Ca y est, nous voilà repartit pour une nouvelle sortie capture. C’est vrai qu’en y repensant, cela fait un moment que l’académie n’a pas organisé un événement du genre. La dernière fois remonte à avril dernier, juste après l’évolution de Ruru en mission d’espionnage à Sinnoh. Cette sortie s’était d’ailleurs faite dans une ambiance plutôt morose de mon côté. J’étais encore pleine de doute après le fiasco et les révélations faites quelques jours plus tôt. Mais bon, tout ceci est passé et aujourd’hui je pars d’un bon pied. Aucun souci à l’horizon, juste une superbe aventure d’une journée. Si on exclue la sortie d’avril, ces sorties m’ont toujours laissé de supers souvenirs alors il n’y  pas de raison qu’aujourd’hui cela se passe différemment.

Parlons en plus en détail, de cette sortie. Le général avait pris un malin plaisir à nous réveiller à 5 heures pour nous annoncer la nouvelle. Toutes en pyjama, nous écoutions les explications du général. Alors comme ça on va sur une île mobile ? La directrice a mis le paquet pour Noel il faut croire. Comment une île peut-elle se déplacer ? Est-elle trainée par des pokemons ? Ca me parait peu probable. Je ferais des recherches plus tard, quoi qu’avec un peu de chance on aura l’explication sur place. Cette île mobile se trouve entre Kanto et Alola. C’est surtout cette dernière qui nous intéresse un peu tous. Depuis que la région est accessible, beaucoup de nouveaux pokemons se sont répandu à travers le monde, des pokemons qui nous étaient jusque-là inconnus. Même si je ne suis pas scientifique, et encore moins chercheuse pokemon, toutes ces découvertes m’excitent.

Après une petite heure de préparation des sacs et autres affaires utiles pour cette journée, nous quittons plus ou moins tous ensemble l’académie pour rejoindre le port. Comme à chaque fois, un énorme bateau nous attend pour prendre le large à travers les mers. J’aime tellement le bateau, je pourrais y passer des heures. Le voyage va à peu près durer 4 heures d’après les informations qu’on a obtenues. Je prends place sur l’avant du bateau, à la proue puis libère mon Lokhlass. Je crois qu’il aime bien faire ses différentes traversées avec le bateau à côté de lui. A chaque fois il parait de très bonne humeur.

Le bateau démarre et s’engage notre périple. Pendant la quasi-totalité du voyage, je discute avec Aria, essayant de s’imaginer les divers pokemons que nous allons rencontrer. Est-ce qu’ils allaient ressembler à tous les pokemons que nous connaissons ? J’essaie de m’imaginer toutes sortes de combinaison possible, mais je ne sais pas si c’est bien plausible. Ca me rappelle le dernier devoir de géographie qu’on a dû rendre, avec la création de notre propre pokemon. Il me plaisait bien le mien, peut être que j’en trouverais un similaire sur cette île.

Alors que nous approchons des terres, nous devons descendre du bateau pour finir le trajet à dos de Lokhlass. Ça tombe bien, j’ai déjà ma monture. Je refuse donc celui qu’on me propose et monte sur le dos de mon monstre marin pour finir le voyage. Une fois sur la plage, je rappelle Lokhlass dans sa pokeball et libère Pop, Hiro et Zeno. La sortie se fera avec ses 3 là, ma décision est prise. Trio infernal je compte sur vous !

En quelques minutes, les élèves étaient affectés à différents groupes, menés par les professeurs de l’académie. Sont-ils censé nous surveiller ? Attend, Ace pour nous surveiller ? Pff la bonne blague. Non ce n’est pas bien on ne se moque pas du référent des Noctalis, même si…non rien j’arrête ! De toute façon, je suis affectée au groupe de ma référente, à savoir le général Jackie. Alors que les autres groupes s’enfoncent dans l’île calmement, il a fallu que nous on fasse un parcours du combattant. Le général ne peut pas faire une pause de temps en temps ? Un peu à contre cœur, je finis par m’élancer à la suite de Jackie à travers la jungle. Heureusement que j’avais prévu des vêtements abimés parce qu’en quelque minutes, il y a déjà des feuilles accrochées dans mes cheveux et des fils qui se décrochent.

Je ne remarque qu’après que plus on s’avance dans la forêt, plus le groupe se sépare. C’est peut être l’occasion de m’éclipser. Je vous avoue que passer la journée en compagnie du général n’est pas dans mes objectifs. Non pas que je ne l’aime pas, mais quitte à partir à l’aventure je préfère être seule qu’avoir le général sur le dos. Lors d’un de ses moments d’inattention, je m’écarte du chemin et m’enfonce dans la forêt. Ile mobile j’arrive !

Me voilà enfin écartée du groupe. La présence oppressante de Jackie à nos côtés est difficilement oubliable, alors ne plus la sentir est perçue comme une libération pour moi. Visiblement, personne n’a remarqué mon absence puisque la général n’est pas venue me chercher par la peau des fesses. Après, je risque surement la punition quand je vais revenir, mais le jeu en vaut la chandelle je pense. Accompagnée de mes 3 pokemons, je m’enfonce dans cette jungle qui m’est inconnue. Encore une nouvelle jungle. J’aime la jungle. Je crois qu’on a compris maintenant, mais c’est typiquement le genre de lieu où je me sens le mieux. Les plantes, les bruits des pokemons, les couleurs, pour moi rien ne peut battre ce paysage enchanté. Bien sûr, il ne faut pas avoir peur de la faune envahissante, sinon je peux comprendre que la forêt devienne un lieu de torture.

Plus j’avance, et plus j’essaie de repérer des pokemons que je ne connais pas. Cette île étant proche d’Alola, il est tout à fait probable que des mouvements migratoires de certains pokemons passent par ici. Juste les observer me suffirait largement (n’allez pas croire qu’elle prendrait des photos, elle ne sait même pas ouvrir l’application). Se créer des souvenirs est la plus belle des choses à mon sens. Et puis je suis sûre qu’Elwey serait très content que je lui parle des pokemons de cette nouvelle région. Il adore les pokemons et aime en apprendre beaucoup sur eux. Il fera surement un très bon chercheur pokemon quand il aura un peu grandi.

C’est bizarre mais plus j’avance, moins j’aperçois de pokemon. Petit à petit les bruits de la forêt, jusque-là très présent s’amenuisent. La jungle plonge petit à petit dans un profond silence. Et ce silence n’est jamais de bons augures. Arrivée dans une clairière, j’essaie de réfléchir à comment faire pour me sortir de cette situation. Si le silence est tel, c’est que j’ai pénétré sur le territoire d’un pokémon assez individualiste. Il faudrait que je réussisse à me guider, moi et mon équipe, hors de ce lieu, sans tomber nez à nez avec le pokemon en question. Comment faire ?

A croire qu’il fallait réfléchir plus vite. Un groupe de pokemon qui m’est inconnu débarque dans la petite clairière. Il y a un pokemon plus grand que les autres entourés par une multitude de pokemons plus petits. Ils ont l’air assez agressif. Pour avoir une meilleure idée des pokemons adverses, j’ouvre tant bien que mal l’application Pokedex de mon Ipok et le place devant eux. Floramentis : « Ses pétales en forme de faux envoient des rayons capables de couper un bloc de métal en deux avec une facilité déconcertante. » Gloups, je ne suis pas dans le pétrin moi. Et l’autre pokemon Mimantis : « Le corps de Mimantis dégage un léger parfum sucré, qui a le don d'attirer les Bombydous dans les hautes herbes où il se cache. » Bon c’est déjà mieux... Mais non ce n’est pas mieux patate, il doit en avoir une dizaine des comme ça. Il me faut une stratégie de repli, et vite.

Les pokemons se lancent déjà à l’attaque et lance tous ensemble une attaque qui crée une sorte de tempête de feuille autour de moi et mes pokemons. Elles volent vite, et le vent se fait de plus en plus fort. Les bras en protection autour de ma tête baissée, je regarde mes pokemons qui sont à mes pieds. Eux aussi ils ont peur, et ils ne savent pas quoi faire. Ils ont besoin de mes consignes pour agir, je suis leur dresseuse. Mais je ne sais pas quoi faire. Je sais soigner des gens mais pas contrer un groupe de pokemons sauvages. Si ça se trouve, le référent des Noctalis a fait un cours sur ça que je n’ai pas écouté. Je suis vraiment trop nulle. Je pourrais toujours utiliser Ruru et ses illusions pour me sortir de là, comme je le fais à chaque fois. Mais ça c’est une solution de facilité. Si je ne compte que sur ma Zoroark, comment je vais faire le jour où elle ne sera pas là ?

Les feuilles devenaient de plus en plus coupantes, m’occasionnant quelques blessures. Si l’attaque me touche, elle ne devrait pas tarder à en faire de même avec mes pokemons. Je ne veux pas qu’ils soient blessés par mon incompétence. C’est alors que Zeno sortit de dessous mes jambes pour se placer presque au contact des feuilles tranchantes. Je m’énervais contre lui, qui se montrait inconscient sur le coup.

Zeno, qu’est-ce que tu fais ?! Reviens te cacher le temps que je trouve une solution !

Le poussin de feu se retourna vers moi, me fixant l’air de me dire qu’il savait ce qu’il faisait. Etonnée, je ne pouvais plus que le regarder agir. Une forte lumière bleue l’enveloppa de toute part. Ce n’est pas vrai. Zeno est en train d’évoluer ! Son corps a brusquement grandit, des bras lui sont apparus, ainsi que de plus grandes jambes. Il était devenu un Galifeu. Je n’eus pas le temps de me réjouir de son évolution qu’il se lança immédiatement au combat. Zeno utilisa une attaque Danse-Flamme tout autour de nous, et brula une par une les feuilles de l’attaque Feuillage. La tempête alors formée se dissipa, m’offrant à nouveau un champ de vison clair. Mon pokemon me regarda de nouveau. Cette fois-ci il attendait mes consignes, les consignes de sa dresseuse. A nouveau emplie de confiance, j’exerce enfin mon rôle de dresseuse.

Zeno, utilise Lance-Flamme pour les disperser !

En un instant, un cône de feu sortit tout droit de son bec se propage en direction du groupe de pokemon. Avec la montée de chaleur et les différentes brûlures occasionnées, les pokemons se dispersent et retournent dans la jungle chacun de leur côté. Dans un soupir, je tombe à genoux, bien contente qu’on en ait finit. Galifeu s’approche de moi, un sourire en coin.

Zeno, félicitation pour ton évolution tu as été super.

Je le serrais fort contre moi, et avec ses nouveaux bras, il me rendait mon câlin. Je suis si heureuse. Cependant, je remarque que dans la clairière, nous ne sommes pas seuls. Il reste un Mimantis qui ne s’est pas enfui avec les autres. Il porte quelques traces de brûlure mais n’a pas l’air trop mal en point. Il peut largement fuir mais ne le fait pas. Pourquoi ? Je ne sais pas, mais je ne vais pas laisser cette occasion filer.

Toi tu vas venir avec moi. Pokeball go !

J’avais agi plus par instinct qu’autre chose. C’est vrai, avais-je vraiment besoin de capturer ce pokemon ? J’en sais tellement peu sur lui, pourquoi le faire rejoindre mon équipe ? Est-ce son physique qui m’a attiré ? Ou bien son type ? Je n’en ai pas la moindre idée. C’est vrai que dis comme ça, ça fait un peu bizarre. Une dresseuse qui ne sait même pas pourquoi elle capture un pokemon. Drôle d’individu. La pokeball bougeait, une fois, deux fois, trois fois, puis plus rien. Seulement un petit clic. La capture était achevée et réussite. Ce Mimantis est désormais dans mon équipe, à mes côtés.  

J’inspire un grand coup, puis me redresse sur mes jambes au côté de mes pokemons. Je leur adresse un léger sourire.

Il est temps que l’on retrouve le général. Plus j’attends et plus la punition sera grosse.

Je reprenais donc le chemin inverse pour essayer de retrouver le groupe des pauvres étudiants qui ont dû rester avec elle pendant tout ce temps. Mon sens de l’orientation ne s’est pas amélioré, loin de là, mais les hurlements de Jackie me servent de repères. Finalement, en pas trop de temps, je réussis à rallier le groupe. Visiblement, le général ne m’a pas repéré. Avec un peu de chance, je vais échapper à la punition. Avec beaucoup de chance.

Le rythme du parcours du combattant avait légèrement ralenti, passant désormais plus sur de la marche rapide. J’en profitais pour observer mes camarades. Certains se voient accompagné de nouveaux pokemons. Comme quoi j’ai parlé trop vite. Observer et capturer des pokemons n’est pas impossible avec le général. Il faut juste s’armer de courage et de patience. Les pokemons les plus téméraires finissent par venir. D’ailleurs, autour de nous virevoltent des espèces de petites mouches terriblement mignonnes. Elles ont l’air de faire des allers-retours entre les plantes et leurs copines. J’aurais bien tenté de les approcher, mais le temps me manque et pile à ce moment-là, Jackie décide d’à nouveau accélérer le rythme. Tant pis, ça sera pour une prochaine fois.

Une fois revenu au port de fortune, tous les élèves se dispersent de nouveau pour utiliser les montures. Le soleil est en train de se coucher et il est grand temps de revenir à l’académie. J’en fais de même quand mes oreilles grillent soudainement.

Matricule 295 !

Je me retourne vivement, en garde à vue. Elle ne m’a pas oubliée il faut croire…

Oui général !

Vous croyez sincèrement que je n’allais pas remarquer votre absence aujourd’hui, vous vous moquez de moi il faut croire. En guise de punition, vous viendrez 30 minutes plus tôt pendant une semaine aux entrainements matinaux est-ce que c’est clair ?

Oui mon général !

Jackie détourna le regard et rejoignit les autres professeurs. Dommage. En plus elle n’y est pas allée de main morte avec la punition. Tant pis pour moi. Sur le dos de Lokhlass, je repensais à ce nouveau pokemon qui a rejoint mon équipe. Quel nom allais-je lui donner ? Pour l’instant aucune idée. Je préfère profiter du soleil couchant, c’est moins prise de tête.