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parApsu
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Adèle Faust
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t422-adele-faust-givrali
https://pokemoncommunity.forumactif.org/t425-adele-faust-g-i-v-r-a-l-i#2940
Région d'origine : Hoenn
Âge : 13 ans.
Niveau : 20
Jetons : 949
Points d'Expériences : 391
Hoenn
13 ans.
20
949
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pokemon
Hoenn
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Adèle Faust
est un Coordinateur Mode

« Faste journée. »
Les dernières paroles de son frère. Victor, traître à leur sang, en ce « faste jour ». Il s’en moquait l’adolescent filiforme à la crinière platine, ce n’était dans son regard acajou que la brève intensité des sentiments variables d’une gamine sur laquelle il avait tourné la page depuis longtemps. Les sillons humides sur les joues minces de la fille ne l’avaient pas atteint. En fait, la réaction de sa cadette le laissait perplexe. Les pas de cette dernière prenaient le chemin d’un avenir brillant, celui d’une académie de renoms avec plusieurs grands noms dans le corps professoral. A l’évidence ces années d’études la promettaient à la gloire, la richesse, le savoir, même le pouvoir devenait accessible avec un pareil bagage. Que voulait-elle de plus ?  Il avait soupiré, las de cette énigme grotesque que représentait sa sœur. Rejetant sans vergogne son manque  d’humanité sur le caprice dans lequel vivait Adèle. Puérile jusqu’à la fin, on dut la confier aux autorités du ferry pour éviter  qu’elle ne prenne la fuite. Misérable, l’adolescente avait crié son nom, accrochée à la rambarde alors que le navire l’emmenait loin de tout ce qu’elle connaissait jusqu’alors. Et puis, Victor s’était retourné, en pleine réflexion sur l’impact du dernier essai d’un auteur qu’il suivait depuis quelques années dans les médias. Dos à la mer, il avait oublié. Il avait oublié sa sœur.

La petite fille avait braillé au tout début. D’une voix distordue par des sons disgracieux et pitoyables qui jaillissaient de ses codes vocaux usés par tant d’effort. Ses lamentations prirent brutalement fin quand un vif intérêt pour le moyen de transport qu’elle empruntait la tira de sa morosité. Il avait fallu explorer les combles et les conduits d’aération, se retrouvait face au piano d’ébène du paquebot et en défoncer quelques blanches pour que la sécurité se décide à intervenir. On l’avait enfermé dans une salle ridicule et blafarde, où un misérable hublot donnait sur la surface irrégulière des flots, l’incitant à rendre son déjeuner. L’adolescente s’était accrochée au paysage  comme à une bouée de secours. C’était la première fois qu’elle voyait la mer. L’odeur saline et le sentiment d’être perdue à jamais dans une grosse bassine aux proportions inconnues étaient les seules choses qu’elle en retirait. Le temps avait passé lentement et la plupart des bibelots suspendus au mur s’était retrouvés dans ses poches. Ah !  Qu’elle regrettait maintenant de ne pas avoir tenté l’escalade mât. Mais y avait-il un mât sur cette créature de fer qu’un miracle faisait dériver sur les vagues ? Y avait-il une voile gonflée par le souffle d’Eole ? La maquette du voilier lui était revenue à l’esprit. La forme souple de la coque vermeille taillée pour mieux fendre l’onde,  la délicate écriture blanche sur son flanc gauche, l’élégance des détails sur le mécanisme de la tige de bois qui devait retenir la voile. La voile. Ce fin tissu fait d’une matière exquise qu’Adèle avait habilement éventré sous les yeux horrifiés de sa domestique. Ce fut le triste assassinat de la pièce de collection que Lucile croyait en sécurité entreposée dans une pièce cadenassé donc les clés avait malheureusement échappé à sa surveillance.

Sourire. On avait touché la terre ferme, la voix robotique beuglait ses politesses dans toutes sortes d’accents et de mots empruntés à d’autres contrées. Encadrée par deux gorilles Adèle fut conduite à l’extérieur. Elle traînait les pieds et babillait des insanités tout en menaçant de mordre ses bourreaux. Rien n’y fit, les officiers restèrent de marbre. On la relâcha dans une multitude de grains clairs et minuscules aux reflets ocrés qui devait être ce que la l’on nommait couramment :  « sable ». Cette découverte fut suivie de cris apeurés et la Faust tenta en vain  de regagner le ferry. L’inconnu et ses mystères ne l’attirait plus du tout, elle voulait le désordre de sa chambre et ses ciseaux d’artiste. Mais une fois encore le navire s’éloigna sans qu’elle ait son mot à dire. Une assemblée de gens de son âge grouillait tout autour, leur faciès mal disposé ou au contraire trop avenant indisposait  les nerfs mis à mal de l’enfant. La brune avait l’impression d’être un Ecremheu qu’on menait à l’abattoir et qui n’avait pas son mot à dire dans l’affaire. La suite fut gesticulations et protestations. Alors qu’on tentait en vain de savoir si oui ou non elle avait reçu son Pokémon, elle s’escrimait à faire exactement l’inverse de ce qu’on attendait d’elle. Un Pokémon ? Et puis quoi mieux ? Son frère se plaisait à penser que ces créatures étaient pensantes mais la jeune Faust n’y croyait pas. Elle n’avait jamais entendu les domestiques en parler autrement que sous le nom d’odieux volatile et de rongeurs délinquants.  D’habitude peu encline à se fier à leurs avis ou à gober les préjugés bidon de ces femmes que le temps avait rendues imbuvables, Adèle faisait exception pour la contradiction. Si cela pouvait lui évitait de s’encombrer de responsabilités et autres sottises que les stéréotypes voulaient nous faire croire indispensables, c’était tant mieux.

Sa réaction agressive et ses tentatives de fuite face aux trois membres du personnel qui traînaient son corps insoumis dans la boue vaseuse et collante, étaient donc parfaitement justifiées. Ils grommelaient eux aussi, un peu comme les gorilles du bateau d’ailleurs. L’arrivante s’en contrefichait, tous ses efforts étaient concentrés sur l’espoir de déserter au plus vite. La lutte dura une poignée de minutes, les plus longues de la vie des pauvres subalternes de l’académie et les plus salvatrices de celle de la brune qui cessa soudain de manifester son désaccord. Son sac ! Elle avait oublié son sac de toile quelque part sur le ferry ! Il lui fallait immédiatement !



    « Lâchez-moi ! J’ai oublié ma valise sur le bateau ! Lâchez-moi ou je mords la maigre avec des lunettes ! »


Ils lui jetèrent des regards ébahis. Dans leurs yeux, une incompréhension si profonde et viscérale se mêlait à un désarroi dont on ne pouvait les blâmait. Depuis quand l’académie acceptait qu’on lui envoie des…. Des créatures ?! Cette fille n’était pas humaine, impossible autrement ! Elle était plus glissante qu’un Serpang et encore plus effrayante que le Général Jackie ! Bon Arceus, mais qu’avaient-ils fait ?! La tentation de s’exécuter était forte d’autant plus que la jeune fille faisait claquer ses mâchoires de plus en plus près de paume du pauvre Alfred. L’infortuné binoclard claquait des dents d’humiliation et de terreur, incapable de desserrer sa prise de peur qu’une une fois libre, le fauve ne se retourne contre eux. La porte des souterrains n’était  plus qu’à deux mètres, la distance la plus insurmontable de toute leur vie pour les trois gardiens. Une fois enfermée dans le couloir sombre la gamine serait bien contrainte de rejoindre le collectionneur et ils pourraient enfin regagner la cafète et tenter d’oublier l’incident.



    « Diantre ! Mais que ce passe-t-il ici ?! Que faites-vous à cette gamine ? Mais lâchez-la bande d’imbéciles ! »


A cette voix, apparemment familière aux trois lourdauds, ils abandonnèrent le corps de la demoiselle qui s’effondra avec fracas dans l’humus. La déchaînée ne perdit pas une minute et se jeta dans les bras de celui qui venait de mettre fin à son calvaire. Ce dernier était un homme au visage sillonné de rides et de tâches brunâtres. Il rappelait à la jeune Faust les amis de sa grand-mère, enfin un repère dans le joyeux bordel de son arrivée. La réaction brutale et physique de ce petit corps fragile percutant le sien avant de l’enserrer prit le senior totalement à revers. Il essaya en vain de se dégager de cette emprise gênante en marmonnant des paroles supposées éloigner la rescapée. Ses essais se soldant un à un par des échecs, il prit le parti de réprimander un peu plus fort les agents de services.



    « J’espère que vous êtes fiers de vous bande d’incapables ! Faire pleurer une gamine, mais quelle honte ! Vous aviez des raisons recevables au moins ? _ Hum… Bah en fait, M’sieur c’était les ordres et…. _ Ferme la Gus ! Laisse parler Fred, il est plus diplomate que toi ! »


Mais « Fred » qui n’était ni plus ni moins que le diminutif d’Alfred, était encore sous le choc de ce à quoi il venait d’échapper. Pâle comme la mort, il tremblait comme une feuille. Le maigrichon regardait sa dextre intacte sur laquelle la marque des crocs de l’adolescente avait bien faillit venir s’imprimer. Le sauveur d’Adèle leur ordonna de déguerpir ce qu’ils firent sans demander leur reste. Débarrasser de leur encombrante présence, le supérieur tourna son regard vers la petite « victime ». Il était troublé par ce minois trempé de liquide lacrymogène qui était en train de former une grosse tâche salée sur sa chemise. Curieux de comprendre comment la fillette s’était retrouvée en si mauvaise posture et surtout pourquoi, le vieux se hâta de mettre fin aux pleurs de la brune.



    « Bon petite, ces vauriens sont très loin maintenant. Tu m’expliques ce qu’ils se passent ? »


Reniflement, la nouvelle élève se décolla enfin du responsable et planta son regard électrique dans les yeux vert d’eau de ce dernier. Sa moue égarée et les traces de bave à la commissure de ses lèvres en disaient long sur l’état de panique dans lequel sa crise l’avait plongée.



    « Je sais pluuuus. Mon sac il est resté sur le bateau, ils veulent me donner un pokémon en échange. J’ai pas enviiiie._ Humph. Ecoute petite, je m’occupe de ton sac et toi, tu vas voir le collectionneur. C’est un monsieur très gentil._ Vous venez avec moi ?_ Non, moi je vais chercher ton sac. C’est d’accord ?_ Hum….Moui… _ Parfait, j’espère que ton partenaire sera à ta convenance._ Au revoir monsieur, c’est la porte là-bas ?_ Oui c’est celle-là, au revoir gamine. »


Oublié le cauchemar  des minutes précédentes, enjouée et ravie, la brunette prit le pas de la porte en acier massif qui devait la conduire à son Pokemon. C’était le « Permier », comme si l’idée d’en avoir un deuxième pouvait lui venir. Avoir un monstre de poche sonnait encore étrangement à ses oreilles, un peu comme imaginer sa grand-mère faire du jogging avec elle ou son frère concocter son gâteau d’anniversaire. Dans le souterrain, les couloirs étaient poussiéreux et mal éclairés, plein d’alcôves et d’irrégularités sur leurs parois. Heureusement la route ne fut pas longue et Adèle fit bientôt face à une porte blindée. Incroyable ce que les barrières pouvaient abonder par ici, ça en devenait ridicule.  Appliquant sa paume contre le métal froid, l’adolescente repoussa avec force le dernier barrage. Derrière la porte, une lumière vive éblouissante après le parcours tâtonnant.  Une fois sa vue habituée, Adèle put contempler les lieux. Un désordre rassurant régnait en maître. La présence de toutes ses pokéballs sur les étagères rassura la Faust, si le détenteur était aussi désordonné qu’elle, il ne devait pas être bien méchant. Tant mieux, elle avait encore une furieuse envie d’enfoncer ses dents dans la chair d’un malotru.



Dernière édition par Adèle Faust le Sam 18 Jan - 18:54, édité 1 fois
Adèle Faust
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Adèle Faust
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Le collectionneur. Sur une échelle de un à dix, un correspondant à la poubelle éventrée par un enfoiré de Chacripan et dix au minois angélique et beau garçon de son frère aîné. Adèle offrait sans hésiter, un deux au personnage du collectionneur. Son sauveur, du moins le vieillard dont les traits s’effaçaient déjà de sa mémoire avait marmonné un truc au sujet d’une attitude bienveillante ou d’un quelconque attrait rassurant. La brune rétorquait avec vigueur au négatif, si l’être décharné et branlant affalé sur le bureau était gentil, c’était bien la seule chose qu’il avait pour lui. La dresseuse n’était pas du genre à se fier aux préjugés et malgré la vive répulsion inspirée par les cheveux gras et le teint maladif de cet homme, elle se fendit d’un sourire charmant et attrapa avec vigueur la paume de l’homme. Un frisson la parcourut au contact de cette main moite alors qu’elle dévisageait un peu plus l’homme des cavernes, peut-être était-il simplement malade ? Peut-être fallait-il le conduire à l’infirmerie ? Y avait-il seulement une infirmerie dans les locaux de ce que les gens s’entêtaient à lui présenter comme une académie ?

En soit l’espèce de grand corniaud blafard et sale n’avait pas l’air mauvais, il tournait vers elle de grosses lunettes vitreuses qui lui donnaient un air intelligent… ou presque. Sa bouche entrouverte semblait exprimer de la surprise, mais la Faust se lassa bien vite de décoder ce visage laid sur lequel elle venait juste de distinguer quelques boutons infectés. Son côté propre sur elle et son attachement pour l’entretien du corps lui dictaient de recommander quelques shampoings et lotions dont les domestiques bavassaient si souvent à ce pauvre gueux. Elle se retint de peu, s’il se mettait en colère et qu’il lui postillonnait dessus ? La gamine le prendrait très mal. Pourquoi était-elle ici déjà ? Elle regarda les étagères ornaient de pokéballs. Ah oui… Elle devait s’enticher d’une bête qui pisse et qui chie pour faire plaisir aux abrutis qui peuplaient cette île. Comment était-il possibles d’obliger les gens à recevoir un pokémon ? Elle ne demandait rien sinon un billet de retour. Adèle souhaita aussitôt en faire part au collectionneur aux yeux fatigués.


    «  Bonjour, je veux un billet pour Hoenn. En échange du Pokémon, c’est possible ? »


Encore cette moue d’incompréhension, comme si écarquiller les yeux et entrouvrir la bouche avec un air niais allait le rendre appréciable. Quel utopiste ce personnage, qu’il lui donne le précieux rectangle de canson et la Faust le laisserait en paix. L’homme pourrait retourner à son sommeil que trahissait un filet de bave à la commissure de ses lèvres et la cadette se ferait un devoir de retrouver le chemin du manoir. Bientôt pourtant l’étrange créature du souterrain, que l’obscurité et l’humidité des lieux avait commencé à transformer en mutant s’exclama.


    « Ah mais oui ! Tu es la petite Faust ! Je suis enchanté ! Tu en as mis du temps dis donc, tu t’es perdue ? Bah c’est pas bien grave, j’avais pas trop d’entrevues prévues aujourd’hui de toute façon. Assied-toi donc, l’ordinateur est là et crois-moi ça va bien t’occuper !
    _ Je vous connais ?
    _ Non, mais je jette toujours un œil au nom des élèves qui doivent me rendre visite.
    _ Ah… C’est ennuyeux votre truc ?
    _ Non, tu verras c’est perfectionné et simple d’utilisation. Juste des questions communes et d’autres plus ambigües, ça varie.
    _ J’aime bien. Je pourrais en avoir un comme ça avec mon billet ?
    _ Mais quel billet ?
    _ Bah mon billet… J’ai parlé d’un billet tout à l’heure, non ? C’était important ? »


Adèle fut plongée dans un océan d’incertitudes et agrippa machinalement les mains de son interlocuteur. Cherchant de ses yeux sarcelle la réponse sur la voûte de terre. Elle mordilla les lèvres, jura un peu, puis renonça. Ce qu’elle désirait ardemment une minute plus tôt avait filé. Inutile de lutter contre son subconscient, c’était un des rares adversaires dont elle reconnaissait la victoire. En plus, l’homme était gentil. Ca compensait avec la voix de psychopathe qu’elle s’était imaginée. La brune lui offrit un sourire guilleret avant de s’installer inconfortablement sur le tabouret en bois plein d’échardes. Elle lâcha les dextres moites du collectionneur, autant renoncer à ce désagréable contact. L’homme avait à nouveau la tête sur un ipok, en train de consulter les nombreuses publications et documentations concernant ses précieux pokémons. La Faust le voyait suivre avec avidité la moindre information concernant ses anciens pensionnaires. Il avait depuis longtemps oublié la brunette et ce n’était pas plus mal. Tous deux étaient échoués dans leur univers respectif, ils n’auraient pas pu entretenir une conversation bien longtemps. Adèle chez qui le vif désir de partir avait été remplacé par une vague de curiosité à l’égard de l’écran géant détaillait ce dernier du regard. Il était plein de lettres qui assemblées formés des mots, qui une fois mis bout à bout formaient des phrases. Des questions plus précisément. La jeune fille fouillait du regard les pixels usés de l’instrument high-tech.

L’odeur de vieux gâteau et de roses fanées de manoir lui revenaient quand elle songeait que jamais sa grand-mère n’aurait tolérer un « truc » pareil dans sa demeure. L’ancêtre était de cette génération qui réfutait la nouveauté et le changement. Ces aigris rassis qui, le cul sur leur rockingchair, passaient des heures à tricoter où à siroter un thé avec quelques mondaines. Adèle n’avait jamais compris en quoi l’abstinence de toute forme de technologie dans la froide bâtisse de son enfance lui était bénéfique.  La brune n’avait cependant jamais cherché à y remédier. Ce qu’on n’a jamais eu ne nous manque pas. Ce fut avec une hésitation intense qu’elle appuya sur une touche de clavier graisseux qui puait les chips saveur barbecue. C’était un petit carré qui s’enfonçait sous la pression de son index, dessus le mot « Entrée » était noté dans une police basique. La future dresseuse sursauta quand l’ordinateur émit violement son désaccord et que sur l’écran une phrase pourpre et épaisse lui indiquait qu’elle n’avait pas répondu à la question. La machine se rebellait ?! Très bien, Adèle ne donnait pas chère de sa base centrale que ses yeux agiles avaient repéré planquée sous le bureau. L’envie d’y mettre un violent coup de pied fut interrompue par le regard inquisiteur et interrogateur du collectionneur. Maussade, la gamine renonça à son projet et lut la « fameuse question » de l’ordinateur : « Qu’elle âge as-tu ? ». Facile. Une à une, la Faust aligna les lettres qui devait former sa réponse, avant d’appuyer sur la touche entrée. Et vlan, une deuxième question. En haut à droite de l’écran, les chiffres de l’enfer : 002 / 176.  Il est bon de préciser que l’opération précédente avait pris deux bonnes minutes à la brunette qui constatait avec horreur qu’une heure de remplissage consciencieux pour les autres correspondrait à une décennie pour elle.

Après deux longues et interminables heures d’acharnement, où seul le chapardage d’un beau marqueur cyan et d’un cutteur canari parvinrent à l’empêcher de laisser exploser qui menaçait d’éclater, enfin, enfin, elle appuya sur l’ultime « Entrée ». Passant le cent soixante-dix-septième « portail » depuis son débarquement sur l’île. Une sorte d’euphorie sans limite l’envahie, comme si un milliard de petites bulles explosaient dans une élégante symphonie. Adèle, l’invaincue, Adèle la grande, Adèle la victorieuse. Elle faisait craquer ses doigts, regardait avec vanité l’ultime message de l’engin de malheur « Merci de votre coopération, le numéro de votre pokémon est en cours d’impression. ». Voilà qui saillait mieux à sa personne. Un brin de respect et du résultat, c’est tout ce qu’elle demandait la brunette. L’imprimante était une vielle machine qui témoignait du manque de moyen de l’établissement et qui faisait autant de bruit qu’un Taupiqueur en plein forage. Elle était située derrière l’érudit que les tressautements agités de l’antiquité tiraient de son activité. Il fallait bien avouer que le brun n’avait pas bougé, le délai largement dépassé ne semblait pas le préoccupait outre mesure. Limite s’il n’affichait pas clairement sa contrariété de devoir se soustraire du flux de rapports qui semblait parvenir sur sa console.

La Faust regardait avec méfiance la feuille que la machine venait de vomir. Feuille qui fut bientôt tâché par les doigts plein de graisse du collectionneur qui l’examinait d’un œil attentif. Il avait les sourcils froncés à la façon d’un scientifique, comme si lire des résultats pouvaient demander la moindre réflexion… L’arrivante songea à l’informer qu’elle n’avait pas vraiment besoin de pokémon en fait. Que c’était drôle dans l’idée, mais qu’elle se passait volontiers du passage à la réalité. Malheureusement il était trop tard comme lui fit gentiment remarquer le savant en grattant des doigts rongés son menton mal rasé.



    « Ahah, on dirait qu’il est trop tard pour faire marche arrière petite Faust ! Numéro 6 201, c’est un tout jeune lui. C’est le genre de cas où il faut sincèrement aimer les pokémons ou avoir une ambition solide. Pas la peine de me répondre, je connais la comptine, tu possèdes les deux et blablabla. Alors… 6 201, 6 201… Où est ce bougre… »


L’homme se faisait la conversation tout seul en s’accroupissant devant les étagères poussiéreuses.  Adèle avait les yeux écarquillés et la mine déconfite. Pourquoi ? Pourquoi remplir un formulaire qui était allé jusqu’à lui demander si elle avait tendance à jurer en latin, si elle se coltinait le petit démon de la collection ? Ses prunelles roy la piquaient, elle vola un deuxième marqueur –vert sapin cette fois – pour tenter d’oublier sa frustration. Il lui fallait un truc cool, un truc pas trop laid qui n’avait pas besoin d’être nourri régulièrement et qui ne faisait pas de bruit. C’était ce qu’elle considérait comme admissible.



    « Ah ! Je l’ai ! Ma petite je te présente ton starter !
    _ Non, mais finalem… »


L’homme qui avait volte-face brandissait dans sa paume la pokéball maudite ignora totalement la tentative de l’académicienne. La jeune femme fut coupée dans son initiative par un vif éclair écarlate qui libéra la silhouette de l’élu. Rondouillarde et encapée, c’était  noir, jaune et blanc. Ca ressemblait à ces gerbilles de laboratoires sur lequel on faisait des expériences mais c’étaient nettement plus effrayant. Adèle s’était plaquée au mur opposé, pas téméraire pour un sous à la vue de ce « truc ». Déjà le collectionneur débitait son texte avec les accents robotiques du pokédex.



    « Emolga, pokemon Pteromys. Il vit au sommet des arbres de la forêt. Il plane en déchargeant l'électricité de ses membranes semblables à une cape. »


Et en plus ça volait ce truc-là ?! Arceus, triple sots, pourquoi cette haine ? Tétanisée Adèle finit par récupérer machinalement la Pokéball de son starter. Elle ne pouvait plus reculer, les petits yeux perfides de l’animal la toisaient avec sauvagerie et malice.
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