La pokéball finit par s'arrêter. Salamèche faisait désormais de l'équipe enfin complète de Lucas. D'un sourire, le blondinet s'approcha et récupéra son gain de la journée. Il afficha un sourire de contentement à l'égard de la boule bicolore, avant de se diriger vers le coin où s'étaient installés les malfrats qui l'accompagnaient. Certains semblaient devenir plus qu'impatients, et quand apparut enfin le dresseur, ils ne purent s'empêcher de pousser un cri de soulagement. Pierre sortit d'un lot de parleurs et se dirigea vers le Noctalien, qui le fixa pendant qu'il venait jusqu'à lui.
« Alors ? Tu l'as eu cette fois ? questionna-t-il.
– Oui, je l'ai. Bien, que faisons-nous maintenant ?
– On a déjà récupéré notre quota de pokémons pour aujourd'hui. On va aller les déposer à notre cachette pour que les autres s'occupent d'eux.
Bien. »
Pierre resta silencieux un instant. Il semblait soudainement se méfier d'« Alfred ». Avait-il deviné son double-jeu ? Aucune idée. Le dresseur préféra éviter de penser à cela. Il poussa un soupir pour se remettre mentalement du combat qu'il venait de faire à son Embrylex, qui trônait désormais sur son épaule. Les personnes encore assises se levèrent comme un seul homme, et suivirent Lucas et son « acolyte » vers la fameuse cachette.
Finalement, ils atteignirent tous l'endroit. Un gigantesque amas de rochers, beaucoup plus massives que celles rencontrés jusqu'ici, se tenaient face à eux, rien d'autre. Le blondinet se demandait si ces gens n'étaient pas de sombres imbéciles. Visiblement, ce n'était pas le cas, puisqu'il y avait effectivement une cachette, mais elle se situait dans les rochers. Pour entrer, rien de plus simple : il suffisait de prononcer les mots suivants : « César, sauve-moi ! ». Une phrase assez loufoque, mais qui servait de mot de passe pour ouvrir une sorte de porte rocailleuse, donnant sur une immense salle … de SPA pour pokémons. La troupe des trente-neuf dresseurs pénétra dans les lieux, et rejoignirent des fauteuils de différentes tailles, où ils placèrent délicatement les pokémons qu'ils avaient appelés. Deux d'entre eux bloquaient la porte. Mais dans quelle charabia le Noctalien s'était-il mis ?
« Bien, et maintenant, à nous, mon cher … Peter ! s'exclama Pierre.
– Hein ?!
– Ne fais pas l'innocent ! Nous t'avons vu en train de nous espionner pour nous piquer nos astuces et tout ce qui va avec ! Ne crois pas que tu arrivera à t'en sortir, toi et ton centre de SPA chimique ! La police ne devrait plus tarder maintenant, puisqu'on les a vu passer sur notre chemin ! Te cacher et t'amener ici n'aura pas été simple, crois-moi ! Tu pensais peut-être nous avoir, mais il n'en ai rien ! Maintenant, tu vas payer ta faute et aller découvrir ce qu'il y a derrière les barreaux ! Georges, Michael, saisissez-le ! »
Les deux hommes qui gardaient l'entrée se jetèrent sur Lucas, qui esquiva du mieux qu'il put. Par peur, le blondinet attrapa la première pokéball qui lui passait sous la main, et envoya son compagnon choisi au hasard. Et ce fut Salamèche qui apparut aux yeux de tous. Criant comme pas possible, Pierre ordonna à ses subordonnés d'envoyer leurs propres combattants pour contrer l'attaque.
« Tu nous connais bien, Peter, et tu sais qu'on est gentil avec toi, et vois bien, on t'a laissé attrapé un pokémon pour essayer de nous résister. On ne tient pas à ce que ça se passe bien gentiment avec toi, alors tu vois, on va se battre à fond, et on verra si on peux te pardonner ensuite ! »
Lucas ne comprenait rien de ce qu'il voulait dire, mis à part qu'il allait se faire attaquer par une quarante de dresseur en même temps. Par réflexe, la petite salamandre de feu lança Draco-rage, touchant un à un ses adversaires, qui reculèrent l'instant suivant. Visiblement, ce pokémon n'était pas aussi frêle qu'il ne pouvait le paraître, et au contraire, semblait bien plus puissant que d'autres. Mais l'attaque avait malheureusement énormément épuisé la petite bestiole, qui n'avait apparemment pas l'étoffe d'un combattant, juste la force. Blessés mais toujours sur pieds, les pokémons ennemis sautèrent mutuellement sur le type feu, qui n'arrivait plus à bouger. Son nouveau maître était dans le même cas, et pas un seul mouvement ne se manifestait pour envoyer un autre combattant. Avec tout les événements, il en avait oublié Embrylex, qui venait de se réveille d'une sieste qu'il s'était permis après son combat contre Salamèche. Et même s'il semblait ne pas l'aimer, il lui vint tout de même en aide, puisqu'il s'agissait en quelque sorte d'un souhait de son dresseur. Une attaque éboulement parvint à stopper la majorité des attaquants. Le reste fut arrêté par des lances-flammes qui les firent tous tomber K.O en un instant. Des dizaines de Caninos pénétrèrent dans les lieux, suivis de leurs maîtres, les policiers. L'agent Jenny sortit du lot, tenant dans sa main un homme. Lucas le regarda, et se rendit compte qu'il était son portrait craché. Après réflexion, il comprit que ces dresseurs l'avait sans doute pris pour cette personne. En tout cas, tout allait visiblement se régler.
« Pierre, qu'est-ce donc que tout ce bordel ? C'est un SPA ou un lieu de combat, ici ? s'écria la dame.
– C'est un SPA ici, bien évidemment. Mais là, on était en train de remettre sa punition à Peter. On a réussi à le coincer. Regarde, c'est lui. Il vit l'homme que tenait l'agent. Et lui, c'est qui ?
– Peter.
– Hein ?! Que , mais … Quoi ?!
– Nous l'avons croisé en venant ici. Il vous espionnait d'assez loin pour ne pas se faire repérer. Tu pourras nous remercier, à toi ainsi qu'à ce jeune homme. Dès qu'Alfred est venu nous voir, on est parti vous rejoindre pour vous aider à l'attraper. Mais on ne s'attendait pas à le trouver sur notre route. Apparemment, il suivait ce garçon pour lui voler le pokémon qui est dans son sac.
– Quel pokémon Parvint à lâcher le blondinet.
Des bruits se firent justement entendre dans le sac. Tout le monde, y compris Salamèche qui arrivait de nouveau à se tenir debout, se tourna vers l'origine des bruits, qui se manifesta sous la forme d'un Caratroc. Il prit peur en voyant tout les regards portés sur lui, et fuit aussi qu'il put. Personne ne l'arrêta, pas même le Noctalien, qui se sentait mal de l'avoir laissé dans son sac, avant de se rendre qu'il y avait tout bouffé.
« Enfin bref, cette histoire étant clos, nous allons embarquer cet homme au poste. Pierre, je voudrais que tu nous suives pour qu'on puisse faire le témoignage contre cette crapule.
– Je suis derrière vous ! »
Les policiers saluèrent les membres de la troupe de dresseurs, et quittèrent les lieux en quelques secondes. Derrière eux, celui qui avait embarqué Lucas dans cette histoire. Il avisa une dernière fois le blondinet, et essaya de lui afficher le plus grand des sourires.
« Ah, et excuse-moi, mon garçon ! Je ne pourrais sûrement pas me faire pardonner facilement, alors en guise de dédommagement, je te laisse ce petit Salamèche. Et si jamais tu as besoin d'un coup de coin et que t'es dans le coin, n'hésites pas à venir nous voir, on pourra t'aider ! Allez, bonne chance pour la suite, et au revoir ! »
Le Noctalien ne savait pas quoi dire. Il avait confus, son cerveau se mélangeait entre l'incompréhension, la surprise, la rage et la joie. Pour simple réponse, il se leva et salua les hommes de Pierre avant de s'en aller, encore choqué par la si furtive situation. Jamais, au grand jamais, il n'espérait que cela se reproduise. Jamais.
[
Fuite de Caratroc, et fin de la capture, merci pour la modération *µ*]