Quiconque me connait sait, sans le moindre doute, que je suis une grosse curieuse. J’aime apprendre, découvrir des lieux et de nouvelles informations. C’est donc sans surprise que j’avais passé une bonne heure, assise en tailleur dans mon lit, chat dans les bras, à regarder la carte du campus de la Pokémon Community. Il y avant tant de possibilités que mes grands yeux parcouraient en rêvant d’aventures. Dans mes bras, un certain félin tentait de se contorsionner pour échapper à mes gratouilles derrière l’oreille, sans grand succès. Il allait devoir subir le courroux de mon affection débordante. Ce n’était quand même pas ma faute : il est si agréable d’avoir une grosse boule de chat poilue et chaude collée à soi. C’est comme une peluche, mais en quinze fois mieux. Puis si je le laissais partir jamais il ne viendrait à moi et ça… ouais. Je préférais éviter de penser au fait que mon starter me détestait. Ça avait le don de me rendre déprimée. Et c’est donc pour cela que je ne portai pas trop attention à sa queue qui me fouettait le bras, trop occupée à m’imaginer des itinéraires pour la journée.

Au final, mon choix était plutôt attendu. Tout ce qui avait « Ruines » dans le nom ne pouvait que m’intéresser. L’idée que d’autres aient foulé ces terres, qu’ils y aient vécu et laissé un héritage, voilà des idées qui me fascinaient. De même, il m’arrivait de regarder certains objets de mon quotidien et de me demander ce qu’en penseraient les gens, dans quelques centaines d’années, s’ils devaient les déterrer d’un site de fouille. Après bon, en comptant que l’école arrivait sur sa quatrième année de vie, il était facile de prendre pour acquis que les ruines en question avaient déjà été fouillées de fond en comble, mais cela n’était pas pour diminuer ma motivation. Je voulais y aller moi-même, observer ces vestiges de mes propres yeux pour mon plaisir personnel plus que pour y mener une quelconque fouille anthropologique. Je voulais m’émerveiller simplement, ne serait-ce que pour ma première visite.

Motivée plus que jamais, j’avais préparé un petit sac de mes effets personnels, sans trop savoir quoi y mettre. J’y avais donc mis quelques barres chocolatées et une bouteille d’eau, en plus de mon iPok, d’un carnet à dessin, de crayons et de ma console de jeu portable. Pas que je pensais en avoir besoin, mais il vaut toujours mieux prévenir que guérir. Pour compléter tout ça, bien sûr, j’avais encore mes gros écouteurs au cou. À que ça sert de faire des choses épiques et de vivre des aventures si on ne peut pas le faire avec sa propre bande sonore ? À rien, voilà. Fin parée au départ, il ne me manquait qu’une chose, ou plutôt qu’une personne : Flamiaou. Je le cherchai dans la chambre, sans succès. Pourtant j’avais bien fait attention à fermer la fenêtre. Déterminée, je me mis à quatre pattes au sol, ma longue chevelure de feu traînant au sol dans la manoeuvre. Bingo. Réfugié sous le lit, mon starter s’était fait tout petit, son regard tout grand ouvert, espérant que je ne le trouve pas. Bon, je l’avais repéré, mais du coup il était plutôt évident qu’il ne comptait pas me suivre sagement. Soupirant, je décrochai sa Pokéball de ma ceinture.

« Il va falloir coopérer un peu, sinon c’est comme ça que je vais te transporter. »

Un miaulement mécontent m’informa de la décision du matou. Hors de question qu’il sorte de son trou, il préférait encore se terrer dans la poussière. Mouais, maintenant que je me retrouvais au niveau du sol, nous devrions peut-être passer le balai plus souvent. M’enfin ! Toujours est-il que je me retrouvais bien embêtée et, honnêtement, un peu blessée. Je me résignai néanmoins à le laisser gagner pour cette fois, me redressant en le laissant à sa cachette. Je mis mon sac sur mon épaule, mon air étant devenu boudeur et franchement malcommode. J’haussai le pas en directement de l’extérieur, claquant la porte derrière moi. Plus vite je serais sur place, plus vite je pourrais me changer les idées.

« Foutu chat… »