce serait dramatique ! De nouveau anxieuse, Hazel se tortilla sur sa chaise. Elle croisa le regard du Collectionneur qui la scrutait déjà depuis un moment, puis réussit à esquisser un sourire maladroit et tremblotant. Il l’intimidait, ce type-là. Et lorsqu’il s’approcha d’elle furtivement pour lui souffler son haleine fétide au visage - un mélange de ce qu’il avait mangé à midi. Hm… Panini chèvre, n’est-ce pas ? -, elle ne put s’empêcher de fermer les yeux. « Pas la peine d’être aussi crispée, je ne vais pas vous manger. » lui dit le Collectionneur avec un sourire. Ahaha ben oui évidemment, vu son haleine forte en fragrances de chèvres, il ne devait plus avoir bien faim hmrbrrrpff ahaha. Erm. Pardon. « Juste vous poser quelques questions. Personnelles, dirions-nous. » Hazel déglutit, encore plus mal à l’aise. Quel genre de questions « personnelles » allait-il lui poser ? C’était louche tout ça, n’est-ce pas ? Sentant une goutte de transpiration dévaler le long de son dos, Hazel se concentra pour être maître de sa propre sudation. Allons Hazel, tu es une jeune fille délicate et bientôt populaire. Tu ne dois pas transpirer. Tu ne dois pas transpirer. Tu ne dois pas- AH mais pourquoi ce type s’approchait-il aussi près d’elle ?!! Sursautant violemment, et tentant de masquer son moment de faiblesse derrière un rire un peu idiot, Hazel commença à répondre aux questions du Collectionneur. Il lui avait dit que ces dernières ne seraient pas enregistrées, et qu’elle devait être la plus honnête possible afin d’avoir un résultat au plus près de ses attentes. Aussi décida-t-elle que, pour une fois, elle allait être complètement sincère avec quelqu’un. De toute façon, ce type lui faisait trop peur pour qu’elle puisse trouver un mensonge à lui servir. De même qu’elle doutait fort qu’il ne fasse circuler des informations sur elle, vu qu’il semblait habiter dans ce trou à rat à l’année. Mais bref ! Etrangement, au fur et à mesure du questionnaire, Hazel se sentait de plus en plus en confiance. Elle eut un moment de réflexion avant chaque question pour être certaine de donner une réponse qui lui correspondait, et esquissa même des sourires gênés face aux plus saugrenues d’entre elles. Si elle mettait l’eau sur sa brosse à dent avant ou après le dentifrice ? Si elle avait déjà reniflé l’odeur de ses pieds ? Heeeuuuu… En quoi cela allait-il l’aider à choisir son compagnon Pokémon pour la vie ? Néanmoins, après une bonne demi-heure de C’était plutôt petit, à dire vrai. Une sorte de tête sphérique affublée d’une étrange antenne, et une longue queue qui faisait penser à ces carillons qu’on accroche dans les maisons et qu’elle voyait parfois dans des films traditionnels. C’était d’un blanc entre le nacré et le neige avec quelques touches de rose pastel. Et ça la regardait avec des yeux un peu vides et un sourire bête. Tremblante, Hazel sortit son iPok pour utiliser la fonction Pokédex. Immédiatement, la voix mécanisée de l’engin s’éleva et se répercuta en écho dans le souterrain. Un Eoko. Pokémon Carillon originaire de la région de Hoenn. « Je, heu… Bonjour… » dit-elle à son nouveau Pokémon, ne sachant trop quoi dire d’autre. Elle se crispa, réalisant qu’elle possédait à présent son propre Pokémon. Chose que ses parents n’auraient jamais pu faire. Chose que ses parents avaient passés des années et des années à lui présenter comme une atrocité. Son premier Pokémon. A la fois joyeuse et coupable, Hazel tendit une main timide vers ce petit carillon. Le Eoko, après l’avoir regardée avec attention, alla se blottir contre sa poitrine, utilisant ses petits bras comme pour l’enlacer. « Aha, tu chatouilles », le taquina-t-elle, tandis qu’il agitait ses bras maladroitement, tentant probablement d’avoir une meilleure prise. Une tâche pas si facile quand on avait des bras minuscules. « Et tu… tu… attends là, tu serais pas en train de me tripoter par hasard ?!!! » Elle coula un regard incrédule vers ce Pokémon adorable qui leva vers elle un regard innocent… où brillait tout de même une petite étincelle chafouine. Oh non oh non oh non. Ça n’allait pas le faire. Pas DU TOUT. Le Collectionneur lui avait dit que ce Pokémon lui correspondrait. Et Hazel avait un peu peur de comprendre ce qu’il voulait dire par là. A la fois choquée et honteuse, elle repoussa le Eoko. Car si ce petit avait la même passion pour les femmes qu’elle-même avait une passion pour le corps des hommes. Ça risquait d’être… compliqué. Son visage se décomposa tandis qu’elle observait son nouveau Pokémon. Pour le meilleur et pour le pire, ils allaient devoir rester ensemble encore un bon bout de temps. Hm… Comment dire… Où était le bateau le plus proche pour les Archipels Orange ? HRP : Obtention de Eoko chromatique |
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