Dégage !
Il était 10 heure du mat lorsque le truc qui me sert de pokemon a bondi sur mon ventre pour me réveiller, creusant de ses griffes brûlantes de pokemon feu sur mon drap blanc. Le réveil fut brutal, aussi efficace qu'une douche glaciale. Je tenta tout de même de me rendormir, virant le poussifeu d'un revers de la main. Mais il n'abandonna pas pour autant. Redoublant d'efforts devant mon affront, cette saleté ré-escalada le matelas en criant. Il pouvait pas la mettre en veilleuse?! Je prit mon oreiller entre mes mains pour le lui lancer. Mais il n'en avait rien à faire et continuait de crier. Vaincu, je me leva pour descendre du matelas. Satisfait, il sauta au sol pour piailler de joie.
Nous descendîmes les marches quatre à quatre. La maison était vide. Je vola une pomme sur la table tandis que Piou picorait des malasadas, puis à la douche. J'opta pour des vêtements simples, Un jean et un t-shirt, puis je sorti en ville.
Je passa ma journée entière à déambuler sur l'île, visitant les forêt en solo avec le pokemon poussin, avant de me rendre au port direction Ula-Ula. Pourquoi? Eh bien sachez que j'ai une mission, pour l'école. Je dois protéger un draïeul et son disciple tout au long de la nuit. Ce travail se fait en binôme, et je ne devrais pas tarder à rencontrer mon partenaire de mission. Son nom? Paul Nyllis. Si je me rappelle bien il est le préfet des Noctalis. Hier, je l'ai observé pendant le match de quiditch. Il a l'air d'un rebel. J'apprécie pas mal.
Je n'ai pas cherché à préparer ma mission, j'ai juste rassemblé dans une petite sacoche une gourde d'eau pleine, la pokeball de Piou au cas ou et mes plumes d'Artikodin pour ne pas les perdre. J'aurais pu prendre un petit casse croûte, après tout mon seul repas de la journée était une pomme. Mais j'ai l'habitude de jeûner. Ça ne m'a jamais dérangé.
On est le 9 août, et d'après le soleil, oui parce que j'ai oublié mon holokit, il doit être seize heure. Je viens d'arriver à Ula-Ula et commence à me diriger au lieu de la mission. Le mont Lanakila... J'y suis déjà allé dans mon enfance... Avec ma mère... En clignant des yeux, je laisse une fine larme se frayer un chemin sur ma peau mate. Piou s'en rend compte et vient se frotter à ma jambe pour que je le prenne dans mes bras. J'accepte et le soulève. Il me réchauffe me cœur, ce petit poussifeu. Me rappelant de chaque rocher de ce lieu, j'arrive à trouver l'entrée du repère de Draïeul. Je l'ai déjà explorer des tas de fois quand ma madre m'emmener voir ses parents... Pour m'empêcher de pleurer une nouvelle fois, Poussifeu passe sa tête sous mon cou. Je le serre un peu contre moi, et m’assoit sur une pierre en attendant mon coéquipier.
Bon... Piou, nous y voilà.
Il bondit de mes bras, tout content, et entreprend un petit tour du propriétaire. Je l'observe partir en lui conseillant de ne pas trop s'éloigner, puis je sort mes plumes de mon sac. Mes belles plumes d'artikodin me rappellent tellement Erilys... Qu'elle me manque, ma petite Erilys... Je serre les fragiles plumes glaciales entre mes mains et ferme les yeux. Il fait extrêmement chaud à Alola. A ce moment, je repense à mon village de Frimapic. Est-ce que là-bas, à Sinnoh, les autres se souviennent de moi? Est-ce qu'ils s'inquiètent? Est-ce que mon géniteur regrette de s'être débarrassé de moi? Soudain, une silhouette blanche comme neige me tire de mes pensées. Je m'avance pour savoir de quoi il s'agit. La forme fine et élancée est encore trop loin pour que je puisse la voir distinctement, mais ses neufs queues me rappelle un pokemon en particulier...
Avant que je n'ai l'occasion de me rapprocher, une voix masculine m'interpelle. Effrayant le fruit de mes observations. Je me relève en vitesse avant de m'épousseter mon jean, puis je me tourne vers le nouveau-venu, essayant tant bien que mal de masquer mon agacement à son égard. J'avais envie de lui faire bouffer son sourire à la noix. Je le rejoint en traînant les pieds.
« Saluuut Toméo ! Je m’appelle Paul. Paré pour cette mission ?! »
Je lui rend un vague signe de la main en répondant calmement, sans aucune joie dans la voix
Alola Paul.
Puis, coupant court à la conversation, je m'approche de l'entrée de la grotte. Piou n'est toujours pas revenu. Je ne m'inquiète pas. Il ne va certainement pas tarder. Je regarde un peu autour de moi et... WHAT?! Le garçon, celui que je viens de royalement ignorait, il possède un aligatueur?! Un peu jaloux, j'observe la bête de loin. Ce pokemon est si beau, si grand... Et chromatique en plus de ça. Je reprend mes plumes d'artikodin que j'avais posé sur mon rocher pour les passer derrière mon oreille. Elles me porteront chance. J'empoigne ma sacoche pour la repasser sur mon épaule, en bandoulière, puis je me poste juste devant le repère du draïeul, prêt pour la mission. Je regarda mon partenaire pour lui indiquer que j'étais prêt. L'image du pokemon blanc me revient en tête... J'aurais probablement la possibilité de le retrouver pendant la nuit.
Le calme, le silence, ça ne dit rien, ça, à cet agaçant préfet de Paul? En effet depuis notre rencontre, il ne cesse de parler et de poser des questions toutes plus stupides les unes que les autres. Il remarque mes plumes dès le début.
Pff... La nuit s'annonce déjà bien longue. Je lui répond sans vraiment beaucoup de conviction, portant une main à mes deux précieuses.
Elles viennent d'Artikodin.
Mais il ne la ferme toujours pas et continue de parler. Sa question n'a en plus aucun interêt en plus d'être blessante. Il me demande de quelle région je viens. Le problème, c'est que j'ai été banni par mon géniteur, de cette région magnifique. Je soupire, mais je lui siffle quand même, d'un ton qui signifie clairement un bon vieux "Ferme là !". Cependant, ça n'empêche pas une larme minuscule couler le long de mon visage.
Je venais de Sinnoh.
L'utilisation du passé n'est pas anodine. Il fut un temps, oui, j'appartenais à Sinnoh. Mais maintenant, je n'ai plus aucune racine. D'un discret geste e la main, j'essuie une autre perle au coin de mon œil. Soudain, dans la douce fraîcheur de la grotte, une volée de Nosferapti passe juste au ras de ma tête. Il ne me font pas peur et je me contente de me baisser pour les éviter. Avec un léger sourire, invisible, je découvre que mon binôme est monté trop haut sur son Aligatueur pour éviter efficacement de se prendre des coups d'ailes des pokemons vivant dans la grotte. Il est donc obliger de descendre. Mais, à mon grand malheur, il envoie un pokemon feu que je n'apprécie pas énormément. Un Feurisson. Une fois la nuée passée, je remarque qu'il ne rappelle pas son brûlant Feurisson. Il réchauffe l'atmosphère un peu trop à mon goût et m'explose les yeux habitués à l'obscurité, trop clairs pour supporter une telle lumière. Je plisse les yeux afin d'y voir un peu mieux. Paul Nyllis continue de parler un peu. Je ne l'écoute que peu, agacé de l'entendre. Mais une de ses questions capte mon attention.
« Le Collectionneur t’a donné quel genre de Pokémon ? Moi vois-tu… Il m’a lié au gros machin rose qui me suit partout. Ce n’était pas vraiment mon type, mais il s’avère qu’avec le temps, je me rends compte qu’il ne s’est pas trompé dans son choix. Il est bizarre, mais ses choix ne sont pas irréfléchis. »
Je ne répond pas tout de suite, regardant un instant son "gros machin rose". Je le comprend parfaitement sur ce point. Je regarde mon interlocuteur pour la première fois depuis le début.
Vois-tu... Je sais ce que tu veux dire par là. Je suis depuis tout petit un enfant de Frimapic. Pourtant... Le collectionneur m'a très étrangement offert un Poussifeu... Un pokemon de type feu. Type que je n'ai jamais beaucoup apprécié. Et pourtant... Je ne me vois pas avec un autre pokemon que lui...
En pensant à mes racines glaciales de Frimapic, à ma famille, à mes amis de Frimapic, je préfère m'essuyer les joues avec mon bras pour empêcher l'autre de me voir pleurer. Nous poursuivons donc notre avancée dans le tunnel et dans le silence, à mon grand soulagement. Je pleure intérieurement. Le problème avec cette discussion, c'est qu'elle a enfoncé un couteau bien tranchant dans mon pauvre cœur. Et même si je semble concentré sur ma mission à l'extérieur, j'ai toutes les peines du monde à ne pas rebrousser chemin. L'absence de Poussifeu commence à m’inquiéter, en plus. Il devrait déjà m'avoir rejoint... Qu'est-ce qu'il fout?! Quand on débouche sur la caverne, je préfère rester en arrière avec Aligatueur et Feurisson tandis que mon partenaire s'avance pour se présenter. Mais... Ce Draïeul me rappelle quelque chose...
Je devais avoir cinq ans, et on rendait visite à mes grands parents à Alola. Mamie avait prévu un pique-nique devant le Mont Lanakila. Le coucher de soleil sur la montagne était magnifique. Avec le Farfuret de mon géniteur, on menait notre petite expédition dans une gigantesque grotte creusée à flanc de la montagne. Je me souvient de chaque pierre de cette caverne. Mais un Rhinocorne sauvage nous a attaqués. Il était surpuissant et énervé qu'on l'ai dérangé. Je me souvient que Farfuret et moi avons fuis le plus vite possible, mais j'ai trébuché sur un caillou tandis que mon pokemon avait déjà atteint l'autre extrémité du tunnel. Ma cheville ne répondait plus. Je n'ai pas pu me relever. Alors, croyant que mon heure était venue, je me suis retourné pour voir mon agresseur. C'est là qu'un gigantesque Draïeul a rugit, effrayant l'horrible Rhinocorne qui est retourné se cacher. Puis ce Draïeul m'a porté jusque dehors et m'a rendu à mes parents. Avant de nous laisser, il m'a mit en garde. Me disant "A l'avenir, ne cours pas Tomeo. N'importe quel pokemon peut te prendre en chasse."
Maintenant, je me souviens de ce Draïeul. Il était chromatique. Il était magnifiquement blond. Il était All Right. Il est devant moi ! Se souvient-il de moi? Je l'observe de loin, et c'est là que je remarque l'adorable petit Bébécaille. Son disciple sûrement. Je vois Paul prendre la parole, puis me présente lorsqu'il m'en laisse l'occasion.
Je suis Tomeo Chayton. Ravi de vous revoir All Right...
Il parlait, mais je n'en suis pas étonné. Il m'a déjà parlé dans le passé. Je soupire en voyant Paul s'étonner. Quel naïf ce gars là... Je le laisse parler avec All Right, les suivant de loin. J'avais vraiment hâte de le protéger comme il m'a protégé autrefois. J'aperçois Bébécaille qui se met à courir, tout excité qu'il était de recevoir ses nouveaux pouvoir. Soudain, un Nosferalto fend sur lui. Avant que quiconque ne pu réagir, je crie
Bébécaille ! Couche toi !
Effrayé, le Bébécaille se laisse tomber en avant. Le Nosferalto le rate de peu. Dépité, il retourne se coucher, tête en bas, suspendu aux rochers. Je rejoins donc dragonnet et m'assied à côté de lui, et l'aide à se relever.
Ça va? Tu n'as rien?
Il secoue la tête. M'en voilà rassuré. Je le prends dans mes bras tandis que nous sortons tous ensemble du tunnel, puis je le repose non loin de Draïeul en lui chuchotant à l'oreille.
N'ai crainte Bébécaille. Ce soir, je vais te protéger de toutes mes forces.
Il hoche la tête et part retrouver son mentor. Avec un sourire, je me retourne et aperçois mon partenaire de mission. Son plan me paraissait bon. Je rejoins alors le flanc nord de la pente, veillant avec la plus grande attention à la protection des deux dragons. Aligatueur se positionna selon les instructions de son dresseur, non loin de moi. Feurisson, lui, part de l'autre côté. Je note aussi une petite imprudence de la part de Paul. Il envoie aussi son propre Bébécaille aux côtés de Draïeul... Voilà qui est inquiétant... Si jamais quelque chose lui arrivait? Je redouble donc de prudence et d'attention et commence à patrouiller de mon côté de la pente, surveillant chaque pierre, chaque buisson, chaque cachette pouvant abriter un pokemon agressif. Pour le moment, la soirée était calme. Malgré le noir complet et inquiétant de la nuit, je voie vraiment tout, avantagé par l'extrême clarté de mes yeux, la flamme vacillante de Feurisson et surtout ma parfaite connaissance du lieu. Un éclair blanc passe devant mes yeux, bondissant entre deux pierres, pour se poser devant un arbre à proximité. Je plisse les paupières pour tenter de mieux l'observer. Sa posture noble est aux aguets, ses magnifiques neufs queues se balancent dans la douce nuit. Il surveille nos deux protégés. S'est-il donné la même mission que moi? Je n'en fut que bienheureux. Ne sachant trop pourquoi, je me sens soulagé de savoir dans le coin mon ami de tout à l'heure. Quelque chose me dit que tout se passera pour le mieux. J'en oublie même l'absence inhabituelle de Piou, mon Poussifeu... De ma sacoche, je sors ma gourde d'eau fraîche et en bois quelques gorgées.
Cette nuit s'annonce vraiment bien.
La nuit commence à rafraîchir, mais reste calme. Avec un soupir, je m'assoit sur les rochers de la montagne. Du haut de mon perchoir, je suis capable de tout voir à l'horizon. Tout, sauf mon petit pokemon qui semble s'être volatilisé. Je commence à avoir vraiment peur. En un maigre espoir de le retrouver, je hurle, les mains en porte-voix :
Poussifeu ! Reviens Piou ! Je t'en supplie ! Je... Je t'en supplie...
Ma voix se brise, à la fin. Comme je le pensais, Piou ne répond pas. Une larme coule le long de ma joue, parcourant mon visage de son sillon humide. Mon petit pokemon chéri...
De mon perchoir j'observe le transfert de pouvoir, sans pour autant beaucoup y accorder de mon attention. Je pense surtout à mon bébé pokemon porté disparu... Observant les alentours, j'aperçois les pokemons de Paul. Aligatueur, Feurisson, Bébécaille... Il les a constamment à ses côtés... Que je regrette d'avoir laissé partir mon Poussifeu... Il me manque énormément...
Je remarque seulement ce courant d'air glacial qui se glisse dans mon cou, s'engouffrant dans mon col et soulevant mon t-shirt. Je me retourne avec un frisson et découvre le pokemon aux neuf queues d'un bleu semblable à celui de mes prunelles. De ses deux yeux perçants, je le vois me fixer non loin. Me surveille-t-il? Je frissonne mais de peur cette fois-ci. J'ai comme une drôle d'impression... Pour effacer celle-ci, je me relève pour m'éloigner mais... Dès que je me retourne pour voir à nouveau le pokemon glace, une pierre aussi grosse qu'un Wailmer dégringole du haut de la montagne. Atterrissant pile là où je me trouvais il y a deux secondes ! Je sursaute. Oh non... ça fait flipper. Je regarde aux alentours. Aucune trace de mon "sauveur".
Un horrible rugissement me donne l'impression d'exploser. Je ne sent plus mes oreilles, mais c'est la secousse qui m'achève. Je tombe en arrière avec un petit cri. Des pokemons sol? En essayant de me relever, je me tord le poignet. Ma main est coincée entre les pierres !
« Attention Toméo, ça arrive ! »
Ah ah. Sans blague, Nyllis. Je tente de tirer sur mon bras, de toutes mes forces, mais les pierres qui me bloquent sont trop lourdes. Je n'y arrive pas. Tout s'arrête. Tout se calme. Mais je sais très bien que l'ennemi n'abandonnera pas aussi facilement. Je regarde en tous sens. Il faut que je découvre ce qui a provoqué toutes ces secousses. Le noir est devenu complet. En fait, je ne vois presque plus rien à l'exception des gigantesques flammes du Feurisson, de l'aura presque magique qui entoure All-Right et son disciple et...
Piou?...
Dans mon champ de vision, je vois apparaître une toute petite boule orange vif... On dirait... Non. C'est Poussifeu. Mon Poussi...
Une autre secousse. Le pokemon poussin disparaît aussi vite qu'il m'est apparut. La secousse est si forte que moi, encore attaché au sol par ma prison de roches, je me cogne la tête par terre. Ouille... Je peux voir une étoile, deux étoiles, puis le néant le plus complet...
J'entends vaguement, à moitié assoupi, mon partenaire de mission hurler un avertissement :
« TOMEO ! CE SONT DES TRIOPIKEURS ! ILS ESSAIENT DE PROVOQUER UN EBOULEMENT ! »
Je me sens trop mal pour réfléchir, trop mal pour savoir de quoi il parle, trop mal pour comprendre. Je ne vois rien et je n'entends presque rien. Je ressens toujours ce séisme surpuissant, juste sous mon corps. J'ai mal partout... C'est horrible... Mon seul souhait est que tout s'arrête. Je sens la pression qui écrase mon poignet augmenter considérablement. Je sens d'autres poids tomber au niveau de mon corps. Je sens une vive douleur monter dans mon dos, se propager dans tout mon être... Puis je ne sens plus rien.
Je ne sais pas ce qu'il c'est passé. Je ne sais pas où je suis. Je vient de me réveiller dans l'ombre et l'humidité d'une forêt, sur un sol boueux. Je sens, collé à moi, une touffe de plumes chaudes, brûlantes même. Une petite boule de plumes que je serre contre moi. Aïe... Je ne sens plus aucun de mes doigts, dans ma main droite. Ils sont enveloppés dans quelque chose de froid, glacial, qui les lie et les immobilise. Peu à peu, j'ouvre les yeux. Il fait noir, mais j'arrive à voir les arbres gigantesques, effrayants ; les buissons maigres, sombres ; ma main enveloppée dans mes précieuses plumes d'Artikodin, bien serrée ; mon petit pokemon feu adorée, enveloppé de sa propre lueur. Au travers des branches, je peux apercevoir mes protégés : Draïeul et son apprenti, Bébécaille. Tout me revient ! La mission, les secousses, tout ! Avant que je ne sombre, Paul avait dit quelque chose... A propos de... Des Triopikeurs ! J'arrive pas à croire que je l'ai laissé seul contre tous ces Triopikeurs, seul pour protéger All-Right ! Vite, je tente de me relever. Piou gigote et ouvre les yeux. Il semble très heureux de me voir sain et sauf. Serait-ce lui qui m'a dégagé des rochers? Non. Impossible vu sa petite taille. J'arrive à me mettre debout, mais avec beaucoup de difficulté. Ma main droite ne répond plus. Elle semble cassée... Je secoue la tête. Ce n'est pas ce qui importe pour le moment. J'essaierais d'y voir plus clair une fois la mission sauvée. Une fois hissé sur mes pieds, il me faut faire un effort monstre pour rester en place. Les secousses n'ont pas faiblit ! Je soupire de soulagement. Ça prouve que je ne suis pas resté endormi trop longtemps. Je me tient aux branches d'un conifère pour tenir debout. Poussifeu me regarde, inquiet, les griffes enfoncées dans le sol pour ne pas tomber. Je lui chuchote :
Il faut protéger All-Right ! Je ne peux pas rester là sans rien faire ! Bébécaille et lui sont en danger, alors tu viens si tu veux mais moi, je vais aider Paul.
Il semble comprendre car il hoche la tête avec un sourire de détermination. Je compte silencieusement jusqu'à trois, puis tous les deux nous commençons à courir entre les fourrés jusqu'à la plaine. Des rochers tombent de partout et j'arrive à apercevoir des Triopikeurs ici et là, trop occupés à faire trembler le sol pour nous voir. Parfait. J'observe partout, mais je n'arrive pas à discerner mes alliés dans la masse rocheuse. Les dragons n'ont toujours pas bougé. Ils semblent impertu... Je vois avec horreur une pierre gigantesque voler au-dessus du vieux Draïeul ! Il me faut l'empêcher d'atterrir mais... Comment?!
PAAAAAUUUUL ! DRAÏEUL EST EN DANGER !
J'observe avec attention le spectacle qui s'offre devant mes yeux. N'y voyant presque rien, tout ce qui apparaît dans mon champ de vision sont les pokemons de mon coéquipier baignés de la lueur ardente du Feurisson. Poussifeu n'en revient pas ses yeux, moi non plus. D'une incroyable attaque combinée, le feu et la glace triomphent de l'énorme roc, protégeant ainsi les trois dragons. Je me sent fier d'avoir prévenu Paul, mais tout le mérite lui revient, à lui et à ses partenaires. Je m'approche tout doucement alors que la pierre explose en milles morceaux. Piou en esquive un de peu avec un piaillement frustré. Je ris et observe mon partenaire me rejoindre. Je le félicite d'un sourire en voyant les triopikeurs décamper devant sa puissance. A leur place j'aurais fait pareil, c'est certain ! J'ai très bien vu qu'il s'inquiète pour moi, mais je me contente de glisser dans ma poche ma main bandée. Quand il s'abaisse pour parler à mon pokemon, je souffle de soulagement. Tout ce bordel est enfin terminé. Piou donne au dresseur un coup de bec affectueux. Je suis d'accord avec Paul. Il aura la classe, pour un pokemon feu. Il se redresse et me parle de ma blessure, alors je secoue la tête.
C'est pas une priorité.
Il n'en est probablement pas convaincu, mais je m'en fiche. Je m'occuperais de mon poignet une fois rentré à Ho'ohale. C'est là que j'aperçois quelque chose. Quelque chose de dangereux. J'ai déjà rencontré ce pokemon glace dans mon enfance. Et lorsque celui-ci s'approche de toi, tu es condamné. Ce pokemon envoûte les hommes et les asservit. J'ouvre la bouche pour prévenir le préfet, mais il est déjà trop tard. La Lippoutou dépose son baiser sur la joue de mon partenaire, et il en est sensible à un point plus que critique. Soulevant son ample robe rouge sang, la pokemon s'approche de moi. Je reste de glace à son parfum envoûtant et lorsqu'elle essaye de m'embrasser, je la gifle d'une main ferme.
Ne t'avise pas de seulement me toucher saleté ! Tu ne m'auras pas !
Cela ne plaît pas à mon interlocutrice qui se met en colère et envoie un surpuissant blizzard droit vers moi. La glace ne me fait plus rien depuis longtemps bien que les grêlons m'abîment les joues. Elle bloque un instant, étonnée de mon manque de réaction. Désolé poupée, mais le froid ne peux me récupérer. Ignorant la réaction de son petit esclave de Paul, je contre-attaque avec mon Poussifeu.
Flammeche Piou ! Ne la laisse surtout pas t'approcher !
Je crois comprendre le plan des pokemons ennemis. Pour abattre Draïeul et son disciple, quoi de mieux que de mettre leurs protecteurs hors d'état de nuire ! Mais ça n'arrivera pas. Je jette un coup d’œil aux dragons qu'un Ossatueur essaye d'approcher discrètement, prêt à attaquer. Je prend une grosse pierre et lui lance à la figure, il fuit, mais pour combien de temps. Je regarde tout autour de moi. J'ai la dérangeante impression que dans chaque ombre se cache un pokemon hostile. Draïeul n'a pas l'air d'avoir bientôt fini... Je sens une boule de stress se nouer dans mes entrailles. C'est là que le cauchemar commence.
Pou... ssi...
Je me retourne d'un coup sec, mais pas assez vite pour réagir. Dans les bras de l'immonde pokemon glace, mon pokemon tant adoré tente de se débattre tant bien que mal. Au moment où je me penche en avant pour le sauver, Lippoutou baisse sa tête vers lui et, avec un petit sourire vengeur, dépose ses lèvres pulpeuse sur la joue de plume de mon Poussifeu. Presque aussitôt, le frêle poussin s'immobilise. Sur son petit bec, je crois voir apparaître un sourire léger de bonheur, puis Lippoutou lui chuchote un ordre à l'oreille et aussitôt mon pokemon envoie un puissant jet de braises ardentes. Vite, je me jette sur le côté pour esquiver avec un soupir et part rejoindre Aligatueur pour espérer une protection.
Cette sale Lippoutou a réussi à monter mon propre pokemon contre moi !
Bien caché derrière l'Aligatueur surpuissant, j'observe la scène. Mon Poussifeu d'amour continue ses attaques dans un torrent de flammes. Reculant, je trébuche sur un caillou et tombe en arrière. J'entends Paul chanter dans la fraîcheur de la nuit. Je sais pas si c'est la fatigue ou quoi, mais qu'est-ce qu'il chante mal ! Je me claque la tête par terre alors que le choc envoie valdinguer le contenu de ma sacoche. J'essai de retenir les attaques de Piou de mon bras, mais je m'épuise tout aussi vite que le titan aquatique. L'épuisement et la chaleur des capacités feu brouillent ma vue alors qu'une douleur monte dans mon avant bras brûlé. Du coin de l’œil, j'entrevois une pokeball : Celle de Poussifeu ! Mais malgré tous mes efforts elle reste hors d'atteinte. Paul s'approche de Lippoutou, l'ensorceleuse, et met ainsi fin au combat entre Aligatueur et elle. En voyant le noctali s'approcher de sa bien-aimée, le pokemon poussin se stop net pour observer la scène, les griffes plantées dans le sol.
Et merde, le préfet se remet à chanter.
Je soupire et profite de cette trêve pour attraper la pokeball de Poussifeu discrètement. La brûlure m'arrache un petit cri que j'essaye de retenir en vain, puis je lance la balle rouge et blanche sur mon petit starter qui est aussitôt aspiré par le rayon rougeoyant. Pfiou... Il était temps que ça cesse. Quand je relève la tête, Aligatueur à trouver une casserole et je ne peux m'empêcher de rire en le voyant préparer un coup magistral à l'encontre de Lippoutou.
Le bruit du choc vient se répercuter à travers toute la plaine.
Je veux applaudir, mais entre mon avant-bras brûlé et ma mon poignet inerte, je préfère m'abstenir.
Je me relève avec une grimace de douleur et m'approche du corps de la-dite victime.
Piou en profite pour sortir tout seul de sa balle dans un adorable petit "Poussi?" incrédule. Il vient se frotter à moi pour que je le prenne dans mes bras avant de remarquer mes brûlures. Alors il commence par courir partout, énervé, à la recherche d'un coupable.
Paul semble lui également bien perdu. Il demande comment il en est arrivé là.
Je m'approche de lui avec un sourire.
Paul Nyllis. J'ai jamais été aussi soulagé de te voir.
Je ne préfère pas lui reparler de "l'incident", trop longue histoire. Feurisson prend un cruel plaisir à s'assurer à coup de lance-flammes. Poussifeu s'approche par petits bonds, semblant vouloir se montrer utile.
Je suis en tout cas aussi soulagé que Paul d'avoir réussi à repousser l'attaque de la maléfique pokemon glace.
C'est là qu'on entend un cri de la part de Feurisson.
Je me retourne, vif, et, encore énervé après l'attaque de Poussifeu, je réagit au quart de tour.
Poussifeu !
Poussifeu ne se fait pas prier et se met à courir le plus vite possible dans le sillon de Cadoizo. Tous deux disparaissent dans les fourrés. Je soupire.
Pas encore...
Je voudrais bien essayer de les rattraper mais, trop épuisé, je m'affale sur le sol, priant pour que mon Poussifeu s'en sorte. Quelques bruits et lumières nous parviennent de la forêt, signe d'un combat entre les deux oiseaux. Piou est de type feu. Il peut à coup sûr remporter cette bataille.
J'observe d'un œil ensommeillé All-Right et son disciple qui ne semblent pas le moins du monde dérangé par cette intervention et le ciel incendié par les premières lueurs de l'aube. Bientôt, je l'espère, cette mission prendra fin. Et je pourrais dormir.
En ce moment c'est mon vœu le plus cher.
Dormir.
Piou :
Aussitôt l'ordre de mon nouveau dresseur donné, je me précipite à la poursuite du méchant pokemon Glace. Courant le plus vite possible à travers les fourrés, j'ai sur lui un immense avantage de vitesse, alors j'arrive aisément à le rattraper en lançant un incroyable jet de braises ardentes dans le dos du Cadoizeau qui est obligé de se baisser pour les esquiver. Je piaille de rage et retente ma chance quand soudain il tourne sans prévenir entre les arbres de la forêt et, pris par mon élan, je le perd de vue. En même temps c'est normal, il fait si noir que je ne vois pas au-delà de mon bec. Une idée me vient. Vite avant de perdre à jamais le Bébécaille, je ramasse une branche de mes petites pattes griffue et l'allume d'une flamme vacillante. Après l'avoir prise dans mon bec, je suis le chemin emprunté par mon adversaire fuyard... Qui revient vers ma position en toute hâte. Sérieux?! Derrière lui retentit un gigantesque rugissement qui ferait trembler le plus puissant des pokemons, mais certainement pas moi. J'ai une mission et je compte la mener à bien. En me voyant, l'oiseau s'arrête net, tout tremblant. Avant qu'il ne s'enfuit à nouveau, je lui siffle un assez agressif
Rend moi le petit dragon, où j'offrirais à mon dresseur une magnifique dinde de noël !
Le message était assez clair, peut être même un peu trop. Dans un excès de peur, il lâche son sac et s'envole en toute hâte. C'est à ce moment là qu'intervient un sacré titan que j'arrive à reconnaître (avec difficulté je le reconnait) comme étant le pokemon de l'ami de mon dresseur. Il me lance un regard mauvais avant de se baisser pour ramasser le sac blanc... Vide ?! La tension commence un peu à monter en lui, je le sens.
Eh ! C'est pas ma faute ! Mais... Il est où le dragon?
Avec l'aide du gros Aligatueur, on se met donc à la recherche du petit truc gris...
Tomeo :
Je ferme les yeux un instant, tremblant de fatigue mais surtout de douleur. De ma main noire de suie, je m'applique à dénouer mes plumes glaciales. Au contact de la chaleur du soleil levant, mon poignet semble se détendre, mais les égratignures à sa surface sont frappantes. J'arrive à bouger légèrement mes doigts endoloris, ce qui me permet de déposer les plumes à la surface de ma brûlure. Le geste m'arrache un grognement, mais je ne cille pas et repose ma tête sur le sol. Paul s'énerve de mon attitude, mais je soupire et laisse, avec un sourire, Aligatueur le faire taire. La deuxième fois me fit d'ailleurs bien rire ! Mais pas autant que son apparent retard quant à la véritable victime du piaf glacé. Tandis qu'il s'en va, je referme les yeux pour tenter de me reposer. Un repos de piètre durée bien entendu, parce que quelques minutes après, je remarque que même le grand All-Right veut pas me laisser dormir ! Il semble... Étonné du spectacle de désolation que nos combats ont faits de la plaine. Sa voix m'agace déjà et c'est sans un regard que je réponds, bon ok un peu insolemment,
Avec tout votre respect All-Right, vous avez tout raté et le pokemon de l'autre gars à été kidnappé à la place de Bébécaille
Ce petit Bébécaille en question s'approche de moi et me touche le bras du bout de sa griffe. Avec un sursaut de douleur, je serre les dents pour ne pas hurler et ouvre les yeux, me relevant légèrement. Il semble choqué de ma réaction, et resserre un peu les plumes autour de ma brûlure. Je ne riposte pas et serre les dents d'avantage, mais le froid me soulage un peu. Je sais pas pourquoi, mais je pense que je vais avoir mal pendant un moment. Puis le petit pokemon s'approche de mon poignet et tire dessus d'un coup sec. Là, je hurle avant de remarquer que... Comment... Il me l'a remit en place ! Je peux maintenant aisément bouger mon poignet ! Pas sans douleur, mais... Je réussit tant bien que mal à m'asseoir avec l'aide du dragonnet qui ensuite bondit dans mes bras. Je le serre contre moi, soulagé qu'il soit en bonne santé. Finalement, je reporte mon regard sur le magnifique Draïeul qui m'observe d'un regard chaleureux. Plaisantant un peu, je lui demande
On est quittes?
Alors qu'il hoche la tête avec un sourire, je réussit à me relever et les raccompagnes à l'intérieur. Après de longs et tristes au-revoir, je quitte la grotte. J'appelle Piou à l'orée du bois. Il me rejoins presque aussitôt. Je le prend dans mes bras et ensemble, nous rentrons sur Akala.
10 août, 7 heures du mat. A notre arrivée, Tim et Lily se sont immédiatement inquiété pour moi. Direction dodo avec une crème pour les brûlures, une attelle pour le poignet, et un gros bandage.
Appréciation Attention à la conjugaison au passé simple! Un verbe employé à la première personne ne finira jamais par "a". Heureusement, ce problème disparaît très rapidement à partir du troisième post, tout comme ta tendance à mêler présent et passé dans tes textes. Pour le reste, tout est super! Le caractère froid et peu avenant de Tomeo permet d'installer une relation particulière avec Paul, dont on regrette peut-être un peu de ne voir aucun aboutissement? Le lien qu'il entretient avec son starter est en tout cas parfaitement exploité. Il y a également une sympathique part de mystère avec les interventions du Feunard d'Alola, peut-être injustement oublié vers la fin de la mission. |
Appréciation Je ne dirai qu'une chose. Tu es fou. Et c'est génial. Déjà, tu as provoqué un magnifique bug dans ma matrice en dotant All-Right de parole. Et si par la suite, le rp reprend normalement son cours avec Paul qui tente tant bien que mal de subvenir à son rôle de protecteur, tout en essayant de communiquer avec Tomeo... Mon dieu, cette fin qui part en steak. Tes deux derniers posts sont juste épiques! J'ai eu un joli fou rire, le passage de la narration en mode pièce de théâtre est quelque chose de vraiment original et est utilisé de manière superbement comique. Toutefois, petit grincement de dent pour le passage où Paul a le temps de 1) Entendre l'avertissement de Tomeo au sujet de la pierre qui chute 2) s'interposer entre le rocher et les Bébécaille 3) dire à ses deux Pokémon d'attaquer le caillou 4) laisser d'abord carboniser puis glacer puis voler en éclat le dit-caillou, le tout avant qu'il ne touche terre. Soit tu es très très rapide, soit ce rocher tombait très très lentement xD |
Appréciation Au final, ce sont deux personnages à la fois opposés par le caractère et proches par les tourments qui doivent coopérer pour assurer à bien la protection de deux Pokémon. C'était vraiment un rp plaisant à lire! Je regrette que la communication entre Tomeo et Paul s'arrête aux premières tentatives de ce dernier, mais je suppose que l'action vous y a un peu contraint. Par contre, je tiens à vous le préciser: je vais être incapable d'avoir des images virils de vos personnages après autant de larmes versées dès les premiers posts. ■■■■□ - Quatre étoiles, c'est génial ! Vous vous êtes vraiment appliqués et montrés originaux dans l'écriture et dans le déroulement ! Vous recevez 160 jetons et 40 expérience supplémentaire ! |
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