Voici maintenant plusieurs semaines – que dis-je, plusieurs mois, que j'ai intégré cette académie. Honnêtement, je n'en ai aucun avis particulier. Les élèves ne sont pas non plus des crèmes, mais ça ne les empêche d'être par moment gentils, ou non, d'ailleurs, je n'ai pas de problèmes majeurs au sein de cette académie, que ce soit avec les professeurs ou les étudiants, je suis en cours, quand je peux, et quand j'arrive à suivre, bref. En fait, c'est ennuyant de banalité, ce que je vous raconte là, d'autant plus que vous vous y attendiez sûrement déjà, donc autant dire que je ne vous apprend définitivement rien. Est-ce-qu'un événement peu banal pourrait se produire ? Non. Je ne les attire pas. J'arrive tard après une soit-disant attaque d'une bande de truands, et pour ce qui est des sorties captures, j'ai beau avoir tenté ma chance avec un magnifique Spinda, je ne l'ai même pas attrapé, voir même approché, qu'il s'est enfui. Pourtant, je le trouvais réellement adorable, et ça aurait permis à Apophis de prendre l'air, ou de ne plus être seul, si je l'avais eus… Depuis la sortie capture, je ne l'ai plus sorti, d'ailleurs… Je doute avoir un lien très fort avec lui. Je me dis que c'est normal, c'est le début… Mais ça me fait vraiment peur quand même…
Et maintenant, que faire ? Je me ballade, dans ce grand établissement, où j'ai déjà réussi à me paumer plus d'une fois car mon sens de l'orientation dépasse celui d'un Keunotor – je peux vous assurer que c'est ironique, si vous n'aviez pas compris… – et je me dépêche d'aller au réfectoire. Je me suis permise d'être parmi les dernières à manger, ce midi. Je regarde autour de moi, mais je ne vois rien de frappant. Un peu de stresse et de de la peur de ceux qui pensent avoir cours ou des examens, d'autres qui discutent joyeusement avec leur camarades. Je ne tenterai pas de m'incruster, pour sûr. De plus, être un peu seule me fera le plus grand bien – parce que les Givralis ont beau être sympa, je les trouve très vite lourd, étrangement…
Entre un salade d'une qualité approximative et une soupe à l'odeur douteuse, mes couverts sur mon plateau sont positionnés d'une manière assez improbable, c'est-à-dire l'un sur l'autre, mais sur le bord de l'assiette creuse, sur ce ce plateau que je tiens d'ailleurs avec difficulté, car mon sens de l'équilibre légendaire que j'ai depuis ma plus tendre enfance, doit faire en sorte d'éviter de mettre de la soupe partout à côté de moi, sur mes habits et sur le sol. Et combien sait-on que c'est chose risquée. Très risquée. M'avançant de quelques mètres, je vois un long bout de table libre. Au vue de l'heure, plus personne ne viendra manger, sans doute. Par contre, même à ce nombre, ils arrivent encore à faire du bordel à table. Je ne comprend vraiment pas par quelle miracle ils y arrivent. J'en profite également pour mettre mes écouteurs, laissant passer quelques musiques avant de me vider totalement l'esprit.
Ce n'est pas au bout de cinq minutes qu'un petit groupe de garçons s'approche de moi, avec un sourire un peu narquois ? Ils doivent avoir bien quatre ans de plus que moi, et me regarde de haut (en même temps, quand t'es assise…), et n'ont l'air d'avoir que très peu de respect envers les autres. C'est ce genre de garçon qui seraient capable de m'emmerder jusqu'à la fin de l'année parce que je ne suis qu'en première année, que je suis jeune, et aussi parce que leur temps est tellement mal utilisé, qu'ils ne savent finalement même plus quoi en faire. Leur vie doit être bien morne et ennuyeuse… L'un d'eux commence à placer son plateau sur ma table, et finit par me demander sur un ton plutôt arrogant, avec un grand sourire, le tout en me regardant dans les yeux :
« - Par hasard, t'as pas bientôt fini, hein ? »
Je ne répond rien, continuant de manger, ma musique dans les oreilles. Les yeux clos pour ne pas voir leur face d'étron, je me concentre pour me calmer et éviter d'avoir l'air ridicule à m'énerver dans le self. Je sais qu'ils continuent de me parler, et je sais qu'ils sont là pour me faire chier : il y a bien d'autres places de libre, et suffisamment éloignées des autre élèves pour eux tout seul. Et mince, pourquoi ça tombe sur moi ? J'attends quelques instants, les voyant partir, je souffle de soulagement. Ils sont bien loin de moi. Je m'arrête de manger, posant mes coudes sur ma table, posant mon visage sur mes mains. Je craque. Silencieusement, je laisse quelques larmes couler, derrière mes mains qui cache mon visage affreux, pour le coup. Non, ce n'est rien, c'est vrai, et tout le monde serait capable de s'en défendre. Mais je n'ai pas envie de ça. Ma naïveté à penser qu'un jour je n'aurais plus de problèmes de ce genre me perdra.
Quelques instants plus tard je reprend un air grave et plutôt sérieux, cherchant à finir mon plateau. Mes yeux sont rouges, mais ces cons, ne sont plus là. Je regarde mon assiette : elle est loin d'être finie… On ne va pas gaspiller ça, voyons. Je continue de grailler, attendant simplement de pouvoir retourner au dortoir, dormir dans ma piaule. Oui, on était l'après-midi, je n'avais pas cours, et au lieu de réviser je voulais dormir. Ne me dites pas que ça ne vous arrive jamais, quand même, si ? Ainsi, lentement, je continue de manger, dans le plus grand des calme qui pouvait me caractériser. Pourvu que ça dure…
[HRP - Indulgence, please ? Ça doit être mon deuxième Rp sur toute une vie que je poste 8'D]