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« Je ne suis pas toi. Je ne suis pas fainéante au point de ne pas vouloir faire d’effort. Je ne suis pas de mauvaise foi au point de refuser changer. Et je ne pense pas qu’abandonner quelqu’un soit une solution à ses problèmes. »
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Eryn McNellis
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https://pokemoncommunity.forumactif.org/t2470-eryn-mcnellis-mentali
Icon : (solo) Comme un nouveau départ. [Terminé] Original
Taille de l'équipe : 17/30.
Région d'origine : Sinnoh - Floraville.
Âge : 19 ans.
Niveau : 30
Jetons : 3745
Points d'Expériences : 1334
(solo) Comme un nouveau départ. [Terminé] Original
17/30.
Sinnoh - Floraville.
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pokemon
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Eryn McNellis
est un Coordinateur Éleveur
Nerveusement, Eryn jeta un nouveau coup d’œil à son iPok violet Mentali, se mordant à nouveau les lèvres en voyant qu’elle n’avait pas de réponses. C’était d’un rageant ! Heureusement, elle avait obtenu l’autorisation exceptionnelle de la directrice pour quitter l’établissement, cette dernière ayant bizarrement moins eu de mal à accepter quand sa grand-mère avait appelé pour préciser qu’elle prenait les trajets à sa charge. Eryn bénissait sa grand-mère, parfois. Elle était froide et sèche, revêche et peu sympathique, mais elle avait un sens très fort de la famille quand la situation l’imposait. Et là, avec sa fille à l’hôpital, il était catégoriquement hors de question que sa petite-fille reste à plusieurs milliers de kilomètres de sa famille alors que son devoir était d’être auprès de sa mère. La jeune Mentali n’avait pas trop compris ce qu’il lui était arrivé. Apparemment en voyages d’affaires à Kalos, elle avait entendu dire qu’il existait des champs de Gracidée dans les bois de la Route 20, juste à côté d’Auffrac-les-Congères. Elle avait donc voulu s’en rendre compte par elle-même, s’y était aventurée, avant de se perdre, de glisser dans la neige et de chuter lourdement, se cassant l’épaule dans la foulée. Au bout de plusieurs heures, ne la voyant pas revenir, son mari avait prévenu les secours, et c’était Urup, le champion d’arène de la ville, qui l’avait retrouvée dans la neige un peu avant que la nuit ne tombe, en hypothermie et dans les pommes. Depuis, sa mère était à l’hôpital d’Illumis… Et la Mentali ne savait pas si elle s’était réveillée ou pas. Et avec sa maman chérie dans le coma, hors de question qu’elle reste à l’école comme une gentille fifille ! Elle n’avait eu qu’à appeler sa grand-mère, et le problème des frais du transport avaient été réglés. Maintenant qu’elle se rapprochait doucement de Port-Tempères, Eryn angoissait un peu. Comment allait sa mère ? Allait-elle s’en sortir ? Sensible à ses émotions, la petite Evoli, seul Pokémon hors de sa Poké Ball, frotta sa tête contre son bras, lui arrachant un sourire.

« Merci Hime, tu es gentille… Regarde, en face, là-bas, c’est Port-Tempères qui approche. Pour aller à Illumis, là où est ma maman, il va falloir qu’on traverse un désert. Tu n’auras pas peur, hein ? »

L’Evoli remua négativement la tête, ne sachant pas, de toute manière, ce qu’était un désert. Tout était nouveau pour elle. Alors une étendue de sable ? Elle avait un peu de mal à se la représenter, honnêtement. Doucement, Eryn serra sa petite chromatique dans ses bras, se préparant pour le débarquement. Elle descendrait parmi les derniers, pour éviter la cohue des enfants ou les pickpockets de la foule. Elle tenait à sa tranquillité, et aux quelques affaires que contenait son sac à bandoulière. Perdre ses précieux Pokémon lui déchirerait le cœur, alors mieux valait rester prudent. Elle laisserait sa valise au Chapignon pour la traversée du désert, histoire d’avoir les mains libres pour appeler ses camarades. Elle aurait bien volé sur le dos de son Tropius, mais avait trop peur de se poser au mauvais endroit d’Illumis et de se perdre dans la foule. Cependant, en voyant les personnes massées sur le quai, la scientifique ne put s’empêcher d’esquisser un sourire rayonnant. Un énorme Arcanin se tenait assis non loin du pont de débarquement, et un grand blond à l’air rêveur était debout à côté, scrutant le bateau pour y trouver quelqu’un. Brusquement heureuse, Eryn leva la main pour l’agiter avec excitation, attirant l’attention de l’énorme molosse, puis de son dresseur, lui agita lui aussi la main pour lui signaler qu’il l’avait vue. Oubliant ses bonnes dispositions précédentes, la Mentali se précipita pour passer dans les premiers, descendre quatre à quatre du bateau, et se jeta au cou de son père, qui la souleva comme si elle ne pesait rien, avant de la reposer au sol pour soulager ses bras.

« Bonjouuuur petite fleur de mon cœur ! Tu as fait bon voyage ? »
« Ouiiiii ! Je suis tellement contente de te voir ! Mais je pensais que tu étais avec maman ! Comment elle va ?! »
« Comme d’habitude… Elle s’est réveillée, elle a râlé, elle a mangé comme quatre, avant de se plaindre de la nourriture de l’hôpital, puis elle a signé une décharge sous les cris affolés des infirmières pour aller s’installer chez la Sorcière. Bref, ta mère quoi ! »

Le cœur beaucoup plus léger, la Mentali éclata de rire, reconnaissant bien sa mère dans la description que lui faisait son père. Mais sa maman allait bien, c’était le plus important. Et Evene McNellis, sa grand-mère, la fameuse Sorcière, avait dû être plus qu’enchantée de recevoir sa fille à la maison. Bon, elle devait supporter son bon à rien de gendre, qui n’avait eu qu’une seule bonne idée de sa vie, celle d’abandonner son patronyme Ludmore pour celui des McNellis, mais si elle pouvait avoir un peu sa fille pour elle, elle le supporterait bravement, comme il seyait à une femme de son rang. Du coup… Ca voulait dire qu’Eryn allait passer un moment chez sa mamie. Quelle galère. Seule, c’était moins amusant, au moins pendant les vacances elle avait Loan avec qui passer le temps. Certes, même avec sa mère à l’hôpital, elle aurait dormi au manoir, mais aurait passé l’essentiel de son temps au chevet de sa mère. Maintenant que cette dernière était au manoir, impossible d’y couper ! Il n’y avait plus qu’à espérer que sa grand-mère n’aurait pas la brillante idée de lui parler mariages. Déjà qu’elle avait vraisemblablement trouvé une charmante petite femme pour Loan ! Ce dernier allait en faire de la charpie dans un accès de colère, à tous les coups. Lui ébouriffant les cheveux, son père la tira de ses rêveries, et elle lui sourit. Elle devrait loger au manoir, certes. Mais au moins, elle avait ses parents pour alliés. Avant de lui trouver un mari, Evene McNellis devrait affronter Angeline et Jacob McNellis. Et il y aurait des hurlements…

« On y va, princesse ? Le manoir est un peu loin et on a de la marche à faire. »

Eryn hocha la tête, avant d’attraper la manche de son père avec un sourire. Son autre main vola jusqu’à son sac bandoulière, duquel elle sortit la Poké Ball d’Aladar, le Tropius, qui s’éleva dans les cieux, cachant le soleil l’espace de quelques secondes, avant de se poser au sol avec douceur, malgré son gabarit impressionnant.

« La flemme. Et puis, pourquoi marcher quand on peut voler ? »

_____________________

L’écho des pas de course de la Mentali résonnaient dans les couloirs. Les quelques domestiques qu’elle croisait se poussaient souplement, sachant très bien pourquoi la petite héritière de la famille courait ainsi. Elle venait tout juste d’arriver au manoir, son père la suivait plus calmement, peu désireux de se retrouver une nouvelle fois en tête à tête avec sa trop irascible belle-mère, mais elle, elle cavalait, impatiente de revoir sa maman, et de juger de ses propres yeux que cette dernière allait bien. Elle s’était fait un sang d’encre pendant toute la traversée, avait bombardé son père de questions sur le dos d’Aladar, maintenant il était temps qu’elle constate ça de ses yeux. Elle entra comme une torpille dans la chambre de ses parents, manquant de claquer violemment la porte contre le mur plusieurs fois centenaire, le souffle courts et les cheveux roses en bataille tellement elle avait couru vite. Au temps pour son asthme ! Couchée dans l’imposant lit deux places, une magnifique femme rousse leva les yeux, à peine surprise de cette apparition aussi douce que l’arrivée d’un éléphant, et un sourire ravi éclaira son visage un peu trop pâle, reliefs de son hospitalisation forcée. En deux bonds, la Mentali fut près du lit, et elle se jeta dessus pour s’engouffrer dans les bras tendus de la rousse, qui la serra avec force contre elle.

« Mamaaaan ! »
« Déjà là, petite fleur ? Tu te faisais du souci pour ta vieille mère ou quoi ? Tu devrais pourtant savoir qu’il faut plus qu’une petite chute pour nous achever, nous, les femmes McNellis ! »

Eryn éclata de rire, essuyant les petites larmes qui perlaient à ses yeux. Sa maman allait bien. C’était le principal. Et maintenant qu’elle était là, elle ne comptait pas partir avant d’avoir bien profité de ses parents ! Justement, son père rentrait à son tour dans la pièce, s’asseyant sur le bord du lit pour poser avec douceur sa main sur celle de sa femme, négligemment avancée vers lui. Attendrie, la Mentali sourit. Le couple formé par ses parents était à la fois harmonieux et résistant aux tempêtes les plus tenaces. Malgré leurs disputes, ils étaient encore unis, et même Evene n’avait pas pu les séparer, devant même se résigner à les marier quand sa fille, disparue au beau milieu de la nuit, était revenue quelques mois plus tard lui annoncer dans le blanc des yeux qu’elle était enceinte. De leur union précipitée était née Eryn, trop proche du mariage pour qu’on murmure à la bâtardise évitée de peu, mais assez éloignée pour qu’on ose le lui dire en face. Evene l’avait détestée, au début, avant de finalement l’accepter comme un membre à part entière de la famille.

« Alors pupuce, comment va Cael ? »

Prise au dépourvu, la Mentali rougit, faisant sourire ses parents. Question piège, mais elle devait bien s’y attendre. Après tout, sa mère restait sa mère ! Telle l’ancienne espionne qu’elle était, elle restait une véritable fouine, et aimait veiller sur sa fille pour s’assurer que personne ne lui fasse du mal. Et puis elle aimait bien Cael aussi, suffisamment pour l’avoir attrapé, pendant les vacances d’été, et lui avoir fait un câlin maternel, avant de le laisser partir en lui ébouriffant les cheveux, s’amusant de son air à la fois gêné et ému.

« Oh, il va bien. Il aurait bien aimé venir, mais son départ de l’académie n’était pas justifié, alors il m’a fait promettre de lui envoyer plein de textos pour le tenir au courant. »
« Brave petit. Il est toujours Ranger ou il a changé ? »
« Non, toujours Ranger, pourquoi tu voudrais qu’il change ? »
« Je ne sais pas, parce que ma fille a changé de parcours par exemple ? En parlant de ça, ça se passe bien en sciences ? Tu as choisi quel parcours ? »
« Chercheur Pokémon, et oui ça va, ça se passe bien. »
« Mais encore ? »

Mais encore… La Mentali se tut. Finalement, la science, ce n’était pas si passionnant que ça, quand elle y réfléchissait bien. Certes, elle apprenait plein de choses, et ça lui permettait d’accéder à des conférences très intéressantes, mais elle n’avait pas vraiment le lien qu’elle recherchait avec les Pokémon. C’était très froid, très distant, incroyablement rationnel, et le Pokémon y était vu comme un sujet d’études dépourvu d’âme, pas comme un compagnon prêt à passer sa vie aux côtés du dresseur qu’il aura choisi de suivre. Même entourée de toute son équipe, il lui arrivait de se sentir seule, avec ces bouquins, ces croquis, ces choses à apprendre au sujet de Pokémon qu’elle n’aurait sans doute jamais pouvoir approcher. Le silence commençant à peser un peu, elle reprit la parole avec un temps de retard.

« C’est… Différent de ce que je pensais. »

Elle ne put pas en dire plus. Dans un froissement d’étoffes, Evene McNellis fit son apparition, et son père ne put s’empêcher de grimacer en tournant la tête. Apparemment, il avait dû la supporter durant le semi-coma de sa femme. Pauvre de son papa. Eryn se leva pour s’incliner poliment devant sa grand-mère, qui accepta cette marque de respect avec toute sa prestance habituelle. Étrangement, Eryn savait se montrer beaucoup plus polie que son cousin, Loan, qui jetait parfois le respect aux cochons pour s’adresser à elle comme à une égale. Au moins sa jeune héritière savait où était sa place… Enfin, selon Evene McNellis, bien entendu. Eryn ne faisait ça que pour avoir la paix, pas pour s’attirer les bonnes grâces de sa puissante aïeule. Comme dit, sans Loan avec elle, cette maison lui paraissait bien austère, et, plus jeune, la petite rose avait une peur panique d’y vagabonder seule, persuadée qu’il lui arriverait des malheurs si elle s’éloignait de plus d’un mètre de ses parents.

« Bonjour, grand-mère. C’est un plaisir de vous voir. »
« Bonjour, Eryn. Je ne te savais pas déjà arrivée. »
« Veuillez m’excuser, grand-mère. Je sais que vous êtes la première que j’aurais dû aller voir, mais je me faisais tellement de soucis pour ma mère que j’en ai oublié les bonnes manières. »

Dans son dos, sa mère étouffa un fou rire, amusée de voir que sa fille maîtrisait l’art de la flagornerie comme une vraie petite McNellis essayant d’échapper aux reproches. De toute manière, ce n’était pas comme si Evene allait lui en tenir rigueur… Non, la voilà qui agitait la main pour signaler que le problème était résolu. Evene n’était pas bien rancunière, du moment qu’on y mettait les formes. Cependant, il était évident qu’elle n’était pas passée juste pour le plaisir de saluer son héritière. Son regard filait discrètement vers sa fille, s’assurant qu’elle aille bien, qu’elle ne manque de rien, qu’elle soit bien installée. En apprenant qu’Angeline s’était réveillée, à l’hôpital d’Illumis, elle s’était déplacée en personne pour aller la chercher et la ramener au manoir, ne faisant aucunement confiance en ces institutions alors qu’elle avait son propre mini-hôpital au manoir. Angeline aurait préféré retourner à Floraville, mais elle avait dû se résoudre au fait que dans son état, tout long voyage était impossible. Et Evene ne l’avouerait jamais, mais elle était heureuse et soulagée de savoir sa fille en sécurité sous son toit bardé de tout un système de surveillance tellement inviolable que même une poussière ne pourrait s’y glisser sans faire donner les mille et une alarmes du manoir.

« Le repas de midi sera bientôt prêt. Te joindras-tu à nous, Angeline ? »
« Bien entendu, mère. »

Evene hocha la tête, satisfaite. Mais ne sachant plus quoi dire, elle n’eut d’autre choix que de tourner les talons, laissant père, mère et fille ensemble. L’ambiance se détendit d’un coup, et Eryn se rassit sur le lit, entre ses deux parents, profitant d’un câlin bien mérité. Avec son papa et sa maman avec elle, il ne pourrait rien lui arriver de bien grave, et elle passerait un bon moment avec eux, jusqu’à ce que sa mère aille mieux et qu’elle puisse retourner à l’école.

_____________________

Un silence mortuaire régnait à table, et tous les regards étaient focalisés sur Evene McNellis qui, le plus calmement du monde, venait de lâcher une bombe atomique en plein milieu du repas. La conversation polie s’était brusquement tue, et la colère montait, lentement mais sûrement. Jacob regardait tour à tour sa fille et sa femme, se demandant laquelle des deux exploserait la première. Sa femme, sûrement. Elle avait un tempérament explosif et n’aimait pas trop qu’on marche sur ses plates-bandes. Or, là, sa mère venait de le faire sans le moindre respect. Même Eryn commençait à changer de couleur sous l’effet de la colère maîtrisée, ne sachant pas trop si elle avait le droit de hurler ou pas. Elle tenait fermement son pouvoir psychique en laisse pour ne pas exploser malencontreusement quelque chose, sachant que sa grand-mère lui en voudrait de briser des verres plus vieux qu’eux tous réunis. Mais d’un côté, c’était de sa faute. Et puis, sa liberté de choisir valait bien un vulgaire verre, de toute manière. Un coup d’œil vers sa mère lui suffit pour comprendre que cette dernière allait éclater avant elle. Genre… Maintenant.

« C’est une blague, j’imagine. »

Evene McNellis saisit son verre de vin, comme inconsciente de la tempête qu’elle venait de provoquer, et qui s’amorçait doucement sous ses yeux. Peut-être pensait-elle être en mesure de la stopper. Mais elle se leurrait. Elle n’avait jamais pu en stopper une seule, et au final, tous ses enfants avaient fait comme ils le souhaitaient en se passant de son avis.

« Nullement. Le duc Alphard est le meilleur parti qu’il soit. Sa famille est noble depuis des générations, il est immensément riche, mécène des arts, et - »
« Et ce n’est toujours pas à toi de décider de la vie d’Eryn, mère. »
« Surtout qu’elle va faire comme tous les autres membres de cette famille et choisir par elle-même sans que vous ne puissiez rien y faire. »

Evene reposa son verre de vin avec un peu trop de brutalité, et Eryn l’imita, reposant sa fourchette avec un peu plus de douceur que son aïeule. Ses parents avaient la situation bien en main. S’énerver ne servirait à rien, sinon à passer pour une sale gosse. Au bout d’une petite semaine de séjour, sa grand-mère avait trouvé le moyen de tout gâcher en lui trouvant un mari aussi riche que noble, aussi formidable qu’influent, aussi avancé en âge qu’elle était jeune et mineure. Elle en avait sorti des tas à Loan, qui devait batailler tout seul pour s’en dépêtrer sans perdre la face, tapant parfois des scandales monstrueux à sa grand-mère pour avoir la paix l’espace de quelques mois. Naïvement, Evene s’était dit qu’Eryn, plus douce, serait plus facile à contrôler. C’était sans compter Angeline et Jacob, qui ne comptaient pas voir leur fille leur échapper pour un barbon de cinq fois son âge, aussi richissime puisse-t-il être. Angeline elle-même avait bataillé pour pouvoir épouser l’homme qu’elle aimait, elle était maintenant prête à défendre bec et ongle sa progéniture pour lui épargner la vie qu’elle-même avait failli avoir.

« Sérieusement, ça ne t’a pas servi de leçon, ces histoires de mariages arrangés ? Je me suis enfuie de la maison pour pouvoir vivre ma vie avec Jacob. William t’a imposé Fauve et celle-ci s’est imposée par la force pour que tu lui fiches la paix. Joshua… »
« Ne parle pas de Joshua ! »
« Je parlerai de mon frère si j’en ai envie ! »

Evene frappa du poing sur la table, et Angeline l’imita, avec plus de force que sa mère, faisant trembler les verres sur la table. Essayant de dissimuler son sourire, Jacob s’installa sur son siège, prêt à suivre la joute entre mère et fille. A chaque fois qu’ils se rendaient au manoir, elles trouvaient un moyen de se sauter à la gorge, même s’il fallait avouer que là, Evene l’avait bien cherché.

« Même Loan, bon sang ! Essayer de le caser avec une greluche dégotée d’on ne sait où ! »
« Cette greluche était l’héritière de - »
« Mais on s’en fout ! Tu veux vraiment perdre tout contact avec ta famille ? Déjà que tu ne vois plus du tout Joshua à cause de ta fierté mal placée, tu veux qu’on s’en aille aussi ? Je te préviens, si un jour Loan décide qu’il en a assez, et qu’il toque à la porte de chez moi, je l’accueillerai comme j’aurai dû le faire il y a des années, au lieu de laisser son éducation à la charge d’une harpie dans ton genre ! »
« Angeline ! »
« Quoi ?! Tu veux marier ma fille et tu voudrais que je te respecte ?! Mais merde, à chaque fois que tu as essayé d’influer sur nos vies, tu as perdu ! Arrête les frais, ou tu vas perdre plus qu’un peu de fierté, un de ces quatre ! »
« Alors quoi, tu préfères laisser ta fille sortir avec ce bât - »

Le verre de vin qu’Evene tenait toujours en main explosa d’un coup, répandant son contenu sur ses doigts fripés. La vieille femme avait sursauté, et son regard s’était levé vers Eryn, prêt à la fusiller du regard avec les mots durs qui vont avec. Mais elle n’en eut pas le temps. Jacob, qui suivait la scène, s’était reculé, prudent, et Angeline avait levé les mains, paumes vers eux, pour montrer qu’elle ne participait plus au débat. Maintenant, c’était du grand-mère petite-fille… Et comme Eryn avait la même pugnacité que sa mère, quand il s’agissait de gérer sa propre vie, Evene McNellis risquait de ne pas apprécier le voyage. Eryn s’était levée, vibrante de colère, et son propre regard carmin était planté dans celui de son aïeule. Au diable le respect. Si Evene ne comprenait que les coups, alors le bâton allait tomber sur sa vieille carcasse.

« Je sors avec qui je veux, et je n’ai aucune leçon à recevoir de qui que ce soit. »
« Eryn très chère, si tu veux mon av - »
« Non, merci. Je ne veux pas de votre avis. Ni de votre approbation. En fait, je ne veux rien du tout de vous. Juste que vous me laissiez tranquille et que vous arrêtiez de vouloir me marier à des vieillards prétendument pour mon bien. »
« Profite de ta vie tant que tu le peux encore, ma chère. A ton âge, on a bien droit à quelques amourettes, même avec des gens du peuple. »

C’en était trop pour Eryn. La carafe de vin finement ouvragée posée devant elle explosa d’un coup, rapidement suivie par les deux autres carafes posées sur la table. Et mis à part Evene, personne ne marqua le moindre mouvement.

« Eryn ! »
« Je l’aime, que cela te plaise ou non ! Je me fiche de savoir s’il a été adopté, s’il connaît ou non l’identité de son père, si ses parents sont ses vrais parents et si son frère l’est par le sang ! Qu’il soit riche ou pauvre, bâtard ou pas, je l’aime parce qu’il veille sur moi, parce qu’il prend soin de moi, parce qu’il pense à moi, et surtout, je l’aime parce que je l’ai choisi, et que lui aussi m’a choisie ! Et si cela t’empêche de dormir, attends-toi à faire des nuits blanches, parce que je ne compte pas le quitter pour toi ! »
« Eryn, retire ça immédiatement ! »
« Non ! C’est toi qui va retirer ça ! Je refuse que tu dises du mal de mon petit ami ! Tu n’es pas au-dessus des lois, et ce n’est pas toi qui décide pour nous ! A vouloir décider de la vie des autres, tu as perdu face à tes trois enfants, face à Loan, et face à moi ! J’en ai assez d’être mariée à chaque fois que je viens ici ! Ce ne sont plus des vacances, c’est un calvaire ! Tu fais de ma vie un enfer ! »

Le silence retomba sur la tablée, juste troublé par le plic-plic-plic du vin coulant de la nappe pour s’écraser au sol. Evene, pâle de colère, allait reprendre la parole, mais Angeline la lui coupa sans la moindre politesse, se levant en faisant racler sa chaise sur le sol, vite imitée par son mari, qui avait très bien compris la finalité de la dispute.

« Mère, merci de nous avoir accueilli, ce fut un réel plaisir de vous revoir. Mais nous avons conscience que nous dérangeons, aussi allons-nous prendre congé pour rentrer chez nous, à Floraville. »

Angeline s’inclina raidement, et son mari l’imita en essayant de cacher son fou rire. Eryn, elle, n’eut pas le cœur de faire semblant, et elle quitta la table avec violence, renversant sa chaise au sol, l’écho de ses pas se répercutant derrière elle bien après qu’elle soit partie.


Dernière édition par Eryn McNellis le Lun 21 Aoû - 1:57, édité 1 fois



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Eryn McNellis
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Eryn McNellis
est un Coordinateur Éleveur
Assise dans un champ de Gracidées, Eryn se sentait bien. Il ne faisait pas trop chaud, le vent était agréable, et l’odeur des Gracidées lui rappelait son enfance. Elle en avait bien besoin. Il y a quelques jours, c’était son anniversaire, et si réaliser qu’elle avait quinze ans ne lui avait fait ni chaud ni froid, pouvoir le fêter avec ses parents avait été un évènement. Cael lui avait même envoyé un long texto avec des cœurs en guise de ponctuation, regrettant de ne pas pouvoir être avec elle en ce jour spécial, et lui avait promis un beau cadeau pour quand elle rentrerait. Cependant, ce n’était pas ça le plus marquant. Le plus marquant, ça avait été l’évolution de la Chrysacier, qu’elle avait récupéré auprès de Nolan Deànnag. La pauvre petite n’avait jamais vraiment réussi à s’acclimater à son équipe, malgré les nombreux efforts de sa dresseuse. Cependant, un passage de Papillusion dans le champ de Gracidées, pour leur saison des amours, l’avait poussée à sortir de sa carapace pour voleter avec eux, y trouver son bonheur en la présence d’un Papillusion mâle, et quitter l’équipe pour vivre sa vie avec lui. Eryn l’avait regardée partir le cœur lourd, persuadée qu’elle avait mal agi. Mais Achille, son Charmillon, l’avait consolée en se collant à elle pour lui faire comprendre qu’elle était une dresseuse géniale, et que ce n’était pas sa faute si la Papilusion n’avait pas réussi à s’acclimater à leur joyeuse petite famille. Même Wyrd commençait à s’éloigner d’elle, petit à petit. Elle passait de plus en plus de temps avec son père, dont elle s’était entichée, pour le plus grand plaisir de ce dernier, qui n’avait pas de Pokémon à lui. Alors qu’elle songeait à se coucher au milieu des fleurs, pour oublier sa peine, Ozymandias fit son apparition, portant un paquet dans les bras. Curieuse, Eryn le regarda approcher, et déposer le paquet devant elle.

« C’est pour moi ? C’est de qui ? Cael ? »

Ozymandias fit non de la tête. Curieuse, la Mentali ouvrit le paquet, pour s’extasier avec ravissement devant un magnifique œuf coloré. Tarsal, d’après les couleurs. Mais qui avait bien pu lui offrir un Tarsal ? Avisant la lettre au fond du paquet, elle l’attrapa pour la déplier, et son sourire se mua en grimace. Evene McNellis… En soi, c’était normal que sa grand-mère pense à son anniversaire, surtout qu’ils étaient partis à peine trois jours avant. Mais après l’engueulade, Eryn ne s’attendait plus à avoir de nouvelles d’elle avant au moins les vacances prochaines. Méfiante, elle ouvrit la lettre pour y jeter un coup d’œil, se demandant ce que sa grand-mère pouvait bien y avoir écrit. Remontrances pour son coup de gueule ? Froideur pour leur départ ? Non, c’était tout le contraire, et la Mentali tomba de haut.

« Ma chère Eryn,

En premier lieu, je tiens à m’excuser pour mon comportement déplorable de la dernière fois. Mon empressement à vouloir le meilleur pour les membres de ma famille me pousse bien trop souvent à leur retirer le droit de donner leur avis, ce qui pousse bien trop souvent aux conflits ouverts. Le fait que mes propres enfants s’opposent à moi pour choisir d’eux-mêmes devrait me faire comprendre que mes actions ne sont pas les bonnes, mais malgré tout, mon désir de vouloir le meilleur pour ma famille m’aveugle bien souvent. Ne parlons plus, je te prie, de ces histoires de mariage. Le duc d’Alphard a été prévenu que j’avais changé d’avis, et bien que son mécontentement soit grand, je préférerai toujours ma famille à un titre de noblesse.

Cette regrettable histoire nous a fait rater ton anniversaire, aussi ne puis-je que t’envoyer ce colis qui, je l’espère, ne te parviendra pas avec trop de retard. Comme tu t’en doutes certainement, cet œuf est bien issu de mon Gallame, qui me l’a remis sans toutefois accepter de me dire comment il l’avait eu. Avec tes pouvoirs psys grandissants et incontrôlables, comme nous avons pu nous en apercevoir, je pense qu’il serait grand temps que tu sois accompagnée d’un Pokémon Psy assez puissant pour t’aider à te contrôler. Or, connaissant mon propre Gallame, je n’ai aucun doute sur le fait que son ou sa descendante sera capable de te guider sur le chemin du pouvoir psychique. Peut-être même qu’il ou elle pourra t’aider dans le parcours que tu as pris dans ton académie.

J’ai par ailleurs été grandement surprise d’apprendre que tu avais choisi chercheur Pokémon. Ne nous voilons pas la face, Eryn. Si tu aimes les Pokémon, ce n’est sans doute pas de la manière froide et rationnelle des scientifiques, qui cherchent à percer leurs moindres mystères sans s’intéresser outre mesure à leurs sentiments en tant qu’êtres vivants. Tu serais bien plus à ta place dans une branche demandant un peu plus de chaleur et d’humanité, car je sais que selon toi, il n’est nul besoin de connaître un Pokémon sur le bout des doigts pour l’aimer comme un compagnon à part entière.

Mais quelle que soit ta décision, je sais que tu feras le bon choix, car il aura été mûrement réfléchi. Quoi qu’il en soit, je te représente à nouveau mes excuses, et te souhaite un joyeux anniversaire.

Avec toute mon affection,
Ta grand-mère, Evene McNellis. »


Interloquée, Eryn relut la lettre. Sa grand-mère… S’excusait ? Eh bah. Il n’empêche que sur un point en particulier, elle avait raison. Chercheur Pokémon, c’était ennuyeux. Elle avait besoin de plus de contact, plus d’affection, plus d’humanité dans ce qu’elle faisait, et la science ne lui apportait pas ça. Fallait-il qu’elle commence à réfléchir à une autre voie ? Possible. Doucement, elle se coucha au milieu des fleurs. La science l’ennuyait. C’était bien qu’elle le réalise enfin. Elle ne se plaisait pas plus en styliste, la tête dans ses plans, mais la recherche ne lui avait pas apporté ce qu’elle désirait. Elle se voyait entourée de Pokémon à choyer, à s’occuper, pour en apprendre plus sur eux, pas à une suite de schémas et de longs monologues sur le Pokémon qu’ils étudiaient depuis plusieurs semaines. Surtout, il fallait qu’elle ouvre les yeux. Son trop-plein de travail scientifique l’éloignait progressivement de son équipe. Ronno recommençait à être terrorisé par son ombre, la Chrysacier était partie, Sansa se comportait en gamine capricieuse… Parce qu’elle n’avait plus le temps de s’occuper d’eux en plus de ses études. La Mentali poussa un profond soupir.

« Il faut que je change. »

Sa mère, accroupie non loin près d’un plant de Gracidées, tourna la tête vers elle en souriant. Même malgré son épaule qui se remettait doucement du choc, elle tenait à continuer ses activités, refusant d’être enfermée à la maison comme une malade fragile. Elle avait eu tout le loisir d’observer sa fille changer durant ces quelques jours, lâcher ses bouquins pour s’occuper de ses Pokémon qui, surpris mais heureux de ce changement d’habitudes, se laissaient joyeusement pouponner, se pressant autour d’elle pour avoir leur part.

« C’est trop différent de ce que tu pensais, au final ? » Eryn se redressa pour hocher la tête, piteuse, faisant légèrement rire sa mère. « Bah, ça arrive à tout le monde de faire des erreurs, ce n’est pas comme si tu avais fichu en l’air ta scolarité. On a encore la brochure sur le frigo, tu regarderas s’il n’y a pas un parcours qui te permettrait de rester proche des Pokémon et de t’occuper activement d’eux. »
« Comme par exemple… Le parcours d’éleveuse ? »
« Oui, ça peut être une idée. Tu regarderas sur le papier en quoi ça consiste, pour savoir si c’est ce que tu recherches. »

Eryn hocha la tête, et se laissa à nouveau tomber dans les fleurs. Changer de parcours… Ce n’était pas dit que la direction accepte. Après tout, elle avait déjà changé une fois, en  été 2015, et Snow n’avait peut-être pas que ça à faire que de trier les dossiers des élèves indécis. Fermant les yeux, elle réfléchit aux quelques expériences qu’elle avait eues au niveau de l’élevage. Surveiller une portée de Cadoizo, gérer une pension pleine de bébés Rattata, s’occuper d’un Vortente trop plein d’affection… C’était sympa. Plus sympa que d’écouter des scientifiques déblatérer sur la nature intrinsèque d’Insolourdo… Esquissant un sourire, elle s’étala un peu plus dans les fleurs, veillant à ne pas les abîmer, laissant ses Pokémon s’installer tout autour d’elle pour des câlins bien mérités. Elle regarderait ça en rentrant à la maison. Et elle prendrait soin de son tout nouveau pensionnaire, aussi…

_____________________

Avec un soupir attristé, Eryn regarda sa valise prête posée dans un coin. Étrange quand même. Cette dernière n’avait pas eu l’air aussi pleine quand elle était arrivée. Le syndrome Mentali, sans doute. Remplir sa valise encore et encore, jusqu’à ce que cette dernière ne puisse que difficilement être refermée. Bah, ça tiendrait bien jusqu’à ce qu’elle arrive à l’école. Ce qui l’angoissait un peu, par contre, c’est qu’elle n’avait pas eu de réponses de l’école, encore. Elle avait bien feuilleté la brochure, décidé de prendre le parcours d’éleveuse, avait renvoyé un dossier avec justifications à l’appui, mais depuis… Plus rien. Or, elle prenait le bateau dans quelques jours ! Si elle arrivait pour apprendre que son transfert était refusé, ce serait un sacré choc. Certes, elle pourrait prendre éleveuse en progressant un peu dans les grades, mais… Bon, et puis elle verrait, pas la peine de se prendre la tête. Poussant ses doutes au placard, elle descendit quatre à quatre les marches de l’escalier, pour retourner dans le salon qu’elle avait quitté quelques heures plus tôt pour faire sa valise. Son père venait tout juste de rentrer, sa Sonistrelle posée sur la tête. Oui, sa Sonistrelle. Wyrd avait eu un véritable coup de cœur pour son papa, et Eryn avait pris la douloureuse décision de la laisser avec lui, puisqu’elle semblait plus heureuse qu’avec elle.

« Ah Eryn, tu as eu du courrier de l’académie, je l’ai posé sur la table. »

Aussitôt, la Mentali bondit tel un piranha pour se saisir de l’enveloppe et l’ouvrir en la déchirant de tous côtés pour accéder à la feuille miraculeusement sauve contenue à l’intérieur. Il y avait effectivement le tampon de l’académie, tout un blabla officiel, et… Là ! Sa demande de transfert ! Ses deux parents avaient levé la tête, attendant une réponse avec un brin d’anxiété. Passera, passera pas ? Finalement, la Mentali releva la tête à son tour, dépitée.

« Ca n’a pas été accepté… »

Ses deux parents changèrent de tête, passant de la surprise à la déception. Mais alors que sa mère allait bouger de place pour la prendre dans ses bras, son air triste disparut, remplacé par un sourire éclatant.

« Je plaisante ! J’ai été transférée ! Je suis éleveuse ! »

La joie éclata dans la maison. Son père lâcha un rugissement triomphant, et sa mère se jeta sur elle pour la serrer dans ses bras. La Mentali était à la fois surexcitée et estomaquée. Elle n’aurait jamais cru que son changement serait accepté, et pourtant, dans sa lettre, Elisabeth Snow ne semblait y voir aucune difficulté ! Elle avait juste griffonné deux lignes à la main, pour lui rappeler de rendre sa serpe en bronze et son appareil photo de chercheuse pour y récupérer un des deux objets offerts aux coordinateurs, et le kit de massage des éleveurs. Alors que sa mère claironnait qu’elle allait préparer un bon repas pour fêter ça, et que son père proposait de l’emmener dans la ville d’à côté pour y acheter des objets pouvant lui être utile, la Mentali eut juste le réflexe de sortir son iPok pour envoyer un texto à Cael et le prévenir de la bonne nouvelle. Mais du coup, il allait lui falloir plein de choses ! Quoique non en fait. Elle devait juste prendre soin du Pokémon qui lui serait confié, mais pas de l’œuf, qu’elle donnerait directement au commanditaire. Du coup, elle n’avait pas grand-chose à acheter, normalement. Ni couveuses, ni nécessaire de soin pour œuf, rien du tout. En plus, les couveuses étaient distribuées gratuitement dans l’auberge Chacripan, donc pas besoin de claquer des mille et des cent ! Il fallait aussi qu’elle prévienne sa grand-mère. Et ses cousins. Et tout le monde, en fait. Et Dahlia ! Et surtout sa référente, et Heartnett, qui seraient ravis de la voir revenir chez les coordinateurs ! Mais que dirait Roseverte ? Bah, il la jaugerait avec mépris avant de l’oublier, certainement. Depuis la nocturne à Hoenn, il ne l’avait pas trop à la bonne, étrangement.

« Ohlala, il faudra dire ça à ma mère. Elle ne se sentira plus, de savoir que tu l’as écoutée. »
« Tu savais qu’elle m’avait envoyé un courrier pour mon anniversaire ? »
« Avec un œuf de Tarsal, oui, je savais. Tu l’as remerciée au moins ? »

Eryn hocha la tête en souriant. Évidemment, voyons ! Elle était bien élevée, quand même ! D’ailleurs, ledit œuf de Tarsal prenait de drôles de teintes, et la Mentali se demandait s’il n’allait pas être shiny. Ce serait dingue, quand même, un œuf shiny ! Avec un sourire, sa mère l’attrapa par le poignet pour la tirer vers la cuisine. Ils avaient quelque chose à fêter, mais avant de fêter quoi que ce soit, il leur fallait cuisiner !

_____________________

L’île Lansat approchait au loin. Eryn, appuyée au bastingage, regardait son école se rapprocher d’elle avec un sourire. Elle avait été triste de quitter sa famille, mais sa mère allait beaucoup mieux et elle n’avait plus aucune raison de rester. Il lui faudrait un petit moment pour se remettre complètement et pouvoir recommencer à travailler et vadrouiller de par le monde, mais concrètement, elle avait dépassé le stade du coma à l’hôpital depuis plusieurs semaines… Et, par conséquent, Eryn séchait les cours depuis tout ce temps, sous le nez de ses parents qui étaient parfaitement au courant et qui avaient décidé de l’ignorer, trop heureux d’avoir leur fille à la maison pendant presque un mois. Mais elle devait rentrer maintenant. Sinon, l’académie allait leur envoyer des courriers d’absence, et elle prendrait le risque d’être renvoyée de son école. En plus de ça, Cael lui avait envoyé un texto pour la prévenir des préparatifs des compétitions, qui auraient bientôt lieu à l’académie. Elle ne savait pas trop si elle voulait y participer, mais elle voulait au moins voir ça, surtout la Topdresseur et la Coordinateur ! Surtout qu’elle avait entendu dire qu’ils allaient faire appel à des champions pour arbitrer tout ça. Eryn se demandait de qui il pouvait s’agir. Kiméra était déjà là l’an dernier, donc c’était un choix à exclure. Inezia, peut-être ? Selon les rumeurs, elle avait retransformé son arène en gigantesque piste de défilé, intimidant les dresseurs voulant l’affronter mais n’osant pas marcher sur cette piste sous les yeux du public. Yakuru, son Cabriolaine, debout à côté d’elle, lui poussa le bras du museau pour avoir une caresse, et Eryn sourit.

« On est bientôt arrivés à l’école, Yakuru. Quand on sera dans la chambre, je vais avoir besoin de tout le monde pour enlever les bouquins scientifiques et tout ça. On va voir du mal à trouver un endroit où tout stocker, mais c’est pas grave, on trouvera bien ! »

Yakuru bêla, heureux, et Eryn lui caressa la tête. Tandis que l’école se rapprochait, la Mentali réfléchissait, quelque peu abattue malgré ses bonnes résolutions. La Papilusion avait quitté l’équipe, et Wyrd avait préféré rester avec son papa plutôt que de rentrer avec eux. Quelque part, elle avait un peu échoué en tant que dresseuse. Heureusement, il lui restait ses autres camarades Pokémon qui, eux, ne l’avaient pas quitté, et la Mentali se promettait, chaque soir depuis son changement de parcours, de mieux s’occuper d’eux qu’elle n’avait pu le faire dernièrement. Fini, le nez plongé dans les bouquins scientifiques, les nuits passées à comprendre le comportement d’un Pokémon spécifique, les cernes cachées par le maquillage, les Pokémon un peu livrés à eux-mêmes parce qu’elle n’avait pas le temps de s’occuper d’eux. Esquissant un sourire un peu plus énergique, elle se redressa pour attraper sa valise, se la faisant à nouveau voler par le Chapignon. Bon, tant pis. Rassemblant sa petite équipe, la Mentali quitta le bateau, évitant la cohue du débarquement.

Elle était de retour à l’école.
Et tout allait très bien se passer.

HRP : Achat d'un oeuf de Tarsal chromatique.

[ RP solo terminé ♥ ]



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