Blue, the color of our planet from far far away
PV Tabatha B. Nightingale

Passées les premières secondes de surprise en compagnie de son agaçant nouveau Pokémon, Hazel était ressortie des souterrains afin de continuer la visite guidée du campus. Plusieurs pensionnaires plus âgés autres que les Préfets avaient en effet été dépêchés afin de prendre sous leur aile une dizaine d’élèves et leur faire faire un tour des lieux. Ils attendaient donc qu’un nombre assez conséquent de nouveaux quittent le domaine du Collectionneur pour les intercepter et leur proposer de leur montrer les différentes infrastructures. Ne souhaitant pas passer pour le Wattouat noir dès son premier jour, Hazel accepta bien gentiment l’aide qu’une fille de 4ème semestre lui proposait. En compagnie de gens qu’elle ne connaissait pas, elle passa donc devant le grand Réfectoire, le Bâtiment de cours, le Gymnase, les différents Dortoirs, le Parc, et d’autres lieux qu’elle n’était pas parvenue à retenir. Le campus lui paraissait réellement immense. Moderne, flambant neuf, décoré avec goût, il lui plaisait énormément. Heureuse de faire enfin partie d’un monde qui lui correspondait un peu plus, la nouvellement Givrali avait l’impression de s’épanouir réellement. Elle avait hâte de commencer les cours, de faire de nouvelles rencontres, de se créer son cercle d’amis, de vivre une véritable histoire d’amour… Ce n’était plus l’île des Guimauvriers. C’était le vrai Monde. Emerveillée, Hazel tournoya sur elle-même, faisant virevolter sa jupe plissée et cliqueter ses bracelets en argent. Elle allait tout recommencer de zéro.

Avec un sourire, elle se tourna vers son tout nouveau Eoko qui lévitait joyeusement autour d’elle. Ce petit s’était tenu relativement tranquille durant toute la visite, découvrant avec un enthousiasme non dissimulé le havre dans lequel il allait à présent vivre. Finie la léthargie dans sa prison métallique. Comme Hazel, c’était un nouveau souffle qu’il pouvait prendre. Etait-ce pour cette raison que le Collectionneur le lui avait remis ? La Givrali n’en avait aucune idée, mais il y avait comme un lien invisible qui s’était déjà formé entre les deux protagonistes. Lupin. Elle allait l’appeler Lupin, comme ces jolies fleurs qu’elle voyait parfois dans les champs sauvages de son île natale. Lui faisant signe de la suivre, Hazel attendit que la visite s’achève puis pris la direction de son nouveau dortoir. Elle ne savait pas pourquoi mais ce lieu l’attirait plus que les autres.

C’était là qu’elle allait commencer à vivre comme une véritable étudiante. Elle allait faire partie d’une communauté pour les couleurs de laquelle elle devrait se battre, allait avoir une jolie chambre, et surtout, allait rencontrer sa nouvelle colocataire. Diantre qu’elle trépignait de joie ! Se recoiffant machinalement pour être sûre de faire bonne impression, Hazel atteignit la partie Nord de l’académie après de longues minutes de marche. Le bâtiment dans lequel elle habiterait, en bordure de forêt, avait un aspect froid et austère. Il respirait le calme, la connaissance, et la discipline. Avec tout de même une légère pointe d’agitation qu’elle ne parvenait pas à déceler. Prenant son courage à deux mains, Hazel entra donc en poussant la jolie porte en bois et se retrouva dans une salle commune immense et époustouflante.

Le sol était fait de pierres. De nombreuses baies vitrées permettaient d’illuminer les lieux, et un véritable ruisseau artificiel traversait la pièce. Un ruisseau, carrément ! Emerveillée, Hazel s’avança. Du côté où voletait Lupin, il y avait un mur avec de nombreux post-it colorés d’accrochés. En s’approchant, Hazel constata qu’il s’agissait de potins que ses camarades avaient épinglés là. Les écritures étaient toutes différentes. Givrali. Le dortoir de la Curiosité et des commérages. Se sentant de plus en plus à son aide, la jeune fille resta quelques instants pour lire les derniers sujets qui faisaient polémiques au sein de l’académie - majoritairement des histoires qui s’étaient déroulées l’année précédente ou durant les vacances d’été sur Cobaba -. Les noms n’évoquant pas grand-chose dans son esprit, elle décida de quitter le tableau pour le moment afin d’observer le reste. Un coin télévision avec des poufs confortables. Une sorte de table de bar avec des chaises en hauteur. Une confortable mini bibliothèque, avec des bureaux éclairés. Un escalier permettait de monter vers les étages, où devaient certainement se trouver les chambres qu’ils occuperaient. Derrière, une énorme lampe aux allures étranges diffusait une lumière bleutée par le biais de boules lumineuses, comme des lucioles. Hazel hocha la tête pour reprendre ses esprits. Elle aurait tout le loisir de contempler cette salle commune plus tard. Pour le moment, la priorité restait sa chambre et sa colocataire !

Grimpant donc les escaliers, elle déboucha sur un long couloir beaucoup plus sobre. Une jeune fille aux cheveux blonds l’attendait là avec un calepin et de gros cartons derrière elle. Avec un sourire, elle lui fit signe d’approcher.

« Salut la petite nouvelle ! Je suis Tess, je m’occupe de vous aider à trouver vos chambres pendant que la Préfète gère les nouveaux à l’extérieur du dortoir. Voyons tu es… » - elle chercha la photo d’Hazel sur le Trombinoscope et releva la tête après l’avoir trouvée -, « Hazel Haymitch, c’est ça ? Ta chambre est par là. Ta colocataire n’est pas encore arrivée mais tu peux déjà prendre ce carton. » - elle lui désigna un carton dans lequel s’entassaient quelques éléments de décoration - « Ta chambre est déjà plutôt jolie en l’état, mais si tu veux des décorations supplémentaires, n’hésite pas à te servir. Juste, après avoir fini, s’il te reste des décorations, rapporte les ici comme ça on pourra les stocker autre part pour les prochains à venir. Si tu as des questions, n’hésite surtout pas. Et sinon, bienvenue parmi le meilleur des dortoirs de l’école ! »

Après un clin d’œil, Tess lui mis le carton entre les bras. Ne sachant trop comment agir, Hazel se contenta de la remercier chaleureusement avec un sourire candide. Elle se glissa ensuite jusqu’à sa porte. Sa colocataire n’était pas encore là ? Bon eh bien, elle allait être la première à découvrir la chambre, dans ce cas-là… Doucement, elle fit jouer la poignée et entra dans une pièce vaste étudiée pour accueillir deux personnes. Aussitôt, Hazel su qu’elle allait adorer son dortoir pour le restant de sa scolarité ici. C’était juste… ouah…

S’avançant dans la pièce sans se préoccuper de fermer la porte ou pas, Hazel regarda avec émerveillement les murs peints d’un joli bleu pastel. Le plancher était couleur bois clair, comme le reste des meubles. Une sorte de mezzanine avait été attribuée à chaque élève. Contrairement aux lits mezzanines classiques, celui-ci était inversé. Le lit était en dessous de la charpente de bois, retenu par des cordes comme une balançoire. A quelques centimètres du sol, il se balançait doucement et ses draps étaient dans des dominances de blanc et de bleu clair. Un grand tapi juste devant permettait de poser ses chaussons. Sur la partie haute de la mezzanine, là où le lit aurait dû se trouver, un petit espace de lecture avait été aménagé. Poufs colorés, petites étagères pour mettre des livres et lampes recourbées donnaient un effet assez cosy. Le plafond étant par ailleurs plutôt haut, Hazel était certaine de parvenir à s’y assoir sans avoir une mauvaise impression d’étouffement. Pour accéder à ce coin, un escalier en bois était aménagé à la place de la classique échelle. Large, il permettait de stocker des livres ou autres objets à chaque marche. Côté bureau, ce dernier était aménagé à l’écart du lit. Classique, il était pour le moins fonctionnel, avec de nombreux tiroirs et de nombreuses étagères permettant d’y poser des bibelots. Chaque pensionnaire avait une armoire et un tiroir à disposition pour ranger ses affaires, et le coin central de la pièce était composé d’une petite table basse avec quelques fauteuils pour pouvoir discuter à deux.

C’était beau. Vraiment très beau. Avec un sourire, Hazel avisa sa valise que le personnel de l’école avait sûrement acheminée là pour elle. Elle posa le carton de décorations confié par Tess sur la table basse, et se retroussa les manches. Eh bien, la décoration allait commencer, non ?

Un grincement derrière elle la fit cependant sursauter, et elle vit la porte s’ouvrir doucement. Sa nouvelle colocataire ? Affichant un sourire de convenance, Hazel attendit, impatiente, que celle-ci veuille bien la rejoindre. La première impression était toujours la plus importante. Allait-elle arriver à s’entendre avec celle qui allait partager sa chambre durant toute l’année ?